mardi 31 mai 2022

Liturgie de la Parole, Visitation

(sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

Entre Ascension et Pentecôte, voici la fête de la Visitation. Quel est le rapport ? En plus, c’est aujourd’hui l’anniversaire de ma première communion (c’était un jour d’Ascension, il y a une cinquantaine d’années). Je ne l’ai jamais oublié, car ce jour-là, de façon totalement inattendue, j’ai reçu de Dieu la grâce sensible de sa présence. Ce fut sans doute le début d’un chemin plus conscient de vie intérieure. Quel rapport, donc, entre Ascension, Pentecôte, Visitation et Eucharistie ? Peut-être : la grâce sensible d’une présence, la découverte de l’importance de la vie intérieure où Dieu se donne à nous pour nous donner au monde. Entrons dans cette fête en écoutant Marie dire à chacune de nous : « réjouis-toi, arche de l’alliance nouvelle ! », et avec Elisabeth, répondons-lui : « comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? ».

Résonances

À propos de la Visitation, Colette Nys-Mazure écrit : « de femme à femme circule le secret magnifique ; la vie tressaille, prend forme. Tu es ma sœur en mystère »[1].

Cette scène de la vie de Marie n’est pas anecdotique : elle est théologique, comme tout l’évangile de l’enfance selon Luc. Elle a un message de révélation à nous transmettre, qui se rattache à la scène de l’Annonciation, et la déploie.

Il y a des rencontres qui sont de visitations. Nous devons y être attentifs. « Visiter », dans l’AT, se dit presqu’exclusivement de Dieu. Quand Dieu visite quelqu’un, il laisse des traces, il transforme la vie, il vient et il intervient pour remettre en route le vivant. Mais souvent, on ne se rend compte de sa visite que quand il est parti. Pour Marie, la visite de l’ange a ouvert en elle le vaste puits de la vie intérieure, où elle découvre sa fécondité. Dans son poème Annonciation, Marie Noël écrit :

« La vierge Marie est penchée au bord / de son cœur profond comme une fontaine / et joint ses deux mains pour garder plus fort / le ciel jaillissant dont elle est trop pleine ».

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car aussitôt l’ange parti, elle se lève (littéralement : « elle ressuscite ») et se met en marche. Elle devient à son tour l’ange de la visite pour sa cousine Elisabeth. Sa seule présence, le son de sa voix, vont suffire à Elisabeth pour comprendre que c’est une visite de Dieu lui-même. Et en retour, elle va offrir à Marie la parole prophétique qui confirme ce que l’ange avait laissé entendre : tu es la mère de mon Seigneur ! Circularité de la prophétie qui fait exploser une joie quasi divine.

Qu’est-ce que cela signifie pour nous aujourd’hui, pour nous moniales ? Les femmes enceintes partagent un secret magnifique. Le secret de découvrir au cœur de leur chair une autre vie qui grandit, qui les déborde et les transforme. C’est l’enfant qui fait de la mère une mère. C’est d’abord la mère qui se met à l’école de son enfant, pour comprendre comment elle est appelée à donner vie. Sommes-nous définitivement exclues de ce secret ?

Le mystère joyeux de la visitation m’invite à méditer sur cette question : ne sommes-nous pas toutes, et à tout âge, des femmes enceintes, appelées à nous pencher vers le mystère de vie qui nous habite et que nous devons mettre au monde ? Prendre conscience de cela, c’est aussi laisser monter la joie, l’allégresse qui est le secret des humbles, dont témoigne Marie en son Magnificat, dont témoigne le petit Jean en bondissant dans le sein de sa mère. Une allégresse contagieuse. Osons le dire : une allégresse qui n’est pas cantonnée dans la tête, mais qui traverse le corps et libère en nous la source de la tendresse.

Prière

Par Marie, arche de l’alliance nouvelle, trésor inépuisable de la vie, nous t’en prions : visite-nous, Seigneur, mets ta joie en nous, renouvelle-nous par ton amour. Que la conscience de ta présence au cœur de nos vies fasse de nous des prophètes de ta tendresse. Celle que tu répands par ton Fils et dans l’Esprit, pour les siècles des siècles.



[1] C. Nys-Mazure et L. Noullez, Traces et ferments. Un dialogue à Bible ouverte, Namur, L’Arbre à paroles, 1998, p. 26.

vendredi 27 mai 2022

Liturgie de la Parole, 6e vendredi du Temps Pascal

(Rosy)

Ouverture

Nous poursuivons ce grand moment, cet enseignement que Jean met dans la bouche de Jésus au moment où celui-ci  va s’éloigner de ses amis. Dans toute sa lucidité, mais surtout avec tout son amour, Jésus veut les rassurer, les encourager, ancrer leur confiance en lui. Aujourd’hui nous sont proposés 3 versets dans le registre de la promesse.

Un petit mot sur le saint du jour : Augustin de Cantorbéry. J’aimerais remonter le fil qui le rattache à Benoît et rappeler comme, de Rome, il s’est retrouvé à Cantorbéry.

La mort de Benoît est située en 547; or, en 540, naît Grégoire le Grand, qui deviendra moine, et fondera de nombreux monastères, le plus ancien étant dans une demeure familiale sur le mont Cælius à Rome.

Devenu pape, Grégoire décide de restaurer le christianisme en Grande-Bretagne et – en 596 – y envoie en mission quarante moines du mont Cælius. A leur tête, Augustin, qui devint ainsi le premier archevêque de Cantorbéry.

Pourquoi je vous raconte cela ? A cause des consignes prudentes et réfléchies données à ces moines-missionnaires par le pape Grégoire-le-Grand :

“Les missionnaires n'arrivent dans le pays qu'après en avoir étudié la langue, les mœurs et la religion. Ils se gardent de heurter les préjugés, de rechercher des succès trop rapides ou d'ambitionner le martyre. Ils gagnent la confiance « avant de gagner les âmes”. Au bout de 60 ans, les Anglo-Saxons étaient non seulement devenus chrétiens, mais ils envoyaient en Germanie des bénédictins missionnaires dignes de ceux qui les avaient convertis.

Redisons notre confiance au Seigneur par le chant des psaumes.

 Commentaire

Jésus insiste, il dit et répète ce qui semble si difficile à vivre pour ses amis… et on les comprend ! Il fait appel à toute leur attention : « Amen, amen (2 fois), je vous le dis ». Seraient-ils donc aussi distraits que nous lors des moments cruciaux ?

Puis ces 3 versets qui comptent 12 fois des mots du champ lexical peine / joie.

Il n’est question que de tristesse et de joie. Et du passage de l’une à l’autre. Avec, ,chaque fois, le contraste avec le “monde”, les autres.

Jésus dépeint la situation sans ménagement : “vous allez pleurer et vous lamenter, vous serez dans la peine » « le monde se réjouira » nous comprendrons plus tard que c’est bien de la peine des disciples que le monde va se réjouir, cette remarque soulignant au passage combien il y a joies et Joie.

 Il décrit l’avenir : « Votre peine se changera en joie” Comme ça ? Toute seule ? Une fois encore la traduction liturgique simplifie un peu trop car nous avons en fait la voix passive “Votre peine sera changée en joie” Par qui ? Par Dieu ! Autrement dit, cette joie-là est un don de Dieu… ce qui change tout !

Vint alors un exemple. A mes yeux, il est un peu caduque car il assimile souffrance physique et peine : la douleur de la femme qui enfante n’entame pas sa joie profonde ! Bon, mais l’intéressant c’est que c’est un exemple de fécondité.

Une souffrance, une crise, une difficulté peut nous plonger dans la peine et même le désespoir, pour, un jour, porter du fruit.

Jésus en revient alors à sa promesse sur laquelle repose toute la foi des disciples, et la nôtre : le cœur de ce petit passage : « Je vous reverrai, et votre cœur se réjouira »

Nous avons bien entendu ? Quelque chose a changé depuis les versets 16-17-19 qui disaient « encore un peu de temps, et vous me reverrez. »

La question n’est pas tellement de revoir Jésus… mais que Lui nous revoie !

« Je vous reverrai ». Qu’il pose à nouveau son regard sur nous, que nous nous sentions à nouveau choisis, aimés. Là est la grande promesse, celle qui se réalise à chaque instant de notre vie : « Je serai toujours avec vous »

Le monde, lui, qui se réjouissait de la peine des disciples, sera rendu impuissant.

Bien sûr que cette joie-là, personne ne nous l’enlèvera puisqu’elle nous est donnée !

 Notre Père

Prions notre Père, dans la joie de pouvoir nous adresser à lui comme des enfants bien-aimés.

 Oraison

Seigneur Jésus, nous te confions notre joie. Que ton regard d’amour posé sur nous, que ta présence sur notre route, nous protègent de la mauvaise tristesse et nous permettent de témoigner de ta joie, celle que tu déposes en nos cœurs.

Nous te le demandons, à toi qui es vivant, avec le Père et l’Esprit, aujourd’hui et pour toujours.


mercredi 25 mai 2022

Liturgie de la Parole, 6e mercredi du Temps pascal

 (Isabelle)

 

Introduction - Mémoire de Saint Bède le Vénérable

Si vous le permettez, aujourd’hui, je vais commencer par une petite devinette : Quel est le point commun entre Harry Potter, Travis le dresseur de Pokémon et le Pape François ?

 


Saint Bède le Vénérable, bien sûr !

 Je vous explique :

-       Je ne dois sans doute pas vous présenter le jeune Harry Potter, le seul sorcier au monde à avoir résisté au sortilège de la mort. Dans le premier film[1], on nous présente la salle de classe de son école des sorciers de Poudlard : c’est la salle capitulaire de la cathédrale de Durham[2]. Cette cathédrale du NE de l’Angleterre est le monument le plus vaste et le plus impressionnant de l’architecture normande britannique ; elle a été construite à la fin du XIe siècle pour abriter les reliques Saint Bède et Saint Cuthbert. C’est dire l’importance de ces personnages et du monachisme bénédictin primitif en Angleterre ! C’est là j’ai rencontré pour la première fois Saint Bède le Vénérable. C’était un vendredi soir ; dans la ville, les étudiants fêtaient la fin du premier trimestre et les enfants des écoles primaires chantaient leur concert de Noël à la cathédrale. J’étais placée près de la chapelle de Galilée accueillant le tombeau de Bède.

-       Travis le dresseur de Pokémon[3] : En anglais on l’appelle Bède, prononcer (/biːd/ BEED). Il présente pas mal de caractéristiques communes avec le Vénérable : placé dès l’enfance à l’éducation d’autres, il acquiert très facilement des compétences multiples. C’est un vrai génie en tout !  Il est fidèle à ses engagements, s’efforce d’accomplir sa mission dans la confiance. Bede le dresseur de Pokémon mérite bien son nom - notez qu’il est beaucoup moins discret que notre Bède.

-       Le Pape François, lui, a choisi comme devise : « miserando atque eligendo », trois mots tirés d’une homélie de Saint Bède commentant la vocation de Saint Matthieu[4] (Hom. 21; ccl 122, 149-151) : « Jésus vit un publicain et comme il le regarda avec un sentiment d’amour et le choisit (miserando atque eligendo), il lui dit : Suis-moi ».

 St Bède fut l’un des principaux érudits du Moyen-âge,  et, indirectement - vous l’avez compris avec la devinette -, il reste présent à des millions de personnes aujourd’hui, même si elles ne s’en rendent pas compte. Nous qui en savons un peu plus, nous nous rappelons aujourd’hui sa contribution à notre foi, à notre Eglise, à celle de la Grande Bretagne. Saint Bède a été un moine bénédictin fidèle, humble, un travailleur invétéré. Il nous a légué de nombreux ouvrages en anglais, en particulier son « Histoire ecclésiastique de la nation anglaise », qui a fait connaître les premiers pas de l’Eglise britannique. Nominis[5] écrit : « L'Eglise dont Bède fit le portrait se caractérisait par sa catholicité, sa fidélité à la tradition et son ouverture au monde, mais aussi par sa recherche de l'unité dans la diversité (...), par son apostolicité et sa romanité ». De quoi nous interpeller. De quoi nous faire rêver ! Bède a laissé aussi une série d’homélies sur les évangiles de Luc et Matthieu ;  nous pouvons en lire quelques-unes, en français, dans un ouvrage de traductions dirigé par le Père Henri Delhougne de Clervaux– le monde est petit. Il a aussi donné à la postérité sa formule de calcul de la date de Pâques.  Saint Bède le Vénérable est monté au Père la veille de l’Ascension. Une journée comme aujourd’hui. Quand je vous disais qu’il nous est présent au quotidien !

 Après cette longue introduction, entrons en prière avec les psaumes puis mettons-nous à l’écoute de la Parole de Dieu.

 Méditation - Jn 16, 12-15

 Retenons de cet évangile que le Christ ne nous a pas tout dit, que nous n’aurons jamais fini de « saisir Dieu », et qu’il nous appartient de continuer la route à ses côtés. Vivons et témoignons de son amour.

Retenons que le Christ annonce la venue de l’Esprit qui nous conduira dans la vérité. « Dans » et pas « vers »  la vérité. C’est Lui, Jésus, qui est la Vérité de Dieu. Le mode « don » selon lequel Dieu existe, nous l’avons reçu. Vivons et témoignons de ce don.

Retenons enfin de ce texte de Jean que le Père a tout donné au Fils et que le Fils a donné sa vie, comme le Père le voulait.  Ce que Jésus vit dans le Père, ce que le Père vit dans son Fils, ce qu’ils vivent ensemble dans un même Esprit, nous y avons part. C’est dans cette expérience filiale que nous nous ancrons. Le reste est le travail de l’Esprit : « Ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu » (Rm 8, 14), ceux-là s’ouvrent au mystère de la Trinité. Vivons et témoignons en Fils de Dieu.

 Prière finale

 Nous nous tournons vers le Seigneur avec une prière que nous a laissée Saint Bède[6] : « Poursuivons notre marche sur les pas du Seigneur, autant que nous le pouvons, et prions Dieu le Père de nous conduire par la grâce de son Esprit sur le chemin de la foi droite qui produit son effet par l'amour. Et pour mériter d'obtenir les biens que nous désirons, appliquons-nous à n'être pas indignes d'un Père si grand. Bien plus, gardons toujours intact, dans une âme et un corps purs, le sacrement de notre renaissance baptismale qui a fait de nous des fils de Dieu. Par Jésus-Christ notre Seigneur qui vit et règne avec lui, Dieu dans l’unité du Saint Esprit, pour tous les siècles des siècles. Amen.»



[1] Harry Potter à l’école des sorciers, film sorti en 2001, adapté du roman du même nom de JK Rowling, publié en 1997.

[3] Les Pokémon sont des animaux imaginaires qui vivent en harmonie avec les humains. Ils possèdent des capacités extraordinaires que valorisent les hommes qui vivent avec eux. Ils ont ravi nos enfants depuis 1996 et ravissent encore aujourd’hui nos petits-enfants. Qui n’a pas entendu parler de Pikachu ?

[4] C’est le jour de la fête de saint Matthieu que le jeune Jorge Bergoglio fit l’expérience de la présence pleine d’amour de Dieu dans sa vie et s’est senti appelé à la vie religieuse, à l’exemple de saint Ignace de Loyola.

[6] Homélies, 14 de St Bède le Vénérable in Les Pères de l’Église commentent l’Évangile, trad. dir. H. Delhougne, Abbaye de Clervaux, Brepols, 1991, p. 425.

 

mardi 24 mai 2022

Liturgie de la Parole 6e mardi du Temps Pascal

 (SMJn Noville)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

Souffrance – Vie.

Tel est, me semble-t-il, un des fils rouges qui unit les lectures de ce 6e mardi du TP.

Dans les Actes des Apôtres, Paul et Silas sont en prise avec les Romains, suite à l’expulsion par Paul d’un esprit qui apportait beaucoup de gains. Ils sont ainsi jetés en prison. Souffrance.

Dans l’évangile de Jean, le discours d’adieu de Jésus plonge ses disciples dans la tristesse : « Il vaut mieux pour vous que je m’en aille ». Souffrance.

La souffrance sera-t-elle le dernier mot de Dieu ? Arrêtons-nous-y un instant, pour laisser advenir la réponse de Dieu à son peuple.

La question est pertinente, tandis qu’un grand nombre de nos contemporains sont en proie à l’épreuve.

Rejoignons leur quotidien par le chant des psaumes.

Méditation

Souffrance, disais-je.

Mais qu’advient-il à Paul et Silas, dans les Actes des Apôtres ? Et qu’advient-il aux disciples dans l’évangile ?

Dans les Actes, on remarque l’acharnement des magistrats : les coups, la prison, la garde rapprochée, le lieu retiré au fond de la prison, les pieds coincés. Souffrance.

Mais on ne peut emprisonner Dieu !

Alors, c’est Lui qui intervient : un violent tremblement de terre ouvre les portes de la prison et libère les prisonniers.

La Vie triomphe.

Et pas seulement pour les prisonniers.

Le geôlier, prêt à se donner la mort, en est détourné par Paul, messager de la Parole de Dieu.

Ce qui permet l’éclosion de la Vie pour chacun est palpable dans les derniers mots de l’extrait : « il fit monter chez lui Paul et Silas, il fit préparer la table et, avec toute sa maison, il laissa déborder sa joie de croire en Dieu ».

Mais quel est le pivot, quel élément permet de faire basculer de la souffrance à la Vie ?

La foi.

Concernant les disciples, le récit raconte que « vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu ».

La foi en la présence de Dieu, en son compagnonnage, malgré tous les obstacles de l’emprisonnement.

Et pour le geôlier, la foi également : « Que dois-je faire pour être sauvé, mes seigneurs ? »

Foi en un salut possible, en son état.

Dans l’évangile, pour surmonter la souffrance, Jésus invite ses disciples à la foi : « Je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille… ».

Si nous cherchons le fondement sur lequel nous appuyer, méditons la Parole de Jésus en cet évangile : « Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé ».

Certitude d’une destinée, d’un avenir, d’une issue à toutes nos souffrances et toutes nos morts.

Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous invite, nous et nos contemporains, à la foi.

Le meilleur reste à venir, comme le laisse entendre la parole de Jésus :

« Si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai ».

L’Esprit-Saint nous est promis !

En cette veille de la Neuvaine d’appel à l’Esprit, le Seigneur espère de nous une disposition, une brèche, une Espérance.

Préparons nos cœurs à le recevoir, en chantant avec le psalmiste : « De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce... Je te chante en présence des anges, vers ton temple saint, je me prosterne ».

Temps de silence

Notre Père

Dans la joie pascale, redisons la prière des enfants de Dieu…

Oraison

Seigneur, tu nous invites à ouvrir notre cœur à la foi. Lorsque la souffrance nous enferme, nous étouffe, assombrit notre horizon, ta Parole nous rappelle que nous pouvons ouvrir une issue, dégager une brèche, celle de la foi. Alors, ta Vie pourra surgir.

Et nous pourrons chanter avec le psalmiste « Le Seigneur fait tout pour moi ! Seigneur, éternel est ton amour : n’arrête pas l’œuvre de tes mains ». Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.

 Bénédiction

Que le Seigneur nous bénisse et nous garde…

 

 

 

jeudi 19 mai 2022

Liturgie de la Parole, 5e jeudi du Temps Pascal

 (Danièle)

 Introduction

Cette semaine, dans l’Évangile de Jean, Jésus parle à ses disciples. Il leur disait, celui qui m'aime sera aimé de mon Père. Et encore « ne soyez pas bouleversés ni effrayés, si vous m'aimiez vous seriez dans la joie ». Aujourd'hui, il est encore question d'amour et de joie. « Je vous dis cela pour que votre joie soit parfaite »

Avant d'entendre la Parole, entrons dans cette célébration en chantant les psaumes.

Après l’évangile

« Demeurez dans mon amour » nous demande Jésus. Parfois, il y a en nous une certaine énergie qui ne vient pas de nous, nous faisons alors l'expérience de l'amour infini de Dieu. « Le Seigneur nous couvre de ses ailes », chantons nous lors des complies avant le psaume 90. Nous nous sentons enveloppé(e)s par ce profond amour que Dieu a pour nous. J'aime célébrer avec la communauté, ici, dans cette église d'Hurtebise ; pas chaque fois, mais souvent, c'est comme si je ressentais cette tendresse de Dieu qui nous enveloppe... Mais, en dehors des offices, comment demeurer dans cette communion avec le Père et le Fils ? Le regard du Seigneur pénètre notre cœur, notre intériorité, notre puits profond. Nous ressentons une présence, sa présence, et il nous appelle à demeurer en elle. « Cette intériorité est un passage du « nous sommes nés de Dieu » (1 Jn 5, 19) à « nous vivons en Dieu » (Rm 14, 8). Dans ce « demeurer », Jésus nous transfigure, nous transforme. (1)

Nous en sommes sûr(e)s, Dieu nous aime , c'est pour cela que Jésus insiste, il nous recommande de demeurer en lui et il promet de demeurer en nous parce qu'il nous aime. Il ne parle pas de l'amour des apôtres pour lui, mais de son amour immense pour eux, pour nous. Il nous ouvre un chemin de vie, de paix, de liberté, dans lequel nous pouvons respirer, aimer, agir.

Dans ce texte, pourquoi ces verbes sont-ils au passé : « mon père m'a aimé, je vous ai aimés »? Parce que Jésus, à la fin de sa vie, constate que jamais l'amour de son Père ne lui a fait défaut.(2.)

« Si vous gardez mes commandements »  L’Évangile de dimanche dernier nous le rappelait « je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés... » C'est simple, Jésus veut que nous soyons heureux(ses) et il sait que c'est en nous souciant des autres, en étant en relation avec eux et avec Dieu que nous aurons la joie.

Et, comme disait Daniel dimanche dans son homélie, Jésus recommande, il ne commande pas, il ne veut pas nous contrôler ni nous dominer, mais il veut notre bonheur « que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite ».Joie d'être aimé(e) de manière absolue, d'un amour inconditionnel par le Père. Même pendant sa passion, la joie de Jésus est profonde parce qu'il est aimé du Père.

Le Seigneur est proche, proche dans l'espace, à côté et en nous, et proche dans le temps, Il reviendra.

Mettons notre confiance en lui, reconnaissons chaque jour sa présence, son amitié, sa tendresse et notre joie sera grande.

Invitation au Notre Père

Dans la joie de se savoir aimé(e)s, adressons nous à notre Père.

Prière finale

Seigneur, en nous recommandant de demeurer en toi, Tu nous prouves encore que Tu nous aimes.

Tu te préoccupes de nous afin que notre joie soit parfaite, joie profonde d'être aimé(e)s par le Père.

Nous te rendons grâce.

Aide-nous à reconnaître chaque jour, ta présence à nos côtés.

Nous te le demandons à Toi qui est vivant maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

(1.)  Blog Carmel saint Joseph

mardi 17 mai 2022

Liturgie de la Parole, 5e mardi du Temps Pascal

 (sœur Marie-Christine)

Introduction

Rassemblés en communauté et en Église pour célébrer le Seigneur, chantons-le avec les croyants du monde entier. Prions-le avec les Paroles mêmes qu’IL nous a données, les Psaumes, reflets « des joies et des espérances, des tristesses et des angoisses », des peines et des souffrances de l’humanité.[1]

 Méditation

Paul et Barnabé « affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu. » »

Jésus nous dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. »

La vie chrétienne n’est pas une assurance anti épreuve ! Et heureusement car alors ce serait ambigu, illusoire, voire magique.

Mais nous avons l’assurance d’une Présence, celle de Jésus : « Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. » Et sur lui le Prince de ce monde « n’a aucune prise. »

Il offre sa paix à un moment clé, celui où la Passion est toute proche, où, parce qu’il aime le Père, il ne se dérobera pas à ceux qui veulent l’anéantir justement à cause de sa relation si particulière, déconcertante et déstabilisante, avec Dieu qui appelle son Père. À cause aussi de sa relation et de son attention aux plus pauvres, aux exclus du système religieux et politique. À cause de sa manière libre d’interpréter la Loi, la Torah, en donnant priorité à la personne, en mettant en lumière l’intention du texte (la vie et le relèvement de la personne) et non son application littérale. Nous l’avons entendu la semaine dernière : Je suis venu pour que les hommes aient la vie, la vie en abondance.[2]

La paix qu’il nous offre est une paix intérieure, une force de vie, une capacité de se relever, de rebondir, de repartir, de marcher même si la route est difficile. Et quelle route humaine est un long fleuve tranquille sans épreuve ? Aucune !

Et le Seigneur place sur nos routes des personnes qui, comme Paul et Barnabé, nous affermissent, nous encouragent à persévérer dans la foi, dans la confiance. Le témoignage de Paul est d’autant plus parlant qu’il a été lapidé et laissé pour mort !

Accueillons en silence cette paix que Jésus nous offre chaque jour et laissons-nous aimer et relever par lui.

 

Introduction au Notre Père

Fortifiés par l’amour et la paix que Jésus nous offrent, entrons avec confiance dans la prière qu’Il nous a laissée.

 

Prière d’envoi

Seigneur, fais-nous prendre au sérieux ta promesse de paix pour atteindre enfin la confiance à laquelle tu nous appelles.

Que ta présence dans les cœurs pacifie les baptisés.

Et que, dans l’épreuve, tes témoins encouragent tes disciples, et toute personne, à se relever et à persévérer, car rien ne pourra nous séparer de l’amour du Père manifesté en toi.[3]

Nous t’en prions toi qui nous aimes et nous conduis, dans l’Esprit, au Royaume du Père, dès maintenant et jusque dans les siècles des siècles.



[1]Cf. Vatican II Constitution Gaudium et spes N° 1

[2] Cf. Jean 10,10

[3] Cf. Romains 8,39 ; et tout le passage 8,31-39.

samedi 14 mai 2022

Liturgie de la Parole, saint Matthias

(Rosy)

Ouverture

Nous voilà en présence de bien beaux textes, tous deux d’une grande richesse.

Dans les Actes, les critères de choix de Matthias nous éclairent sur le rôle des apôtres : ce sont des hommes qui ont accompagné Jésus durant tout le temps où il vécut parmi eux et qui sont témoins de sa résurrection. C’est donc du domaine du compagnonnage et du témoignage.

Mais la péricope évangélique est particulièrement au cœur de la Révélation. C’est pourquoi je m’en tiendrai à celle-ci et au verset qui est pour moi le plus beau de toute l’Ecriture “Je vous appelle Amis”

Chantons d’abord les psaumes et accueillons la Parole de ce jour.

Commentaire

Devant un texte évangélique si grand, si inspirant, si commenté, … que dire encore ?

J’ai donc choisi de l’aborder par un biais qui nous est sans doute plus familier, nous autres, gens ordinaires : celui de l’amitié.

Jésus va nous donner un nom nouveau.  Comme c’est le cas pour Joseph Barsabas, qui eut même droit à 3 noms !  Mais comme c’est le cas aussi depuis Abram, Jacob…  en passant par plusieurs apôtres et jusqu’à aujourd’hui.  Nous voilà donc nommés “Amis”. “Mes amis” dit le texte liturgique, ce qui n’est sans doute pas nécessaire : ce n’est pas une description de ce que nous  sommes, c’est un nom nouveau que nous pouvons porter fièrement et qui est riche de signification.

Je me suis longtemps demandé pourquoi Jésus ne les appelait plus “serviteurs” : c’est un si beau nom “serviteur”, celui qui se met au service…  D’ailleurs, lui-même, ne vient-il pas de prendre la position du serviteur pour leur laver les pieds ?  Non, leur nom, notre nom, est bien “ami” et notre mode d’action, c’est le service, inspiré par l’amour.  C’est cela, garder les commandements que nous avons reçus

Si ce beau nom nous montre qui nous sommes, il nous révèle aussi qui est Jésus, qui est le Père.

Car on n’est pas ami tout seul, l’amitié, par essence, est réciproque : elle se propose, se construit. Certes, c’est Jésus qui nous aime le premier, mais notre réponse est essentielle.

Oui, Jésus, notre Dieu, est notre ami ! Il se glisse ainsi dans une des plus belles réalités humaines, il nous parle avec des mots que nous connaissons, qui résonnent en nous.

Si l’on demande, même à de jeunes enfants, ce que veut dire être amis, beaucoup parleront de confiance, de confidences , de partages… C’est exactement ce que dit Jésus : je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Dieu se fie donc à nous, nous fait connaître son amour, et nous-mêmes pouvons nous adresser à lui dans cette totale confiance. Il attend notre parole en réponse à sa Parole.

Qu’est-ce que ce nom d’ami nous apprend encore sur notre relation à notre Dieu ? Nous pouvons puiser chacun dans nos expériences d’amitié pour mieux entendre les invitations de Jésus.  J’en relèverai deux ici.

D’abord l’expérience de la joie.  Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite !  Oui, notre joie est un don, et personne ne peut nous la ravir.  C’est la “petite joie increvable” de Sulivan. Et pourtant…  si l’amitié ne peut être que réciproque…  rappelons-nous Isaïe (62,5) : “Tu seras la joie de ton Dieu”. Nous pouvons apporter de la joie à Dieu !

Enfin, il y a une petite phrase de Michel Tournier qui me semble bien à propos ici.

Il n’y a d’amitié que dans le partage d’admirations communes”.  Oui, l’émerveillement partagé est en connivence avec l’amitié. Que notre regard puisse s’émerveiller devant ce Dieu Trinité qui n’est qu’amour et qui nous donne part à cet amour, comme lui s’émerveille devant l’homme et toute sa création « qui est très bonne ». Partageant son regard, nous pouvons même nous émerveiller « devant la merveille que nous sommes ».

Accueillons la joie et la beauté de l’amitié !

 Notre Père

« Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. » Forts de cette promesse, tournons-nous vers notre Père avec confiance.

 Oraison

Nous te prions, Seigneur, avec Matthias, le compagnon et le témoin.

Donne-nous de demeurer en ton amour et de nous aimer les uns les autres, comme tu nous le commandes,

Toi qui es vivant, avec le Père et l’Esprit, aujourd’hui et pour toujours.

 

vendredi 13 mai 2022

Liturgie de la Parole, 4e vendredi du Temps Pascal

(Isabelle)

Lectures du jour : Ac 13, 26-33 ; Ps 2 ; Jn 14, 1-6

Introduction

Par sept fois, dans l’Evangile de Jean, Jésus dit « Je suis… » (Je suis + un attribut avec un article défini). « Je suis le pain de vie », « Je suis la lumière du monde », « Je suis la porte des brebis », « Je suis le bon berger », « Je suis la Résurrection et la vie », « Je suis le chemin, la vérité et la vie », « Je suis le cep ».

 Les « Je suis… » sont donnés par Jésus en réponse au questionnement de ses disciples et de ses amis, notamment quand la pression monte autour de lui, avant la passion : Que se passe-t-il ? Comment cela va-t-il se terminer ? Qu’allons-nous devenir ? Où vas-tu ? Comment ferons-nous sans toi ? Jésus ne leur donne pas de longues explications contextuelles. Il leur dit  « Vous me connaissez », « Je suis… ». Quelle reconnaissance de la relation intime existant entre eux : « Vous me connaissez » ! Quelle transparence, dirait-on aujourd’hui : « Je suis… ». Et en même temps, quelle invitation à la foi ! Il y a dans les attributs des « Je suis... » (la lumière, le bon berger, la vérité, la vie,…) tout l’indicible de la passion, et surtout de la résurrection que les disciples semblent avoir du mal à appréhender, et c’est normal.  Ils ont compris plus tard, et les suivants l’ont expliqué, avec l’aide de l’Esprit, comme Paul quand il annonce, à la synagogue d’Antioche de Piside, « … cette Bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères, Dieu l’a pleinement accomplie pour nous, en ressuscitant Jésus » (Ac 13, 26-33). Nous savons que le Christ est ressuscité, nous comprenons ce que cela signifie - même si nous avons toujours besoin de nous convertir - et nous pouvons relire et méditer ces paroles, en toute sérénité.

 Entrons en prière en chantant les psaumes.

 Méditation

 « Je suis le chemin, la vérité, la vie ». En entendant « Je suis », je ne peux pas m’empêcher de penser à la réponse donnée par Dieu à Moïse dans l’Exode (Ex 3, 13-14). Rappelez-vous l’épisode du buisson ardent : Dieu confie à Moïse la mission de faire sortir d’Egypte les fils d’Israël et de les délivrer de l’oppression. Moïse demande à Dieu ce qu’il doit répondre s’ils demandent qui l’envoie. Et Dieu dit : « Tu répondras ainsi : Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est "Je suis" ». La traduction littérale serait « Je suis l’étant », « Je suis celui qui est, qui était et qui vient ». Je pense ne pas me tromper en disant que, dans l’Evangile de Jean, « Je suis… » est une affirmation réfléchie de la nature divine du Christ, une référence à Dieu, son Père. Jésus est Dieu.

 « Je suis le chemin, la vérité, la vie ». Cela m’a rappelé une petite discussion autour du Siracide, un soir, avec mon mari - oui, on a parfois des drôles de conversations. Il me racontait les accents déjà entendus de ce livre de notre bible[1]. Au chapitre 24 : « la Sagesse divine (…) prend la parole, devant le Dieu tout puissant elle se glorifie : Je suis sortie de la bouche du Très Haut et, comme la brume, j’ai couvert la terre (…), j’ai dressé ma tente (…), j’ai cherché le lieu de mon repos (…), je me suis enracinée dans le peuple élu ». Et la Sagesse ajoute : « J’ai reçu toute grâce pour montrer le chemin et la vérité. En moi, toute espérance de vie et de force » (Si 24, 18).  Tiens, les mêmes mots que ceux du « Je suis… » du jour : « chemin, vérité, vie » ! Il est évident[2] que, pour les juifs, la Sagesse, c’est la loi de Moïse, la Torah, le don de Dieu à son peuple pour éclairer toute la terre et conduire à lui. Pour Jean, pour nous, chrétiens, le Christ est « la nouvelle Torah ». Vivre par lui, avec lui et en lui, c’est vivre en Dieu. Il est le chemin, la vérité, la vie.

 Je reprends brièvement les sept « Je suis… » prononcés par le Christ dans l’Evangile de Jean, et je les laisse au choix à votre méditation :

-       « Je suis le pain de vie » (Jn 6,35) : Jésus ne donne pas le pain du ciel : il est le pain qui donne la vie. Celui qui vient à lui n’aura plus jamais faim car Jésus remplit « son vide ». 

-       « Je suis la lumière du monde » (Jn 8,12) : La lumière, c’est Dieu en action qui produit la vie. Jésus est cette lumière-là, pour tous.

-       « Je suis la porte » (Jn 10,9): Il n’existe qu’un moyen d’entrer dans la vie divine, dans le royaume et de recevoir la vie éternelle : Jésus. « Personne ne va au Père sans passer par moi » (Jn 14,6).

-       « Je suis le bon berger » (Jn 10,11) : Jésus est le berger généreux, prêt à donner sa vie pour ses brebis, en faisant la volonté du Père.

-       « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11,25) : Il n’y a pas que la résurrection des morts au dernier jour : ceux qui croient en Dieu ont immédiatement la vie éternelle et ne mourront jamais. Il n’existe ni résurrection ni vie en dehors de Jésus.

-       « Je suis le chemin, la vérité, la vie » (Jn 14,6) : Jésus n’est pas qu’un chemin vers Dieu : il est le chemin, parce qu’il est la vérité de Dieu et la vie de Dieu. Il est vérité parce qu’il incarne la révélation de Dieu ; il est vie, parce qu’il a la vie divine en lui-même.

-       « Je suis le cep » (Jn 15,1) : La vigne, dans l’Ancien Testament, c’est Israël. Jésus est le cep et tous ceux qui croient en lui, qui tirent leur vie de lui, sont les sarments. Dieu prend soin de sa vigne, de tous, de toutes les nations. La vigne porte du fruit.

 Accueillons dans notre prière les « Je suis… » de l’Evangile de Jean, et rendons grâce à Dieu pour Jésus, Parole incarnée, qui Le révèle à nous. Il est son Fils. Il est Dieu.

 Prière finale

Avec Saint Augustin[3], nous prions :

Christ, notre espérance, tu es la paix du monde !

Tu es la lumière, la vie, la route, le salut et la gloire de tous les tiens.

Tu es notre Dieu vivant et véritable, notre Seigneur, notre Sauveur et notre Roi.

Tu es la joie de notre vie, le prêtre de notre éternité, le guide qui nous conduit à la vraie patrie, la lumière véritable, la divine sagesse et la paix du monde.

Tu es le meilleur de nous-mêmes, notre salut à jamais, celui qui nous donne miséricorde, patience, rédemption et espérance, amour et résurrection.

Nous t’en supplions, fais-nous venir jusqu’à toi, afin que nous trouvions notre repos en toi, sans qui personne ne va au Père, car tu es chemin, vérité et vie.



[1] Le « Siracide », appelé aussi « Ecclésiastique » ou « Livre de Ben Sira le Sage » est un livre présent dans les bibles orthodoxe et catholique (« livre deutérocanonique ») qui ne fait pas partie des bibles juive et protestante (pour savoir pourquoi :  https://regardsprotestants.com/bible-theologie/quelles-sont-les-differences-entre-une-bible-protestante-catholique-orthodoxe/ )

[2] lire la suite du texte : Si 24, 23 ss

[3] in « Prières glanées par Enzo Bianchi », Ed. Fidélité, Namur, 2011, 80p.