mercredi 31 juillet 2013

Bois vert... bois sec

Alors on commencera à dire aux montagnes : « Tombez sur nous », et aux collines : « Couvrez-nous ». Car s’ils font cela au bois vert, qu’arrivera-t-il au sec ?
Luc 23, 30-31

Viens Esprit de vie, souffle en nos cœurs
Viens Espérance de notre humanité

Alors on commencera à dire aux montagnes : « Tombez sur nous », et aux collines : « Couvrez-nous ».
Ce souhait de malheur est emprunté au prophète Osée (voir 10, 8 version de la LXX). Chez Osée, nous sommes dans un contexte de jugement contre le royaume du Nord qui a sombré dans l’idolâtrie, dans l’injustice. Devant la gravité des événements qui se préparent, les personnes paniquées, en viendraient à souhaiter la mort plutôt que de devoir les affronter.  En utilisant de telles images, Jésus dit l’importance du moment, la gravité de notre existence, son poids, et le poids de nos choix.

Car s’ils font cela au bois vert, qu’arrivera-t-il au sec ?
Comment l’image doit-elle être comprise ? il y a diverses possibilités. J’en retiens une : Jésus se compare au bois vert, et le traitement qu’on lui inflige est rude ; alors qu’en sera-t-il du bois sec ? Le bois vert porte fruit, le bois sec n’est plus bon que pour le feu… il est mort. Si le juste, bon, innocent est ainsi traité qu’adviendra-t-il des pécheurs que nous sommes ?

Seigneur, tu m’invites aujourd’hui à considérer la vie avec sérieux. Comme le Père au matin du monde a confié à notre humanité la création, la vie… ainsi tu nous dis la responsabilité que nous avons. Choisir le bien, choisir la vie, choisir ta loi d’amour… ou choisir l’égoïsme, le mal, la mort,… Apprends-moi à choisir la vie, toujours !

mardi 30 juillet 2013

Pleurez sur vous-mêmes

S’étant retourné vers elles, Jésus dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants, car voici que viennent des jours au cours desquels on dira : ‘Heureuses les stériles et les ventres qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri’ ».

Viens Esprit de compassion
Viens Esprit de conversion

S’étant retourné vers elles,
Jésus ne leur parle pas distraitement, il prend le temps de se tourner vers elles, il les regarde, il fait de ce bref instant sur le chemin du calvaire, une véritable rencontre. Loin d’être replié sur sa peine, sur sa douleur, il se tourne vers les femmes au bord du chemin qu’il emprunte.

Jésus dit : « Filles de Jérusalem,
Il s’adresse à ces femmes qui pleurent le long du chemin, et en même temps en utilisant cette expression, il parle à tout le peuple d’Israël, à toute la cité sainte.

ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants,
Jésus invite à ne pas se perdre en larmes sur sa souffrance personnelle, sur ce qu’il endure à ce moment même, il invite à en faire un moment de conversion. IL n’invite pas ces femmes à un mouvement de repli, d’égoïsme, mais de descente au profond de leur cœur. Il invite la ville, le peuple face à sa passion, à revenir au cœur, à revenir par l’intériorité à la véritable piété. Une compassion qui dure l’instant de la rencontre et s’éteint sitôt le chemin accompli, n’a pas accompli sa mission. Jésus invite à prendre conscience de ce qui se joue, se passe, pour le vivre en vérité, en faire un chemin de vie.

car voici que viennent des jours au cours desquels on dira : ‘Heureuses les stériles et les ventres qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri’ ».
« Voici que viennent des jours » : souvent les oracles des prophètes contiennent ce genre de formule, pour annoncer les châtiments qui ne manqueront pas de fondre sur le peuple s’il se détourne d’une conduite droite, en justice et sainteté. Cette formule dit la gravité de l’instant, l’importance du moment présent, qui détermine le futur.

La stérilité est présentée dans la Bible et perçue par le peuple du temps de Jésus, comme une malédiction, et voici que face aux malheurs qui s’annoncent, Jésus dit que les stériles sont heureuses ! Elles n’auront pas à souffrir de voir les leurs affrontés à la détresse de ces jours… Voilà qui dit la lourde menace qui pèse, et dont Jésus voudrait nous voir épargnés…

Jésus devant la gravité de ces instants de ta vie, je m’arrête avec ces femmes. Permets que j’entende au plus profond de mon cœur, ton appel pressant. Qu’avec toi je marche sur le chemin de l’amour, résolument, définitivement. Que tout instant de ma vie soit décidé, vécu, avec la conscience de ce jour qui vient.  

lundi 29 juillet 2013

L'accompagnait...

L’accompagnait une grande foule du peuple ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui.
Luc 23, 27

Viens Esprit de compassion
Viens Esprit de tendresse et de force

L’accompagnait une grande foule du peuple
La foule du peuple est là, et cette fois non plus dans l’hostilité, mais elle accompagne Jésus dit Luc, utilisant le même verbe que celui du disciple en 9, 23.  (qu’il prenne sa croix et qu’il m’accompagne).

ainsi que des femmes
Saint Luc nous l’avons déjà noté plus d’une fois au long de son évangile, insiste sur la présence des femmes aux cotés de Jésus. Elles sont là aussi sur ce chemin de croix.

qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui.
Il est de tradition en ce temps-là et dans cette culture, de pleurer et se lamenter lors d’un deuil. Mais est-ce normal de se lamenter avant même le décès ? C’est leur manière d’accompagner Jésus dans sa dernière trajectoire, de le réconforter. Il ne mourra pas seul, loin de toute compassion humaine. Les femmes sont là pour lui dire.

Seigneur, mets en nos cœurs la compassion humble et vraie, qui accompagne tes pas en notre humanité souffrante.

dimanche 28 juillet 2013

Simon de Cyrène

Et lorsqu’ils l’emmenèrent, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui venait de la campagne, ils chargèrent sur lui la croix pour la porter derrière Jésus.
Luc 23, 26

Viens Esprit de Jésus, donne-nous de marcher avec Jésus sur ce chemin.
Viens Esprit de douceur et de compassion.

Et lorsqu’ils l’emmenèrent,
Sans transition, sans délai, Luc nous fait passer du récit de la condamnation à celui de l’exécution. Qui sont ces « ils » ? Luc ne précise pas, comme s’ils s’agissaient des autorités religieuses qui ont traîné Jésus devant Pilate. Et qui viennent d’obtenir sa condamnation injustement.

 ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui venait de la campagne,
On ne sait rien de plus de cet homme que ce verset ! Il vient de la campagne, il revient de son travail au champ probablement, il n’a donc rien su de l’agitation du peuple autour de Pilate, de la condamnation de Jésus. On met la main sur lui, on l’emmène, sans lui demander son avis. Il est réquisitionné. L’évangile ne rapporte aucune protestation de sa part.

ils chargèrent sur lui la croix
Pourquoi Jésus ne la porte-t-il pas lui-même ? est-il déjà à ce point affaibli par les mauvais traitements subis chez Pilate ? Le texte de nous dit rien, il nous faut simplement regarder, contempler la scène, la prier.

pour la porter derrière Jésus.
Le vocabulaire utilisé par Luc pour décrire cette scène est celui-là même qu’il a utilisé pour décrire le disciple du Christ : pour marcher avec Jésus, il faut prendre sa croix, et aller derrière lui. Nous pour le suivre servilement, mais parce qu’il ouvre le chemin vers une autre vie, une autre manière de vivre. Simon de Cyrène, est là, réquisitionné, mais offrant sa compassion profonde. Souffrant avec Jésus la passion de Jésus. Je le regarde dans ce cortège funèbre offrant à Jésus le réconfort de son aide, de sa présence. IL devait se prendre comme Jésus les quolibets de la foule qui entraînée par les chefs religieux, venait de réclamer la mise à mort de Jésus.

Seigneur, donne-nous le cœur de Simon qui marche ainsi derrière toi, accompagnant dans la discrétion le mystère de ta souffrance, partageant ton coeur.

samedi 27 juillet 2013

Livré à leur volonté

Reprise Luc 23, 13-25
Viens Esprit de Jésus
Viens nous apprendre la vie en toi

Seigneur, tu es livré à la volonté des hommes, à la volonté d’une foule qui hurle pour réclamer ta mort, tu es livré, alors que ton innocence a été proclamée.

Apprends-nous à vivre comme toi, sans haine, sans violence.
Aujourd’hui encore des hommes, des femmes, des enfants, sont livrés à la haine. Purifie nos cœurs : qu’ils cessent de haïr, de condamner, qu’ils apprennent à aimer comme tu aimes, à aimer de ton amour même.

Seigneur, nous contemplons ta souffrance, permets que nous la portions avec toi. Que nous nous tenions à tes cotés simplement, sans voix, mais de tout cœur.

vendredi 26 juillet 2013

Il le livra


Il relâcha celui qui pour émeute et meurtre avait été jeté en prison, celui qu’ils réclamaient, mais Jésus, il le livra à leur volonté.

Luc 23, 25

Viens Esprit de Jésus, éclaire nos esprits pour entrer avec toi dans ce mystère

Viens Esprit, révèle-nous le cœur de Dieu.

Il relâcha celui qui pour émeute et meurtre avait été jeté en prison,

Ainsi, Pilate va libérer un criminel, reconnu coupable d’émeute, et de meurtre, tandis qu’il va livrer Jésus dont il a clamé l’innocence à plusieurs reprises. Qui gouverne ? qui dirige ?

celui qu’ils réclamaient,

Pilate donne satisfaction à ceux qui sont venus lui livrer Jésus. IL ne réussit pas à faire passer son constat d’innocence. Il choisit de céder. Quelle justice ? soumise à quelle pression ? qui est libre dans ce tableau ? Pilate semble prisonnier de l’opinion de la foule qui crie devant lui. Jésus se tait, Dieu se tait.

 mais Jésus, il le livra à leur volonté.

Les cris l’emportent sur la vérité. Jésus est livré. Livré à des volontés humaines, qui ont décidé que Jésus était dangereux. Ils l’ont traîné devant un pouvoir politique qui ne pouvait le trouver dangereux, condamnable. Mais leur condamnation à eux était religieuse. Jésus pour eux blasphémait, il se présentait comme le fils de Dieu, Dieu lui-même. A ce titre il mettait leur religion, le culte du temple en danger.

Seigneur, aide-moi à regarder cette scène, comme tu la vis, la ressens, la perçois. Toi, tu ne juges pas, tu ne condamnes pas. Aide-moi à marcher à ta suite, dans la non-violence, et le respect, même lorsque les forces du mal se déchaînent.

jeudi 25 juillet 2013

A grands cris

Ceux-ci insistaient à grands cris, demandant qu’il soit crucifié, et leurs cris se renforçaient. Alors Pilate décida d’accéder à leur demande.
Luc 23, 23-24

Viens Esprit, viens habiter nos cœurs
Viens diriger nos pensées et nos actions
Tiens-nous à l’écoute profonde, là où tu nous visites.

Ceux-ci insistaient à grands cris,
Quand la raison n’est pas au rendez-vous, la folie meurtrière peut emporter une foule. La loi devient celle de la jungle, la loi du plus fort, de celui qui crie le plus fort ici. Pilate est seul pour clamer l’innocence de Jésus face aux grands-prêtres et aux scribes, face à la foule du peuple qu’ils ont entraîné avec eux.

demandant qu’il soit crucifié,
Pilate n’a jamais parlé de crucifixion, c’est la foule déchaînée qui a elle-même décidé de la peine. Et qui en réclame l’application.

et leurs cris se renforçaient.
Et les cris loin de s’apaiser, s’amplifient, couvrent tout. Jésus quant à lui semble absent de la scène… il est silencieux, pas un mot de sa bouche, durant cette scène… Maltraité, il s’humiliait, il n’ouvrait pas la bouche, comme l’agneau qui se laisse mener à l’abattoir, comme devant les tondeurs une brebis muette, il n’ouvrait pas la bouche. (Is 53, 7). Ce chant du serviteur dans Isaïe, les chrétiens l’ont appliqué à Jésus, découvrant en lui, ce serviteur souffrant, qui par son offrande sauve son peuple.

Alors Pilate décida d’accéder à leur demande.
Et voilà comment injustice est rendue ! Pilate qui représente l’autorité politique, se laisse gouverner par la peur. Devant la hargne de cette foule hurlante devant lui, il cède, il renonce à son jugement, à sa décision de relâcher Jésus. Il cède à la pression populaire. Responsabilité de cette foule déchaînée, responsabilité de ceux qui l’ont entraînée, responsabilité de celui qui cède à la peur…

Seigneur, dans le quotidien de nos vies, il en est encore parfois ainsi, la pression sociale l’emporte sur notre vue personnelle, sur notre raison, Seigneur, tiens-nous en éveil. Que la prière nous donne le recul nécessaire pour voir toute situation, toute personne en toi.

mercredi 24 juillet 2013

Une troisième fois

Celui-ci [ = Pilate] leur dit une troisième fois : « Mais quel mal a-t-il fait ? Je n’ai trouvé en lui aucun motif de condamnation à mort ! L’ayant donc corrigé, je le relâcherai. »
Luc 23, 22

Viens Esprit de liberté et de vérité
Viens esprit de force
Viens

Celui-ci [ = Pilate] leur dit une troisième fois :
Pierre a renié trois fois. Pilate aura pris la défense de Jésus par trois fois !

 « Mais quel mal a-t-il fait ?
Pilate semble chercher  à comprendre la raison d’une telle hargne contre Jésus. On lui demande de le crucifier, cela suppose un crime grave. Les accusations portées jusqu’à lui, ne l’ont pas convaincu.

 Je n’ai trouvé en lui aucun motif de condamnation à mort !
Cette fois il ne parle plus de Hérode à qui il avait déféré Jésus (cf 23,15) il s’appuie sur son jugement, son constat personnel.

L’ayant donc corrigé, je le relâcherai. »
Il leur fait part une nouvelle fois de son jugement. Il va le faire corriger -  avertir (cf 23, 16) et puis le relâcher, la décision semble irrévocable. Il n’a pas trouvé de motif de condamnation à mort, on ne sait toujours pas pourquoi il veut corriger Jésus. Est-ce une concession face à la haine de ceux qui l’ont trainé devant lui ? Pilate voudrait apaiser par là ceux qui accusent Jésus injustement.

Seigneur, tu nous donnes en ces versets de contempler la lutte implacable du bien et du mal, des forces de vie et de mort, lutte qui n’a pour autre terrain que nos cœurs ! Rends-nous vigilants, fortifie-nous.

mardi 23 juillet 2013

Crucife, crucifie-le!


Mais de nouveau Pilate les interpella, voulant relâcher Jésus. Mais ceux-ci clamaient de plus belle disant : « Crucifie, crucifie-le ! »

Luc 23, 20-21

Viens Esprit de paix et de douceur

Viens Esprit de justice et de respect

Mais de nouveau Pilate les interpella, voulant relâcher Jésus.

Pilate essaie de rendre justice, mais dans un climat tel d’opposition, qu’il doit hausser le ton. Il ne « dit » plus simplement, il « interpelle ». Sa décision est claire, il veut relâcher Jésus. Par de là la vindicte, il veut rendre justice. IL y a dans cet évangile de Luc, une claire insistance sur l’innocence de Jésus, reconnue par Pilate.

 Mais ceux-ci clamaient de plus belle disant : « Crucifie, crucifie-le ! »

Si Pilate hausse le ton, la foule crie de plus belle. La haine a rendu déraisonnable, impossible de calmer la foule. Et le cri est devenu encore plus violent. « Supprime-le » était déjà un appel à la mise à mort. Cette fois le châtiment est précisé : crucifie-le. C’est un supplice romain, que Cicéron lui-même qualifie de « le plus cruel et le plus honteux ». Je me remémore l’évangile jusqu’ici… qu’est ce qui peut susciter une telle haine ? une telle volonté de le mettre à mort ? l’aveuglement de la foule est à son comble. Elle qui acclamait il y a peu en Jésus le roi qui vient au nom du Seigneur (19,38). Quelle peur nous rend si versatile ?

Seigneur, elle donne froid dans le dos, cette page d’Evangile… Elle nous place face à la fragilité humaine, à nos fautes, défaillances, peurs, fuites, lâchetés… Fais-nous demeurer toujours plus proche de toi, que nous puisions en ta présence la force et le courage de tenir avec toi, debout, dans l’adversité, fidèles à toi, à ton message.

 

lundi 22 juillet 2013

Supprime-le!

Mais ils crièrent tous ensemble disant : Supprime-le ! Relâche-nous par contre Barabbas. Celui-ci avait été jeté en prison suite à une émeute dans la ville et à un meurtre.
Luc 23, 18-19

Viens Esprit de justice et de paix
Viens Esprit de vérité et de discernement

Mais ils crièrent tous ensemble disant : Supprime-le !
Le mouvement de foule manque souvent de discernement… aujourd’hui comme hier. La condamnation par la vox populi peut être féroce. L’institution d’instances de jugement n’est pas du luxe ! Ils crient ensemble, face à celui qui est seul. Sans doute si tous avaient été pris individuellement les opinions auraient été plus nuancées… mais en masse ? quelle place au discernement, à l’esprit critique, au simple recul ?
Le cri est terrible : supprime-le. Il ne laisse aucune chance, aucun espoir. On veut l’éliminer, le supprimer… comme un déchet. C’est une explosion de haine apparemment injustifiée.

Relâche-nous par contre Barabbas.
Luc est-il conscient de l’effroyable jeu de mots ? Barabbas signifie « fils du père ». Le peuple et ses chefs rejettent le vrai fils du Père, le fils de Dieu, et réclame Barabbas !

Celui-ci avait été jeté en prison suite à une émeute dans la ville et à un meurtre.
Les grands-prêtres et scribes accusaient Jésus d’agiter le peuple, et voici qu’ils réclament maintenant la libération d’un homme emprisonné pour le même fait, et pire encore puisque s’y ajoute un meurtre. Pour cette agitation et ce meurtre, Barabbas était condamné à de la peine de prison… tandis que pour Jésus faussement accusé d’agitation, ils réclament la condamnation à mort ! On comprend que le vrai mobile est ailleurs. Même face à l’autorité romaine, il faut donner des arguments audibles… autres que religieux !

Seigneur Jésus, la haine t’a mené à la croix. La violence aveugle d’une foule réclame ta mort. Prends pitié de notre humanité blessée, lorsque la haine l’emporte, lorsque la masse empêche le discernement et entraîne à la violence déraisonnée.

Seigneur, pacifie nos cœurs, purifie-les.

dimanche 21 juillet 2013

Je vais donc le relâcher

Hérode non plus, puisqu’il nous l’a renvoyé. Et voici : rien de ce qui mérite la mort n’a été commis par lui. L’ayant corrigé je vais donc le relâcher.
Luc 23, 15-16

Viens Esprit, donne-nous le regard du Père sur les êtres et sur les événements.
Viens Esprit, éclaire nos cœurs.

Hérode non plus, puisqu’il nous l’a renvoyé.
Le passage de Jésus chez Hérode n’a mené à aucune condamnation.
Comment Pilate et Hérode ont-ils communiqué ? Nous n’en savons rien ! Mais selon la parole de Pilate, les deux sont arrivés à la même conclusion.

 Et voici : rien de ce qui mérite la mort n’a été commis par lui.
C’est pour le lecteur la troisième fois, en peu de temps, que Pilate proclame l’innocence de Dieu. Il n’a rien fait qui appelle une condamnation, encore moins une condamnation à mort. Pour les jeunes églises auxquelles Luc adressait son évangile, cette affirmation pouvait être très importante. Il s’agissait de s’intégrer dans l’empire. L’affirmation que le pouvoir romain n’avait vu en lui aucun agissement qui mérite condamnation, devait contribuer à faire admettre le christianisme aux yeux des païens. En même temps, cette affirmation par trois fois répétée, nous dit le tragique de la situation, le disfonctionnement de la justice…

L’ayant corrigé je vais donc le relâcher.
Le mot grec sous-jacent à « l’ayant corrigé » est celui de l’éducation, par suite de l’avertissement et de la correction. On se demande : si cet homme n’a rien commis qui mérite la mort, qu’a-t-il commis qui mérite correction ? on a l’impression que cette correction – avertissement, n’est guère justifiée. De quoi veut-on qu’il se garde à l’avenir ?
Pilate est donc d’avis de relâcher Jésus. Il s’apprête à le faire.

Seigneur, tu demeures silencieux. Les grands-prêtres et les scribes te livrent à Pilate, Pilate te renvoie à Hérode, Hérode te renvoie à Pilate. Tu es là, silencieux. Tu ne contredis pas qui te condamne, tu n’applaudis pas qui veut te relâcher. Tu es là, simplement là. Permets moi d’entrer en ton attitude d’accueil, de liberté, au quotidien.

samedi 20 juillet 2013

L'interrogeant devant vous

Mais Pilate ayant rassemblé les grands-prêtres et les chefs et le peuple leur dit : « Vous m’avez amené cet homme comme soulevant le peuple. Et voici que moi,  l’interrogeant devant vous, je n’ai trouvé en cet homme aucun motif de condamnation dont vous l’accusez.
Luc 23, 13-14

Viens Esprit de Dieu, viens désarmer nos cœurs
Viens Esprit de Jésus, sois lumière et vérité en nous.

Mais Pilate ayant rassemblé les grands-prêtres et les chefs et le peuple leur dit :
L’assemblée ne cesse de grandir. En 22, 66 Jésus a comparu au Sanhédrin amené par les grands-prêtres et les scribes, les Anciens du peuple. Puis grands-prêtres et foule l’emmènent devant Pilate. Grands-prêtres et scribes seront là aussi devant Hérode pour accuser Jésus avec violence. Jésus est renvoyé devant Pilate. Celui-ci convoque alors non seulement grands-prêtres et les chefs du peuple, mais tout le peuple. Or le peuple jusqu’il y a peu écoutait Jésus dans le Temple, comme suspendu à ses lèvres (voir 19, 48 par exemple). Et les chefs hésitaient sur la manière d’arrêter Jésus à cause du peuple. L’heure vient pour chacun de prendre position face à Jésus, face à ses opposants… Pilate représente le pouvoir de l’occupant romain. Il va rendre son jugement.

 « Vous m’avez amené cet homme comme soulevant le peuple.
Il a retenu comme chef d’accusation : agitateur. Jésus menacerait l’empire romain.

Et voici que moi,  l’interrogeant devant vous, je n’ai trouvé en cet homme aucun motif de condamnation dont vous l’accusez.
C’est la deuxième fois que Pilate reconnait l’innocence de Jésus (cf v 4). On pourrait s’attendre à un dénouement heureux, à ce qu’il relâche Jésus. Pilate, représentant de l’autorité romaine en place déclare Jésus innocent, il n’est pas l’agitateur politique que l’on lui avait soi-disant déféré.  Peut-être dans cette double reconnaissance de l’innocence de Jésus, Luc glisse-t-il aussi un message à l’empire et aux premières communautés chrétiennes, régulièrement en butte avec le pouvoir : le christianisme ne nuit pas à l’état comme tel…

Jésus, je contemple cette scène. Tu es là, sans voix, tu es là tellement silencieux, que l’auteur ne signale même plus ta présence… Tu es livré, abandonné,… donne-moi de vivre à tes cotés tout au long du jour.

vendredi 19 juillet 2013

Jésus ne répondit rien

Pilate ayant entendu demanda si cet homme était galiléen. Et ayant reconnu qu’il dépendait de l’autorité d’Hérode, il le renvoya à Hérode, celui-ci étant aussi à Jérusalem en ces jours. Aussi, Hérode voyant Jésus se réjouit beaucoup. Depuis longtemps en effet, il désirait le voir ; à cause de tout ce qu’il avait entendu à son sujet. Et il espérait le voir opérer quelque signe. Il l’interrogea avec des propos abondants. Lui, par contre ne lui répondit rien. Les grands-prêtres et les scribes se tenaient là et l’accusaient avec véhémence. Hérode et ses gardes, après l’avoir tenu pour rien et s’être moqué de lui, l’ayant enveloppé d’un manteau éclatant, le renvoya à Pilate. En ce jour, Hérode et Pilate devinrent amis l’un de l’autre. Auparavant en effet, l’inimitié était entre eux.
Luc 23, 6-12

Viens Esprit de Jésus, viens lire pour nous cette page d’Ecriture,
Viens Esprit de Jésus, donne-nous de marcher avec lui, par-delà les oppositions.

Pilate ayant entendu demanda si cet homme était galiléen.
On vient de lui dire que Jésus avait empli le pays de son enseignement, à commencer par la Galilée. Et la Galilée était le lieu par excellence de l’opposition au monde romain. Pilate était procurateur de Judée, d’Idumée et de Samarie.

Et ayant reconnu qu’il dépendait de l’autorité d’Hérode, il le renvoya à Hérode, celui-ci étant aussi à Jérusalem en ces jours.
Hérode Antipas était tétrarque de Galilée. Pilate défère Jésus à Hérode, comme si l’origine de la personne déterminait l’autorité qui peut le juger. Mais c’est aussi simple manière pour Pilate de se dérober, de ne pas juger. Hérode serait monté comme beaucoup de juifs, pour célébrer la Pâque à Jérusalem. Jésus dépendait de son autorité… que mettait alors Hérode sous ce mot autorité ? et Pilate ? à les voir traiter les personnes, on ne voit guère un service de la nation…

Aussi, Hérode voyant Jésus se réjouit beaucoup.
L’un se dérobe, l’autre se réjouit. Et Jésus dans tout cela ??? un simple objet que l’on se passe ? Pourquoi cette joie d’Hérode ?

Depuis longtemps en effet, il désirait le voir à cause de tout ce qu’il avait entendu à son sujet.
Luc nous avait déjà parlé du désir d’Hérode de voir Jésus (9, 9). La rumeur était montée jusqu’à lui, sa curiosité en était piquée. Qu’est-ce qu’il a entendu dire ? Cela provoque son désir de le voir : rien à redire à cela. Mais dans quel but ? simplement pour alimenter sa curiosité ? ou accepter de se laisser enseigner par ce rabbi hors du commun ? quand on sait comment Jean a fini pour avoir critiqué ouvertement un comportement d’Hérode… on peut avoir quelques doutes…

 Et il espérait le voir opérer quelque signe.
On avait dû lui rapporter les guérisons accomplies par Jésus, le partage des pains, la mer apaisée, la pêche surabondante… lui aussi voudrait voir un de ces signes. Mais rien n’est dans le spectacle, tout est dans le sens vers lequel pointe le signe. A quoi sert de voir un signe si le regard ne se tourne pas vers le sens ?

 Il l’interrogea avec des propos abondants.
J’aurais plutôt imaginé qu’il tente de l’écouter, et donc l’interroge avec des propos brefs, rapides, incisifs, ciselés… le voici avec des propos abondants, comme si malgré sa curiosité, il était à ce point calfeutré dans son moi intérieur, qu’il ne pouvait écouter Celui qui vient d’ailleurs.

 Lui, par contre,  ne lui répondit rien.
A-t-il seulement l’espace pour placer un mot parmi les propos abondants d’Hérode ? Que peut-il ajouter à l’enseignement qu’il a déjà largement dispensé ? son être lui-même n’est-il pas parole ? son silence ne parle-t-il pas plus qu’un flot de mots ? Jésus se tient là, humblement, simplement, livré…

 Les grands-prêtres et les scribes se tenaient là et l’accusaient avec véhémence.
Face à ce silence de Jésus : le flot d’interrogations d’Hérode, la houle des accusations des autorités religieuses. Tous semblent agités, hors d’eux-mêmes… Jésus lui reste là, calme, silencieux… présent.

 Hérode et ses gardes, après l’avoir tenu pour rien et s’être moqué de lui, l’ayant enveloppé d’un manteau éclatant, le renvoya à Pilate.
Après le flot de paroles, devant le silence de Jésus, la joie première d’Hérode à l’idée de voir Jésus s’est transformée en haine, mépris. Il le tient pour rien. Lui Hérode, le puissant regarde Jésus de haut, et entraîne ses gardes dans ce regard, ce mépris. A la curiosité succède la moquerie, la dérision.

Il le renvoie à Pilate. On a l’impression de revenir à la case départ. Pilate n’a pas voulu trancher, il avait déféré Jésus à Hérode, voici que Hérode lui renvoie, enveloppé d’un manteau éclatant… il invite Pilate à entrer dans le jeu de la dérision, de la moquerie…

 En ce jour, Hérode et Pilate devinrent amis l’un de l’autre. Auparavant en effet, l’inimitié était entre eux.
Etrange amitié fondée sur une commune dérision, sur un mépris. Notre humanité est mise à nu en cet épisode. Toutes les pulsions de mort, de violence, d’abus de pouvoir, sont là en éveil, en action… en face, un homme, démuni, silencieux… apparemment livré aux mains des hommes, son silence dit toute sa liberté profonde.

Seigneur, aujourd’hui j’écoute ton silence. Qu’il me parle de toi. Qu’il me dise ton nom, et m’entraîne en ta liberté souveraine.

jeudi 18 juillet 2013

Il excite le peuple

Ceux-ci insistaient disant : Il excite le peuple, enseignant dans toute la Judée, ayant commencé par la Galilée, jusqu’ici.

Luc 23, 5

Viens Esprit de vérité, viens Esprit de justice
Partage nous ton regard sur les êtres et les événements.
Que nous lisions chaque instant en ta présence.

Ceux-ci insistaient disant :
Ils viennent de perdre la première manche face à Pilate. Celui-ci a dit ne trouver en Jésus aucun motif de condamnation. Mais les adversaires n’en démordent pas. Ils insistent nous dit Luc.

Il excite le peuple,
Il excite, il agite le peuple. Il trouble l’ordre public, sous-entendu : il met en danger le pouvoir occupant. On cherche dans l’évangile quel trouble Jésus a pu provoquer… et la lecture nous laisse bredouille. Est-ce la foule qui se rassemble pour l’écouter ? est-ce les malades qu’on lui porte pour qu’il les touche ? qu’est-ce qui menace réellement l’ordre public… on ne voit guère. Cette accusation semble gratuite…

enseignant dans toute la Judée,
Voilà le seul reproche : il enseigne… sa parole serait-elle subversive ? encouragerait-il à la révolte ? à quelle révolte ? sinon à celle des pacifiques !!!

ayant commencé par la Galilée, jusqu’ici.
Jésus est prophète en chemin, il a enseigné au long des routes, depuis la Galilée. Luc nous a décrit sa vie de mission comme une longue montée vers Jérusalem, après un temps en Galilée. Ainsi si parole est menaçante, il en a rempli le pays…  Y a-t-il là de quoi faire trembler Pilate, lui faire revoir son jugement quelque peu hâtif ?

Seigneur, donne-nous ta droiture, ta justice, en toutes nos démarches.

mercredi 17 juillet 2013

Aucun motif

Pilate l’interrogea disant : Toi, es-tu le roi des juifs ? Celui-ci, répondant, déclara : Toi, tu le dis. Alors Pilate dit aux grands-prêtres et aux foules : Je ne trouve aucun motif (de condamnation) en cet homme.
Luc 23, 3-4

Viens Esprit de Jésus, viens nous donner de le contempler
Viens questionner nos cœurs, viens interroger notre foi.

Pilate l’interrogea disant : Toi, es-tu le roi des juifs ?
Des  trois accusations Pilate ne retient que la prétention de Royauté. Finalement celle qu’il comprend politiquement, comme mettant en péril le fonctionnement de l’empire,..

 Celui-ci répondant déclara : Toi, tu le dis.
Jésus ne répond ni oui, ni non. IL faudrait entendre sur quel ton il répond… Toujours est-il qu’il n’entre pas en dialogue avec son interlocuteur. Il ne tente pas de discerner les termes royauté politique, royauté de Dieu… Il renvoie Pilate à sa propre déclaration.

 Alors Pilate dit aux grands-prêtres et aux foules :
Un procès romain est public, la foule peut y assister. Elle est présente aux cotés des accusateurs que sont les grands-prêtres.

 Je ne trouve aucun motif (de condamnation) en cet homme.
La sentence est bien vite tombée. L’interrogatoire a été plus que bref. Pilate ne semble pas vouloir entrer dans ce procès. A-t-il perçu le motif réel de l’accusation de Jésus ? la querelle religieuse sous-jacente ? il semble vouloir faire tourner court ce procès.

Seigneur, clarifie nos cœurs et nos pensées. Clarifie nos paroles. Que nous discernions derrière les apparences, la réalité de ton message, de ta personne.

mardi 16 juillet 2013

Ils commencèrent à l'accuser

Puis toute l’assemblée se leva, et ils l’emmenèrent devant Pilate. Ils commencèrent à l’accuser en disant : Nous l’avons trouvé pervertissant notre nation et l’empêchant de payer le tribut à César et se disant Christ Roi.
Luc 23, 1-2

Viens Esprit de Jésus, viens clarifier mon regard tandis qu’il cherche à te contempler.
Viens Esprit de vérité et de vie.

Puis toute l’assemblée se leva,
La séance est levée. On ne délibère pas, on ne prend aucun recul. Ils ont assez avec cette simple reconnaissance de filiation divine. Assez pour l’accuser de blasphème, pour confirmer leur volonté d’en finir avec lui.

et ils l’emmenèrent devant Pilate.
On passe de la scène religieuse à la scène politique. Ses adversaires religieux le trainent devant Pilate.

 Ils commencèrent à l’accuser
Il ne suffit pas d’amener Jésus, il faut accuser, faire part de la motivation de ce geste.On a l'impression qu'ils sont bien loin de commencer à l'accuser. Depuis longtemps ils traquent Jésus... L'accusation ici vient en trois temps :

en disant : Nous l’avons trouvé pervertissant notre nation
une accusation générale : il pervertit la nation. Qu’est-ce à dire ? On a peine à croire ce genre de propos. Ainsi ce galiléen serait un tel agitateur politique ? Il menacerait le pouvoir en place en éveillant des émeutes ? en provocant la révolte ? on peine à voir quel geste, quelle parole de Jésus est visée par une telle accusation !

 et l’empêchant de payer le tribut à César
après le trouble politique, voici le trouble économique. Il nuit aux finances publiques ! On se souvient pourtant du piège qui lui avait été tendu en 20, 25 où il avait répondu qu’il faut rendre à César ce qui est à César. Ce grief parait immédiatement faux au regard du lecteur attentif.

et se disant Christ Roi.
La troisième accusation présente l’aspect religieux : Jésus se dit Christ, Messie. Si le titre ne parle pas à l’autorité romaine, l’adjonction de Roi en qualificatif ne peut que faire trembler Pilate. On perçoit aisément que l’accusation présente n’est pas plus juste que les précédentes. Jésus n’a jamais revendiqué une quelconque royauté politique sur Israël. Mais cet argument a dû faire choc auprès de Pilate.

Seigneur, purifie nos cœurs, nos regards, nos paroles. Pour accueillir ta vérité, en toute simplicité et humilité. Toi qui n’étais que « oui », unifie nos cœurs et nos esprits dans la reconnaissance de ta véritable identité, de ta véritable royauté.

lundi 15 juillet 2013

De sa bouche

Lc 22
Il leur répondit : « Vous-mêmes, vous dites que je le suis. » 
71 Ils dirent alors : « Qu'avons-nous encore besoin de témoignage, puisque nous l'avons entendu nous-mêmes de sa bouche ? »

Esprit Saint, avec toi, nous voulons recueillir précieusement les paroles du Christ, celles venues de sa  bouche.

Il leur répondit : Vous-mêmes, vous dites que je le suis : ils ont compris, que dire de plus ? Ce qu’ils vont en faire n’appartient plus à Jésus. La plus belle des vérités peut être détournée selon le vouloir de chacun !

Ils dirent alors : Qu'avons-nous encore besoin de témoignage : ainsi, ils dévoilent finalement leur but : condamner Jésus. Le cœur hermétiquement fermé, ils sont passés à côté du plus grand instant de leur vie sans le voir… Luc en effet ne fait pas intervenir de témoins comme les autres évangélistes. Il n’y a pas non plus de condamnation par le Sanhédrin, tellement elle va de soi…

puisque nous l'avons entendu nous-mêmes de sa bouche ? : le Verbe s’est exprimé devant eux et ils croient avoir « entendu ». La Parole du Christ est première, les témoignages suivront, ceux de ses disciples qui répandront sa Parole à ceux qui voudront l’accueillir : seule la foi est capable d’entendre de telles merveilles.


Seigneur Jésus, tu es venu parler aux hommes, tu es venu nous révéler tout le mystère d’amour de notre Dieu. Grave tes paroles en nos cœurs, donne-nous de les vivre au fil des rencontres de nos journées. Je te rends grâce d’être venu apporter une telle Joie parmi les hommes.

dimanche 14 juillet 2013

Le Fils de Dieu


Lc 22
69 Mais désormais le Fils de l'homme siégera à la droite du Dieu puissant. »
70 Ils dirent tous : « Tu es donc le Fils de Dieu ! »
 
Esprit Saint, entrouvre pour nous le mystère de notre Dieu Trinité et donne-nous d’y avoir part.
 
Mais désormais le Fils de l'homme siégera à la droite du Dieu puissant : Jésus reprend alors le début du psaume (110) pour signifier à ses interlocuteurs qui il est : « Oracle du Seigneur à mon seigneur : siège à ma droite ». Parole à l’origine adressée au roi puis attribuée au Messie attendu. Voilà donc un langage clair pour les membres du Sanhédrin.
 
Ils dirent tous : Tu es donc le Fils de Dieu ! : ils avaient interrogé à propos du Messie, et ils comprennent – tous, précise Luc - que Jésus répond qu’il est Fils de Dieu… Pour eux, c’est sans doute un synonyme de Messie, mais l’évangéliste souligne là la relation fondamentale de Jésus à son Père. Dans les évangiles, cette expression est rarement dans la bouche des hommes, plutôt dans la voix du Père ou de ses messagers. Elle est donnée dès le départ, dans l’annonciation (1,35), et le sera jusqu’à la croix, dans la bouche d’un païen (Mc 15,39) Jésus n’a donc pas esquivé la question, il a répondu en vérité, au mépris de sa vie même : il est Fils de Dieu : comprenne qui pourra !

Seigneur Jésus, tu es venu nous révéler le visage du Père car tu es le Fils. Jamais rien ne te détourna de ta mission. Connaître le Père à travers toi est tout notre bonheur : bénis sois-tu.

samedi 13 juillet 2013

Dis-le nous

Lc 22
 67 et lui dirent : « Si tu es le Messie, dis-le-nous. » Il leur répondit : « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas ; 68 et si j'interroge, vous ne répondrez pas.

Esprit Saint, donne-nous d’accueillir le Messie d’un cœur sans partage.

et lui dirent : « Si tu es le Messie, dis-le-nous : le Sanhédrin était habilité à reconnaître officiellement un prophète, à identifier le Messie. La question est donc opportune en soi, mais quel est le sentiment sous-jacent ? D’espoir ? De menace ? Et quel messie attendent-ils ? Le libérateur politique ou le Sauveur des hommes ? Surtout quelle est l’intention ? Le provoquer à une parole qui le condamne ?

Il leur répondit : si je vous le dis, vous ne me croirez pas : car cette question, ils l’avaient déjà posée, nous dit Jean (10,24), alors que Jésus se promenait dans le temple et qu’ils firent soudain cercle autour de lui. « Je vous l’ai dit et vous ne me croyez pas » avait-il alors répondu ! Il refusait son nom aux Juifs pieux dans le Temple et l’avait révélé à une femme samaritaine au bord du puits de Jacob (4,26)… et elle l’avait cru !

et si j'interroge, vous ne répondrez pas : c’est toujours eux qui ont interrogé et Jésus qui a renvoyé la question au point que souvent ils s’en allaient, ne sachant plus quoi dire… les questions de Jésus sont redoutables… Non, ils ne répondront pas, surtout à un prisonnier qui est capable de les remettre à leur place. Mais Luc nous manifeste aussi par ces mots que Jésus a conscience que le procès est en quelque sorte déjà fini. Plusieurs manuscrits anciens ajoutent d’ailleurs « et vous ne me relâcherez pas ».


Seigneur Jésus, tu n’as pas caché qui tu es mais c’est aux cœurs simples et ouverts que tu le révèles car eux seuls sont capables de t’accueillir en tant que Christ, Messie. Augmente en nous la foi !

vendredi 12 juillet 2013

Leur Sanhédrin

Lc 22
66 Lorsqu'il fit jour, le conseil des anciens du peuple, grands prêtres et scribes, se réunit, et ils l'emmenèrent dans leur Sanhédrin

Esprit Saint, viens ouvrir nos cœurs, fais-nous entrer dans le royaume de justice apporté par Jésus.

Lorsqu'il fit jour, le conseil des anciens du peuple, grands prêtres et scribes, se réunit et ils l'emmenèrent dans leur Sanhédrin : voilà qu’entrent en scène tous ceux qui constituent le Sanhédrin, cette assemblée suprême pour les Juifs, à la fois assemblée législative et tribunal. Assemblée souvent contestée pourtant : rois, grands-prêtres et Sanhédrin sont loin d’agir de commun accord ! De plus, depuis l'occupation romaine, le Sanhédrin voit son pouvoir judiciaire réduit puisqu'il ne peut plus condamner à mort, cette prérogative étant réservée au gouverneur romain. Alors, le Sanhédrin s’est concentré sur la codification et le respect de la Loi…

Seigneur Jésus, te voilà conduit devant les juges… eux qui s’arrogent le pouvoir de te juger d’après cette Loi donnée par Dieu à Moïse. Nous t’en prions, imprime ta loi d’amour en nos cœurs, qu’elle soit première sur toutes les lois humaines.

mercredi 10 juillet 2013

Contre lui

Lc 22
63 Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le battaient. 64 Ils lui avaient voilé le visage et lui demandaient : « Fais le prophète ! Qui est-ce qui t'a frappé ? » 65 Et ils proféraient contre lui beaucoup d'autres insultes.

Esprit Saint, qu’en contemplant Jésus qui entre en sa passion, nous puissions nous sentir l’objet de son amour infini.

Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le battaient : ces hommes ont pour tâche de garder Jésus en attendant son jugement. Et les voici qui s’arrogent le pouvoir de déjà le condamner et de lui faire violence moralement et physiquement.

Ils lui avaient voilé le visage et lui demandaient : « Fais le prophète ! Qui est-ce qui t'a frappé ? » : ils ne retiennent que cette rumeur, cette accusation de faux prophète. Ils veulent le prouver… avec leur notion du prophétisme ! Luc nous montre au contraire, qu’en cette longue nuit, Jésus est déjà l’agneau qui se laisse conduire sans résistance.

Et ils proféraient contre lui beaucoup d'autres insultes : pourquoi cet acharnement… ? Ils ont un homme en leur pouvoir et comptent bien en profiter. Qu’ont-ils donc contre Jésus, le connaissaient-ils seulement ?
Mais Jésus avait prévenu : chacun est appelé à prendre position, appelé à le choisir, lui. Car, avait-il dit « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi » (11,23). Parole sévère qui nous met également devant nos choix de chaque jour.


Seigneur Jésus, tu as connu la violence des hommes, tu as partagé le sort de tous ceux qui en sont victimes. Sois auprès de ceux qui souffrent aujourd’hui. Donne-nous de toujours te choisir, toi, et ainsi, en étant « avec toi », nous serons aussi avec eux.

mardi 9 juillet 2013

Pierre se rappela

Lc 22
61 Le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre ; et Pierre se rappela la parole du Seigneur qui lui avait dit : « Avant que le coq chante aujourd'hui, tu m'auras renié trois fois. » 62 Il sortit et pleura amèrement.

Esprit Saint, fais que la Parole puisse se rappeler à nous et nous interpeller à chaque moment de notre journée.

Le Seigneur, se retournant : bien sûr Pierre n’a pas parlé en face de Jésus. Mais lui, appelé ici le Seigneur, se retourne dans un geste souverain vers son ami qui vient de nier le connaître.

posa son regard sur Pierre : ce n’est pas un regard furtif, c’est un regard « posé » sur Pierre. Un regard que Pierre connaît si bien et qu’il est capable de décrypter à l’instant. Un regard qui a inspiré nombre d’artistes. Un regard surtout que chacun de nous a contemplé et compris à sa façon. Mais ceux qui ressentent le regard de Dieu comme un poids ou une intrusion, où vont-ils chercher cela ?

et Pierre se rappela la parole du Seigneur qui lui avait dit : « Avant que le coq chante aujourd'hui, tu m'auras renié trois fois. » : Pierre, après sa fanfaronnade, avait entendu la parole de Jésus, il l’avait conservée en lui, et la voilà qui resurgit pour son salut.

Il sortit et pleura amèrement : il s’en va, il quitte le groupe qui l’avait quasi absorbé, il sort pour verser les larmes du retour. Dans l’évangile, Jésus et Pierre sont les seuls hommes qui pleurent. Nous n’aurons plus aucune parole, aucun geste de Pierre jusqu’au matin de Pâques. Ses larmes restent son seul langage en ce moment. Il ne répare pas son mensonge. Peu importe : la seule chose qui compte est son lien avec Jésus et celui-là est rétabli.


Seigneur Jésus, tourne vers nous ton visage, pose sur nous ton regard, alors tes paroles deviendront pour nous vivantes !