jeudi 29 septembre 2011

Le coq chanta

Simon Pierre était se tenant là et se chauffant. Ils lui dirent alors : « N’es-tu pas toi aussi de ses disciples ? » Celui-là nia et dit : « Je ne suis pas ». Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui dont Pierre retrancha le bout de l’oreille dit : « Ne t’ai-je pas vu, moi, dans le jardin avec lui ? » De nouveau alors, Pierre nia et aussitôt un coq chanta.
                    Jn 18, 25-27

Viens Esprit de lumière et de paix,
Viens Esprit de discernement et de force
Tiens nos cœurs en l’amour de toi, un amour plus fort que toute mort

Simon Pierre était se tenant là et se chauffant.
On l’avait presqu’oublié, le brave Pierre. Il a voulu suivre Jésus, mais est resté calé dans la cour avec les gardes. Déjà il a nié, face à une femme qui l’interrogeait. Il a rejoint le groupe et se chauffe avec eux… rien ne transparaît de ce qu’il pense, de ce qu’il vit en ce moment.

 Ils lui dirent alors : « N’es-tu pas toi aussi de ses disciples ? » Celui-là nia et dit : « Je ne suis pas ».
Ils lui dirent… Jean ne prend plus la peine de nous dire qui ils sont. Il a parlé plus haut des subalternes et serviteurs, ceux-là qui ont procédé à l’arrestation de Jésus au jardin. Ils s’interrogent sur cet homme qui est là, à se tenir avec eux auprès du feu. Normal non ? Il leur semble que c’est un disciple de Jésus, alors la conversation s’engage. Sans doute voudraient-ils en savoir un peu plus sur cet homme qui vient d’être arrêté. Alors tu es disciple toi ? Et la réponse négative de Pierre fuse à nouveau, avec la même formule lapidaire, déjà utilisée en réponse à la femme : Je ne suis pas. Comme une négation de son être même. Une formule juste à l’opposé de l’affirmation divine : je suis. C’est un véritable naufrage, Simon qui avait reçu ce nom de Pierre, symbole de force et de fermeté, sombre. Je ne suis pas !

 Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui dont Pierre retrancha le bout de l’oreille dit : « Ne t’ai-je pas vu, moi, dans le jardin avec lui ? » De nouveau alors, Pierre nia et aussitôt un coq chanta.
Ce n’est plus une simple question qui vient alors, mais le témoignage d’un homme présent au jardin : je t’ai vu au jardin… pourquoi y étais-tu si ce n’est parce que tu étais disciple. Et devant l’évidence, Pierre nie une dernière fois. Il s’effondre. Et le coq chante, ainsi que l’avait annoncé Jésus : le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois.(13,38)
Tandis que Jésus semble avancer avec une force tranquille à la rencontre de ceux qui le condamnent, Pierre s’effondre. Et le témoignage de Jean est sans concession. Il faudra attendre le chapitre 21 pour voir une « réhabilitation » de Pierre, une nouvelle suivance ouverte. Les synoptiques mentionnaient qui les larmes de Pierre, qui le regard de Jésus vers Pierre. Chez Jean, rien. La chute du récit est nue : le coq chanta. Elle nous renvoie à nos lâchetés, à nos faiblesses, sans concession. Mais en nous y renvoyant ainsi, elle fait se lever l’espérance, aussi noire soit notre nuit, pour nous aussi se lèvera la lumière pascale, au bord du rivage.

Seigneur, nous voudrions te suivre, toujours et partout. Tu sais mieux que nous tous nos dérapages, toutes nos nuits. Et déjà tu les as sauvées du naufrage. Tu as voulu par avance nous réconcilier avec toi, avec nous-même, en nous rappelant à nos faiblesses. Oui, le coq ne chantera pas que nous ne t’ayons renié. Mais toi, Seigneur, tu nous pardonnes. Là où ne pouvions passer, tu nous entraînes.
Seigneur, quand je ne suis pas, fais-moi être en toi, par toi, avec toi.

mercredi 28 septembre 2011

Pourquoi me frappes-tu?

A ces mots, un des subalternes s’étant avancé, donna une gifle à Jésus disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand-prêtre ? » Jésus lui répondit : « Si j’ai mal parlé, témoigne de ce qui est mal. Mais si par contre [j’ai] bien [parlé], pourquoi me frappes-tu ? » Alors, Hanne envoya Jésus, ligoté, à Caïphe le grand-prêtre.
               Jn 18, 22-24

Viens Esprit de vérité et de droiture, viens graver en mon cœur ta Parole vivante, donne-moi de l’accueillir en simplicité de cœur.

 A ces mots, un des subalternes s’étant avancé, donna une gifle à Jésus disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand-prêtre ? »
Un des subalternes, Jésus est vraiment considéré comme moi que rien, au point qu’un subalterne, en présence du grand-prêtre peut prendre une telle initiative. Que fait)on du moindre gramme de pouvoir qui est en nos mains ?
Hanne semble complètement absent de la scène. Jésus a répondu, lui se tait.

Jésus lui répondit : « Si j’ai mal parlé, témoigne de ce qui est mal. Mais si par contre [j’ai] bien [parlé], pourquoi me frappes-tu ? »
Voilà qui est parfait. Jésus use du dilemme, manière de mettre l’autre devant sa vérité, de lui faire tirer lui-même la conclusion… conclusion qui dans les deux hypothèses le met à l’épreuve. Comment témoigner que Jésus a mal parlé, n’a-t-il pas tout simplement dit la vérité ? Et s’il a bien parlé, qu’est ce qui justifie le geste de violence de ce subalterne ? Jésus le renvoie ainsi délicatement à sa conscience.

Alors, Hanne envoya Jésus, ligoté, à Caïphe le grand-prêtre.
Hanne intervient alors, sans parole, pour envoyer Jésus à celui qui est effectivement grand-prêtre cette année-là. Et l’évangéliste nous rappelle que Jésus est toujours ligoté. Il l’est depuis son arrestation au jardin. Mais on n’enchaîne pas la parole ! Et de ce bref entretien, c’est bien Jésus qui a le dernier mot.

Seigneur, fais-moi marcher humblement à ta suite dans le respect de ta vérité, dans l’écoute attentive de ta vie.

mardi 27 septembre 2011

Pourquoi m'interroges-tu?

Alors le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit : « Moi, j’ai parlé ouvertement au monde, moi j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, là où tous les juifs se rassemblent, et je n’ai pas parlé en secret. Pourquoi m’interroges-tu ? Interroge ceux qui ont entendu ce que je leur ai dit : voici, ceux-ci savent ce que moi j’ai dit. »
            Jn 18, 19-21

Viens Esprit de vérité, viens répandre en nos cœurs la Parole de Jésus, pour que nous croyions, et qu’en cette foi nous vivions. Viens Esprit nous conduire sur le chemin de la droiture et de la vérité.

Alors le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.
L’enseignement de Jésus est celui que les disciples ont reçu, celui que les disciples vont diffuser à leur tour ! L’inquiétude des chefs religieux est bien l’expansion que pourrait prendre ce groupe autour de Jésus.

Jésus lui répondit : « Moi, j’ai parlé ouvertement au monde, moi j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, là où tous les juifs se rassemblent et je n’ai pas parlé en secret.
Le contraste est fort entre Jésus et le grand-prêtre. Jean ne nous rapporte pas la question du grand-prêtre en style direct, mais bien la réponse de Jésus. Le grand-prêtre interroge Jésus, tandis qu’il fait nuit, que Jésus lui a été amené ligoté ! Et personne ne connaît les mots prononcés par le grand-prêtre. Mais la réponse de Jésus nous est donnée, en style direct. Les manières de Jésus sont à l’opposé de celles du grand-prêtre ! Jésus a toujours parlé ouvertement, et non ainsi en secret ; en des lieux publics, lieux d’enseignement par excellence que sont le Temple et les synagogues ! Etonnant le rapprochement ainsi opéré entre « le Temple et les synagogues » et « le monde » qui en saint Jean figure régulièrement ceux qui refusent d’adhérer à la foi. Là où on aurait attendu un accueil favorable, l’intelligence de la Parole qu’est Jésus, c’est la non-foi, le refus, qui fut la réponse.  

Pourquoi m’interroges-tu ? Interroge ceux qui ont entendu ce que je leur ai dit : voici, ceux-ci savent ce que moi j’ai dit. »
Jésus renvoie ainsi celui qui l’interroge à ceux qui ont accueilli la parole de Jésus et sont devenus ses témoins. Le disciple est devenu porteur de la parole de Jésus et peut en rendre compte à la suite de Jésus.

Seigneur, donne-nous cette liberté qui est tienne, cette clarté qui est tienne. Que nos paroles soient telles la tienne franches et ouvertes pour annoncer le Père, pour témoigner de celui qui t’a envoyé, de celui qui aujourd’hui nous envoie !

lundi 26 septembre 2011

Je ne suis pas

Elle dit alors à Pierre, la servante, la portière : « N’es-tu pas toi aussi, des disciples de cet humain-là ? » Il dit : « Je ne suis pas. » Les esclaves et les subordonnés avaient fait un feu de braises, car le temps était froid, ils se tenaient là et se chauffaient. Pierre aussi se tenait là avec eux, et il se chauffait.
              Jean 18, 17-18

Viens Esprit, réchauffe nos cœurs au feu de ton amour, viens rejoindre nos solitudes et les ouvrir à ta présence

Elle dit alors à Pierre, la servante, la portière : « N’es-tu pas toi aussi, des disciples de cet humain-là ? »
Simple question, adressée par une femme, c'est-à-dire dans la mentalité de l’époque, quelqu’un d’insignifiant ! C’est assez étonnant somme toute, cette présence d’une femme à cet endroit, comme portière, en pleine nuit ! Sa question est simple, directe, sans malice. L’arrestation de Jésus est le sujet d’actualité, elle vient de se produire, il est assez clair que ceux qui tentent de pénétrer dans le palais à ce moment-là, doivent avoir un lien avec cette arrestation. La femme interroge.

Il dit : « Je ne suis pas ».
Pour traduire en bon français, on écrirait plutôt : Je n’en suis pas. Mais la formule assez lapidaire utilisée par Jean : Je ne suis pas, vient heurter de plein fouet nos mémoires. Lors de son arrestation, Jésus s’est avancé librement, et à la demande du peloton venu l’arrêter, Jésus avait clairement répondu : Je suis. Formule qui dit la divinité, formule qui dit la pleine présence. Pierre lui « s’évanouit » dans la négation même. Il a voulu suivre le Christ, il avait prétendu pouvoir donner sa vie pour Jésus, et Jésus lui avait dit qu’il ne le pouvait et avait annoncé son reniement (Jn 13, 37-38). Suivre Jésus est don de Dieu, qui ne lui sera possible qu’après la Pâque de Jésus, lorsque la voie sera ouverte par la mort et la résurrection. Pierre dans la peur du moment, ne peut suivre Jésus par sa propre force. Sa prétention s’effondre devant une femme, portière du palais !

Les esclaves et les subordonnés avaient fait un feu de braises, car le temps était froid, ils se tenaient là, et se chauffaient. Pierre aussi se tenait là avec eux et il se chauffait.
Pierre semble avoir changé de camp : on ne le dit plus préoccupé de suivre Jésus avec l’autre disciple. Cet autre disciple a disparu du récit. Pierre se rapproche des esclaves et subordonnés. Certaines traductions disent : serviteurs et gardes. Ce qui semble clair, est que Pierre pour se chauffer, se rapprochent d’un groupe ayant participé avec la cohorte romaine à l’arrestation de Jésus. Malchus est dit esclave-serviteur, et le récit de l’arrestation mentionne à plusieurs reprises la présence des esclaves et subordonnés qui sont la présence déléguée par les autorités religieuses, à côté de la cohorte envoyée par les autorités politiques. Ainsi, Pierre se tient avec ces hommes, comme Judas s’était tenu avec eux au jardin ! Sa volonté de suivre au-delà de ses forces, le fait basculer ! S’en rend-il compte ? tandis que Jésus se voit seul, comparaître ligoté devant les autorités religieuses, Pierre cherche la chaleur d’un feu auprès de ceux là même qui ont participé à l’arrestation de son maître !

Seigneur tu sais mon désir d’être tout à toi. Tu sais mon désir de t’aimer, de te secourir tandis que notre monde aujourd’hui encore te condamne.  Mais tu sais aussi ma faiblesse. Aujourd’hui, nous sommes dans l’après Pâques, aujourd’hui nous savons combien c’est en ta passion et ta résurrection qu’il nous faut y puiser la force. Que ton Esprit de vie, tienne nos cœurs en éveil, pour que nous te soyons fidèles en chaque instant !

dimanche 25 septembre 2011

Simon et un autre disciple suivait Jésus

Simon-Pierre et un autre disciple suivait Jésus. Ce disciple était connu du grand-prêtre et il entra avec Jésus dans le palais du grand-prêtre. Pierre s’était tenu à la porte, dehors. L’autre disciple, celui qui était connu du grand-prêtre, sortit ; et il parla à la portière et elle fit entrer Pierre.
                 Jean 18, 15-16

Viens Esprit, tiens-nous à la suite du Christ. Viens Esprit, affermis nos pas.

Simon-Pierre et un autre disciple suivait Jésus.
On n’est pas disciple seul.  Jésus les a tissés en communion, dès le début. Dans la difficulté et le bouleversement des événements de la passion, Simon-Pierre tente de suivre Jésus, avec un autre disciple.

Ce disciple était connu du grand-prêtre et il entra avec Jésus dans le palais du grand-prêtre. Pierre s’était tenu à la porte dehors.
L’autre disciple semble aller plus avant dans la suite de Jésus. Il semble qu’il ait ses entrées dans le palais du grand-prêtre. Mais peut-être aussi que son zèle est plus ardent, et l’aide à franchir les obstacles, l’aide à ne pas laisser Jésus seul.

L’autre disciple, celui qui était connu du grand-prêtre, sortit ; et il parla à la portière et elle fit entrer Pierre.
Ne pas laisser Jésus seul, implique aussi ne pas laisser un disciple seul. L’autre disciple s’enquiert de Pierre, pour le faire entrer lui aussi.

Je regarde ce jeu de relations, je vois ce désir des disciples de suivre Jésus, et la difficulté du moment. Seigneur, qui peut sans toi, sans ton assistance, sans ton Esprit, marcher à ta suite ? et la manière dont tu nous assistes est souvent de nous donner des frères et sœurs, compagnons en humanité. Je te rends grâce pour ceux et celles que tu as placés sur mon chemin, qui m’entraînent vers toi.

samedi 24 septembre 2011

Emmené

Et ils l’emmenèrent chez Hanne d’abord ; il était en effet beau-père de Caïphe, qui était grand-prêtre cette année-là. Caïphe était celui qui avait donné aux juifs ce conseil : « Il est avantageux qu’un seul humain meure pour le peuple ».  
                                          Jean 18, 13-14 

Viens Esprit de Jésus, conduis-nous en la lecture de ces versets, fais que nous accueillons la profondeur de la révélation, à travers cette histoire tissée en un quotidien douloureux.

Ils l’emmenèrent
Le voilà donc ligoté, et emmené… comme tout détenu. Jésus a tout partagé, y compris cette extrême pauvreté d’un homme livré, trahi, abandonné aux mains du pouvoir.

Chez Hanne, d’abord, il était en effet beau-père de Caïphe qui était grand-prêtre cette année-là.
Pourquoi chez Hanne et non chez Caïphe ? Hanne avait été grand-prêtre de 6 à 15 selon les historiens, et destitué de sa fonction par les Romains ! Aux yeux des juifs, de leur droit, Hanne gardait le titre et son influence demeurait ! Si Jésus est emmené d’abord chez  Hanne, cela nous dit combien son arrestation est d’abord l’œuvre des autorités juives, qui utilisent le pouvoir romain pour parvenir à leurs fins.

Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs  ce conseil : « il est avantageux qu’un seul humain meure pour le peuple ».
Caïphe était alors grand-prêtre en exercice. Une parole prononcée par lui, était reçue avec tout le poids conféré aux paroles d’un homme de Dieu. Jean nous avait rapporté cette intervention de Caïphe au chapitre 11, 50. Tandis que le sanhédrin délibérait au sujet de Jésus, après la résurrection de Lazare. Les juifs se voyaient en péril : Que faisons-nous, disaient-ils ? Cet homme fait beaucoup de signes. Si nous le laissons ainsi tous croiront en lui, les Romains viendront et ils supprimeront notre Lieu Saint, et notre nation. (11,47-48)  Dès ce moment la mort de Jésus avait été décidée par les chefs religieux. En plaçant ici un rappel de cet échange, Jean ne nous laisse aucun doute sur l’aboutissement de cette arrestation. Les dés avaient été jetés bien avant ce moment. Et Jean a reçu comme une prophétie, prononcée par Caïphe comme à son insu, ces propos : 11,50 : Il est de votre intérêt qu’un seul humain meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière. Et v 51 : et il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation et non pas pour la nation seulement, mais encore afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.

C’est avec cette prophétie, que Jean nous invite à entrer dans la lecture de ces versets, de ce récit de la passion de Jésus. Ce n’est pas un fait divers qui s’accomplit là, mais l’œuvre du salut !

Je contemple cette offrande de Jésus, sa manière de consentir à ce chemin, qui est don de lui-même, pour notre vie, pour notre salut. Cela me dépasse, j’accueille et rends grâce.

jeudi 22 septembre 2011

Malchus

Jn 18

10Alors Simon-Pierre, qui portait un glaive, dégaina et frappa le serviteur du grand prêtre, auquel il trancha l'oreille droite ; le nom de ce serviteur était Malchus. 11Mais Jésus dit à Pierre : « Remets ton glaive au fourreau ! La coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas ? »12La cohorte avec son commandant et les gardes des Juifs saisirent donc Jésus, et ils le ligotèrent.

Esprit Saint, donne-nous de comprendre comment, à chaque pas vers sa passion, Jésus continue à révéler qui est ce Dieu qui « se livre » par amour pour tous.

Que de monde autour de Jésus… la cohorte avec son commandant, les gardes des Juifs, et, là, sans doute quelque peu en avant, à portée de glaive, le serviteur du grand prêtre : pas n’importe qui ! Jean prend d’ailleurs la peine de le nommer : c’est Malchus. Les 4 évangiles rapportent le fait, ce qui n’est pas si courant, en précisant tous qu’il s’agit bien du serviteur du grand prêtre. Jean lui-même en reparlera une seconde fois, au cœur du récit de la passion (v. 26). Quelle affaire à propos d’un geste impulsif de Pierre, qui n’en était pas à un près… Car si les synoptiques restent discrets sur l’auteur du geste, Jean n’hésite pas à nommer Pierre. Voilà donc face à face, le serviteur du grand prêtre et celui de Jésus… comme l’affrontement de deux mondes, mais c’est l’homme qui est à son côté que Jésus réprimande…

Quel a dû être le désespoir de Pierre de ne pouvoir défendre son Maître…

Quel a dû être l’étonnement de Malchus qui se fait défendre par l’homme qu’il vient arrêter…

Quelle fut surtout l’incompréhension des gardes qui ont simplement fait jouer leurs vieux réflexes : quand on vient arrêter quelqu’un, on le saisit, on le ligote…

Et pourtant, d’après Luc (Lc 22,51), Jésus prit encore la peine de toucher cette fameuse oreille (droite !) pour la guérir. De quelle surdité ?

Malchus, le dernier miraculé de l’évangile. Nous n’en saurons rien de plus. Sauf l’essentiel : grâce à lui, nous voyons Jésus, au cœur de la tourmente, gardant autant le souci de sa mission que de tous ceux qui l’entourent, "amis" et "ennemis".


Seigneur Jésus, rien ne te détournera de la mission que le Père t’a confiée : c’est dans une liberté souveraine que tu marches vers son accomplissement.

mercredi 21 septembre 2011

C'est moi

Jn 18

7 A nouveau, Jésus leur demanda : « Qui cherchez-vous ? » Ils répondirent : «Jésus le Nazôréen. » 8Jésus leur répondit : « Je vous l'ai dit, c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. » 9C'est ainsi que devait s'accomplir la parole que Jésus avait dite : « Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. »

Esprit Saint, augmente en nous la foi en ce Dieu qui se livre afin que pas un ne soit perdu.

Ceux qui sont venus « contre » Jésus dans la nuit de Gethsémani ont reculés, ils sont tombés. Non pas sur une contre-attaque, mais sur deux mots : « C’est moi ». Ils sont à terre, ils ne peuvent rien contre lui : il n’est pas pris, il se livre.

Jésus leur a laissé le temps de se relever, de le regarder d’un peu plus loin… Et voilà qu’il leur pose… la même question !

Qui cherchez-vous ? Qu’elle devait être importante cette question ! Qui était Jésus à leurs yeux ? Imposteur, Messie, Roi, faiseur de miracles… ?? Pourtant c’est son simple nom qu’ils répètent. Et là, Jésus arrête le jeu (si grave pourtant), on dirait même qu’il s’impatiente :
Je vous l'ai dit : oh, cette parole, Jésus pourrait nous la dire tous les jours… oui, il nous a tout dit, tout révélé de ce que nous devions savoir… et pourtant… combien de fois ne devra-t-il pas encore nous la poser, cette question !

c’est moi : 3 fois que Jésus leur répète ce témoignage. Et il l’avait déjà dit au bord du puits de Sichem (4,26), il l’avait dit et redit aux Juifs discuteurs (ch. 8), à ses apôtres paniqués sur le lac (6,20) et même au cœur de ce moment si intense du lavement des pieds (13,19). Avec quelle insistance, st Jean ne met-il pas ainsi en lumière la divinité de Jésus !
laissez aller ceux-ci : Jésus donne un ordre aux soldats ! Et il sera obéi. Mais ce n’est pas pour lui : il se soucie sans cesse de ceux qu’il aime, fut-ce aux instants les plus dramatiques.

De quoi serions-nous encore inquiets avec un tel Messie ? Nos cœurs ne devraient-ils pas être enfin rassurés ? Jésus va au-devant de l’Ennemi pour nous en préserver : car il l’avait dit, n’est-ce pas : « Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés » : oui, nous sommes en de bonnes mains, les mains fraternelles de celui qui est « tout-puissant d’amour ».


« C’est moi, n’ayez pas peur » avais-tu dit sur le lac : dans la nuit de Gethsémani, c’est plus qu’une tempête qui s’abat sur toi et sur les apôtres mais tu continues sans faille à veiller sur eux. Seigneur, notre sauveur et notre gardien, ne laisse pas la peur nous habiter mais augmente en nous la confiance en ton amour infini.

mardi 20 septembre 2011

Qui cherchez-vous ?

Jn 18

4Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s'avança et leur dit : "Qui cherchez-vous ? " 5Ils lui répondirent : "Jésus le Nazôréen." Il leur dit : "C'est moi." Or, parmi eux, se tenait Judas qui le livrait. 6Dès que Jésus leur eut dit “c'est moi”, ils eurent un mouvement de recul et tombèrent.

Esprit saint, toi seul peux me révéler qui est celui que je cherche… éclaire-moi.

sachant tout ce qui allait lui arriver : Jean tient à affirmer cette conscience de Jésus sur ce qui l’attend, comme il l’avait déjà précisé au moment du lavement de pieds (13,1). C’est bien lui qui donne sa vie, en toute connaissance et liberté.

Jésus s’avança : un geste, un simple pas : Jésus s’est avancé pour aller au-devant de « ce qui allait lui arriver ». Peut-être aussi déjà pour ne pas y entraîner ses apôtres. Qu’il est beau, ce pas : grâce à lui, Jésus manifeste qu’il reste libre au cœur des évènements, même s’il s’y soumet.

Qui cherchez-vous ? Encore une de ces questions de Jésus qui pourrait sembler ridicule, ou pour le moins superflue. Méfions-nous : quand Jésus nous pose des questions, c’est qu’il veut éveiller quelque chose en nous : une prise de conscience, ou un désir. Car à Marie, au tombeau, il dira aussi : « Qui cherches-tu ? » et la réponse aurait pu être la même, mais elle répondra tout autrement ! Qui est-ce que Judas cherchait ? Lui qui se tenait parmi eux (déjà il n’était plus à la tête de la cohorte…). Qui est-ce que les soldats cherchaient ? Car si Jean ne voyait que Judas, qui entraînait la cohorte, Jésus s’adresse à tous : Qui cherchez-vous ? Il ne s’agit pas de suivre en aveugle, chacun à sa responsabilité, chacun doit être éveillé par le questionnement de Jésus.

Ils lui répondirent : « Jésus le Nazôréen. » : ils énoncent l’évidence, mais ne s’attendaient pas à la réponse…

« C’est moi ! » « Je suis ! » : que de fois ne l’a-t-il pas donné, ce témoignage, ces deux mots où tout l’être de Dieu se révèle. De l’Horeb à Gethsémani, le « Je suis » aura résonné. Certains se prosterneront alors, d’autres reculeront pour s’effondrer. Comme les soldats, avec Judas au milieu d’eux, précise Jean.


Seigneur, j’entends ta question « Qui cherches-tu ? ». Mais qui es-tu ? J’essaie d’écouter ta réponse tout au long de la lecture de ta Parole, toi qui, par toute ta vie, n’as fait que nous révéler le Père.

lundi 19 septembre 2011

Judas connaissait l'endroit

Jn 18

2Or Judas, qui le livrait, connaissait l'endroit, car Jésus s'y était maintes fois réuni avec ses disciples. 3Il prit la tête de la cohorte et des gardes fournis par les grands prêtres et les Pharisiens, il gagna le jardin avec torches, lampes et armes.

Esprit Saint, toi qui peux seul nous donner de croire jusqu’au bout en un Dieu fidèle et miséricordieux, éclaire pour nous le parole de ce jour.

Judas ! Celui dont le nom même est devenu synonyme de traître. L’évangile ne nous dit rien d’autre de lui que sa trahison et son amour de l’argent.

Jésus l’a un jour choisi, appelé à sa suite. Et il a répondu oui, il a accompagné Jésus, partagé tous ses chemins. Il a même reçu la mission de confiance de gérer la caisse…

Et voici qu’il a été dire aux grands prêtres : « que me donnez-vous ? » (Mt 26,15). Il en obtint le prix dérisoire demandé pour un esclave et il s’en contenta…

Il a usé de sa proximité avec Jésus, de sa connaissance de tant d’habitudes partagées pour le faire arrêter loin de la foule. Il va jusqu’à se faire le guide des soldats : « Il prit la tête » « il gagna le jardin ». Avec quelle insistance Jean s’obstine-t-il à charger Judas, comme s’il était le seul acteur de l’arrestation de Jésus. C’est tout juste s’il précise quand même « fournis par les grands prêtres ».

« Il gagna le jardin avec torches, lampes et armes » : Judas est passé de l’autre côté, du côté de la violence, de la peur, de la nuit.

Judas ! Cet étrange personnage n’est-il pas le bouc émissaire des apôtres ? On aurait aimé en connaître d’autres facettes… Sans doute seul Judéen de la bande, n’est-il pas « à part » dès le début ? On comprend que le personnage ait enflammé les imaginations…

Mais que me dit cette parole aujourd’hui ?

- il y a d’abord le rôle joué par l’argent. Jésus a si souvent parlé de l’argent (l’impôt, l’obole, la dette,…) et c’est tous les jours que l’usage de l’argent nous pose question ! Impossible de l’éviter, aussi est-ce à la lumière de l’Evangile que nous pouvons apprendre à en faire un juste usage.

- Jean ne nous parlera plus de Judas après le jardin des Oliviers, mais Matthieu nous dit que Judas fut pris de remords « voyant que Jésus avait été condamné » (Mt 27,3), comme s’il n’avait pas mesuré les conséquences de son acte ; il reconnut même son péché… devant les grands prêtres. Qu’il mourut en se suicidant, ou fracassé (Ac 1,18), qu’importe, s’il est mort désespéré, ne pouvant mettre sa foi dans l’amour pourtant sans limite du Fils de Dieu.

- c’est un apôtre qui a livré Jésus : « lui, un des Douze », disait Jean (6, 71) en insistant encore : « Judas, l’un de ses disciples » (12,4). Voilà qui peut nous aider à ne jamais nous prévaloir de quelque statut pour oublier notre faiblesse. Oui, nous sommes disciples du Christ, et c’est donc précisément en Lui que se trouve notre force si nous mettons en Lui toute notre foi.


Seigneur Jésus, Judas aussi tu l’as appelé « ami » et il t’a trahi. Ne permets à aucune forme de trahison de venir entacher l’amitié par laquelle je voudrais te répondre mais rends-la au contraire de plus en plus confiante en ton amour.

dimanche 18 septembre 2011

Avec ses disciples

Jn 18

1Ayant ainsi parlé, Jésus s'en alla, avec ses disciples, au-delà du torrent du Cédron ; il y avait là un jardin où il entra avec ses disciples.

Esprit Saint, nous entrons avec Jésus dans la grande nuit de son arrestation : ouvre-nous au mystère de ce Dieu aux mains des hommes.

Ayant ainsi parlé : Jésus a parlé longuement à ses disciples réunis autour de lui ; d’abord, ils ont posé beaucoup de questions, puis Jésus a prié son Père, pour eux, pour nous. Comme nous, ils sont sans doute entrés dans le silence, dans un désir profond d’union à Jésus, selon sa volonté.

Jésus s'en alla : puis Jésus s’en va, il sort de la maison, mais cette fois ce n’est pas pour aller parler, aller guérir, cette fois c’est pour affronter sa propre mort, pour réaliser son don total. Il franchit le Cédron, et il remonte vers le lieu de son agonie.

avec ses disciples : jusque là, les disciples peuvent le suivre, mieux, l’accompagner. C’est avec eux qu’il passe le torrent, avec eux qu’il entre dans le jardin, celui de Gethsémani (= le lieu du pressoir) précisent Matthieu et Marc. Et dans le verset suivant, Jean insistera une 3e fois : « Jésus s’y était maintes fois réunis avec ses disciples ».

il y avait là un jardin : j’aime cette présence du jardin tout au long de la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, de Gethsémani au Golgotha… C’est dans la nuit que Jésus entre pour la dernière fois dans ce jardin mais c’est une nuit tiède de printemps qui porte le parfum des oliviers.

il entra avec ses disciples : un chemin si souvent parcouru, une habitude même comme insiste aussi Luc : « il passait la nuit sur le mont des Oliviers » (21,37), « il se rendit comme d’habitude au mont des Oliviers » ( 22,39). Jésus n’a pas cherché un autre lieu, un lieu accordé au drame qui s’apprêtait. Il a simplement gardé ses habitudes ! Il va jusqu’au bout, mais au cœur de son quotidien, entourés des siens.


Seigneur Jésus, je te vois entrer dans ce jardin en cette nuit où pourtant tout est différent. Je te contemple, poursuivant ta mission jusqu’au bout.

vendredi 16 septembre 2011

Je le ferai encore

Jn 17

25Père juste, tandis que le monde ne t'a pas connu, je t'ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m'as envoyé. 26Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître encore, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et moi en eux. »

Esprit d’amour, en toi nous recevons de connaître notre Dieu afin que son amour soit en nous.

Père juste : Père fidèle, Père miséricordieux…

Une dernière parole de Jésus dans cette prière, une parole adressée au Père, mais ce n’est plus une demande.

Dans sa prière, Jésus a d’abord demandé que son Père le glorifie (v. 1-5), puis il a présenté comme un bilan: il a accompli l'œuvre que le Père lui avait confiée en révélant son nom (v. 6-8). Vient alors une longue intercession, d'abord en faveur des disciples (v. 9-19), puis de tous ceux qui croiront grâce à leur parole (v. 20-23).

Maintenant, Jésus affirme, il s’engage, il promet : je le ferai encore.

Et cette promesse, elle porte sur la connaissance : mot redit ici 5 fois : voilà donc qui doit être essentiel. Connaître afin d’aimer, nous dit Jésus ! Connaître, c’est entrer en relation, être proche, demeurer… C’est en devenant Fils du Père que nous devenons frères des hommes à la suite de Jésus.


Il faudrait maintenant relire le prologue de cet évangile : Jean nous y a donné les clés et voici que tout se boucle avec la prière de Jésus, sa dernière parole aux disciples réunis. Comme nous, ils recueillent ces mots en silence, dans l’intimité du cœur.

jeudi 15 septembre 2011

Je veux

Jn 17

24Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m'as donnés soient eux aussi avec moi, et qu'ils contemplent la gloire que tu m'as donnée, car tu m'as aimé dès avant la fondation du monde.

Esprit Saint, rends-nous capables de recevoir cette volonté de Jésus et d’en vivre.

Père : la reprise de l'invocation « Père » introduit la conclusion : voici ce que Jésus a de plus précieux à nous confier.

je veux : voilà maintenant ce mot extraordinaire dans la bouche de Jésus ; toute sa vie, il n’a cherché qu’à réaliser la volonté du Père, et le voici qui se met à dire « je veux » ! Et ce qu’il veut, c’est tout simplement ( !) partager tout avec nous, et d’abord sa présence même. Quand Jésus dit « je veux », il dit « nous voulons », mon Père et moi : c’est l’unité de volonté, la communication totale.

que ceux que tu m'as donnés soient avec moi : « être avec », rejoindre le Christ « là où il est » ; que nous importe où, si Lui y est présent…

eux aussi : comme le Maître, le disciple connaît la haine du monde (v.14) mais il reçoit aussi la gloire (v.22) : c’est un partage total qui culmine dans la présence et la contemplation.

qu'ils contemplent la gloire que tu m'as donnée : la gloire de Dieu éclate dans cette vie qui ne peut que se donner car elle est en elle-même don, transmission, rayonnement de l’amour. C’est la communion trinitaire qui se manifeste aux apôtres et surtout s’ouvre à eux et crée la communauté des disciples : nous sommes appelés à vivre et à manifester ce mystère dans toutes nos relations humaines.

dès avant la fondation du monde : la gloire de Jésus ne résulte pas de son obéissance, de la réussite de sa mission ; pas plus que la gloire que nous sommes appelés à recevoir ! Elle résulte de son être même : Fils du Père. Cette gloire était « avant que le monde fut » (v. 5) comme l’a exprimé St Jean au début du chapitre pour le reprendre dans cette conclusion.

car tu m’as aimé : l’amour est le seul fondement.


Je te rends grâce, Seigneur, toi dont la volonté n’est pas un joug lourd à porter mais le désir pressant que nous soyons avec toi.

mercredi 14 septembre 2011

Comme nous

Jn 17

22Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un, 23moi en eux comme toi en moi, pour qu'ils parviennent à l'unité parfaite et qu'ainsi le monde puisse connaître que c'est toi qui m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.

Esprit d’amour, nous sommes incapables de percevoir ce que nous révèle la prière de Jésus ! Fais que cette parole se réalise en nous !

La fin de la prière de Jésus approche et ses paroles deviennent de plus en plus percutantes et comme synthétiques. Voilà qu’en une seule phrase, il ramasse tout l’essentiel. Je la relis longuement.

je leur ai donné la gloire : dans le premier testament, la gloire de Dieu était vue comme une puissance éclatante, une sainteté rayonnante dont la splendeur était chantée entre autres dans les psaumes : « Les cieux chantent la gloire de Dieu » (Ps 19,1). Et voici que la Gloire du Père, celle de Jésus et celle même des disciples ne font plus qu’un car elle réside dans l’échange d’amour qui aboutit dans l’unité parfaite. Rappelons-nous cette phrase de st Irénée, aussi connue qu’expressive : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ». L’homme vivant de la Vie même de Dieu, l’homme en qui se manifeste la vie divine.

que tu m'as donnée : le verbe donner continue de rythmer la grande prière ; il exprime ce perpétuel va et vient du don : le Fils donne ce que lui-même reçoit.

pour qu'ils soient un : non pas simplement être unis, être en communion, mais, plus fort encore, être un ! Que Dieu soit un, telle est notre foi, mais que nous- mêmes soyons appelés à être un à l’image du Dieu trinitaire, voilà une chose que sans doute nous avons bien du mal à réaliser. Car Jésus dit bien « comme nous sommes un »

Le mot comme apparaît 8 fois depuis que Jésus a dit « je prie pour eux ». Il ose demander pour eux cette même unité de vie et d’amour qui existe entre le Père et Lui-même.

et qu'ainsi le monde puisse connaître : ce monde, dans lequel nous ne devons pas nous noyer, reste le grand souci de Jésus : qu’ils puissent le connaître !

que tu les as aimés comme tu m'as aimé : connaître quoi ? que Jésus a été envoyé par le Père et donc qu’il est le Fils ? Certainement. Mais aussi et surtout qu’ils sont aimés ! Et non seulement aimés mais aimés comme le Fils est aimé.


Seigneur Jésus, j’accueille dans le silence ces paroles, elles sont trop grandes pour moi, mais elles me disent ton amour et cela me suffit.

mardi 13 septembre 2011

Je prie aussi

Jn 17

20« Je ne prie pas seulement pour eux, je prie aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi : 21que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu'ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m'as envoyé.

Esprit d’unité, toi seul est artisan de notre unité : donne-nous de répondre à ce désir de Jésus !

je prie aussi : qu’il nous est doux, ce verset, quelle nous est précieuse cette attention de Jésus (et de l’évangéliste) qui précise combien sa prière est large, qu’il prie aussi pour nous tous.

grâce à leur parole : mais quelle responsabilité… Jésus, parole du Père, a accompli sa mission, et voilà que c’est notre parole qui doit permettre à d’autres de croire en lui… comment notre pauvre parole, même à l’écoute de celle de Jésus, pourrait-elle être à ce point efficace… ?

que tous soient un - qu'ils soient en nous eux aussi - afin que le monde croie : la réponse à notre questionnement ne se fait pas attendre. Nous ne pourrons témoigner qu’en restant unis « en Dieu », qu’en demeurant au cœur de ce perpétuel échange, de cette intimité qui affleure soudain dans le discours de Jésus par ce « nous » : quand nous disons « nous », ne voulons-nous pas toujours exprimer une cohésion, une entente, une unité ?

comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi : Jésus le dit et le répète… car cette réalité doit être vivante au cœur de notre foi et nous avons bien besoin de l’insistance de Jésus pour oser y croire ! Mais nous avons aussi et surtout sa prière elle-même : « que tous soient un » est son désir le plus profond : comment ne tendrions-nous pas de tout notre cœur et de tout notre effort à réaliser le désir pressant de notre Dieu ?


Je reçois ces paroles exprimant la demande de Jésus à son Père : Que nous soyons un ! Que nous soyons dans le monde ! Que le monde croit !

Laissons Dieu faire en chacun de nous l’unité qu’il espère, et que cette unité déborde alors au-delà de nous ! Puissions-nous ainsi témoigner de la joie qui naît de l’unité retrouvée en nous, entre le monde et Dieu. C'est ce que je te demande en ce jour, Seigneur Jésus.

dimanche 11 septembre 2011

Je les envoie

Jn 17

17Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité. 18Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les envoie dans le monde. 19Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient eux aussi consacrés par la vérité.

Esprit de vérité, ouvre nos cœurs à la parole du Père qui est vérité.

Consacre-les : « consacrer » : un mot important, redis 3 fois dans ces deux versets ; un mot peu usité aujourd’hui, du moins dans le sens de consacrer une personne. Oui, on peut consacrer son temps ou sa vie à tel objectif, on peut se consacrer à Dieu, mais être consacré ? Et en plus par la vérité ? Jésus demande que ses disciples soient consacrés, sanctifiés, mis à part…

je me consacre pour eux : Jésus, lui, se consacre lui-même (il est la vérité) mais c’est pour nous… pour que nous soyons nous-mêmes entièrement donnés…

Comme tu m'as envoyé : les deux versets sur « consacrer » encadrent celui sur « envoyer » : oui, être consacré, c’est être destiné, donné, livré… Et, de nouveau, Jésus nous ouvre la voie : il est le premier a être consacré, à être envoyé. Et c’est comme lui que nous pouvons l’être à notre tour : nous ne nous lançons pas à l’aveuglette mais les yeux fixés sur lui, comme sur un grand frère qui connaît la route.

dans le monde : le but n’est pas de se retirer du monde, de s’isoler, de se mettre en marge, mais au contraire d’aller vers les autres, d’être avec tous les autres (tout en se gardant du mal).

je les envoie : consacrés, les disciples sont chargés d’une mission en même temps qu’ils en sont rendus capables. Ils sont mis à part pour porter la parole, en témoigner par toute leur vie.


Seigneur Jésus, nous sommes heureux et fiers d’être tes envoyés ! Garde-nous attentifs à ta parole de vérité pour que nous soyons fidèles à cette mission que tu nous confies.

samedi 10 septembre 2011

Les garder

Jn 17

15Je ne te demande pas de les ôter du monde, mais de les garder du Mauvais. 16Ils ne sont pas du monde comme je ne suis pas du monde.

Esprit Saint, enseigne-nous à vivre dans notre monde à la manière de Jésus.

Avec quelle insistance Jésus oppose deux catégories ! Voilà qui nous est aussi habituel : nous qui opposons sans cesse les forts aux faibles, les savants aux ignorants, les sages aux sots… selon nos critères !! Pour Jésus, la grande ligne de division passe entre ceux qui le reconnaissent et ceux qui s’en détournent en connaissance de cause. Tout se joue par rapport à sa personne qui est accueillie ou repoussée. Si nous formulons notre faible « oui » à son projet d’amour, alors il peut libérer le flot de sa tendresse et nous emporter dans son courant d’amour.

Car si nous restons dans le monde, dans notre monde, nous avons un bon gardien : notre Père lui-même veille sur nous. Jésus lui demande de nous garder du Mauvais, autrement dit – comme dans le Pater – de nous délivrer du mal. On pourrait reprendre toute cette Prière sacerdotale en en soulignant les points communs avec le Notre Père : on récitant cette prière quotidienne, c’est bien à la grande prière de Jésus lui-même à la veille de sa mort que nous pouvons profondément nous unir.

Enfin, c’est comme Jésus que nous ne sommes pas du monde. Pour l’être comme lui, à sa manière, il nous faut le contempler longuement, nous laisser imprégner de sa manière d’agir, de sa manière d’être.


Aide-nous, Seigneur, à avoir ton regard sur notre monde : un regard libre et aimant.

vendredi 9 septembre 2011

Ma joie

Jn 17

13Maintenant je vais à toi et je dis ces paroles dans le monde pour qu'ils aient en eux ma joie dans sa plénitude. 14Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde.

Esprit Saint, donne-nous de puiser notre joie à la parole du Père.

je vais à toi : Jésus « visible » s’éloigne de ses apôtres ; mais en même temps que cette perspective, il leur annonce une joie pleine ! Son départ leur apporte la vraie joie au lieu de leur enlever le bonheur de partager ses routes terrestres.

je dis ces paroles pour… : ce sont les paroles mêmes du Verbe qui font que nous avons la Joie ! Avec quelle attention de tout notre être devons-nous les recevoir ! Et Jésus va encore plus loin : cette parole, c’est un don qu’il nous fait, et c’est la parole même du Père : « Je leur ai donné ta parole ». Comment mesurer la valeur de ce cadeau ?

pour qu’ils aient en eux ma joie : Jésus dit « ma joie » ! Pas n’importe quelle joie, pas notre petite joie, mais la joie même de Dieu !! Et cette joie unique, il va la mettre « en eux », en nous, dans notre « espace du dedans » comme dit René Char.

le monde les a haïs : voilà pourtant qui n’est pas très « joyeux »… mais Jésus nous montre bien ainsi que même nos ennemis, même tout ce qui semble nous écraser, nous « tomber dessus », tout ce qui assombrit notre horizon, tout cela peut co-exister avec la joie qu’il nous donne. Pierre Talec écrit que la joie est la "mélodie en sous-sol de nos chagrins".

ils ne sont pas du monde : il s’agit de vivre "avec" sans nécessairement vivre "comme". Sans doute, la joie au cœur, est-il possible de relever ce défi.


Louange à toi, Dieu de ma joie !

jeudi 8 septembre 2011

Eux restent

Jn 17

11Désormais je ne suis plus dans le monde ; eux restent dans le monde, tandis que moi je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient un comme nous sommes un.12Lorsque j'étais avec eux, je les gardais en ton nom que tu m'as donné ; je les ai protégés et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, en sorte que l'Ecriture soit accomplie.

Si je pars, avait dit Jésus (16,7), je vous enverrai le Paraclet : Esprit de vérité promis par Jésus, enseigne-nous !

eux restent : le cœur aimant de Jésus ressent la séparation ; certes, il ne les « abandonne » pas, mais tout départ est une souffrance, tout éloignement coûte, même dans l’espérance.

« je les gardais » « je les ai protégés » : qu’ils sont beaux, ces mots de sollicitude de Jésus pour ses apôtres ! Qu’il est beau ce souci qu’il a d’eux ! Et en même temps, ces mots résonnent comme une mission accomplie : la Parole est toujours efficace, elle dit et réalise en une même action. La Parole qui se fait entendre en nous est la même : « je te garde », « je te protège ». Nous pouvons relire tout le psaume 91 (90) : « Je le protège car il connaît mon nom » (v.14).

Bientôt Jésus dira à ceux qui viendront l’arrêter : « laissez aller ceux-ci » (18,8). Il veut tout partager avec ses amis : sa paix, sa joie, sa vie même, comme le bonheur d’être Fils du Père… mais il ne les entraîne pas sur le chemin de la passion : là, il les « laisse aller », il ne retient jamais, ce serait faire offense à son amour de liberté. Son heure à lui est venue, celle des apôtres viendra en son temps, l’unité avec Jésus est de chaque instant mais le chemin de chacun lui est propre.


Ce matin, recevant ces paroles de Jésus, « je dis au Seigneur : Mon refuge, mon rempart, mon Dieu dont je suis sûre ! » (Ps 90)

mardi 6 septembre 2011

Je prie

Jn 17

9Je prie pour eux ; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés : ils sont à toi, 10et tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi, et j'ai été glorifié en eux.

Esprit Saint, inspire notre prière à l’image de celle de Jésus.

Je prie pour ceux que tu m’as donnés : ces amis reçus du Père, Jésus n’a qu’un désir, c’est de les conduire au Père ! Il avait dit (16,26) « je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous »… non, il n’avait pas besoin de le dire… et sa prière n’est pas non plus une condition d’exaucement… sa prière (son intimité) avec le Père est une respiration, une expression de son unité, de son être même.

tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi : Père et Fils sont à la fois donnants et comblés : rien n’est gardé, rien n’est entassé, chaque don redevient offrande.

Et Jésus poursuit encore, affirmant que c’est en nous qu’il a été glorifié ! Nous ne sommes ni objets ni spectateurs, nous sommes le lieu même où il veut que soit réalisée l’unité de l’amour.


Jésus prie pour nous ! Il prie pour nous parce que nous sommes à lui – comme nous sommes aussi au Père. Puissions-nous avancer peu à peu dans la "connaissance" de ce mystère d’amour que recouvrent ces quelques mots. Puissions-nous y trouver les racines de notre joie.

lundi 5 septembre 2011

Ils savent maintenant

Jn 17

7Ils savent maintenant que tout ce que tu m'as donné vient de toi, 8que les paroles que je leur ai données sont celles que tu m'as données. Ils les ont reçues, ils ont véritablement connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé.

Esprit Saint, en toi seul nous pouvons recevoir et croire en la Parole. Ouvres-y nos cœurs !

Ils savent maintenant…, ils ont reçu les paroles…, ils ont véritablement connu…, ils ont cru…

Mais de qui Jésus parle-t-il donc ? De ses apôtres ? Ceux-là même à qui il demandait encore il y a peu : Comprenez-vous ? Croyez-vous ? Ceux-là qui, en l’occurrence, sont surtout paniqués par l’annonce de son départ et qui vont l’abandonner dans quelques heures ?

Nous sentons bien que la grande prière de Jésus est « hors du temps », que Jean l’a écrite après une longue vie d’intimité avec son Seigneur ressuscité : bien au-delà du petit groupe réuni autour de Jésus à la veille de sa mort, c’est bien de toute l’humanité dont Jésus parle, de ces hommes et femmes de tous les temps que son Père lui a « donnés » et dont l’amour qu’il leur porte l’a conduit au don ultime de lui-même.


C’est un grand appel qui nous est lancé de la bouche même de Jésus, une invitation pressante à recevoir, à croire, à connaître… avec la certitude, qu’en lui, cela nous est donné.

dimanche 4 septembre 2011

Donner

Jn 17

6« J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu as tirés du monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés et ils ont observé ta parole.

Esprit Saint, donne-moi de recueillir ces paroles de Jésus révélatrices de l’échange d’amour au sein de la Trinité.

Faire don ! Le verbe donner revient deux fois dans ce seul verset, et déjà 4 autres fois depuis le début de la Prière de Jésus. Et il sera encore présent dans tous les prochains versets (jusqu’au v. 14 !) Voilà qui mérite que l’on s’y arrête ! Que de dons, que d’échanges !

Mais qui donne ? Le Père et le Fils. Le Père donne au Fils : le pouvoir, une œuvre à accomplir, il lui donne les hommes « tirés du monde », et à ceux-là, le Fils donne la Vie, donne la Parole.

Aux hommes, par contre, il n’est pas demandé de donner ! Seulement de recevoir. Car observer la parole, c’est d’abord savoir la recevoir, l’accueillir.

tirés du monde : le Père retire les disciples du monde : pourtant ils sont encore dans le monde : eux restent dans le monde (17,11). Etre dans le monde, sans être du monde ! Voilà la réalité, voilà le défi que nous aussi rencontrons chaque jour. Mais Jésus nous dit aujourd’hui que si nous sommes retirés du monde, c’est pour être tout à lui, afin qu’il puisse nous manifester son Père.


Père et Fils sont à la source du don, Vie et Parole sont offerts aux hommes devenus compagnons du Christ. Que dans notre monde à nous, ici et maintenant, nous puissions recevoir la Parole du Père et en vivre.

samedi 3 septembre 2011

J'ai achevé l'oeuvre

Jn 17

3la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. 4Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donnée à faire. 5Et maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi de cette gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût.

Esprit Saint, donne-nous d’avoir part à la Vie; donne-nous, au travers de cette lectio, de toujours mieux connaître le seul vrai Dieu.

Ce chapitre où s’expriment le plus intensément les liens entre le Fils et le Père, cette grande prière de Jésus est scandée par les mots Père, Fils, Dieu… Mais voici que Jean emploie ici – sans doute de nouveau dans une enjambée dans le temps – le nom de « Jésus Christ ». Oui, Jésus est bien l’oint, celui qui a reçu la mission de faire connaître le Père, et cette mission, cette œuvre, voilà qu’elle est accomplie, achevée. Il n’y a plus rien à compléter. Seulement à la prolonger. Par son œuvre, Jésus nous a donné la Vie, il nous a donné de connaître Dieu, et en même temps cette connaissance est chemin qui s’ouvre sans fin devant nous. Jésus aussi, qui partage la gloire du Père depuis toute éternité, demande encore à son Père de le glorifier, comme lui-même le glorifie « sur la terre », aux yeux et au cœur des hommes : Jésus, lui aussi, reçoit tout du Père en un sublime échange auquel il nous est donné d’avoir part.


Seigneur, cette connaissance nous dépasse infiniment car elle d’abord Vie ; elle est intimité de vie avec notre Dieu. Je laisse éclore ces mots dans le silence…

vendredi 2 septembre 2011

Les yeux au ciel

Jn 17

1Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie 2et que, selon le pouvoir sur toute chair que tu lui as donné, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.

Esprit Saint, Esprit de Jésus, viens toi-même nous mettre à l’écoute de ces mots, de cette grande prière filiale…

Après avoir ainsi parlé… Jésus dit : toute cette soirée décisive, Jésus a agi (le lavement des pieds – ou l’Institution de l’Eucharistie chez les Synoptiques), Jésus a parlé longuement (4 chapitres de l’évangile de Jean !) comme on parle avant de se quitter… Et son regard allait de tous ses disciples à chacun d’entre eux, qui l’entouraient. Après avoir ainsi parlé… Jésus parle… mais entre les deux, son regard s’est tourné vers le ciel : Jésus parle maintenant à son Père. Jésus prie. Et nous avons la grâce de recevoir les paroles priantes de Jésus ; déjà devant le tombeau de Lazare, Jésus leva les yeux au ciel (11,41) et il avait même donné la clé : « j’ai parlé à cause de cette foule afin qu’ils croient que tu m’as envoyé » (11,42). Avec quelle émotion pouvons-nous accueillir ainsi les mots de cette grande prière de Jésus, cette « prière sacerdotale » comme on l’a appelée, la prière du Christ-prêtre, celui qui précisément nous fait connaître le Père.

Jésus leva les yeux au ciel : faire une démarche, un geste, prendre une attitude, orienter le regard, fût-ce le regard intérieur, l’instant de la prière est toujours un « déplacement » ; les Juifs se tournaient vers le Temple… Jésus, lui, lève les yeux au ciel : depuis Jacob à Béthel, l’homme aspirera toujours à ce que les « cieux s’ouvrent », à ce qu’une voie existe entre la terre et le ciel. C’est bien la promesse que Jésus avait faite en appelant Nathanaël : « Vous verrez le ciel ouvert » ! (1,51). Et le ciel s’est ouvert sur Jésus, du début (1,32) à la fin (12,28) de sa vie.


Avec Jésus, « le ciel s’est ouvert » pour nous, le lien avec Dieu est devenu réalité pour les croyants. Nous ne pourrons jamais prendre la mesure d’une telle révélation !

jeudi 1 septembre 2011

Courage !

Jn 16

reprise 25-33

Esprit de courage, sois avec nous lorsque nous sommes dans la détresse

33Je vous ai dit cela pour qu'en moi vous ayez la paix : Ultimes mots adressés par Jésus à ses apôtres rassemblés autour de lui : ce sont des mots de consolation, mieux, de promesse : il est tout entier tourné vers ceux qu’il va quitter ; à quelques instants de son supplice, il leur parle de paix ! En lui, ils connaîtront la paix, jusque dans la détresse. Mais seulement s’ils entendent le Verbe faire exister en eux cette paix. Car Jésus a bien dit « en moi », comme il avait déjà insisté : « je vous donne ma paix, mais pas à la manière du monde » (14,27)

prenez courage : Jésus n’a jamais caché à ses disciples la difficulté du chemin, et le dernier « ordre » qu’il leur donne, c’est de garder cœur à travers toutes les épreuves : ce n’est pas un gentil conseil de consolation, c’est une invitation basée sur une certitude : Christ est déjà vainqueur.

j’ai vaincu le monde : la glorification du Christ va culminer dans le don de sa vie et sa résurrection, mais c’est par toute sa vie d’obéissance, tout son être qu’il vainc le monde. St Jean, qui semble parfois quelque peu mélanger les temps, nous met ainsi sur les lèvres la conclusion de tout le discours de Jésus : oui, Christ a vaincu le monde !


Relisant cette dizaine de versets qui clôturent le discours de Jésus à ses disciples, je le contemple à la veille de sa mort, seulement soucieux de l’avenir de ceux-ci, je l’écoute leur (nous) assurer de l’amour du Père, leur souhaiter foi, courage et surtout paix. Mais « Qu’est donc l’homme pour que tu penses à lui, l’être humain pour que tu t’en soucies ? » (Ps 8,5) et quel est notre Dieu pour avoir tant de sollicitude pour chacun d’entre nous !