dimanche 30 juin 2019

Sa saveur


Mc 9
49 Chacun sera salé au feu.
50 C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »
Viens Esprit Saint, viens nous faire goûter la saveur de la parole.

« Chacun sera salé au feu »… voilà une étrange expression, unique dans la Bible, qui a laissé perplexes théologiens et exégètes et a suscité quantité de commentaires… et de traductions (une vingtaine de variantes) ce qui en démontre bien la difficulté. Cette incise, au milieu de sentences déjà variées, a fait problème dès les premiers siècles du christianisme. Ce ne sera donc pas à nous de la commenter davantage !!

Passons donc au sel : comme souvent, les auditeurs de Jésus avaient probablement bien plus de clés que nous pour comprendre ces paroles.
Dès Moïse, en effet, le sel est important dans le culte même, donc en lien avec la relation à Dieu :
« Tu mettras du sel sur toutes tes offrandes, tu ne laisseras point ton offrande manquer de sel, signe de l'alliance de ton Dieu ; sur toutes tes offrandes tu mettras du sel... ! » Lév 2:13.

Le sel est donc agréé par Dieu comme étant un des signes de Son Alliance avec le peuple d'Israël. Voilà qui nous éclaire quelque peu.

Ainsi, « le sel est une bonne chose, dit Jésus, mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l'assaisonnerez-vous... ? » L'une des causes de la perte de la saveur du sel est l'impureté qu'il contient encore, d'où la nécessité de le raffiner. En ce qui concerne « le sel en nous-mêmes », bien des influences, des comportements, des manques de foi - et que sais-je – peuvent lui faire perdre saveur.

« Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous ». De nouveau se pose la question du lien : après le sel et le feu, voici le sel et la paix.

La paix n'est-elle pas douceur ? Quel rapport y a-t-il donc entre le salé et le doux, entre le sel et la paix ? Mais le sel  ne s'oppose pas à la paix, mais à ce qui la trouble... ! Ce n'est pas, en effet, en lissant les rigueurs de l'Evangile que la paix peut régner dans un cœur, ou entre les hommes. Ainsi la présence du sel en soi nous fera choisir des chemins de paix.

Seigneur, donne-nous d’avoir du sel en nous-mêmes, donne-nous d’être sel pour ceux qui nous entourent. Que nous trouvions joie et saveur sur tes chemins, à l’écoute de ta parole. Que le sel renouvelle nos enthousiasmes et nous entraîne toujours plus loin, là où tu nous appelles, là où tu nous guides.

samedi 29 juin 2019

Dans le royaume de Dieu


Mc 9
43 Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.
45 Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
47 Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, 48 là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.

Viens Esprit Saint, viens nous montrer ce qui risque d’être occasion de chute en nous et autour de nous.

Une occasion de chute… celle-ci peut venir de quelqu’un d’autre (v. 42), mais elle peut aussi être en nous…

Ta main, ton pied, ton œil… Marc s’en tient à des aspects corporels dans l’approche très concrète et symbolique propre à son langage. A nous de l’appliquer à tout notre être - corps, cœur, esprit – et de prendre conscience de ce qui nous menace réellement.

Trois versets, une triple répétition pour souligner l’importance de cette mise en garde. Et une répétition quasi mot pour mot. Si le triplé est une technique fréquente dans la Bible, rencontrer des phrases aussi longues et aussi strictement répétées est plutôt rare. C’est donc du sérieux !

Le contenu aussi est radical : l’ordre est de « couper », « d’arracher » ! Et cela, avant que ce soit irrémédiable : dans la géhenne, le feu ne s’éteint pas…

Jésus n’a de cesse de nous mettre en garde tant son amour veut notre bonheur et lui seul sait vraiment où réside celui-ci : il s’agit d’entrer dans le Royaume de Dieu (la vie éternelle).

Ces paroles sont rudes, tellement que nous avons peut-être du mal à les entendre, à les considérer valables aussi pour nous. A ses apôtres, soucieux de savoir qui était le plus grand, qui était de leur groupe, Jésus rappelle les vraies exigences du Royaume, la conduite à laquelle sont appelés ceux et celles qui désirent le suivre.

Finalement, il s’agit de « ne rien préférer à l’amour du Christ ».

Seigneur, viens à notre aide ! Tes exigences sont bien au-delà de nos forces ! Rends-nous capables d’accueillir ton amour et de nous laisser faire par toi : sois notre guide sur tous nos chemins !



vendredi 28 juin 2019

Ce qui vaudrait mieux pour lui


Mc 9
41 Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
42 « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. 

Viens, esprit Saint, viens nous rendre attentifs à cette parole où Jésus met toute sa force de persuasion au service de la défense des petits.

Quand on parle aujourd’hui des petites choses de la vie et de leur importance, on n’a décidément rien inventé. Jésus lui-même prend ici l’exemple le plus simple : un verre d’eau ! Rien qu’un verre.
Bien sûr l’eau peut être rare -  et c’est le cas en Palestine -, elle est vitale aussi.

Donc, un verre d’eau, c’est à la fois très ordinaire et très indispensable. C’est un don, une offrande qui marque accueil et souci de l’autre.

Ce simple don fait aux disciples mais aussi – on ose le supposer – à tout homme, mérite récompense.

Marc passe alors sans transition à un avertissement sévère. D’une part la récompense, de l’autre le châtiment…

Il s’agit dès lors de tout ce qui peut nous entraîner au mal, de tout ce qui est « occasion de chute » - expression qui va être répétée quatre fois avec diverses situations.

D’abord, celui qui pourrait écarter de Jésus « un seul petit » « qui croit en lui ». Marc va essayer de traduire combien cela est abominable. Mais lisons bien ! Jésus ne menace pas l’auteur de cet acte de noyade ou de quoi que ce soit. Au contraire, il a souci de cet homme et pointe ce qui « vaudrait mieux pour lui ». La question est donc de savoir comment l’empêcher « d’être un scandale », et, avec cette image forte, de frapper l’esprit de ses disciples.

Seigneur Dieu, que la méditation de tes paroles aiguise notre attention, notre compassion.

jeudi 27 juin 2019

En ton nom


Mc 9
38 Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
39 Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
40 celui qui n’est pas contre nous est pour nous.

Viens Esprit Saint, viens nous éclairer, viens nous montrer comment agir « au nom de Jésus ».

Nous sommes au cœur d’une longue conversation entre Jésus et ses apôtres. Divers sujets (dont il serait intéressant de voir les liens) sont abordés.

Ce qui y est manifeste, en tous cas, c’est combien les disciples sont « à côté de la plaque ». Savoir lequel d’entre eux est le plus grand, rejeter ceux qui ne font pas partie de leur groupe… Chaque fois Jésus doit les remettre à leur place – c’est le cas de le dire.

Jésus explique, mais démontre aussi, notamment par ses gestes, tel celui d’embrasser un enfant. (nous verrons bientôt (Mc 10,13) qu’ils n’en comprirent pas grand-chose !)

Jean, donc, prend la parole et communique une simple information à son maître : quelqu’un usurpe son nom pour expulser les démons et les apôtres y ont mis bon ordre. Cela résonne un peu comme du déjà vu : nous sommes du bon côté, avec le vrai maître, et nous sommes les bons disciples.

Evidemment, si nous remontons un rien dans ce même chapitre (Mc 9, 13), nous comprenons mieux l’attitude de Jean. Rappelons-nous : « J’ai demandé à tes disciples d’expulser cet esprit, mais ils n’en ont pas été capables ». Eux ont échoué là même où quelqu’un qui ne suit pas Jésus en est capable ?!

Pourtant il précise un détail fondamental. C’est au nom de Jésus que ces exorcismes furent prononcés. Ce n’est donc pas une appropriation ou une concurrence mais la reconnaissance d’un pouvoir.

Mais – et ce n’est pas la seule fois qu’un apôtre entend ce genre de réaction de Jésus – Jean est mal reçu. Jésus reprend son annonce sous la forme d’un ordre inversé : «  Nous l’en avons empêché » - « Ne l’en empêchez pas ». Et Jésus explique en soulignant aussi la condition : que le miracle soit fait « en son nom ».

Suit une énigme des évangiles sous forme d’un dicton : « celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». Cette phrase pose question si on la met en parallèle avec : « celui qui n’est pas avec moi est contre moi » présent chez Matthieu. L’évangile de Luc contient même les deux affirmations (Lc 9, 50 et 10, 23). Ce qui permettrait aussi de les remettre chacune dans leur contexte.

Pourtant ces deux affirmations ne sont pas antagonistes car ce que Jésus demande, c’est d’être avec lui, et c’est sans doute bien le cas de celui qui agit « en son nom ».

Oui, il y a de multiples façons d’agir au nom de Jésus, en fonction de nos divers appels ; ce qui nous rassemble, c’est notre désir d’être « avec lui ».

Nous t’en prions, Seigneur, donne-nous de travailler pour toi et avec toi.

mercredi 26 juin 2019

Il l’embrassa


Mc 9
35 S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
36 Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :
37 « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

Viens, Esprit Saint, viens nous rendre attentifs à l'enseignement de Jésus.

Personne donc n’a répondu à la question de Jésus, mais il a ainsi capté leur attention.

Sans insister (pourquoi les mettre encore plus mal à l’aise, ils ont compris), Jésus va alors enchaîner une série de gestes très significatifs :
-          il s’assied, dans la position de l’enseignant
-          il appelle ses apôtres auprès de lui, les Douze, tous.
-          il reprend le sujet de leur discussion, être le premier (le plus grand)
-          puisqu’ils veulent être grands, en voici le chemin, le comment : devenir le dernier, le serviteur. Comme lui : « Le Fils de l’homme est livré » venait-il de dire juste avant. L’ont-ils déjà oublié ?
-          il prend un enfant
-          il le place « au milieu », à l’inverse de la façon de considérer les enfants, c’est-à-dire comme « quantité négligeable ». Cela doit le surprendre, le petit gars, il doit se demander ce qui va se passer
-          alors Jésus l’embrasse ! Il va expliquer, essayer de faire comprendre à ses apôtres ce qu’il en est de cette histoire de serviteur. Mais d’abord rassurer le petit et manifester combien il est important pour lui.


L’enseignement de Jésus n’est pas simple et il nous faut sans doute le méditer longuement. 
C’est toute une relation d’amour qui est dessinée ici en quelques mots brefs à la façon de Marc. Il y a l’enfant, il y a Jésus, et il y a comme une équivalence entre eux. Jusque-là, on suit encore plus ou moins. Mais il y a aussi (et il me semble qu’on ne s’y arrête guère) Jésus et celui qui l’a envoyé… Jésus et son Père. Donc, si nous entendons bien, accueillir un petit… c’est accueillir le Père ! Réalisons-nous quelque peu ce que Jésus nous dit là ? Quelle révélation il apporte sur le mystère de la Trinité ? Jésus ne parle pas explicitement d’amour ici, il parle d’accueil (le mot est répété quatre fois en un verset et sous-entendu une fois.


Seigneur Dieu, donne-nous en ce jour d’avoir un regard attentif, un geste de tendresse, un cœur accueillant et disponible pour tous ceux que tu mettras sur notre route. Nous sommes ainsi appelés à accueillir Jésus lui-même, et en Jésus, son Père et notre Père. Béni sois-tu.

mardi 25 juin 2019

Ils se taisaient


Mc 9
33 Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
34 Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.

Viens Esprit Saint, viens ancrer en nous les paroles de Jésus, afin qu’elles restent vivantes et orientent nos actions de ce jour.

Les voilà arrivés « chez eux », « à la maison ». C’est sur la route qu’il leur a parlé de sa mort et de sa résurrection, c’est à la maison qu’il veut prolonger l’entretien.

Peut-être y a-t-il ainsi un lieu, une circonstance, choisie par Dieu, pour nous révéler ce que nous devons savoir, pour nous donner ce que nous devons recevoir…

Il aurait pu les interrompre en chemin, les prendre sur le fait, leur montrer l’incongruité de leur discussion, leur montrer l’orgueil et l’égoïsme de leur vision des choses.

Mais il les a laissé faire… Ils se sont tus par peur à l’annonce de Jésus, puis ils ont repris leurs petites conversations… Pourtant ils ont bien conscience que le sujet abordé ne convient pas… qu’il est complètement hors de propos…

Jésus, donc, dans le calme de la maison, les interroge : « De quoi discutiez-vous en chemin ? ». Et le silence se fait à nouveau… Mais Marc met le lecteur dans le coup en donnant la réponse qui ne sera pas énoncée : s’ils se taisent, c’est parce que le sujet est inavouable : « savoir qui était le plus grand ». Voilà le genre de propos qui doit faire horreur à Jésus, et ils le savent.

Ont-ils perçu alors qu’ils avaient amené ce sujet « du plus grand » juste après l’annonce de la passion et de la mort de leur maitre ? Et ce n’était pas la première fois, il avait commencé bien plus tôt (8, 31). Combien les apôtres nous semblent-ils ainsi peu à la hauteur de la situation !

Pourtant Jésus ne pose pas cette question en vue d’un jugement et encore moins d’une condamnation. Personne n’a même énoncé ce fameux sujet de conversation, ni les apôtres, ni Jésus.
S’il pose la question, c’est en vue de les rendre aptes à recevoir son enseignement…

Seigneur Dieu, jamais tu ne désespères de nous et tu continues inlassablement à nous enseigner, nous former, et nous donner les clés de ton Royaume. Béni sois-tu.

lundi 24 juin 2019

Ils avaient peur

Mc 9
30 Partis de là, ils traversaient la Galilée, et Jésus ne voulait pas qu’on le sache,
31 car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
32 Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.

Viens Esprit Saint, toi seul peux nous éclairer, viens nous faire comprendre ce que nous devons savoir pour suivre Jésus.

Le petit groupe s’est vite remis en route vers Capharnaüm. Pour cela, nous dit Marc, ils doivent traverser la Galilée. Jésus souhaite marcher « incognito » et, pour une fois, cela a l’air de se réaliser ainsi.

Nous en lisons même la raison : Jésus veut enseigner ses disciples. Mais est-ce pour les former tranquillement tout en progressant au milieu des collines ?

Le « car » me semble plutôt porter sur le contenu de l’enseignement, à peine audible pour les apôtres et sans doute totalement inaccessible aux foules. Les apôtres eux-mêmes n’ont pas compris cette phrase si brève qui contient toute la destinée de Jésus. On peut penser que c’est – au moins dans sa formulation – ce qui leur apparu plus tard, après les évènements, après la résurrection et même la Pentecôte.

Qu’ils n’aient rien compris ne nous étonne pas ; il n’empêche que ces mots ont dû se graver en eux pour resurgir au moment voulu : oui, Jésus lui-même a voulu leur annoncer le salut venu de Dieu.

Mais cette phrase suscita la peur ; peut-être la peur de mourir comme leur maître ? En l’occurrence, précise Marc, c’est la peur de l’interroger… Jésus devait avoir l’air bien solennel… ou bien craignait-il ce qu’il pourrait ajouter encore… ?
En tous cas, ce n’est pas l’idée de résurrection qu’ils ont retenu, ou alors en n’y comprenant rien de rien…

Seigneur Jésus, je te contemple marchant avec tes apôtres, soucieux de les associer à ce que tu vas vivre, mais tu restes seul car ils ne peuvent ni comprendre ni porter ce qui va arriver.
Nous aussi sommes face au mystère de ta mort et de ta résurrection : tu nous invites à y prendre part avec toute notre foi et notre espérance. Soutiens notre route.

samedi 22 juin 2019

Sauf la prière


Mc 9
28 Quand Jésus fut rentré à la maison, ses disciples l’interrogèrent en particulier : « Pourquoi est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? »
29 Jésus leur répondit : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. »

Viens Esprit Saint, viens nous transmettre l’enseignement de Jésus.

Donc tout s’est bien terminé pour l’homme qui est venu, plein d’espoir, avec son fils « possédé » par un démon. Quand il est arrivé, Jésus était absent (eh oui, cela lui arrive… ainsi il nous laisse nous débrouiller et surtout comprendre nos limites). Dès lors, l’homme s’est adressé aux disciples qui, rappelons-nous, avaient déjà chassé bien des démons.

Et pourtant, cette fois, c’est la catastrophe, l’échec total et public : « ils n’en ont pas été capables » explique-t-il à Jésus. Mais ce qui a dû encore plus les étonner, c’est que Jésus, lui, chasse d’une parole ce démon résistant. Et voilà donc le père soulagé, le fils redevenu « lui-même ».

Mais la réaction de Jésus fut surprenante : il s’en prend à la foule ! « Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? » 
On les imagine tous dans leurs petits souliers, surtout, bien sûr, les apôtres.

Le petit groupe rentre finalement « à la maison » où les apôtres doivent être heureux de pouvoir cacher leur incompétence et leurs interrogations. D’ailleurs, ils n’y tiennent plus et posent vite la question à Jésus : « Pourquoi ? »

Pourtant Jésus avait déjà expliqué : « Génération incroyante ! », “ Tout est possible pour celui qui croit. » C’était donc une question de foi !

Oui et non, car ici la réponse de Jésus est un peu différente : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière ». 

Voilà qui nous fait réfléchir… Foi et prière ont donc en commun d’être indispensable dans ce cas difficile. Avoir confiance mais ne rien demander… ou prier sans avoir confiance… voilà des attitudes qui n’aboutissent pas à l’exaucement…

Seigneur Jésus, toi qui nous as montré l’exemple d’une prière totalement confiante, toi qui es tellement déçu devant le manque de foi, accorde-nous de mettre toute notre confiance en toi.

mercredi 19 juin 2019

Elie et le Fils de l'homme...


« Notre Dieu, Père de la lumière, Tu as envoyé dans le monde ton Fils Parole faite chair, pour te manifester à nous les hommes. Envoie maintenant ton Esprit-Saint, afin que je découvre Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi, que je la connaisse plus profondément et que je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »



Mc 9, 11-13

« Ils l’interrogeaient : ‘Pourquoi les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ?’ ». Jésus leur dit : ‘Certes, Élie vient d’abord pour remettre toute chose à sa place. Mais alors, pourquoi l’Écriture dit-elle, au sujet du Fils de l’homme, qu’il souffrira beaucoup et sera méprisé ? Eh bien ! je vous le déclare : Élie est déjà venu, et ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu, comme l’Écriture le dit à son sujet »

L’expérience de la Transfiguration de Jésus est à présent inscrite dans les cœurs. Le narrateur passe à un autre récit, même s’il y a des convergences entre les deux, à commencer par l’évocation du personnage Elie. Lors de la Transfiguration de Jésus, Elie s’entretenait avec Jésus. A présent, la question traite de l’antériorité de l’un par rapport à l’autre. Le prophète Elie devrait-il venir d’abord ?
Si l’on se reporte au passage de l’Ecriture qui est l’objet du débat, on découvre dans le livre de Malachie ces versets : « Voici que je vais vous envoyer Élie le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères, pour que je ne vienne pas frapper d’anathème le pays ! » (Ml 3, 23-24). Deux apparitions successives, donc, celle d’Elie puis celle du Seigneur. Telle était la version des Ecritures à laquelle les scribes font allusion.
Dans notre extrait, il est question également de deux arrivées successives : Elie et le « Fils de l’homme ». De qui s’agit-il ? Jésus ne le précise pas, mais le récit du chapitre 6, qui rapporte la mort violente de Jean le Baptiste, n’est pas très loin de la mémoire : « Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : ‘Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste’. Le roi fut vivement attristé ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison… » (Mc 6, 25-27).
Ainsi, Jean le Baptiste vient-il avant Jésus, comme Elie précédait le jour du Seigneur. De part et d’autre, un précurseur et une manifestation de Dieu. Et dans la version néotestamentaire (Jean le Baptiste qui annonce Jésus), s’ajoute une destinée de souffrance.
Il est intéressant de noter que ce passage de Malachie évoque aussi Moïse, comme lors de la Transfiguration où les deux hommes sont simultanément présents : « Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, à qui j’ai prescrit, sur l’Horeb, décrets et ordonnances pour tout Israël » (Ml 3, 22).
En découvrant que les Ecritures parlent de Jésus, ses interlocuteurs sont invités à croire en Lui, à reconnaître en Lui celui qui était annoncé, l’Envoyé de Dieu…

Seigneur, derrière cette page de l’Evangile, je découvre ton invitation, ton appel : Crois-tu en moi ?
Oui, Seigneur, Tu es le Fils de Dieu, l’Envoyé du Père… Envoie-moi ton Esprit, afin que je croie toujours davantage en Toi !