mercredi 31 décembre 2014

Accueillis et hébergés

Ac 28
7 Il y avait, dans les environs, des terres qui appartenaient au premier magistrat de l’île, nommé Publius. Il nous a accueillis et hébergés amicalement pendant trois jours. 8 Son père se trouvait alors alité, en proie aux fièvres et à la dysenterie. Paul s’est rendu à son chevet et, par la prière et l’imposition des mains, il l’a guéri. 

Viens, Esprit Saint, viens réveiller en nous l’attention à nos frères et sœurs.

Il y avait, dans les environs, des terres qui appartenaient au premier magistrat de l’île, nommé Publius. Il nous a accueillis et hébergés amicalement pendant trois jours : les « autochtones », les habitants de Malte avaient déjà accueillis et réchauffés les naufragés, et le « Premier » d’entre eux n’est pas en reste : non seulement il accueille Paul et ses compagnons, mais il les héberge chez lui, pendant trois jours, et, précise Luc, il le fait avec amitié. Voilà donc une vraie hospitalité, qui ne consiste pas seulement à ouvrir sa porte mais aussi son cœur.

Son père se trouvait alors alité, en proie aux fièvres et à la dysenterie. Paul s’est rendu à son chevet et, par la prière et l’imposition des mains, il l’a guéri : Paul va auprès du père de son hôte et va le guérir par la prière, puisque c’est au Nom de Jésus qu’il s’exécute, et par ce très beau geste de l’imposition des mains ; un geste qui intervient souvent dans les Actes (don de l’Esprit, envoi en mission, guérisons…). C’est bien par l’imposition des mains par Ananias que Paul lui-même fut guéri de sa cécité : cela ne s’oublie pas…

Seigneur Jésus, donne-nous de mettre en pratique la vraie vertu de l’hospitalité, celle qui ne met pas de condition, qui n’attend rien, qui accueille seulement en toute amitié. Et donne-nous surtout de t’offrir toujours un cœur accueillant. 

mardi 30 décembre 2014

Sans ressentir le moindre mal

Ac 28
5 Paul, en réalité, a secoué la bête dans le feu sans ressentir le moindre mal. 6 Eux s’attendaient à le voir enfler, ou tomber raide mort ; mais, après une longue attente, ils ont constaté qu’il ne lui arrivait rien d’anormal. Changeant alors d’avis, ils répétaient : « C’est un dieu ! »

Esprit Saint, tu ne laisses pas les fils du Père se perdre, fais ta demeure en nous, révèle-nous le visage du Père au travers de notre lectio.

Paul, en réalité, a secoué la bête dans le feu sans ressentir le moindre mal : le serpent est donc tombé simplement dans le feu (pauvre bête) et Paul, qui avait eu ses crochets plantés dans la main, n’en ressentit aucun symptôme ; Luc continue à émailler son récit de signes divers qui manifestent que Dieu est toujours avec Paul.

Eux s’attendaient à le voir enfler, ou tomber raide mort ; mais, après une longue attente, ils ont constaté qu’il ne lui arrivait rien d’anormal : peut-on supposer qu’ils soient un rien friands d’un spectacle inhabituel… et ils l’attendent longtemps !

Changeant alors d’avis, ils répétaient : « C’est un dieu ! » : mais comme rien ne se passe, ils font volte-face ! Et voilà l’assassin transformé en dieu ! Si ce ne sont pas là des jugements à l’emporte-pièce ! Il faut dire que les païens voyaient des dieux partout ! Même en Hérode il avait vu un dieu (12,22) et Paul s’est lui-même fait appeler Hermès ! (14,11)
Et les chrétiens présents ? Ont-ils craint pour la vie de Paul ? Faisaient-ils confiance après tous les signes déjà reçus ? Se souvenaient-ils des paroles ultimes de Jésus au moment de l’Ascension ? Quand il avait dit à ses apôtres : « Ils prendront dans leurs mains des serpents » (Mc 16,18). Voir aussi Lc 10,18. Ont-ils ressenti combien le Seigneur n’abandonnait jamais les siens ?


Seigneur Jésus, l’Ecriture nous dit et nous redit sans cesse ta fidélité. Toi qui as affirmé être avec nous tous les jours, permets-nous de retenir ta promesse, qu’elle reste en nous, source vivante d’espérance.

lundi 29 décembre 2014

Certainement un assassin

Ac 28
3 Paul avait ramassé une brassée de bois mort et la jetait dans le feu, lorsque la chaleur en a fait sortir une vipère qui s’accrocha à sa main. 4 A la vue de cet animal qui pendait à sa main, les autochtones se disaient les uns aux autres : « Cet homme est certainement un assassin ; il a bien échappé à la mer, mais la justice divine ne lui permet pas de vivre. » 

Viens, Esprit Saint, donne-nous la clairvoyance qui distingue les vrais signes dont tu jalonnes notre route.

Paul avait ramassé une brassée de bois mort et la jetait dans le feu, lorsque la chaleur en a fait sortir une vipère qui s’accrocha à sa main : on s’affaire autour du feu, et voici un nouvel évènement, un nouveau danger qui touche Paul : un serpent !

A la vue de cet animal qui pendait à sa main, les autochtones se disaient les uns aux autres : nous connaissons seulement la réaction des habitants de l’île, eux qui ne connaissent ni Paul ni son Dieu.

Cet homme est certainement un assassin : que voilà un avis tranché et assuré, alors qu’ils ne savent même pas pour quel méfait Paul est prisonnier. Combien nous y reconnaissons toutes les prises de position hâtives de ceux qui croient tout savoir ! Combien de vies détruites par de tels jugements…

il a bien échappé à la mer, mais la justice ne lui permet pas de vivre : chez les Grecs – et peut-être chez les Maltais – la Justice était une déesse, rien moins que l’épouse de Zeus,  et l’attaque de ce serpent vénéneux exprime la justice immanente dont Paul est l’objet aux yeux des témoins locaux. Eux aussi sont avides de signes, mais ils les interprètent à leur façon !


Seigneur Jésus, préserve-nous de tout jugement, éloigne de nous toute tentation de condamner, donne-nous un regard qui rencontre l’autre au-delà de ce qu’il a éventuellement commis. Toi seul est le Juste.

dimanche 28 décembre 2014

Hors de danger

Ac 28
1 Une fois hors de danger, nous avons appris que l’île s’appelait Malte. 2 Les autochtones nous ont témoigné une humanité peu ordinaire. Allumant en effet un grand feu, ils nous en ont tous fait approcher, car la pluie s’était mise à tomber, et il faisait froid. 

Viens, Esprit Saint, éclaire-nous en cette lecture de l’Ecriture afin qu’elle nous parle personnellement et nous guide en ce jour.

Une fois hors de danger, nous avons appris que l’île s’appelait Malte : les voilà donc arrivés au sud de l’Italie, la longue dérive les a amenés vers l’ouest, en direction de Rome ! Mais la note de Luc « une fois hors de danger » n’est pas anodine : Paul, dans sa mission d’évangélisation, dans ses voyages, libres ou forcés, a affronté – avec ses compagnons – de très nombreux dangers. Ceux-ci faisaient à peu près partie de son quotidien. Il le rappelle d’ailleurs précisément dans une de ses lettres (2 Co 11,26) où il cite – parmi beaucoup d’autres – les dangers de la mer et ses trois naufrages !

Les autochtones nous ont témoigné une humanité peu ordinaire : les autochtones, donc des païens qui ne parlent pas le grec, au lieu de détrousser les naufragés comme cela devait être l’habitude, les accueillent avec, dit Luc, une humanité « peu ordinaire ». Comment ? …

Allumant en effet un grand feu, ils nous en ont tous fait approcher, car la pluie s’était mise à tomber, et il faisait froid : … en allumant un feu de bois et en permettant à des gens transis de venir s’y réchauffer et sécher… ce qui ne nous semblera sans doute pas tellement extraordinaire comme accueil… mais Luc l’a ressenti comme tel et cette attention après les semaines de tempête a dû être appréciée.
Ainsi ont-ils traversé les dangers de la tempête et abouti sur une île selon la promesse de l’ange, et cette île se révèle même relativement accueillante.


Seigneur Jésus, au cœur de nos tempêtes, tu es là, tu es le berger qui nous guides au travers de tous les dangers, qui veilles sur chaque brebis de ton troupeau : de quoi aurions-nous peur ? Augmente en nous la foi en ta personne !

vendredi 26 décembre 2014

Sauver Paul

Ac 27
43 Mais le centurion, décidé à sauver Paul, les a empêchés d’exécuter leur projet ; il a ordonné à ceux qui savaient nager de sauter à l’eau les premiers et de gagner la terre. 44 Les autres le feraient soit sur des planches soit sur des épaves du bateau. Et c’est ainsi que tous se sont retrouvés à terre, sains et saufs. 

Viens, Esprit Saint, viens nous guider au travers de toutes les embûches : montre-nous le port qui nous attend.

Mais le centurion, décidé à sauver Paul, les a empêchés d’exécuter leur projet : grâce à Paul, voici une fois de plus des vies sauvées. Il avait déjà redonné courage à tous, et il les avait poussés à se nourrir. Cette fois, étant l’objet de la protection du centurion, il permet par le fait même aux autres prisonniers d’échapper à la mort. Dès le départ Luc avait noté que ce Julius « traitait Paul avec humanité » (2,3) mais les évènements de la nuit ont sans doute encore renforcé l’estime du centurion envers Paul.

il a ordonné à ceux qui savaient nager de sauter à l’eau les premiers et de gagner la terre. Les autres le feraient soit sur des planches soit sur des épaves du bateau : le voilà donc qui organise l’accès à la plage, sans plus se préoccuper, semble-t-il, que des prisonniers en profiteraient pour s’échapper. S’il a autorité sur les soldats, et, en conséquence, sur les prisonniers, le voilà ici qui prend la direction des opérations, même à la place des marins !

Et c’est ainsi que tous se sont retrouvés à terre, sains et saufs : c’est par cet homme « plein d’humanité » que tous les occupants du bateau vont être « sains et saufs », comme l’ange de Dieu l’avait promis.


Seigneur Jésus, toi qui réalises toutes tes promesses, toi qui veilles sur nous à tout instant, nous voulons mettre en toi toute notre confiance.

jeudi 25 décembre 2014

Un banc de sable

Ac 27
39 Une fois le jour venu, les marins ne reconnaissaient pas la terre, mais ils distinguaient une baie avec une plage et ils avaient l’intention, si c’était possible, d’y échouer le bateau. 40 Ils ont alors filé les ancres par le bout, les abandonnant à la mer, tandis qu’ils larguaient les avirons de queue ; puis, hissant au vent la civadière, ils ont mis le cap sur la plage. 41 Mais ils ont touché un banc de sable et y ont échoué le vaisseau ; la proue, enfoncée, est restée prise, tandis que la poupe se disloquait sous les coups de mer. 42 Les soldats ont eu alors l’idée de tuer les prisonniers, de peur qu’il ne s’en échappe à la nage. 

Viens, Esprit Saint, fais qu’en ce jour de Noël la Parole vienne naître en nos cœurs.

Une fois le jour venu : le film se poursuit : séquence suivante : lever de soleil. Cette longue nuit pleine d’évènements s’achève enfin.

les marins ne reconnaissaient pas la terre : la lumière revenue, tous observent les alentours… où sont-ils ? Y a-t-il bien une côte toute proche comme ils le pressentaient ? Car les voici à bord d’un navire en mauvais état, sans canot ni vivres. Mais personne ne connaît ce rivage !

mais ils distinguaient une baie avec une plage et ils avaient l’intention, si c’était possible, d’y échouer le bateau : pourtant ce qu’ils aperçoivent est rassurant : une baie, une plage… mais comment y parvenir sans le canot ? Reste donc à y aboutir avec le bateau lui-même.

Ils ont alors filé les ancres par le bout, les abandonnant à la mer, tandis qu’ils larguaient les avirons de queue ; puis, hissant au vent la civadière, ils ont mis le cap sur la plage : les ordres sont donnés, les préparatifs sont menés à bord, on largue encore tout le superflu : les ancres, les freins des gouvernails. Et la manœuvre vers la côte est entamée : hisser la petite voile carrée à l'avant du bateau sur laquelle on va compter pour atteindre la plage.

Mais ils ont touché un banc de sable et y ont échoué le vaisseau ; la proue, enfoncée, est restée prise, tandis que la poupe se disloquait sous les coups de mer : la description de Luc reste vivante et précise : on s’y croirait ! Vous voyez ce bateau qui s’introduit dans la lagune : chacun à bord retient son souffle, la côte se rapproche… puis le bateau pique du nez dans un banc de sable, et c’est sans doute un cri de déception d’autant plus que cette fois la mer, restée vigoureuse, disloque la poupe sous les yeux des marins.
Tout se ligue contre eux au fil de cette histoire. La lumière revenue ne révèle qu’une terre inconnue, et là-même, quand le rivage semble à portée de main, voilà encore un malheureux banc de sable qui vient tout faire « échouer ». 
Tant de choses nous échappent dans les projets que nous échafaudons, tant d’éléments qui surgissent dans nos journées bien planifiées.

Les soldats ont eu alors l’idée de tuer les prisonniers, de peur qu’il ne s’en échappe à la nage : la panique reprend alors le dessus avec un nouveau souci : et si, maintenant que l’on est si près d’être sauvé, les prisonniers en profitaient pour s’échapper ? Les soldats, qui en sont responsables, seront exécutés. Alors ceux-ci « ont l’idée » de tuer les prisonniers… : que vaut un homme aux yeux des hommes ? Que vaut un homme aux yeux de Dieu ?


Seigneur Jésus, tes chemins ne sont pas les nôtres et tu vois se dessiner le beau projet de nos vies malgré tous les écueils que nous rencontrons. Toi seul est notre rocher, notre certitude. Bénis sois-tu.

mercredi 24 décembre 2014

Rassasiés

Ac 27
36 Tous alors, reprenant courage, se sont alimentés à leur tour. 37 Au total, nous étions deux cent soixante-seize personnes à bord. 38 Une fois rassasiés, on a allégé le bateau en jetant le blé à la mer.

Viens, Esprit saint, viens nous rassasier de tes dons, viens nous apporter le salut.

Tous alors, reprenant courage : « alors », c’est-à-dire suite à la prière de Paul et à son exemple. Non pas déjà à l’approche de la terre, non pas non plus après avoir mangé, mais – simplement – devant la détermination de Paul lui-même et sa confiance en son Dieu qu’il rend présent par l’action de grâce et le partage.

se sont alimentés à leur tour : accepter de s’alimenter, c’est accueillir à nouveau l’espoir de vie, et, tous ensemble, ils en sont maintenant capables.

 Au total, nous étions deux cent soixante-seize personnes à bord : pour souligner que pas un n’a été perdu, Luc fait le décompte des occupants du bateau : il en connaît le nombre précis, avant et après la tempête, et peut ainsi marquer qu’il s’agissait d’un bateau bien chargé ! De plus, sa formulation indique de nouveau l’unité, à ses yeux, de ce groupe de personnes réunies sur le bateau : « nous étions ».

Une fois rassasiés, on a allégé le bateau en jetant le blé à la mer : il y a assez de pain pour tous, ils ont pu manger à suffisance. Tous seront sauvés, mais le bateau et sa cargaison  seront perdus. C’est les mains nues que tous arriveront « à bon port ». L’homme ne se sauve pas avec ses biens ! Et, comme au désert où la manne rassasiait mais ne se conservait pas, eux non plus ne conservent pas de quoi manger demain.


Seigneur Jésus, toi qui n’arrêtes pas de nous combler, donne-nous aujourd’hui le pain de ce jour.

mardi 23 décembre 2014

Il a rendu grâce à Dieu

Ac 27
35 Sur ces mots, il a pris du pain, a rendu grâce à Dieu en présence de tous, l’a rompu et s’est mis à manger. 

Viens, Esprit Saint, vient Esprit de force, sois notre nourriture pour la route.
Viens mettre dans nos cœurs la parole qui rend grâce.

Sur ces mots, il a pris du pain : c’est Paul qui prend l’initiative, il prend lui-même le pain, pour ce qui n’est, dans le contexte, qu’un « repas ordinaire » - comme le souligne les notes de la TOB. Encore qu’il soit difficile de qualifier d’ordinaire un repas pris dans la tempête, dans la nuit, après 14 jours de jeûne… !

a rendu grâce à Dieu en présence de tous : tout bascule au moment où Paul rend grâce à Dieu. Ainsi le « symbolisme eucharistique » conféré par l’auteur devient flagrant à nos yeux de chrétiens. Mais pourquoi une telle célébration en un tel lieu et en un tel moment ? Dieu nous rejoint et nous soutient là où nous sommes, il ne lui faut pas de belles églises et de beaux ornements… Par contre, Luc précise « en présence de tous » : tous seront sauvés, et tous sont réunis pour se nourrir de la nourriture donnée par Dieu.

l’a rompu et s’est mis à manger : certaines variantes indiquent « en nous en donnant aussi », de quoi être tout-à-fait dans le cadre du partage eucharistique. Luc pousse donc jusqu’au bout son récit/parabole, jusqu’à nous mettre en présence du pain partagé, corps du Christ donné pour le salut de tous.


Seigneur Jésus, tu nous rejoins sur tous nos chemins, de calme ou de tempête, et tu te donnes à tous : donne-nous de t’accueillir aujourd’hui. Bénis sois-tu d’être toi-même notre pain.

lundi 22 décembre 2014

De la nourriture

Ac 27
33 En attendant le jour, Paul a engagé tout le monde à prendre de la nourriture : « C’est aujourd’hui le quatorzième jour que vous passez dans l’expectative sans manger, et vous ne prenez toujours rien. 34 Je vous engage donc à reprendre de la nourriture, car il y va de votre salut. Encore une fois, aucun d’entre vous ne perdra un cheveu de sa tête. » 

Viens, Esprit Saint, viens nous apporter le pain de la Parole dont nous avons tellement besoin.

En attendant le jour : bien des évènements se sont passés dans cette nuit-là, tous se sont réinstallés à leur tâche et maintenant c’est la longue attente de la lumière.

Paul a engagé tout le monde à prendre de la nourriture : nouvelle intervention de Paul : il va les pousser à se nourrir. Nous avons vu (v.21) que personne n'avait mangé « depuis longtemps », ce qui nous fut d’ailleurs signalé juste avant que Paul ne prenne la parole pour leur rendre courage. L’angoisse, le découragement, l’agitation à bord, tout leur avait coupé l’envie de manger. Peut-être certains étaient-ils finalement au bord du désespoir.

C’est aujourd’hui le quatorzième jour que vous passez dans l’expectative sans manger, et vous ne prenez toujours rien : Paul insiste sur ces 14 jours d’attente où ils n’ont rien pris. Peut-on y voir l’écoulement de deux fois 7 jours, comme s’ils avaient « manqué » le jour du Seigneur, et que maintenant, nous serions revenus au Premier jour de la semaine ??

Je vous engage donc à reprendre de la nourriture, car il y va de votre salut : cette fois, c’est la nourriture qui est condition du salut. Le moment est venu de reprendre courage !

Encore une fois, aucun d’entre vous ne perdra un cheveu de sa tête : et pour les y inciter, Paul rappelle la promesse avec les mots de Matthieu (10,30) : aucun d’entre eux n’y laissera la vie.


Seigneur Jésus, toi qui as dit et répété : « ne craignez pas », « soyez sans crainte », donne-nous de mettre toute notre confiance en ta parole

dimanche 21 décembre 2014

Vous ne pourrez pas être sauvés

Ac 27
29 Dans la crainte que nous ne soyons peut-être drossés sur des récifs, ils ont alors mouillé quatre ancres à l’arrière et souhaité vivement l’arrivée du jour. 30 Mais, comme les marins, sous prétexte de s’embosser sur les ancres de l’avant, cherchaient à s’enfuir du bateau et mettaient le canot à la mer, 31 Paul a dit au centurion et aux soldats : « Si ces hommes ne restent pas à bord, vous, vous ne pourrez pas être sauvés. » 32 Les soldats ont alors coupé les filins du canot et l’ont laissé partir.

Viens, Esprit Saint, conduis-nous tous ensemble sur le chemin du salut.

Dans la crainte que nous ne soyons peut-être drossés sur des récifs, ils ont alors mouillé quatre ancres à l’arrière : si le vent a poussé le bateau au voisinage de la terre, il ne s’agit pas d’être projetés sur les récifs ! Dès lors, les marins, toujours concentrés sur leur travail, jettent les ancres à l’arrière ;

et souhaité vivement l’arrivée du jour : ni soleil ni étoiles depuis plusieurs jours, et, si l’espoir les rejoint, c’est toujours dans la nuit. Alors croît encore leur désir de voir se lever la lumière.

Mais, comme les marins, sous prétexte de s’embosser sur les ancres de l’avant, cherchaient à s’enfuir du bateau et mettaient le canot à la mer : mais ils ne peuvent attendre, ils vont chercher à fuir avec le canot ! A se « sauver » eux seuls. Pour donner le change, les voilà qui font semblant d’ancrer aussi le navire par l’avant, manœuvre destinée à le stabiliser face au vent mais qui, ici, apparaît superflue.

Paul a dit au centurion et aux soldats : Si ces hommes ne restent pas à bord, vous, vous ne pourrez pas être sauvés : face à cette tentative, nouvelle intervention de Paul. Il exige que tous restent à bord. Non pas pour garder le canot… Mais, à première vue, un navire sans équipage n’a pas beaucoup de chance ! Ceux qui restent à bord sont alors encore plus en danger. Mais Paul parle un langage qui résonne pour nous : il s’agit d’être sauvé ! Et l’on ne se sauve pas seul ! Le salut est pour tous, et c’est tous ensemble que nous pouvons en bénéficier. C’est bien ce que l’ange du Seigneur a promis (v.22).

Les soldats ont alors coupé les filins du canot et l’ont laissé partir : surprenant ! D’une part de constater avec quel empressement les soldats tiennent maintenant compte de l’avis de Paul. Bien sûr, l’île annoncée semble être à portée de main, et cela les incite sûrement à lui faire confiance. D’autre part, ce qui est aussi étonnant, c’est la méthode : plutôt que d’exiger par la force la docilité de l’équipage, les soldats coupent simplement le lien qui retient ce canot qu’ils ont eu tant de mal à maîtriser… Il est vrai qu’un canot ne sauvera jamais les centaines de personnes qui sont à bord. Comme si ces soldats préféraient couper le lien avec la « tentation » et privilégier la solidarité : tous doivent être sauvés, donc rester ensemble.

Seigneur Jésus, viens nous unir dans les difficultés, viens nous apporter le salut.


samedi 20 décembre 2014

Nous dérivions

Ac 27
27 C’était la quatorzième nuit que nous dérivions sur l’Adriatique ; vers minuit, les marins ont pressenti l’approche d’une terre. 28 Jetant alors la sonde, ils ont trouvé vingt brasses ; à quelque distance, ils l’ont jetée encore une fois et en ont trouvé quinze. 
 
Viens, Esprit Saint, viens nous rejoindre au cœur de nos nuits, que la parole y soit notre lumière.

C’était la quatorzième nuit que nous dérivions sur l’Adriatique : nous avons laissé Paul promettant, de la part de Dieu lui-même, la vie sauve à tous les occupants du bateau : prisonniers comme lui, soldats à leur garde, et marins. Il a conclu en annonçant que, selon le plan de Dieu (« nous devons »), le bateau s’échouerait sur une île. Mais cela fait maintenant deux semaines sans évènements nouveaux. Au contraire, la longue dérive déjà décrite tout au long de la tempête, cette longue dérive se prolonge, et elle se compte, non pas en jours, mais en nuits. Ils sont là, quelque part entre la Grèce et la Sicile, selon la portion de mer nommée alors l’Adriatique.

vers minuit, les marins ont pressenti l’approche d’une terre : des sentiments de l’équipage, nous ne savons toujours rien, mais Luc nous dit qu'ils font ce qui est encore en leur pouvoir : guetter la « terre » promise. C’est de nuit, et même du cœur de cette nuit, que les marins « pressentent » quelque chose ; ils ne peuvent rien voir mais leur expérience et leur attention leur permettent de percevoir les signes avant-coureurs de l’approche d’une côte.

Jetant alors la sonde, ils ont trouvé vingt brasses ; à quelque distance, ils l’ont jetée encore une fois et en ont trouvé quinze : pour confirmer cette impression, ils passent à la mesure : 20 brasses sous la fragile coque. Et un peu après, quinze : ils ne vont donc pas rater cette côte « providentielle », ils s’en rapprochent spontanément ! Au cœur de leur nuit, est donné un signe concret d’espoir : la mesure d’une sonde !


Seigneur Jésus, toi qui jamais ne nous abandonnes, fut-ce au cœur de nos dérives, donne à notre fragilité les signes qui fondent notre espérance.

vendredi 19 décembre 2014

Je fais confiance à Dieu



Ac 27, 1-26


Le texte (traduction : Bible de Jérusalem) :
« 1 Quand notre embarquement pour l'Italie eut été décidé, on remit Paul et quelques autres prisonniers à un centurion de la cohorte Augusta, nommé Julius.
 2 Nous montâmes à bord d'un vaisseau d'Adramyttium qui allait partir pour les côtes d'Asie, et nous prîmes la mer. Il y avait avec nous Aristarque, un Macédonien de Thessalonique.
 3 Le lendemain, nous touchâmes à Sidon. Julius fit preuve d'humanité à l'égard de Paul en lui permettant d'aller trouver ses amis et de recevoir leurs bons offices.
 4 Partis de là, nous longeâmes la côte de Chypre, parce que les vents étaient contraires.
 5 Traversant ensuite les mers de Cilicie et de Pamphylie, nous arrivâmes au bout de quinze jours à Myre en Lycie.
 6 Là, le centurion trouva un navire alexandrin en partance pour l'Italie et nous fit monter à bord.
 7 Pendant plusieurs jours la navigation fut lente, et nous arrivâmes à grand-peine à la hauteur de Cnide. Le vent ne nous permit pas d'aborder, nous longeâmes alors la Crète vers le cap Salmoné,
 8 et après l'avoir côtoyée péniblement, nous arrivâmes à un endroit appelé Bons-Ports, près duquel se trouve la ville de Lasaïa.
 9 Il s'était écoulé pas mal de temps, et la navigation était désormais périlleuse, car même le Jeûne était déjà passé. Paul les en avertissait :
 10 " Mes amis, leur disait-il, je vois que la navigation n'ira pas sans péril et sans grave dommage non seulement pour la cargaison et le navire, mais même pour nos personnes. "
 11 Le centurion se fiait au capitaine et à l'armateur plutôt qu'aux dires de Paul ;
 12 le port se prêtait d'ailleurs mal à l'hivernage. La plupart furent donc d'avis de partir et de gagner, si possible, pour y passer l'hiver, Phénix, un port de Crète tourné vers le sud-ouest et le nord-ouest.
 13 Un léger vent du sud s'étant levé, ils se crurent en mesure d'exécuter leur projet. Ils levèrent l'ancre et se mirent à côtoyer de près la Crète.
 14 Mais bientôt, venant de l'île, se déchaîna un vent d'ouragan nommé Euraquilon.
 15 Le navire fut entraîné et ne put tenir tête au vent ; nous nous abandonnâmes donc à la dérive.
 16 Filant sous une petite île appelée Cauda, nous réussîmes à grand-peine à nous rendre maîtres de la chaloupe.
 17 Après l'avoir hissée, on fit usage des engins de secours : on ceintura le navire ; puis, par crainte d'aller échouer sur la Syrte, on laissa glisser l'ancre flottante. On allait ainsi à la dérive.
 18 Le lendemain, comme nous étions furieusement battus de la tempête, on se mit à délester le navire
 19 et, le troisième jour, de leurs propres mains, les matelots jetèrent les agrès à la mer.
 20 Ni soleil ni étoiles n'avaient brillé depuis plusieurs jours, et la tempête gardait toujours la même violence ; aussi tout espoir de salut était-il désormais perdu pour nous.
 21 Il y avait longtemps qu'on n'avait plus mangé ; alors Paul, debout au milieu des autres, leur dit : " Il fallait m'écouter, mes amis, et ne pas quitter la Crète ; on se serait épargné ce péril et ce dommage.
 22 Quoi qu'il en soit, je vous invite à avoir bon courage, car aucun de vous n'y laissera la vie, le navire seul sera perdu.
 23 Cette nuit en effet m'est apparu un ange du Dieu auquel j'appartiens et que je sers,
 24 et il m'a dit : "Sois sans crainte, Paul. Il faut que tu comparaisses devant César, et voici que Dieu t'accorde la vie de tous ceux qui naviguent avec toi. "
 25 Courage donc, mes amis ! Je me fie à Dieu de ce qu'il en sera comme il m'a été dit.
 26 Mais nous devons échouer sur une île " ».

Prière (suggérée par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Lecture verset par verset :
Les péripéties de Paul se poursuivent. Au fil de ses aventures, il se rapproche de plus en plus de la destination qu’il avait réclamée, à savoir se rendre à Rome pour être jugé par la juridiction impériale comme citoyen romain (25, 21.25) et pour rendre un témoignage, selon la Parole de Dieu[1].
Le début de notre extrait coïncide avec la montée sur un bateau, en direction des côtes d’Asie.
A l’époque, la navigation par mer représentait la voie la plus usitée pour le commerce, mais en-dehors des mois d’hiver, où elle était totalement arrêtée[2]. En plus du fret, les marins transportaient des passagers. Parmi eux, se trouvait Paul.

Au cours de ce récit plein de couleurs, on est frappé par l’insistance du narrateur sur ceux qui conduisent l’action. A bord du bateau, ce sont les vents (v. 4.7.14) ou la tempête (v. 18.20) qui tiennent la barre du capitaine. A ceux-là s’ajoute une « petite brise du sud » (v. 13) qui leur laisse croire que la navigation est possible : leur confiance est trompée, car un « vent d’ouragan » les emporte.
Au creux de ce périple maritime, Paul prend deux fois la parole. D’abord, au verset 10, selon les mots du narrateur, Paul « voulut donner son avis ». Le contenu de son intervention est centré sur lui-même : « J’estime… ». Et son conseil n’est pas pris en compte, pas plus que celui de la soi-disant « majorité » (v. 12)[3].
Mais ensuite, une deuxième intervention de Paul, « debout, au milieu d’eux », évoque un nouvel acteur dans la traversée (v. 21-26) : il rapporte l’intervention d’un « ange du Dieu auquel il appartient et qu’il sert ». Lorsque Paul dévoile l’avenir et sa future comparution devant César, indiquée par l’impersonnel « il faut »[4], lorsqu’il annonce que Dieu lui accorde la vie de ses compagnons de traversée, il atteste que Dieu tient le gouvernail de ce navire-là et que les vents et l’orage peuvent se déchaîner, mais ne peuvent contrecarrer le dessein divin. Paul « fait confiance à Dieu » et entraîne ses compagnons dans son sillage.
Nous pouvons conjecturer que Paul est intervenu en faveur de ceux qui l’accompagnent. Si Dieu leur « accorde aussi la vie », on peut supposer que la prière de Paul a intercédé pour eux. Le narrateur prouve ici l’efficacité de la prière d’intercession, même quand « tout espoir d’être sauvés échappe désormais » (v. 20). De plus, on ne peut se sauver tout seul…

Une telle conjoncture peut nous interpeller : qui mettons-nous au gouvernail de notre vie ? Choisissons-nous réellement notre capitaine ou nous laissons-nous ballotter par tous les vents ? Paul nous invite à la confiance qui pourra sauver, non seulement nous-mêmes mais d’autres compagnons de la traversée de notre vie. Les tempêtes et les orages peuvent certes secouer notre vie, mais ils ne pourront jamais atteindre nos profondeurs, le lieu préservé de la Présence de Dieu en chacun(e) de nous…

En corollaire, on peut se poser la question du moment de l’intervention de Dieu. Après un si long récit, avec maints flux et reflux, on peut s’étonner que Dieu ne soit pas intervenu plus tôt. Pourquoi n’a-t-il pas empêché ce déchaînement des vents et orages ? Peut-être laisse-t-il l’homme agir, déployer ses efforts, ses capacités, son intelligence… et n’intervient-il que pour le sauver lorsque les ressources humaines sont résolument insuffisantes ?
Veut-il peut-être nous redire qu’Il n’est pas un Dieu magicien, mais un Dieu qui rend l’homme collaborateur de son œuvre et partenaire de sa propre vie ? Un Dieu qui laisse l’homme agir, tout en le soutenant de sa présence tantôt mystérieuse, tantôt plus manifeste…


Prière :
Seigneur, sur le bateau de notre vie, nous pouvons parfois sentir des vagues et des vents, des orages et des brises légères qui nous secouent et nous font dériver. Mais Tu es là, jour après jour, dans toutes nos traversées, paisibles ou tempétueuses. Il ne tient qu’à nous de te confier le gouvernail de ce bateau qui est nôtre. Alors, la sérénité adviendra pour notre embarcation et pourra atteindre ceux et celles que nous rencontrerons… Amen
Sr Marie-Jean

[1] Cfr Ac 23, 11 : « La nuit suivante, le Seigneur vint le trouver et lui dit : ‘Courage ! De même que tu as rendu témoignage de moi à Jérusalem, ainsi faut-il encore que tu témoignes à Rome…’ ».
[2] Telle est l’allusion du v. 9 : « la navigation était désormais périlleuse, car même le Jeûne était déjà passé ». Le jeûne est celui de la mi-septembre, après la fête du Grand Pardon (la fête juive du Yom Kippur).
[3] La suite du récit (v. 37) indique le nombre de passagers : 276 personnes ! La décision prise ne doit certainement pas être attribuée à un vote démocratique, mais plutôt à la décision de quelques spécialistes (cfr v. 11).
[4] L’expression est employée maintes fois dans les Evangiles pour les nécessités d’ordre divin. Par exemple, les annonces de la Passion, de la mort et de la Résurrection de Jésus : « Il faut, disait-il, que le Fils de l'homme soit livré aux mains des pécheurs, qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour » (Lc 24, 7).

mercredi 17 décembre 2014

S’il n’en avait pas appelé à l’empereur

Ac 26
30 Le roi se leva, ainsi que le gouverneur, Bérénice et ceux qui siégeaient avec eux. 31 En se retirant, ils eurent un entretien : « Cet homme, disaient-ils, ne fait rien qui mérite la mort ou les chaînes. » 32 Agrippa confia à Festus : « Cet homme aurait pu être relâché s’il n’en avait pas appelé à l’empereur. » 

Viens Esprit Saint, fais que cette parole qui nous est personnellement adressée aujourd’hui nous fasse grandir en ton amour et à ton service.

Le roi se leva, ainsi que le gouverneur, Bérénice et ceux qui siégeaient avec eux : fin de séance, le roi se lève et tous l’imitent.

En se retirant, ils eurent un entretien : « Cet homme, disaient-ils, ne fait rien qui mérite la mort ou les chaînes : en sortant, ils commentent les paroles de Paul et, d’après elles, évaluent sa culpabilité. Une sorte de jury informel. Il semble que l’avis soit unanime : Paul ne fait rien (le mot est fort) qui puisse le faire condamner à mort ni même à rester prisonnier.

Agrippa confia à Festus : Cet homme aurait pu être relâché s’il n’en avait pas appelé à l’empereur : Agrippa est bien de cet avis, et sans doute aussi Festus. Il a donc bien été convaincu par le plaidoyer de Paul, et même interpellé. Mais Paul, acculé par la violence des Juifs, en a appelé à l’empereur. Il doit donc être mené jusque Rome ! Cet aboutissement de la défense de Paul laisse le lecteur quelque peu sur sa faim et déçu… Mais on peut aussi se rappeler combien Paul lui-même désirait aller à Rome pour y rencontrer la jeune Eglise (Rm 1,12 – 15,23..), certes sans doute dans d’autres circonstances… Luc a aussi souligné de nombreuses fois ce projet (19,21) en y voyant clairement une volonté du Seigneur qui dit à Paul dans une vision (23,11) : « Il faut qu’à Rome aussi tu témoignes de moi ».


Seigneur Jésus, toi qui es toujours présent sur nos chemins tortueux, sois cette lumière sur notre chemin. Qu’elle nous permette d’être attentifs à la voie sur laquelle tu nous invites à nous mettre à ton service.

mardi 16 décembre 2014

Plaise à Dieu

Ac 26
28 Agrippa dit alors à Paul : « Il te faut peu, d’après ton raisonnement, pour faire de moi un chrétien ! » 29 « Affaire de peu, oui, mais grande affaire aussi, reprit Paul, et plaise à Dieu que non seulement toi mais aussi tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez exactement ce que je suis… sans les chaînes que je porte ! »

Viens Esprit Saint, viens faire de nous des chrétiens vivant activement de leur foi.

Agrippa dit alors à Paul : Il te faut peu, d’après ton raisonnement, pour faire de moi un chrétien : et oui, le roi a bien suivi l’argumentation de Paul, il est suffisamment formé à la lecture des prophètes pour comprendre le lien avec la venue d’un Messie. Plus étonnamment, il la prend pour lui-même. Le plaidoyer se transforme en dialogue entre Agrippa et Paul. Le gouverneur, les officiers et autres notables disparaissent de la scène. Tout se concentre en cette fin de discours entre deux hommes. Croire aux prophètes, est-ce vraiment déjà être chrétien ? Sur quel ton est intervenu Agrippa ? En tous cas, il se met personnellement en cause !

Affaire de peu, oui, mais grande affaire aussi, reprit Paul : quelle formule ! Un peu comme toute notre foi, qui est à la foi si simple, et si compliquée !

et plaise à Dieu que non seulement toi mais aussi tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deveniez exactement ce que je suis : Paul retourne la question : c’est Dieu qui agit, c’est à lui qu’il faut demander de recevoir le salut, de « devenir » chrétien par sa grâce. Et il élargit tout de suite le propos : cela s’adresse non pas au roi seul, mais à tous ceux qui sont présents, pour ne pas dire à tous dans le monde.

sans les chaînes que je porte ! : car lui est prisonnier pour sa foi. Puissent tous les hommes en vivre sans que d’autres (les autorités là présentes) ne leur imposent des chaînes à cause de cela. Ainsi se termine  cette comparution, sur cette petite note, dans sa formulation presque humoristique (on imagine le roi dans les chaînes…).
Et Paul achève sa plaidoirie comme une prédication ordinaire, sur un appel à la conversion, appliquant jusqu’au bout sa mission à témoigner.


Seigneur Jésus, qu’il te plaise de transformer nos cœurs à ton image pour que nous puissions témoigner par toute notre vie de la joie de te connaître.

lundi 15 décembre 2014

Tu crois ?

Ac 26
26 Le roi, à qui je m’adresse en toute assurance, est assurément au courant de ces choses, et j’ai toutes les raisons de le penser, rien ne lui en échappe ; car ce n’est pas dans un coin perdu que ces événements se sont passés. 27 Tu crois aux prophètes, roi Agrippa ? Je suis sûr que tu y crois. » 

Esprit saint, donne-nous de relire encore les évènements de Jérusalem à la lumière de notre foi en Jésus.

Le roi, à qui je m’adresse en toute assurance, est assurément au courant de ces choses : Paul est un bon avocat, et nous conviendrons qu’il aime parfois diviser son auditoire… Le voilà qui oppose, en termes polis, le roi au gouverneur. Car c’est bien au roi qu’il s’adresse, et Festus est venu l’interrompre, ne pouvant entendre ces « folies ». Mais le roi, lui, le peut sans doute. Paul se retourne donc à nouveau vers lui.

et j’ai toutes les raisons de le penser, rien ne lui en échappe : une petite flatterie comparative au passage : il est plus attentif à la vie du pays que le gouverneur !

car ce n’est pas dans un coin perdu que ces événements se sont passés : nouvelle insistance sur la place de Jérusalem, et ce qui se passe à Jérusalem doit être de quelque importance !

Tu crois aux prophètes, roi Agrippa ? Je suis sûr que tu y crois : changement soudain de ton ! On dirait que Paul ne s’adresse plus au roi dans sa fonction, mais à sa personne, à Agrippa, à qui il pose une question d’homme à homme, une question touchant sa foi. Audace de l’apôtre ! Mais audace basée sur sa certitude : oui, Agrippa y croit. Et il l’affirme avec cette assurance tranquille, comme s’il le regardait dans les yeux. Il y a quelque chose qui passe entre ces deux-là : dignité de Paul, enchaîné, parlant à un roi de sa foi.


Seigneur Jésus, toi aussi tu nous poses chaque jour cette question : crois-tu ? Donne-nous de mettre de plus en plus toute notre confiance en toi.

dimanche 14 décembre 2014

Tu es fou

Ac 26
24 Paul en était là de sa défense quand Festus intervint en haussant la voix : « Tu es fou, Paul ! Avec tout ton savoir tu tournes à la folie ! » 25 Mais Paul reprit : « Je ne suis pas fou, excellent Festus, je fais entendre le langage de la vérité et du bon sens. 

Viens, Esprit saint, viens nous préparer à accueillir ce qui semble parfois si difficile à croire.

 Paul en était là de sa défense quand Festus intervint en haussant la voix : « là », c’est-à-dire au moment où il parle de la résurrection de Jésus, oui, voilà bien ce qui est impossible à entendre – et surtout pour un romain - , voilà un discours qu’il faut couper court, fut-ce en haussant la voix.

« Tu es fou, Paul ! Avec tout ton savoir tu tournes à la folie ! » : alors, quand on ne comprend pas, quand cela dépasse l’entendement, il reste à traiter l’autre de fou. Bien sûr, Paul est « savant », il a fait des études, il sait parler. Et Festus semble dire que c’est ce savoir même qui entraîne Paul à la folie. « Ce qui est fou aux yeux des hommes », voilà bien ce dont parle Paul ! Qu’il se fasse traiter de fou – à la suite d’ailleurs de son Maître (Jn 10,20) – voilà qui ne le surprend sans doute pas.

Mais Paul reprit : Je ne suis pas fou, excellent Festus, je fais entendre le langage de la vérité et du bon sens : Paul, dès lors, s’adresse à Festus pour rejeter cette interprétation. Je ne suis pas fou, dit-il. Il affirme parler selon la vérité (mais qu’est-ce que la vérité, disait un autre Romain). Il invoque même le simple bon sens ! Reprochant ainsi implicitement à Festus d’en manquer, de ce bon sens !

Mais il savait bien, Paul qu’un non-juif ne pouvait entendre le témoignage sur Jésus, lui qui écrivait (1 Co 1,23) « Quant à nous, nous prêchons le Christ crucifié : c'est un message scandaleux pour les Juifs et une folie pour les non-Juifs »


Seigneur Jésus, permets que nous ne nous laissions pas décourager, impressionner par l’incompréhension du « monde » qui nous entoure, et se manifeste parfois avec force et mépris vis-à-vis de la « folie » de notre foi.

samedi 13 décembre 2014

Il annonce la lumière

Ac 26
22 Fort de la protection de Dieu, jusqu’à ce jour, je continue donc à rendre témoignage devant petits et grands ; les prophètes et Moïse ont prédit ce qui devait arriver, et je ne dis rien de plus : 23 le Christ a souffert et lui, le premier à ressusciter d’entre les morts, il doit annoncer la lumière au Peuple et aux nations païennes. »

Viens, Esprit saint, fais qu’au travers de cette Parole, nous recevions la lumière apportée par le Christ.

Fort de la protection de Dieu, jusqu’à ce jour, je continue donc à rendre témoignage : « donc », c’est-à-dire suite à cette vision à laquelle il n’a pas résisté, suite à cet envoi qu’il a entendu dans la bouche de Jésus sur la route de Damas et à la promesse qu’il ne serait pas abandonné. Paul se sent en effet protégé par Dieu qui rend ainsi sa mission possible. Lui, continue simplement à rendre témoignage, jusque dans les chaînes.

devant petits et grands : intéressante, cette petite remarque : ce n’est pas parce qu’il s’adresse à un roi que son propos va changer, et, en effet, Paul a toujours répété à tous la nécessité de la conversion au Christ.

les prophètes et Moïse ont prédit ce qui devait arriver : l’accomplissement des Ecritures fait partie de la foi d’Israël, et Paul réaffirme en quelque sorte ici son adhésion entière à cette foi.

et je ne dis rien de plus : on tendrait à entendre que l’Evangile n’ajoute rien au premier Testament… ?! Comme le soulignent les notes de la TOB, Paul pousse ici à l’extrême limite le rôle des prophètes… et veut montrer combien sont liés la foi en l’annonce du Messie et son accueil.

le Christ a souffert et lui, le premier à ressusciter d’entre les morts, il doit annoncer la lumière au Peuple et aux nations païennes : cela même a été annoncé par les prophètes pour qui sait les lire et les comprendre. Etre chrétien, c’est alors en "voir" la réalisation.
D’autre part, Paul s’efface ici très nettement devant le Christ lui-même : ce n’est plus Paul – ni les autres disciples - qui annonce la lumière à Israël et aux païens : c’est Jésus lui-même qui annonce le salut.


Seigneur Jésus, tu annonces la lumière, tu apportes la lumière, tu es la lumière. Bénis sois-tu !

vendredi 12 décembre 2014

Je n'ai pas résisté

Ac 26
19 « Dès lors, roi Agrippa, je n’ai pas résisté à cette vision céleste. 20 Bien au contraire, aux gens de Damas d’abord, et de Jérusalem, dans tout le territoire de la Judée, puis aux nations païennes, j’ai annoncé qu’ils avaient à se convertir et à se tourner vers Dieu, en vivant d’une manière qui réponde à cette conversion. 21 C’est la raison pour laquelle des Juifs m’ont appréhendé, alors que je me trouvais dans le temple, essayant d’en finir avec moi. 

Viens Esprit Saint, donne-nous d’accueillir la parole de ce jour et de vivre aussi d’une manière qui y corresponde.

Dès lors, roi Agrippa, je n’ai pas résisté à cette vision céleste : Paul dévoile ici un peu plus de son expérience ; Dieu, dans la vision, l’a sollicité… et Paul aurait pu résister, refuser. Y a-t-il pensé ? Il reconnaît en tous cas avoir été libre d’y répondre, même si – comme disait aussi la voix – « il est dur de résister », et les conséquences en sont énormes.

Bien au contraire, aux gens de Damas d’abord, et de Jérusalem, dans tout le territoire de la Judée, puis aux nations païennes : Paul (ou plutôt l’auteur des Actes) décrit ici un parcours qui est en contradiction avec la lettre aux Galates (1,22) où Paul écrit que son visage était inconnu aux Eglises du Christ en Judée. Cette formule rappelle le Baptiste (Mt 3,5) qui attirait les habitants « de Jérusalem et de toute la Judée » et surtout la promesse de Jésus à son Ascension (1,8) : « vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Ainsi Paul s’inscrit dans cet envoi missionnaire.

j’ai annoncé qu’ils avaient à se convertir et à se tourner vers Dieu : à la suite de Jean, de Jésus, des apôtres, Paul appelle à une conversion, à un changement de direction : c’est vers Jésus qu’il faut maintenant regarder, marcher, c’est à lui qu’il faut accorder sa foi.

en vivant d’une manière qui réponde à cette conversion : et cela en vivant autrement, en logique avec cette conversion et cette adhésion au Christ.

C’est la raison pour laquelle des Juifs m’ont appréhendé, alors que je me trouvais dans le temple, essayant d’en finir avec moi : il définit donc ainsi au roi la raison de la hargne des Juifs en rappelant l’évènement de son arrestation, et en précisant toujours qu’elle a eu lieu dans le Temple même.


Seigneur Jésus, accorde-nous de ne jamais résister lorsque nous entendons ton appel, donne-nous de l’accueillir avec joie et confiance.

jeudi 11 décembre 2014

Par la foi

Ac 26
17Je te délivre déjà du peuple et des nations païennes vers qui je t’envoie 18 pour leur ouvrir les yeux, les détourner des ténèbres vers la lumière, de l’empire de Satan vers Dieu, afin qu’ils reçoivent le pardon des péchés et une part d’héritage avec les sanctifiés, par la foi en moi.”

Viens, Esprit Saint, éclaire et renforce notre foi. 

Je te délivre déjà du peuple et des nations païennes vers qui je t’envoie : tout ce discours est mis par Luc dans la bouche de Jésus sur la route même de Damas pour indiquer le cœur de la mission de Paul : il a été envoyé aussi bien au peuple (d’Israël) qu’aux nations païennes.

pour leur ouvrir les yeux, les détourner des ténèbres vers la lumière, de l’empire de Satan vers Dieu : lui qui est rendu aveugle sur ce chemin à ce moment-même, reçoit mission d’aller ouvrir les yeux du monde entier ! Lui qui est détourné des ténèbres, baigné d’une lumière resplendissante, le voilà chargé de conduire les autres vers la lumière, vers le Seigneur Dieu.

afin qu’ils reçoivent le pardon des péchés et une part d’héritage avec les sanctifiés : dans quel but ? Pour que tous aient part au salut, qui, comme souvent dans les Actes, commence par le pardon des péchés. Et ce salut, il est accordé par Dieu seul : chacun est appelé à être sanctifié, à « devenir » saint.

par la foi en moi : au départ, les chrétiens furent appelés simplement « les croyants » (2,44 par exemple) ; cela montre bien l’importance fondamentale que les chrétiens accordaient à leur foi en Jésus : c’est par elle que l’on devient disciple. En quelques mots mis dans la bouche de Jésus, Luc nous fait ici une parfaite synthèse de la pensée paulinienne.


Seigneur Jésus, c’est ta personne qui est au centre de notre foi, au cœur du salut que tu nous offres. Donne-nous part à ce salut que tu es venu nous apporter.

mercredi 10 décembre 2014

Debout

Ac 26
15 Je réponds : “Qui es-tu, Seigneur ?” Le Seigneur reprend : “Je suis Jésus, c’est moi que tu persécutes. 16 Mais relève-toi, debout sur tes pieds ! Voici pourquoi en effet je te suis apparu : je t’ai destiné à être serviteur et témoin de la vision où tu viens de me voir, ainsi que des visions où je t’apparaîtrai encore. 

Viens Esprit Saint, que la parole nous ouvre peu à peu au mystère et nous donne de percevoir de plus en plus qui est notre Dieu.

Je réponds : “Qui es-tu, Seigneur ?” : magnifique question ! Paul sait et ne sait pas. Il appelle « Seigneur » cet interlocuteur qui lui parle au cœur d’une lumière éblouissante. Mais qui est réellement son Seigneur ? La foi, c’est se demander qui est Dieu. Et Paul, plutôt que de répondre, tente une autre question !

Le Seigneur reprend : “Je suis Jésus, c’est moi que tu persécutes : Et Jésus répond, et il le fait par cette formule « je suis », qui, depuis le buisson ardent, est formule de révélation : Jésus se « dévoile ». Et aussitôt, il s’identifie à tous les « saints » que Paul est en train de persécuter comme lui-même l’a été.

Mais relève-toi, debout sur tes pieds : un joli pléonasme, une belle insistance seulement présente dans ce 3e récit. Le Seigneur ne s’adresse pas à Paul pour qu’il reste à terre, écrasé par ce qu’il a commis comme sévices. Il n’y a même pas un reproche exprimé. Le fait a été dit. Mais il est immédiatement dépassé : debout !

Voici pourquoi en effet je te suis apparu : je t’ai destiné à être serviteur et témoin de la vision où tu viens de me voir, ainsi que des visions où je t’apparaîtrai encore : et un nouvel avenir s’ouvre, une mission, moins aisée sûrement que celle que Paul s’était attribuée. Est énoncée d’abord la raison de l’intervention de Jésus. Il ne s’agit pas en premier lieu de Paul lui-même mais de ceux auxquels il va maintenant s’adresser. De justicier, Paul devient serviteur. Paul a vu Jésus et cela, il doit en témoigner. Mais il ne sera pas laissé à lui-même. Il sera accompagné : il reçoit la promesse d’avoir encore dans l’avenir la vision de son Seigneur.


Seigneur Jésus, toi qui es, c’est chaque jour que tu nous relèves, que tu nous envoies, que tu nous accompagnes : bénis sois-tu pour ta présence à nos côtés.