mardi 12 juillet 2011

Jamais

Jésus vient donc vers Simon Pierre, il lui dit : « Seigneur, toi, tu me laves les pieds ? » Jésus répondit et il lui dit : « Ce que moi je fais, toi tu ne le sais pas maintenant, mais tu comprendras après cela. » Pierre lui dit : « Sûrement pas ! tu ne me laveras pas les pieds ! Jamais ! »
Jean 13, 6-8 

Viens Esprit de Jésus, éclaire mon cœur pour qu’il accueille tes paroles et puissent les comprendre. Viens Esprit de confiance, Esprit de foi.

Jésus vient donc vers Simon Pierre
Je le regarde tout simplement. Je ne sais s’il a déjà lavé les pieds d’autres disciples, ou s’il a décidé de commencer par Simon Pierre, lui qui est pressenti pour mener le groupe après Jésus. Je devine amour et joie du service en Jésus, en même temps que gravité devant la situation. Stupéfaction et incompréhension en Pierre.

Seigneur, toi, tu me laves les pieds ?
« Ce n’est pas la mission du maître, mais de l’esclave. Ce n’est ni à toi ni à moi d’accomplir un tel geste aurait pu dire Pierre. Et puis si tu y tiens vraiment, alors laisse-moi faire, mais surtout que ce ne soit pas toi ! » Et Jésus n’a rien fait pour faciliter la compréhension, alors qu’ils sont déjà tous à table, que ce lavement des pieds n’a guère sa place au milieu du repas. On devine le refus derrière cette parole de Pierre.

Jésus répondit et il lui dit : « Ce que moi je fais, toi, tu ne le sais pas maintenant, mais tu comprendras après cela ».
Jésus accepte que Pierre ne comprenne pas, mais ne renonce pas pour autant à ce geste. Pierre ne peut savoir en vérité ce que veut signifier Jésus en ce geste, mais Jésus lui promet de comprendre plus tard : après cela… C’est à dire ? probablement plutôt qu’après le geste lui-même, après la Pâque de Jésus. La Pâque est comme la lumière qui projetée sur la vie de Jésus en donne l’intelligence, la compréhension.

Pierre lui dit : « Sûrement pas ! tu ne me laveras pas les pieds ! jamais ! »
Pierre est un impulsif, il répond de tout son cœur, sans prendre une seconde de réflexion. Un maître est un maître, et il entend bien que Jésus respecte son statut. Difficile de laisser Jésus être Maître comme il l’entend ! Plus profondément être Homme-Dieu comme il l’entend. Nous avons nos schémas, nos petites idées bien faites. Un Maître ne fait pas cela, un Dieu n’agit pas ainsi ! Se laisser dérouter !

Seigneur, au long de ce jour, donne-moi de me laisser toucher par la nouveauté de ton message, par la Parole que tu veux m’adresser à travers ce geste. Seigneur, tu nous déroutes ! Que je puisse accueillir ta façon de bousculer les idées reçues, que je puisse te laisser renouveler mon regard, ma compréhension. Fais-nous entrer toujours plus avant en ton mystère de vie et d’amour.

1 commentaire:

Raymond a dit…

Pierre est indigné, il se révolte. Il a une notion de l'autorité qui fait que Jésus a un geste qui n'est pas admissible et il n'est pas prêt à accepter cette manière d'être de Jésus. Il ne comprend pas maintenant.
Il voudrait pouvoir tout comprendre mais c'est pas possible pour le moment.
Jusqu'où accepte t-on sa fragilité?
C'est cela la question.
J'ai regardé mes larmes qui sont venues hier matin quand je me suis senti touché par le comportement de Jésus pour ses disciples qui dit comment est Dieu pour moi.
La réponse m'est apparue plus clairement dans cette révolte de Pierre.
Le lieu de la Révélation c'est là où je suis fragile, où je ne tiens pas debout, là où je m'enfonce. C'est là qu'Il est présent !
Pierre ne comprend pas cela. Il est sincère pourtant, il aime Jésus mais c'est impossible d'aimer par soi-même. Toute la générosité de Pierre permet de correspondre avec Jésus mais il ne sait pas encore comprendre sa propre fragilité, la voir et l'accepter.
C'EST DANS MA FRAGILITE QUE DIEU VIENT ME VISITER.
C'est là où je ne peux rien moi-même que je vais être rejoint.
Voilà l'expression de mes larmes hier matin.
La fragilité de Pierre elle apparaîtra clairement dans les larmes du reniement ! C'est là que Jésus le rejoint et que Pierre perçoit et reçoit l'Amour dans toute son extension.

LAISSONS-NOUS LE CHRIST EN ETAT DE SERVICE NOUS LAVER ?
Je ne sais même pas que je suis dans le besoin ! Pierre était sincère, mais la sincérité ce n'est pas nécessairement l'authenticité. Notre sincérité c'est souvent du toc. Ce qui me caractérise, c'est la manière dont je me donne. Chaque fois qu'il y a une forme de repli, d'auto-suffisance alors il y a un refus au-dedans de moi de me donner.
Il a fallu qu'il y ait Jésus pour déployer tout l'élan de Dieu. La perception de ce que Dieu est, c'est la capacité de don de lui-même. Tout devient si clair surtout quand résonne en moi cette parole de St Jean: "Si ton coeur te condamne, pense que Dieu est plus grand que ton coeur!"
Face à ma fragilité, est-ce que j'accepte mon impuissance ? Je dois admettre que je ne peux rien par moi-même. Si je ne me laisse pas laver par mon Seigneur, je ne pourrai pas y arriver.

C'est rassurant de voir qu'il faut souvent des années pour me rendre compte des grâces que j'ai reçues.
L'image de grandeur que nous avons si souvent c'est de dominer, d'avoir le pouvoir, de gagner...
Les gens puissants, ils ont toujours autour d'eux des "gens d'armes" où ils essaient d'enchaîner, de capter, de se montrer grand...
Dieu ne nous oblige à rien et c'est bien que nous ayons le pouvoir de dire non, ou comme Pierre, JAMAIS, mais aussi le pouvoir de dire oui à la relation sans y être obligé.

Merci Seigneur pour cette parole de vie, ce geste d'Amour pour moi ce matin. C'est bon que tu sois là.