dimanche 27 février 2011

Comment croirez-vous...

Ne pensez pas que moi, je vous accuserai auprès du Père.
Celui qui vous accuse, c’est Moïse, en qui vous avez espéré.
Si en effet, vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi,
car c’est à mon sujet qu’il a écrit.
Mais vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ?
Jn 5, 45-47

Viens Esprit de Dieu,
Dépose en mon cœur la foi qui me donnera de lire l’Ecriture.
Viens augmente en moi la foi,
Que je te découvre,
Et que je vive de toi !

Ne pensez pas que moi, je vous accuserai auprès du Père.
Jésus ne s’impose pas, et ne s’imposera pas. Comme le Père ne juge pas, il ne juge pas. Il s’offre à nous, il nous offre la révélation de l’amour du Père. Et pour chemin de foi, il nous donne comme il a donné aux anciens toute la révélation de l’Ecriture. La fréquentation de celle-ci devrait nous donner de le reconnaître, de l’accueillir, de l’aimer.

Celui qui vous accuse, c’est Moïse, en qui vous avez espéré
Moïse pour les auditeurs de Jésus est un pilier de la foi. Il est reçu comme celui par qui Dieu a donné la loi (Jn 1,17). Cette loi est un code de vie pour le peuple de Dieu, mais bien plus elle est révélation de l’amour de Dieu créateur et sauveur. La loi tout au long des pages de l’Ancien Testament est présentée comme une réponse à l’amour de Dieu qui nous est offert.
Et dans ces Ecrits est gravée l’espérance du peuple, son attente d’un messie sauveur.

Si en effet vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c’est à mon sujet qu’il a écrit.
Jésus nous livre une merveilleuse clé de lecture des Ecritures : tout converge vers Jésus, vers sa venue et le salut qu’il offre. Accueillir en vérité les Ecritures, conduit à accueillir Jésus lui-même et son message ! Donnez foi à Moïse, mène à croire en Jésus ! Les chrétiens ont relu notamment le verset 15 du chapitre 18 du Deutéronome comme une annonce de Jésus : Le Seigneur ton Dieu suscitera pour toi, du milieu de toi, un prophète comme moi que vous écouterez. Et Jésus dans les Evangiles présente comment les Ecritures parlent de lui, par exemple lorsqu’il marchait aux cotés des disciples d’Emmaüs (Lc 24, 25-26,…)

Mais vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ?
Le texte est là devant moi, et il ne suffit de le lire. Il me faut lui donner foi. Accueillir cette page en mon cœur, et y donner mon adhésion.

Seigneur, ouvre mon cœur à ta parole de lumière. Bénis ceux et celles qui pour nous prennent ce pain de la Parole, le partagent et le donnent.
Seigneur, donne-nous de te recevoir tandis que nous lisons ta Parole. Elle devienne lampe sur nos routes. Que notre cœur devienne brûlant tandis que tu nous parles.

samedi 26 février 2011

L'amour de Dieu en vous...

Je ne reçois pas de gloire des humains,
Mais je vous connais : vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous.
Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas.
Si un autre vient en son nom propre, lui, vous le recevrez.
Comment pouvez-vous croire, vous, recevant la gloire les uns des autres
et ne cherchant pas la gloire qui vient du seul Dieu ?
Jn 5, 41-44

Viens Esprit, amour du Père et du Fils
Viens Esprit, tendresse offerte au monde,
Apprends-nous à te recevoir,
Et te recevant à accueillir le Père et le Fils.

Je ne reçois pas de gloire des humains,
Seigneur éclaire moi sur cette gloire. Tu ne cherches pas la gloire qui vient des humains, c'est-à-dire cette aura qui nourrit l’orgueil avec le prestige de ce monde. Tu n’attends pas d’être loué, vanté. Mon poids (ma gloire) c’est mon amour ! écrivait st Augustin. Ta gloire c’est l’amour que tu reçois du Père et que tu voudrais nous transmettre. Et nous avons contemplé sa gloire, cette gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique plein de grâce et de vérité (Jn 1, 14) écrit st Jean dans le prologue.

Mais je vous connais, vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous…
Une fois de plus, parait ici le témoignage de cette connaissance intime qu’à Jésus de chacun (cf. 2,24-25 ; 4, 17-19.29). Et cette connaissance est bien tragique : vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous !  A quoi Jésus voit-il cela ? peut-être très simplement au mauvais accueil qu’il reçoit tandis qu’il apporte une révélation forte du visage du Père. C’est bien ainsi qu’il explicite :

Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas, si un autre vient en son nom propre, lui, vous le recevrez…
Jésus retourne ici l’argument du témoignage : il avait dit quelques versets plus haut : si je me rends témoignage, mon témoignage n’est pas valide. Alors ici, si quelqu’un vient en son propre nom, il ne devrait pas être accrédité… et pourtant Jésus constate, que qui vient en son propre nom est reçu, tandis que lui ne l’est pas…

Comment pouvez-vous croire, vous, recevant la gloire les uns des autres et ne cherchant pas la gloire qui vient du seul Dieu ?
Ainsi la foi est liée à l’accueil fait à l’amour de Dieu. Jésus ne reçoit pas la gloire des humains, il nous invite de même à ne pas recevoir la gloire les uns des autres, il nous ouvre à la seule vraie gloire : l’amour du Père.

N’avoir d’autre soif que ta gloire, ton amour, Seigneur !
N’avoir d’autre quête inlassable qu’une foi fondée sur ton amour !
Seigneur, montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix.

vendredi 25 février 2011

Vous scrutez les Ecritures...

Vous scrutez les Ecritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle,
Et celles-là sont celles qui me rendent témoignage.
Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
Jn 5, 39-40

Viens Esprit de discernement,
Viens lire en nous l’Ecriture,
qu’elle témoigne en nous du Fils
qu’elle nous révèle le visage du Père
qu’elle nous ouvre à la vie

Vous scrutez les Ecritures, parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle
Et depuis des siècles, nous sommes si nombreux à scruter ces textes… à faire lectio ou à faire œuvre d’exégèse... d’autres lisent la Bible comme un patrimoine littéraire de l’humanité. 
Ceux à qui s’adressait Jésus ce jour-là, cherchaient dans la lecture assidue de l’Ecriture, la vie éternelle, le salut ! C’était bien ainsi que les juifs avait perçu l’importance de l’Ecriture.
En Deutéronome 4, 1, je lis : Maintenant, écoute Israël, les règles et les lois que je vous donne pour que vous les mettiez en pratique afin que vous viviez…
Et nous que cherchons-nous dans la lecture quotidienne de l’Ecriture ? Seigneur, c’est ton visage que je cherche, donne-moi de le reconnaître… et d’en vivre !
En la grande prière de Jésus rapportée par Jean au chapitre 17,3 Jésus définit ainsi la vie éternelle : La vie éternelle c’est qu’ils te connaissent Père, et celui que tu as envoyé !

Et les Ecritures me rendent témoignage…
C’est donc tout à fait justifié de scruter les Ecritures, elles pointent vers Jésus, et connaître Jésus et celui qui l’a envoyé, c’est la vie éternelle ! (Jn 17,1)
A l’époque de cette discussion, l’Ecriture c’est l’Ancien Testament. Nous le lisons comme l’annonce du Christ. Et le scruter devrait nous aider à découvrir en Jésus le Messie envoyé de Dieu !

Et vous ne voulez pas venir à moi
Je lis une parole de tristesse, en ce constat de Jésus. Il vient exaucer l’espérance, l’attente de longs siècles, l’attente de tout un peuple, et à travers ce peuple de l’humanité entière, et voilà que ceux-là même qui scrutant les Ecritures, ont normalement le regard avisé pour le reconnaître, ne le reconnaissent pas.
Vous cherchez la vie, et tandis qu’elle est devant vous, en Jésus, vous refusez d’aller à lui.

Mais était-ce si évident de reconnaître en ce galiléen, le Messie de Dieu tant attendu !
Philippe, aux premières heures de la mission de Jésus l’avait confessé ainsi, en invitant Nathanaël : Celui dont Moïse a parlé dans la Loi et les prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus, le fils de Joseph de Nazareth.  (1, 45)
                                                                                   
Seigneur, fais-nous venir à toi

jeudi 24 février 2011

Plus grand...

Mais moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean.
Les œuvres que le Père m’a données afin que je les achève,
elles-mêmes, les œuvres que je fais, témoignent à mon sujet
que le Père m’a envoyé.
Et le Père qui m’a missionné, lui, a témoigné à mon sujet.
Et vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu son aspect.
Et vous n’avez pas sa Parole demeurant en vous,
Parce que celui qu’il envoya, celui-là,  en lui, vous, vous ne croyez pas.
Jn 5, 36-38

 Viens Esprit, révèle-moi le Père et le Fils
Viens Esprit témoigne en mon cœur que je vive en la foi
Viens Esprit, sois celui qui en moi, voit, entend, accueille la Parole et la garde !

J’ai un témoignage plus grand que celui de Jean : les œuvres…
Jean a témoigné, mais Jésus peut s’appuyer sur plus grand encore. Et ce témoignage plus grand ; ce sont d’abord les œuvres accomplies par Jésus lui-même. Ces paroles de Jésus interviennent juste après la guérison d’un infirme le jour du sabbat. Cette œuvre si elle est accueillie témoigne pour Jésus… Mais si elle ne l’est pas, si elle est perçue comme non-respect du sabbat, elle accuse Jésus plus qu’elle ne témoigne pour lui !
Infini respect des signes : ils nous sont donnés, mais pas de manière contraignante. Ils  demandent notre lecture, notre accueil,…

Les œuvres que le Père m’a données afin que je les achève, elles-mêmes témoigne…
Communion du Père et du Fils ! Les œuvres que le Fils accomplit sont celles même du Père. Il les achève. En priant « Père, que ta volonté soit faite… » il me faut garder à l’esprit cette totale communion de Jésus à son Père, et inscrire mon activité de même manière. Recevoir en la prière, l’œuvre que le Père me donne de mener à son achèvement.
Accueillir de même, les œuvres accomplies par les autres : participation à l’œuvre du Père. Savoir déchiffrer ainsi, la signature du Père, dans les œuvres de ses enfants !
C’est à ce déchiffrement que Jésus conviait ses contemporains : savoir regarder les œuvres du Fils, pour y découvrir le visage du Père.
Le Père qui m’a missionné, lui, a témoigné à mon sujet…
Jésus n’a d’autre accréditation que ces œuvres par lesquelles le Père lui rend témoignage !

Et vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu son aspect, et vous n’avez pas sa parole demeurant en vous…
Effectivement dès son Prologue, Jean affirme : nul n’a jamais vu Dieu ! (Jn 1,18).
Mais depuis la présence de Jésus sur terre, un chemin de rencontre est ouvert : mais le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui nous l’a fait connaître… (1,18)
Et donc pour accéder à cette connaissance du Père, le Fils est le chemin. Les œuvres qu’il accomplit, interrogent. Et si nous nous laissons interroger, si la réponse de foi trouve place en nos cœurs, notre regard remontant des œuvres à celui qui les accomplit, trouvera le Fils, et dans le Fils, entendra le témoignage du Père.

Celui qu’il envoya…en lui, vous ne croyez pas
Triste constat de Jésus, il n’est pas accueilli, le témoignage du Père n’est pas accueilli… et il ne peut rien d’autre, pour respecter la liberté de ses interlocuteurs, il peut offrir, présenter, non point imposer !

Seigneur augmente en nous la foi, qu’elle soit notre regard sur toi, sur notre monde, sur nos frères et sœurs.

mercredi 23 février 2011

Jean était la lampe

Vous avez envoyé [des messagers] vers Jean,
et il a rendu témoignage à la vérité.
Mais moi, ce n’est pas d’auprès un humain que je reçois le témoignage.
Mais je dis cela pour que vous soyez sauvés.
Celui-là était la lampe allumée et  brillante,
Et vous avez voulu vous réjouir pour une heure à sa lumière.
                                                           Jn 5, 33-35

Viens Esprit de feu,
Viens illuminer nos cœurs
Viens donne la joie à notre terre

Vous avez envoyé des messagers vers Jean et il a rendu témoignage à la vérité…
Le Baptiste s’est effacé depuis. Mais effectivement au début de son Evangile, Jean nous a rapporté qu’une délégation avec été envoyée auprès de Jean Baptiste pour l’interroger sur son identité, et pour justifier son activité de baptiste. (Jn 1,19 sv)
Et Jean le Baptiste au lieu de se présenter de manière claire et autonome, s’est présenté en référence à Jésus, disant qu’il est venu lui rendre témoignage, qu’il a vu l’Esprit descendre sur Jésus et que Jésus baptisera dans l’Esprit Saint.
Le Baptiste a ensuite désigné Jésus à ses disciples, qui sont partis alors avec Jésus.
Rendre témoignage à la vérité, est donc ce témoignage rendu à Jésus !

Mais moi, ce n’est pas d’auprès un humain que je reçois témoignage.
Au v 32, Jésus venait de dire qu’un autre lui rend témoignage. On avait pu alors imaginer qu’il faisait allusion à ce témoignage reçu du Baptiste à l’aurore de sa mission. Témoignage qui avait mis en route, les premiers disciples de Jésus.

Mais moi, ce n’est pas d’auprès un humain que je reçois le témoignage…
Et voilà, que Jésus semble pointer plus amont que ce témoignage : Jésus reçoit le témoignage non d’un humain… de qui donc alors ?
Cela n’est-il pas un peu prétentieux, pour qui se prend-il doivent murmurer ses adversaires…
Alors Jésus détrompe d’emblée leurs murmures : si je dis cela ce n’est pas pour vous en « mettre plein la vue » !!!

Mais je dis cela pour que vous soyez sauvés.
En toute cette querelle, si Jésus parle ainsi, ce n’est pas pour se vanter, ce n’est pas par prétention orgueilleuse, c’est pour accomplir sa mission, c’est parce qu’il n’a d’autre souci que notre salut.
Et ce salut passe par son action, par sa parole. Aussi il continue courageusement son activité, même si cela doit au départ choquer, dérouter… Mais si cela lui suscite une sérieuse opposition de la part des responsables religieux de son temps.
Pour que vous soyez sauvés
Je regarde Jésus affronter une telle opposition, avec pour seul objectif, le salut de ceux-là même qu’il affronte !

Celui-là était la lampe, la lampe, la brûlante et la brillante,
Et vous avez voulu vous réjouir pour une heure à sa lumière.
Jésus revient au Baptiste : il en parle comme d’une lampe, et on se réjouit d’en recevoir de la lumière. Mais le contraste est frappant, quand on a gardé en mémoire le prologue de l’Evangile : le Verbe était la lumière qui venant dans le monde illumine tout homme.
Jean une lampe qui éclaire une heure… le Verbe lumière de toute éternité.
A l’époque de Jésus, on utilise des lampes à huile. Et l’huile se consume… et la lampe s’éteint.
Jean avait relancé l’espérance messianique, et les foules sont venues à lui, mais il n’a pas fallu longtemps pour qu’il disparaisse de la scène, emprisonné par les grands de ce monde.

Jésus rend hommage à Jean, en même temps qu’il annonce que plus grand que Jean lui rend témoignage à lui, Jésus.
Et ce n’est pas pour se grandir que Jésus parle ainsi, mais pour que nous soyons sauvés !

J’accueille cette parole, je reçois les prophètes d’aujourd’hui, sachant que leur parole un jour s’effacera, et qu’il me faut m’attacher à la Parole. J’accueille cette venue du Verbe, et m’émerveille, s’il a affronté l’opposition c’est pour offrir le salut à ceux-là même qui s’opposent à lui.
Seigneur je te rends grâce. Donne-moi de te recevoir !

mardi 22 février 2011

Un autre témoigne...

Si moi, je témoigne au sujet de moi-même,
       mon témoignage n’est pas vrai.
Un autre est le témoignant à mon sujet,
       Et je sais qu’il est vrai  le témoignage
 qu’il témoigne à mon sujet.
Jean 5, 31-32

Viens Esprit d’amour du Père et du Fils
Viens témoigner en nos cœurs de ta vie,
Viens illuminer nos vies de ta présence.
Viens Esprit de vérité.

Si moi, je témoigne au sujet de moi-même…
Jésus est dans la discussion avec les chefs religieux de son temps, et son autorité est largement contestée. Le v 18 avait résumé l’objet de la querelle apparue suite à la guérison de l’infirme à la piscine de Bethesda. Les Juifs reprochent à Jésus de ne pas respecter le sabbat, et pire encore, il se faisait l’égal de Dieu en appelant Dieu son propre Père. Et ces propos sont à ce point inacceptables que les Juifs cherchent à tuer Jésus.
Jésus prend alors la parole et renchérit sur ces questions, il parle de sa communion avec le Père, de leur agir commun, de la remise totale du jugement entre les mains du Fils, de l’adhésion parfaite du Fils à la volonté du Père…
On comprend que ces affirmations en cascade n’ont fait qu’alimenter la querelle, et que Jésus se trouve toujours plus mis en cause.
Et on entend d’ici la question : mais enfin pour qui te prends-tu ? Qui peut venir témoigner de toi ? Il faut dans une défense, pouvoir appeler un témoin, qui rende compte de l’authenticité de la personne, de la vérité de ses propos.
Dans l’Ancien Testament, face à son peuple, Dieu prend parfois à témoin le ciel et la terre.
Jésus doit bien être conscient de ce fait que jusqu’ici il parle de lui-même, et que pour cela sa parole peut être rejetée. Bien sûr, Jean le Baptiste lui a déjà rendu témoignage (1,7-8.15.34). Mais devant la geste de Jésus un jour de sabbat, devant ses propos aussi bouleversants, les chefs religieux sont heurtés.

Oui, Jésus sait qu’il faut qu’un autre lui rende témoignage. Il sait, que bien qu’il ne mente pas, son témoignage n’est pas recevable, valable. Aussi, il encadre la double affirmation que son témoignage n’est pas vrai, s’il témoigne de lui-même, de l’affirmation centrale : un autre est le témoignant à mon sujet.

Alors se pose la question, qui est cet autre ? Les versets suivant nous le laisseront entendre. Aujourd’hui, je reste avec cette ouverture, cette brèche qu’il me faut laisser en mon cœur, pour pouvoir accueillir un témoignage sur Jésus.

Seigneur ouvre-mon cœur, que je te reçoive au travers du quotidien qui sera mien aujourd’hui.

lundi 21 février 2011

Ne soyez pas étonnés...

Ne soyez pas étonnés de cela !
Car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux
entendront sa voix et sortiront,
ceux qui ont fait le bien pour une résurrection de vie
ceux qui ont pratiqué le mal pour une résurrection de jugement.
Moi, je ne peux rien faire de moi-même,
comme j’entends, je juge, et mon jugement est juste,
parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.
                                                                       Jean 5, 28-30

Viens Esprit de vie, toi qui souffles sur les corps et les ramène à la vie
Viens Esprit de bonté, toi qui animes ceux qui s’ouvrent à toi, et donne de pratiquer le bien
Viens Esprit d’amour, enseigne-nous tes chemins.

Ne soyez pas étonnés de cela…
Est-ce donc si évident cette idée de résurrection ? Est-ce si clair au cœur de chacun cette force de vie plus puissante que la mort ? Est-ce si évident, une telle relation Père-Fils qui fait que le Père a tout remis au Fils, qu’il a renoncé définitivement à sa toute-puissance, si ce n’est celle d’aimer !
Je contemple ta vie Seigneur, et elle est pour moi occasion d’étonnement, d’émerveillement !

Car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux, entendront sa voix et sortiront….
 Déjà Ezéchiel en une page célèbre (Ez 37) que nous lisons à la Pentecôte, nous raconte comment tu ressuscites les corps, leur rend vie. Ceux qui sont dans les tombeaux peuvent encore entendre ta voix ! Ezéchiel prophétise : « Ossements, écoutez !» Et ta voix rend vie, comme tu as rendu vie à Lazare en l’appelant par son nom (Jn 11). Je remarque qu’ici Jean évite soigneusement de parler de morts, il parle de ceux qui sont dans les tombeaux, on pourrait dire c’est équivalent. Mais il semble que Jean veuille réserver le mot mort plutôt pour un point de vue spirituel. Ici, il est question de ceux qui ont déjà quitté le monde, et le fait qu’ils peuvent encore entendre, dit bien que cette mort corporelle n’a pas le dernier mot.

Ils sortiront, ceux qui ont fait le bien pour une résurrection de vie, ceux qui ont pratiqué le mal pour une résurrection de jugement.
Jean avait déjà annoncé que celui qui croit n’est pas jugé, ici il parle de qui est à la tombe et n’a pas connu le Christ, pour lui aussi une option est possible : il y a, comme dans le jugement en Mt 25, ceux qui ont fait le bien et ceux qui ont pratiqué le mal.
Au v 24 Jésus disait que celui qui écoute la parole et croit en celui qui l’a envoyé, échappe au jugement et est passé de la mort à la vie. Si je mets le verset présent en lien, je mesure combien l’écoute pour être vraie doit passer dans le quotidien, dans la vie.

Moi, je ne peux rien faire de moi-même, comme j’entends, je juge et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.
Jean a bien du mal à tenter de nous dire le mystère, il écrit comme la mer qui par le flux et le reflux des marées revient sans cesse sur la plage, et ne la laisse finalement jamais pareille, alors que ce flux parait une éternelle répétition.
Jésus nous redit combien tout son agir est lié à celui du Père, combien il est en communion de volonté avec le Père. Ce qui donne à son « jugement » la claire vision, la justesse, est ce détachement total de lui-même.
Et comme il nous a dit auparavant que qui croit est passé de la mort à la vie, nous pouvons accueillir ces paroles comme invitation à la confiance !

Seigneur, donne-nous la foi, qu’elle inspire nos actions, nos paroles.
Seigneur, augmente en nous la foi, qu’elle nous tienne en confiance sur ce chemin de la vie,
Et nous apprenne ton désir.

dimanche 20 février 2011

les morts entendront

Amen, amen, je vous dis que l’heure vient,
et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu,
et ceux qui auront entendu vivront.
De même en effet, que le Père a la vie en lui-même,
de même aussi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même.
Et il lui a donné le pouvoir de faire le jugement,
parce qu’il est fils d’homme.
Jn 5, 25-27

Seigneur de la vie,
Tu as tout partagé à ton Fils,
Et de lui nous recevons tout,
Seigneur, envoie ton Esprit qu’il inscrive ta Parole au fond de nos cœurs.

Amen, amen
Quelle insistance, quelle autorité, Seigneur, en ces mots que tu donnes à ceux qui veulent bien t’accueillir. Tu veux nous dire le mystère du Royaume et notre langue doit te sembler bien fragile pour contenir un tel mystère.

L’heure vient, et c’est maintenant
Seigneur Jésus, quand tu parais, l’heure est là. Ainsi l’heure était là lorsque tu parlais avec la samaritaine au bord du puits, aujourd’hui elle est là tandis que tu nous parles. Ton avènement fait advenir le Royaume. Mais comment te comprendre et t’accueillir ?

Où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et ceux qui auront entendu vivront.
Ainsi, la mort n’est pas l’ultime réalité, tu viens encore auprès des morts, leur adresser une parole qui est ta vie ! Le Père a donné vie, et il t’a donné de rendre vie ! Mais tu n’imposes pas cette vie, tu l’offres à qui veut bien entendre. Je suis saisie par cette grande puissance qui t’est remise, et que tu refuses d’utiliser pour t’imposer. Cette puissance de vie que tu inscris dans une offre, une proposition que tu nous fais. Et nul n’est trop loin pour t’accueillir, puisque même les morts peuvent entendre cette voix, l’accueillir !

De même en effet, que le Père a la vie en lui-même, de même aussi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même.
Qu’est-ce qu’avoir la vie en soi-même ? Je relis le prologue : En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes, et la lumière brille dans les ténèbres… (Jn 1)
Ce que nous recevons par grâce, tu le possèdes par nature. Mais rien de ce que tu es, tu ne veux le garder en privilège. Cette vie que le Père a en lui-même, il l’a donnée en partage au Fils, et le Fils à son tour nous la donne en partage… Je puis avoir la vie en moi… Je laisse cette parole descendre en moi. Qu’elle habite mon cœur et mes pensées, qu’elle habite mes gestes et paroles de ce jour !

Et il lui a donné le pouvoir de faire le jugement, parce qu’il est fils d’homme.
Car il partage notre condition humaine. Car il vient nous parler, nous rencontrer, et nous pouvons l’accueillir ou le refuser. Car il vient partager nos jours, il les connaît de l’intérieur.
Il a donné pouvoir de faire le jugement, c'est-à-dire, il lui a remis toute manifestation, au point qu’il est devenu le lieu de la rencontre. Le Père a tout remis entre les mains du Fils, c’est en lui, que nous pouvons choisir la vie, la lumière.
C’est en lui que nous pouvons décider de mettre ou non notre foi. Et lui nous conduira au Père, si nous le voulons.

Jésus comme tu t’es fait accueillant à l’amour du Père, comme tu reçois tout de lui, apprends-moi à m’ouvrir à toi, à tout recevoir de toi.

samedi 19 février 2011

Le Père aime le Fils

Alors Jésus répondit et il leur dit :
« Amen, amen, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même
sinon ce qu’il voit faire au Père.
Car en effet, ce que Celui-là fait, le Fils le fait pareillement.
En effet, le Père aime le Fils, et il lui montre tout ce qu’il fait.
Il lui montrera des œuvres plus grandes encore que celles-ci,
pour que vous, vous soyez étonnés.
De même en effet que le Père réveille et vivifie les morts,
ainsi aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut.
Car le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils,
pour que tous honorent le Fils, comme ils honorent le Père.
Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé.
Amen, amen, je vous le dis, celui qui entend ma Parole
et croit en celui qui m’a envoyé,
a la vie éternelle et ne va pas en jugement.
Mais il est passé de la mort à la vie.
Jn 5, 19-24

Viens Esprit, hôte de nos cœurs,
Viens Amour du Père et du Fils,
Fais-nous entrer en cette communion
Pour que danse la vie

Amen, amen…
Ainsi parle Jésus, avec autorité, en vérité. Sa parole est assurée en Dieu, elle est ferme.
Je vous le dis…
Sa parole est pour nous, Jésus n’a de cesse de nous révéler le mystère de communion qui l’unit au Père. Il veut nous partager ce qu’il a de plus intime : sa relation au Père. Il nous invite à y entrer…
Le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu’il voit faire au Père. Car en effet, ce que celui-là fait, le Fils le fait pareillement.
Révélation d’une communion telle, que leur activité est conjointe. Il n’y a en Dieu aucune distance entre parole et action (comme on le voit dans le récit de création, en Genèse, il dit et cela est). De même il n’y a nulle distance entre l’action du Père et celle du Fils. La communion fait que le Fils entre dans le « projet » unique de Dieu.
En effet, le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu’il fait.
Et cette communion d’activité, n’est pas due à une dépendance du Fils au Père, à une tyrannie du Père, mais à un amour qui tout partage, qui tout embrase.
Le Père aime le Fils Sans doute est-ce là la conviction la plus intime de Jésus, son expérience la plus forte, qui lui donne de marcher au long des jours, qui lui permet une telle autorité de parole, qui lui permet d’affronter sans crainte les autorités religieuses de son temps.
Il lui montre tout ce qu’il fait. Il lui montrera des œuvres plus grandes encore que celles-ci, pour que vous soyez étonnés.
Je n’imagine pas que tu veuilles nous en mettre plein la vue, Seigneur. Mais je comprends que ton action si je la saisissais en sa totalité, me laisserait sans voix ! Ton œuvre dépasse tout ce que je peux imaginer, tout ce que je peux espérer. Sur terre, en guérissant les malades, tu témoignais de la puissance de vie, que tu partages avec le Père. Et ces gestes, tu les dis annonciateurs de bien plus grand : la résurrection, la vie !
De même en effet que le Père réveille et vivifie les morts, ainsi aussi, le Fils vivifie ceux qu’il veut.
Ce pouvoir de vie, il est entre vos mains, comme partage de ce que vous avez de plus précieux. La vie qui circule entre le Père et le Fils, c’est l’amour. Le Père aime le Fils.
Seigneur, que cette vie envahisse notre terre.
Car le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, pour que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé.
Mystère de cette communion, où nul n’est plus grand, où tout est partagé, où les regards ne sont tournés que vers l’autre, sans le moindre retour sur soi. Où tout ce qui atteint l’un atteint l’autre pareillement.
Seigneur qu’est-ce que ce jugement que tu as remis au Fils ? Tel est le jugement : la lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré la ténébre à la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises (Jn 3,19) disais-tu à Nicodème. Il n’est d’autre jugement que celui que nous prononçons nous-mêmes en t’accueillant ou en refusant de t’accueillir… Seigneur, ouvre mon cœur, et donne-moi de reconnaître ton passage en ma vie !
Amen, amen, je vous le dis, celui qui entend ma Parole et croit en celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle, et ne va pas en jugement. Mais il est passé de la mort à la vie.
Ainsi le Père a remis tout jugement au Fils, qui à son tour remet tout jugement entre nos mains ! C’est notre liberté qui choisit d’entrer ou non en cette danse de l’amour. A tous ceux qui l’ont accueilli, à tous ceux qui croient en son nom, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu ! (Jn 1)

Seigneur, je laisse descendre cette parole dans le silence de mon cœur. Et je te prie : suscite en moi la foi, cet humble regard qui te reconnaitra à l’œuvre en ma vie, en notre communauté, en notre terre.
Seigneur, ouvre mon cœur que j’accueille ce don de la vie que tu veux me faire, que je te reçoive, et te recevant, que je reçoive le Père.
Seigneur, comment m’est-il donné que tu viennes à moi ?
Je te vois tout partage qui coule du Père au Fils, et qui du Fils voudrait ruisseler sur nous, pourvu que nous l’accueillions !
Seigneur qu’elle est grande ton œuvre, j’en suis bouleversée ! Je te rends grâce pour tant de merveilles !

jeudi 17 février 2011

Mon Père travaille

Quand le Père et le Fils agissent, l’Esprit est présent. Qu’Il me donne de contempler un tel mystère.

Jn 5

16Dès lors, les Juifs s'en prirent à Jésus qui avait fait cela un jour de sabbat. 17Mais Jésus leur répondit : « Mon Père, jusqu'à présent, est à l'œuvre et moi aussi je suis à l'œuvre. » 18Dès lors, les Juifs n'en cherchaient que davantage à le faire périr, car non seulement il violait le sabbat, mais encore il appelait Dieu son propre Père, se faisant ainsi l'égal de Dieu.

Le scénario est bouclé : Jésus guérit un homme qui le dénonce aux Juifs, ceux-ci l’accusent, et il peut remplir la tâche pour lequel il est venu en ce monde : nous révéler son Père.

Les Juifs s’en prennent à Jésus qui a transgressé les préceptes concernant le respect du sabbat.

La réponse de Jésus est surprenante de sobriété. Pas d’invectives, pas de discours "anti-pharisiens". Juste une courte affirmation qui vient d’ailleurs, qui - de nouveau - déplace complètement le propos « permis/interdit ».

Le Père est toujours à l’œuvre : pas de repos du 7e jour ! (bonjour le créationnisme).

Oh, les Pharisiens savent bien que Dieu, au 7e jour, ne s’assied pas « sur le rebord du monde » pour contempler son œuvre, et que l’invention du sabbat est plus un fait cultuel et social qu’autre chose. On aurait même presque pu en discuter longuement sur les parvis du Temple.

Mais Jésus a dit « Mon Père » puis « Moi aussi ». Voilà qui le condamne.

Alors les Juifs cherchent davantage à le faire périr. Pourquoi « davantage » ? Jean ne nous a pas encore parlé de cette conspiration contre Jésus… C’est là qu’il faut sans doute se souvenir de l’hypothèse d’un déplacement du chapitre 5. Si on le replace après le chapitre 6, cela devient plus logique : voir par exemple au chapitre 6 les versets 41 ou 52 qui font état des récriminations des Juifs lors du « discours sur le pain de vie », autre objet de « scandale ».


« Mon Père travaille sans cesse » disent certaines traductions et c’est bien le sens littéral du verbe grec employé. Voilà qui rend bien important notre propre travail. "Labora" dira St Benoît. Car notre travail n’est-il pas de poursuivre l’œuvre créatrice du Père, d’y collaborer ?

Puissions-nous laisser Dieu être librement à l’œuvre en ce monde à travers nous.