jeudi 28 février 2013

Pourquoi ?

Jésus lui dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Personne n’est bon sinon le Dieu unique. »
Luc 18, 19

Viens Esprit de bonté
Viens illuminer mon cœur de ta bonté, qu’elle éclaire mon regard.

Jésus lui dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ?
La question de Jésus m’étonne. Il accepte le titre de Maître, mais interroge sur le qualificatif « bon ». Pourquoi cette question ? Peut-être n’est-elle pas tant une question en la bouche de Jésus, qu’un étonnement de Jésus lui-même. Il se regarde tellement peu lui-même, que ce « compliment » le surprend…

 Personne n’est bon sinon le Dieu unique. »
En effet Jésus a le regard du cœur sans cesse tourné vers son Père, en qui il découvre toute bonté. Il est tellement perdu, éperdu devant la bonté du Père, que pour lui toute bonté est liée au Père, lui est rapportée.

Seigneur, je voudrais avec toi, perdre mon regard dans la contemplation du Père, Dieu de bonté. Je voudrais percevoir toute étincelle de bonté sur cette terre, comme reflet de cette bonté du Père. A la fontaine de ta bonté, clarifie mon regard !

mercredi 27 février 2013

Bon Maître

Et l’interrogeant, un chef lui dit : « Bon Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? »
Luc 18, 18

Viens Esprit, creuse l’écoute en mon cœur
Ouvre mes yeux qu’ils reconnaissent ton passage en ma vie.

Et l’interrogeant, un chef lui dit :
Voici un chef, Luc ne précise pas plus l’origine de cet homme. Il nous montre simplement ainsi, combien Jésus pouvait attirer à lui des personnes, en quête de conseil, en quête de chemin spirituel. Même un chef pouvait se présenter à lui… cela suppose une certaine notoriété de Jésus.

 « Bon Maître,
Cet homme a un a priori favorable concernant Jésus. Il le reconnaît non seulement Maître mais encore  Bon Maître. Je m’arrête un instant sur ce regard : Jésus, bon Maître.

 que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? »
voici donc sa question : il souhaite hériter de la vie éternelle, comme on hérite d’un bien. Et s’enquiert de ce qu’il doit faire pour cela. Désir louable, il souhaite le bien par excellence. Et désir courageux : il souhaite conformer sa vie aux exigences, aux conditions que Jésus pourrait formuler à ce propos.
Quelles sont mes dispositions ?

En même temps ce verset fait suite à une sentence de Jésus qui met un brin en échec la demande : le Royaume s’accueille comme le ferait un petit enfant ! S’agit-il donc de conquérir par ses bonnes œuvres ? ou d’accueillir par l’ouverture du cœur, la disposition humble et simple de l’enfant, du moins que rien.

Seigneur, fais grandir en mon cœur le désir de ton Royaume, et montre-moi le chemin.

mardi 26 février 2013

Comme un petit enfant

En vérité, je vous le dis : « Quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera pas ».  
Luc 18, 17

Viens Esprit de Jésus, renouvelle en moi l’esprit d’enfance
Viens Esprit de Jésus, viens en mon cœur, prononcer le nom du Père.

En vérité, je vous le dis :
Cette introduction solennelle nous invite à porter une attention particulière à la parole de Jésus qui suit.

« Quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera pas ».  
Le Royaume de Dieu nous est offert, il s’agit de l’accueillir. Dans cet accueil place est laissée à notre liberté. Le Royaume est offert et non imposé. Quelle sera mon attitude devant ce don de Dieu ?

Accueillir comme un petit enfant : un enfant c’est celui qui est dans la dépendance, comme dans l’émerveillement, la fraîcheur. A l’époque de Jésus, l’enfant n’était pas considéré. Et c’est lui que Jésus donne cependant à regarder. Voyez comment il accueille… accueillez de même.

Seigneur, donne-moi de me tourner vers toi dans la simplicité, avec empressement. Tu veux te donner à moi, ouvre mon cœur que je t’accueille.

lundi 25 février 2013

Laissez venir à moi

Mais Jésus les appela à lui en disant : « Laissez les petits enfants venir à moi et ne les empêchez pas. En effet, à leurs semblables est le Royaume de Dieu. »
Luc 18, 16

Viens Esprit d’accueil et de liberté
Viens Esprit de communion

Mais Jésus les appela à lui en disant :
Jésus refuse qu’on empêche les personnes de lui porter les bébés. Mais de plus, il les appelle à lui !

 « Laissez les petits enfants venir à moi et ne les empêchez pas.
Insistance de cette formulation. Jésus dit d’abord en positif, « laissez venir à moi », puis en négatif : « ne les empêchez pas ». Il nous invite à ne pas réglementer l’accès à lui. A laisser… dépossession de nos manières de poser des conditions, de placer des frontières, des limites… « laissez venir à moi » dit Jésus. A cette époque, cette parole considérait les petits enfants… ne devrais-je pas aussi l’accueillir comme une parole concernant tous les exclus et les marginalisés d’aujourd’hui…

En effet, à leurs semblables est le Royaume de Dieu. »
Et la justification de Dieu tombe de façon tranchante ! Le Royaume est à leurs semblables. Le Royaume non pas un territoire, mais un monde nouveau, fondé sur l’amour de Dieu. L’accès y est en priorité pour ces petits. A l’époque de Jésus, l’enfant n’avait aucune considération, il était compté pour rien. Jésus par cette déclaration retourne la vision de ses contemporains. Ceux que vous ne considérez pas, Dieu lui en a égard !

Seigneur, tu fais sauter nos barrières, nos catégories, et tu te tournes vers le plus petit. Tu l’accueilles auprès de toi. Tu lui partages ton amour. Fais-nous un cœur accueillant, semblable au tien. Et donne-nous de devenir semblables aux petits, qui ne comptent pas sur eux-mêmes pour se faire valoir, mais qui misent uniquement sur l’amour qui les accueille.

dimanche 24 février 2013

Même des bébés...

Ils lui présentaient même les bébés, pour qu’il les touche. Voyant cela les disciples les rabrouaient.
Luc 18, 15

Viens Esprit de Jésus, viens Esprit de bonté et d’accueil
Viens Esprit de l’éternelle enfance et innocence de Dieu

Ils lui présentaient même les bébés, pour qu’il les touche.
Luc passe sans transition de la parabole du pharisien et du publicain, à ce récit. Comme si la foule interrompait le discours de Jésus. La parabole nous a montré un publicain qui se présentant devant Dieu, dans le Temple, en ressort justifié.
Maintenant nous voyons des bébés présentés à Jésus, par leurs parents, ou leurs proches. Ils sont par eux-mêmes trop petits que pour venir à Jésus. Dans la société de l’époque, l’enfant n’était pas considéré… que dire du bébé. Et voici qu’ils sont présentés dans l’attente que Jésus les touche. Luc revient plusieurs fois sur le « toucher » de Jésus. Qu’est-ce que les gens attendaient de ce « toucher » ? Une bénédiction ? une reconnaissance ? une guérison ? un salut ?

 Voyant cela les disciples les rabrouaient.
Les disciples jouent les services de l’ordre ! Veulent-ils réglementer l’accès à Jésus, protéger Jésus ?  Considèrent-ils que les bébés ne méritent pas d’attention ?

Seigneur, je te regarde, je regarde notre désir de nous approcher de toi, de te présenter tous ceux qui nous sont chers, plus spécialement ceux qui sont en fragilité.

Je te regarde, et je regarde aussi notre tentation de t’accaparer, de décider pour toi, quel sera ton quotidien, qui pourra s’avancer vers toi…

Seigneur, fais moi grandir en liberté, que je te respecte toujours davantage, que mes gestes, mes paroles soient toujours plus accordés à toi.

samedi 23 février 2013

Celui-ci descendit ayant été justifié

Je vous le dis, celui-ci descendit vers sa maison, ayant été justifié, plutôt que celui-là. Car tout qui s’élève soi-même sera abaissé, et qui s’abaisse sera élevé.
Luc 18, 14

Viens Esprit de Dieu, viens m’inspirer un agir qui te plaise
Viens Esprit de Jésus, conforme-moi à lui.

Je vous le dis,
Jésus parle avec autorité. Il a une parole forte, et l’ose.

celui-ci descendit vers sa maison, ayant été justifié, plutôt que celui-là.
Après le temps de prière au temple, chacun rentre chez soi. Chacun va reprendre les activités de son quotidien. Le publicain revient justifié, ajusté à Dieu pourrait-on dire. L’autre non. Le publicain s’est placé devant Dieu, tel qu’il se voyait, sans hypocrisie, sans fard. Il a battu sa coulpe devant le Seigneur, et le Seigneur qui ne veut pas la mort du pécheur, l’a accueilli, pardonné, restauré, libéré. La pharisien se présentant parfait, pur… n’avait pas besoin de la justification qui vient de Dieu, de son pardon, il ne l’a pas reçu, quoi de plus normal. Il rentre chez lui comme il en est parti. Il s’est montré imperméable à la grâce qui s’offrait à lui tandis qu’il montait au temple.

Car tout qui s’élève soi-même sera abaissé, et qui s’abaisse sera élevé. On pourrait traduire tout aussi justement Car tout qui s’élève sera humilié, et qui s’humilie sera élevé. Nous avions déjà rencontré ce proverbe, au chapitre 14, lorsque Jésus avait parlé du choix des places à table. Je ne pense pas qu’il s’agit de jouer à qui perd gagne… mais de reconnaître que si on s’ouvre à la grâce de Dieu, on la reçoit, mais Dieu ne l’impose pas. Qui préfère sa vision, sa manière, Dieu ne l’empêche pas. Mais qui se présente à lui cherchant salut, réconfort, le reçoit. Et il s’en va libéré.

Seigneur, ouvre-moi à ton salut, fais-moi revenir à toi.

vendredi 22 février 2013

le publicain

Par contre, le publicain, se tenant à distance ne voulait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il frappait sa poitrine en disant : O Dieu, sois moi favorable, à moi, le pécheur.
Luc 18, 13

Viens Esprit de vérité, fais-moi tenir devant le Père, telle que je suis
Viens Esprit de communion, que je prie en toute simplicité

Par contre,
Jésus bâtit sa parabole en opposant les deux hommes, leurs attitudes, leurs prières, il force jusqu’à la caricature, pour nous faire réaliser son message…

 le publicain, se tenant à distance
A distance de qui ? de quoi ? le texte ne le dit pas. Mais la distance nous suggère une marque de respect, le publicain ne s’impose pas, il est là comme un mendiant… mais il est là !

ne voulait même pas lever les yeux vers le ciel,
c’est une décision de sa part de ne pas lever les yeux, nul ne l’en empêche, et lever les yeux étaient attitude fréquente en la prière. Lui ne se le permet pas,… il garde une attitude humble, et non conquérante…

mais il frappait sa poitrine en disant
se frapper la poitrine : on retrouve ce geste lors de la passion de Jésus, les femmes en le voyant se frappaient la poitrine. Signe de deuil, signe de repentir… signe d’humilité une fois de plus

O Dieu, sois moi favorable, à moi, le pécheur.
Souvent on traduit « aie pitié »… mais en fait le terme grec utilisé n’est pas le eleison utilisé ailleurs. Le publicain dans son attitude humble et respectueuse, n’en est pas moins confiant en Dieu. Il lui demande de lui être favorable, de restaurer leur relation, de le réconcilier à lui. Il se reconnaît pécheur, mais il espère en son Dieu.

Jésus, apprends-moi à prier en toute simplicité et vérité, en toute humilité, comme ce publicain que tu me proposes à contempler. Qu’il m’enseigne par sa confiance ton visage de bonté, ton désir de nous réconcilier avec toi, encore et toujours !

jeudi 21 février 2013

Je ne suis pas comme...

Le pharisien se tenant debout priait ainsi en lui-même : «  O Dieu, je te rends grâce car je ne suis pas comme le reste des humains, voleurs, injustes, adultères, ou bien aussi comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme de tout ce que j’acquiers. »
Luc 18, 11-12

Viens Esprit de Jésus, purifie mon cœur, pour qu’il puisse prier
Viens mettre en mon cœur les mots qui plairont au Père.

Le pharisien se tenant debout priait ainsi en lui-même 
Debout est une belle position de prière. C’était une position d’usage pour le peuple juif du temps de Jésus.

Fr Bovon signale que l’on peut comprendre ce verset de deux manières :
Le Pharisien se tenant debout, pour lui-même, priait ainsi… ou Le Pharisien se tenant debout priait ainsi en lui-même. La première donne à penser par rapport au publicain qui n’osait pas avancer, que lui le Pharisien, était comme dans l’ostentation de lui-même… les caricaturistes auront tôt fait de lui faire bomber le torse, et de lui mettre un gros cou… la deuxième manière de traduire, nous donne l’impression d’une prière qui s’adresse plus à lui-même qu’à Dieu, il a bonheur à énumérer, à se remémorer ses bonnes œuvres… Quel Dieu prie-t-il ? y a-t-il quelqu’un au-delà de son contentement de soi ?

 «  O Dieu, je te rends grâce car je ne suis pas comme le reste des humains,
S’adressant à Dieu, cet homme se place directement en relation de comparaison avec les autres humains. D’où vient ce besoin de se comparer ? Souvent la comparaison mène à la jalousie, à la rivalité… D’où vient ce besoin de se sortir du lot commun de l’humanité ?

 voleurs, injustes, adultères,
l’éternelle tentation de ne voir que le mal chez les autres, de diaboliser les autres…

ou bien aussi comme ce publicain.
Éternelle tentation de jauger les autres aux apparences… si c’est un publicain c’est un mauvais !!!

 Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme de tout ce que j’acquiers. »
Les observances doivent nous aider à discipliner nos vies, à laisser le primat de Dieu, de l’amour de Dieu et des autres l’emporter. Si les observances servent à s’enorgueillir… elles perdent toute utilité. Elles deviennent même nuisance !

Seigneur, toi tu regardes les êtres avec les yeux du cœur, tu vois en chacun la beauté intérieure. Donne-moi ton regard, qui découvre les êtres. Donne-moi de vivre hors de ce circuit de la comparaison, de la compétition, de la rivalité ou de la jalousie. Apprends-moi à vivre simplement, de la vie que tu m’as donnée. Pour ta joie, pour la joie de mes frères et sœurs, pour ma joie.

mercredi 20 février 2013

Deux hommes...

Il dit aussi cette parabole à certains qui étaient persuadés en eux-mêmes qu’ils étaient justes et méprisaient les autres : Deux hommes montèrent au temple pour prier, l’un pharisien, l’autre publicain.
Luc 18, 9-10

Viens Esprit de vérité, dissipe en mon cœur les pensées injustes
Viens Esprit de communion, inspire en mon cœur le respect pour tous les êtres.

Il dit aussi cette parabole à certains qui étaient persuadés en eux-mêmes qu’ils étaient justes et méprisaient les autres :
Jésus voit en nos cœurs, il discerne nos débats intérieurs. Il ne les accuse pas, il tente par les paraboles de nous éveiller, d’éveiller nos consciences.

 Deux hommes montèrent au temple pour prier, l’un pharisien, l’autre publicain.
Il raconte une nouvelle histoire, il commence par planter le décor, en gros traits, bien nets et contrastés. Ils sont deux à monter, mais Jésus ne dit pas qu’ils montent ensemble… et pour cause. L’un est pharisien. En ce groupe se trouvent nombre de juifs pratiquants, observant la loi de Moïse scrupuleusement, presqu’héroïquement. Un être d’exception,… l’autre un publicain autrement dit un collecteur d’impôts, et pire un collecteur au service de l’occupant romain. Bref quelqu’un de généralement  peu recommandable.

Seigneur, éveille ma conscience, éveille mon regard. Que je pose ton regard sur les personnes, que je pose ton regard sur ma vie !

Garde-moi de cette maladie si facile d’affubler d’étiquettes mes frères et sœurs, alors que toi tu regardes au-delà des apparences, tu regardes avec le cœur !

mardi 19 février 2013

Trouvera-t-il la foi?

Je vous le déclare, qu’il leur fera vengeance en vitesse. Mais le Fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?
Luc 18, 8

Viens Esprit de Dieu,
Viens fortifie notre foi, que notre prière monte, incessante vers le Père.

Je vous le déclare,
Jésus se fait solennel, en son explicitation de la parabole de la veuve et du juge inique.

 qu’il leur fera vengeance en vitesse.
Si le salut semble tarder, Dieu n’oublie pas les siens, et il leur rendra bien vite justice.

Mais le Fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?
Reste que dans le délai de l’attente, les chrétiens peuvent se lasser, abandonner la foi. Telle est l’angoisse de Jésus, que nous relaie Luc. Lorsqu’il viendra à nouveau, Jésus trouvera-t-il la foi sur la terre ?

Liant la parabole de la veuve avec cette question, la prière est mise en lien avec la foi. Si la foi disparaît la prière disparait aussitôt. La prière entretient la foi, la foi fonde la prière.
Prier est acte de foi.

Seigneur, augmente en moi la foi.

lundi 18 février 2013

Et Dieu ne ferait pas justice?

Le Seigneur dit : « Ecoutez ce que dit le juge inique ! Et Dieu ne ferait pas vengeance pour ses élus, ceux qui crient vers lui jour et nuit tandis qu’il patiente à leur sujet ? »
Luc 18, 6-7

Viens Esprit de vie, viens me dire le Père,
Viens Esprit de vérité, parle moi de lui.

Le Seigneur dit : « Ecoutez ce que dit le juge inique !
Rarement Jésus n’est aussi explicite pour les paraboles, souvent il laisse l’image se dessiner dans le cœur des auditeurs, et produire son effet de compréhension. Ici il prend le temps de décoder. On peut comprendre ! Il ne faudrait pas que l’auditeur confonde Dieu avec un juge inique.
Jésus cependant commence par nous inviter à écouter à fond la parabole. Et donc à écouter le juge inique. Il va rendre justice à la veuve, car elle l’importune, car il finit par la redouter !

 Et Dieu ne ferait pas vengeance [ = ne rendrait-il pas justice ] pour ses élus,
Jésus utilise l’image du juge inique : si lui qui est inique finit par céder à la requête insistante de la veuve, combien plus le Père qui est bon, rendra-t-il justice !
Les élus : cette expression désigne le peuple de Dieu, les appelés. Dans l’évangile, il fait donc référence à l’Eglise.

 ceux qui crient vers lui jour et nuit
Les textes à teneur apocalyptique, comme la fin du chapitre 17 auquel ce texte fait suite, sont des écrits d’espérance, ils visent à rendre espérance à ceux qui vivent la persécution, la détresse. Ils pointent du doigt vers un avenir meilleur, où Dieu rendra justice à ses fidèles. Nous sommes dans le même climat. Luc parle ici d’élus, de chrétiens qui dans la détresse, appellent Dieu au secours, jour et nuit, constamment. Sa parabole est invitation à persévérer dans la prière, tandis que dure l’épreuve.

tandis qu’il patiente à leur sujet ? »
Luc reconnaît que le Seigneur n’est pas un Dieu interventionniste, il sait qu’il y a des temps et des délais dans l’exaucement de nos prières. Il sait que si Dieu exauce toujours, il le fait d’une manière qui parfois déroute. Il laisse ici sous-entendre que si Dieu ne répond pas de suite, s’il patiente, c’est qu’il y a là un bien meilleur. Le croyant est appelé à mettre sa foi dans le Seigneur, à faire confiance en son jugement.

Seigneur, accorde-nous de persévérer dans la prière, donne-nous cette humble foi qui nous fera tenir dans la patience au long des jours.

dimanche 17 février 2013

une veuve venait à lui disant..

Il disait : « Il y avait un juge dans une ville, qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Il y avait dans cette ville, une veuve et elle venait à lui en disant : Venge moi de mon adversaire. Et pendant du temps, il ne voulut pas. Mais après ceci, il se dit en lui-même : Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte pas les hommes, parce qu’elle me cause du tracas, cette veuve-là, je la vengerai, de peur que venant à la fin elle ne me moleste.

Luc 18,2-5

Viens Esprit de Jésus,
Sois lampe sur mes pas, sois lumière pour mes yeux, que j’accueille cette parole.

Il disait : « Il y avait un juge dans une ville, qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.
Jésus a donc annoncé une parabole pour illustrer qu’il faut prier sans se lasser. On s’attend éventuellement à ce qu’il mette en scène un fidèle, qui vient prier avec confiance jusqu’à exaucement par Dieu. Mais voilà que le premier personnage campé est un juge, dont on peut dire qu’il n’a de juge que le titre. Il ne craint pas Dieu, il ne respecte pas les hommes, sur quoi donc va se fonder son jugement ? A l’époque de Jésus, deux droits sont en cours dans la société : la Torah qui régit la manière de vivre du peuple juif, le droit romain, qui est le droit de l’occupant. Or ce juge semble se détacher totalement et de la Torah et de la loi civile romaine…

 Il y avait dans cette ville, une veuve et elle venait à lui en disant : Venge moi [ ou rends moi justice] de mon adversaire.
Une veuve… à l’époque de Jésus, une veuve représente une personne fragile, elle a perdu la protection de son mari, elle est vulnérable, et doit compter sur la famille proche pour une prise en charge, pour ne pas périr de misère. Dans la Torah, la veuve, l’orphelin et l’étranger sont les trois catégories de personnes vulnérables, sur lesquelles le peuple est invité à veiller particulièrement.  La veuve doit espérer un goël (quelqu’un qui la rachète, qui la sauve, qui se porte garant pour elle). Et voici qu’elle ne semble pas en avoir, puisqu’elle doit veiller elle-même à ses intérêts, puisqu’elle doit elle-même faire les démarches en justice pour se faire respecter, faire respecter ses droits. Comble pour elle, elle tombe sur un homme « sans foi ni loi ». Elle vient réclamer que justice lui soit rendue, face à un adversaire.

 Et pendant du temps, il ne voulut pas.
La veuve est pour le moins tenace, elle n’a pas demandé une fois, mais elle demande et demande encore. Mais toujours elle s’affronte au refus du juge.

Mais après ceci, il se dit en lui-même : Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte pas les hommes, parce qu’elle me cause du tracas, cette veuve-là, je la vengerai [- je lui rendrai justice], de peur que venant à la fin elle ne me moleste.
Voici que l’évangile nous donne alors part au dialogue intérieur de ce juge. Il se connait, la présentation initiale n’inventait rien. Il dit de lui-même, ce que nous savions déjà, il est sans foi ni loi ! Il reconnait que cette veuve l’importune, le soucie, le tracasse… lui casse les pieds, dirions-nous ! Et lui qui ne respecte pas les hommes, finit par prendre peur, il voit la ténacité de la femme, et fini par redouter qu’elle n’en vienne aux mains ! la scène est assez surprenante… on imaginait une espèce de pharaon, enfoncé dans le fauteuil de son pouvoir, et voici qu’il se met à trembler devant une veuve, que l’on aurait imaginé faible, fluette… quasi transparente. Le verbe traduit ici par « molester » a  pour premier sens : « pocher les yeux ». Le juge redoute-t-il qu’elle en vienne aux mains ? ou qu’elle ternisse sa réputation, porte atteinte à son honneur ? le texte ne précise pas, toujours est-il qu’il craint pour lui-même, et que là se trouve le mobile de sa décision d’enfin agir !

Voilà la parabole que Jésus nous confie pour nous inviter à une prière persévérante… Audacieux ! Qui de nous aurait osé prendre un tel exemple ! Nous percevons là, le principe de la parabole : non point tout dire sur  une situation, mais présenter un aspect. Jésus ne présente pas le Père comme un juge inique, mais il nous invite à avoir l’audace de la veuve, sa persévérance, son insistance, son assurance dans la prière.

Seigneur, apprends-moi à prier, à tout ce confier avec foi.

samedi 16 février 2013

Qu'il faut prier


Alors même il leur disait une parabole pour [leur montrer] qu’il leur faut prier, en tout temps, et ne pas se décourager.
Luc 18, 1

Viens Esprit de Jésus, sois la respiration de mon cœur,
Sois le chant de ma prière.

Alors même, il leur disait une parabole
Souvent les traductions ne mentionnent pas la présence de cette particule grecque (dè) traduite ici par « alors même ». Elle vient relier en fait la présente parabole au texte qui précède. Or le discours qui précède avait une allure apocalyptique. Jésus annonçait la venue du Fils de l’homme, à l’heure où nul ne s’y attend. Aux questions, où, quand… Jésus ne répond guère, et voici qu’il répond plutôt au comment. Comment les disciples doivent-ils vivre ce temps d’attente de la venue du Seigneur ? Pour y répondre Jésus prend à nouveau le style parabolique. Il va raconter une histoire dont il s’agit de saisir le sens.

pour leur montrer qu’il leur faut prier
Comme s’il craignait que nous ne sachions comprendre la parabole, Luc nous en donne d’emblée la direction. Jésus veut nous montrer qu’il faut prier. Pour traverser cette période d’attente, d’incertitude, Jésus nous invite à prier, à vivre d’une relation intime avec le Père.

en tout temps
Cette prière reçoit deux qualificatifs : elle doit être permanente. St Paul écrit aux Thessaloniciens qu’il faut prier sans cesse (1 Th 5, 17). La prière ne doit pas être conditionnée par le moment où nous sommes, par les sentiments qui nous habitent, par les occupations qui sont nôtres. Elle doit être en tout temps. Cela nous dit que la prière n’est pas une formule à réciter, des paroles à aligner, sinon, comment se pourrait-elle permanente ? Elle est une attitude intérieure, une orientation du cœur.

et ne pas se décourager.
Et pour traverser la durée, la prière doit être persévérante, il s’agit de ne pas se décourager. IL faut prier, prier encore et toujours, même si on ne perçoit pas d’effet à la prière.
Luc nous décode ainsi par avance la parabole qu’il va nous conter.

Seigneur, donne-moi de recevoir cet enseignement, et apprends-moi à te prier, toujours, sans me lasser, sans me décourager. Que ton Souffle soit en moi, la force de persévérance, le chant de de chaque instant.

vendredi 15 février 2013

Le jour


Lc 17, 22-37


Le texte (traduction : Bible de Jérusalem) :
« Il dit encore aux disciples : " Viendront des jours où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez pas.
 23 On vous dira : "Le voilà ! " "Le voici ! " N'y allez pas, n'y courez pas.
 24 Comme l'éclair en effet, jaillissant d'un point du ciel, resplendit jusqu'à l'autre, ainsi en sera-t-il du Fils de l'homme lors de son Jour.
 25 Mais il faut d'abord qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération.
 26 " Et comme il advint aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il encore aux jours du Fils de l'homme.
 27 On mangeait, on buvait, on prenait femme ou mari, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; et vint le déluge, qui les fit tous périr.
 28 De même, comme il advint aux jours de Lot : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ;
 29 mais le jour où Lot sortit de Sodome, Dieu fit pleuvoir du ciel du feu et du soufre, et il les fit tous périr.
 30 De même en sera-t-il, le Jour où le Fils de l'homme doit se révéler.
 31 " En ce Jour-là, que celui qui sera sur la terrasse et aura ses affaires dans la maison, ne descende pas les prendre et, pareillement, que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière.
 32 Rappelez-vous la femme de Lot.
 33 Qui cherchera à épargner sa vie la perdra, et qui la perdra la sauvegardera.
 34 Je vous le dis : en cette nuit-là, deux seront sur un même lit : l'un sera pris et l'autre laissé ;
 35 deux femmes seront à moudre ensemble : l'une sera prise et l'autre laissée.
 37 Prenant alors la parole, ils lui disent : " Où, Seigneur ? " Il leur dit : " Où sera le corps, là aussi les vautours se rassembleront. " ».

Prière (suggérée par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Lecture verset par verset :
« Quand donc vient le Règne de Dieu ? » demandaient les Pharisiens à Jésus (v. 20)
Jésus leur avait répondu : « Le Règne de Dieu ne vient pas comme un fait observable ».

v. 22 :
A présent, c’est aux disciples que Jésus s’adresse et il se fonde sur leur désir :
« vous désirerez voir ne fût-ce qu’un seul des jours du Fils de l’homme »…
Ce jour du Fils de l’Homme, c’est celui de son Avènement.
Si Jésus s’appuie sur le désir des disciples, il questionne également le désir des lecteurs que nous sommes.
En ce temps de Carême, où nous sommes appelés à nous tourner, à nous retourner vers notre Dieu, il est bon de nous poser cette question : sommes-nous désireux de le voir, de recevoir sa visite ?

v. 23 :
« le voilà… le voici… Ne partez pas, ne vous précipitez pas »
Ce sont nos lieux d’errance, les faux dieux qui nous égarent, les soucis, les préoccupations, ce qui nous détourne de notre Dieu.
Ce n’est pas là que Dieu se révélera…

v. 24-25 :
Jésus nous dévoile alors son vrai visage.
« Comme l’éclair en jaillissant brille d’un bout à l’autre de l’horizon ».
Sa venue est cosmique, glorieuse, au-delà d’un lieu précis.

« Mais auparavant il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté… »
Révélation d’une gloire, certes, mais précédée de la Passion et du rejet.
Tel est le visage de notre Dieu : à la fois glorieux, grandiose, en majesté et, à la fois, souffrant et rejeté.
Au désert, c’est le Jésus tenté qui a faim, après 40 jours de jeûne, et celui qui vainc la tentation, fort de sa relation au Père.
On y devine le mystère pascal : le Christ du Vendredi Saint, bafoué et défiguré, et le Christ du matin de Pâques, tout nimbé de Lumière.

v. 26-27 :
Jésus propose deux comparaisons.
D’un côté, il compare la venue du Fils de l’Homme au temps de Noé (Gn 6) : « on mangeait, on buvait, on se mariait… » et « le déluge vint et les fit tous périr »

v. 28 :
De l’autre, Jésus fait allusion au temps de Lot (Gn 19) : « on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait… » et « Dieu… les fit tous périr »

De part et d’autre, l’événement était imprévisible.
Les activités des contemporains de Noé et de Lot sont aussi les nôtres : des activités tout humaines et dont nous ne pourrions nous abstenir car elles sont inhérentes à notre condition humaine, terrestre et contingente. Elles en font son poids et sa valeur.

v. 30-31 : « De même en sera-t-il, le Jour où le Fils de l’homme doit se révéler. En ce Jour-là, qu’il… ne descende pas prendre (ses affaires)… et qu’il… ne retourne pas en arrière »
Ce Jour-là, il sera trop tard… comme pour la femme de Lot (v. 32 : cfr Gn 19, 26)

Jésus nous dévoile alors une attitude spirituelle qui ne nous dispensera pas de vivre pleinement notre condition d’hommes et de femmes humains, mais qui pourra déployer notre vie :
« Qui cherchera à épargner sa vie la perdra, et qui la perdra la sauvegardera »
Face à ces occupations, aussi légitimes soient-elles, quelle disposition intérieure adoptons-nous ? Ces activités sont-elles le centre et la fin de notre projet de vie ? Constituent-elles l’unique perspective de notre vie terrestre ?
Ou désirons-nous rencontrer Celui qui vient ?

Jésus s’appuyait au verset 22 sur notre désir de le rencontrer, préalable indispensable pour commencer ce Carême.
Ici, il nous livre la clé pour ne pas manquer cette rencontre : la vigilance.

v. 34-35 : « … l’un sera pris et l’autre laissé…  l’une sera prise et l’autre laissée »
Mystère de la venue du Fils de l’Homme, mystère de sa manifestation dans nos vies.
Mais, malgré des manifestations variées, en des temps variés, nul n’est dispensé de cette rencontre. Chacun est renvoyé à lui-même.
Chacun(e) de nous peut se poser cette question : suis-je assez vigilant(e) pour Le reconnaître dans les évènements  les rencontres, dans le cœur à cœur avec Lui ?
Telle est la grandeur de notre liberté et le poids de notre responsabilité.
Vais-je me tourner résolument vers Lui ?

v. 37 : après une question sur le temps (« quand donc… ? » : v. 20), les disciples posent la question du lieu (« où donc… ? »)
Jésus ne le précise pas, mais il en assure la réalité : « Aussi sûrement que la mort fait son œuvre, le jugement s’opère ».
Effectivement, nous ne pouvons pas spéculer sur la venue du Fils de l’Homme (cfr Lc 19, 11 ; 21, 7). La fin du monde, annoncée pour le 21 décembre, nous a laissés perplexes…
Alors, si nous ne pouvons pas nous prononcer sur l’avenir, nous ne pouvons qu’entretenir la vigilance en cet aujourd’hui, car les regrets du passé et les inquiétudes pour l’avenir sont vains.
Seule compte la présence au présent…

Prière :
Tandis que nous entrons dans ce temps de grâce qu’est le Carême, accorde-nous, Seigneur, de garder, au sein de nos activités humaines, un cœur tout attentif à la venue du Fils de l’Homme qui, jour après jour, nous visite… pour nous combler de ses bienfaits. Amen.

                                   Sr Marie-Jean

mercredi 13 février 2013

Parmi vous


Luc 17
Les Pharisiens lui demandèrent : « Quand donc vient le Règne de Dieu ? » Il leur répondit : « Le Règne de Dieu ne vient pas comme un fait observable. 21 On ne dira pas : “Le voici” ou “Le voilà” . En effet, le Règne de Dieu est parmi vous. »

Esprit Saint, dessille nos yeux, rends-nous capables de reconnaître le Règne de Dieu présent parmi nous.

Les Pharisiens lui demandèrent : « Quand donc vient le Règne de Dieu ? » : Voilà une question bien peu originale : les pharisiens, les rabbins, les textes apocalyptiques contemporains, tous se préoccupaient de cette question. Encore faut-il savoir ce qu’ils entendaient par « Règne de Dieu » ! L’Avènement du Fils de l’homme, la parousie, la fin du monde, la victoire sur les Romains…… D’ailleurs Jésus lui-même dira à la fois que lui-même en ignore le jour et l’heure (Mt 24,36) mais que c’est imminent : «  cette génération ne passera pas que tout cela arrive » (Mt 24,35).

Il leur répondit : « Le Règne de Dieu ne vient pas comme un fait observable : cette fois pourtant la réponse de Jésus est plus claire. Et d’abord il précise ce que le Règne de Dieu n’est pas : il ne s’agit pas d’évènements observables, donc ni catastrophes ni révolutions.

On ne dira pas : “Le voici” ou “Le voilà” : ou si on le dit, on se trompe (v 23 : ne vous précipitez pas !).

En effet, le Règne de Dieu est parmi vous : surprise de l’explication ! Dire « Le voilà ! » n’est donc pas faux mais en quelque sorte déjà dépassé : le Règne de Dieu est déjà là, il faut non pas l’annoncer mais le reconnaître, et cela ne peut se faire que dans la foi en la personne de Jésus. N’a-t-il pas déjà dit, après avoir chassé un démon (11,20) : « le Règne de Dieu vient de vous atteindre ». Ainsi le Règne – le Royaume – est là, « à notre portée », au milieu de nous. Pas « en nous » comme disent malencontreusement certaines traductions : ce n’est pas seulement une petite affaire intérieure et privée, c’est bien la présence de Jésus au milieu de son peuple, de ses frères. Il s’agit bien d’une action de salut qui concerne tout le peuple de Dieu. « Ta foi t’a sauvé » vient-il de dire au lépreux guéri : ainsi cette parole résonne pour tous ceux qui accueillent le Royaume.

Seigneur Jésus, tu nous dévoiles l’existence du Royaume, tu nous affirmes ta présence, attise notre foi et notre espérance !

mardi 12 février 2013

Va !


Luc 17
18 Il ne s'est trouvé parmi eux personne pour revenir rendre gloire à Dieu : il n'y a que cet étranger ! » 19 Et il lui dit : « Relève-toi, va. Ta foi t'a sauvé. »

Esprit Saint, mets aujourd’hui sur nos lèvres le chant qui rende gloire à Dieu.

Il ne s'est trouvé parmi eux personne pour revenir rendre gloire à Dieu : il n'y a que cet étranger ! : Jésus loue donc ouvertement le comportement de cet homme. Son désir était même que tous reviennent. Mais s’ils n’ont fait qu’un seul bloc pour se soutenir dans leur malheur, et même pour se mettre en route vers les prêtres, lorsqu’il s’agit de la relation personnelle avec Dieu, la voie de chacun est unique. Face à la reconnaissance de Jésus comme Dieu à l’origine de la guérison, chacun réagit à sa manière : faire demi-tour (se convertir ?) a été la décision du Samaritain. Les autres ont-ils compris, ont-ils éprouvé cet élan de reconnaissance, leur vie en a-t-elle été retournée… ? Mystère du chemin personnel.
Et il lui dit : Relève-toi : l’homme est maintenant là, aux pieds de Jésus, et c’est entre eux que la suite se joue, sur la parole de Jésus. S’il n’a pas dit « sois guéri », il dit maintenant « relève-toi ! » : dresse-toi, mets-toi debout, reviens à la vie (ressuscite !) : la renaissance doit être complète : après le corps, tout l’être doit être renouvelé.

va : après le « allez » collectif, voici l’ordre personnel : « va ». Car (re)venir auprès de Jésus est toujours en lien avec l’envoi. A ces apôtres aussi il a dit un jour « venez » et puis « allez ». Tel est le mouvement de notre vie de disciples. Mais cette fois il ne s’agit plus d’aller en un lieu précis, mais de s’avancer dans la vie.

Ta foi t'a sauvé : il était déjà guéri, purifié, maintenant il est sauvé ! Dieu met des signes sur notre chemin, il se manifeste discrètement, si nous pouvons le reconnaître, venir à sa rencontre, l’entendre nous dire : debout ! va ! Alors c’est sa vie même dont il nous inonde, alors nous sommes sauvés, chaque jour.

Seigneur Jésus, aujourd’hui, comme chaque matin, tu me dis : Va ! Accompagne-moi au sein de toutes mes rencontres, de tous mes travaux, que je puisse t’y rendre gloire.

lundi 11 février 2013

Tous les dix


Luc 17
17 Alors Jésus dit : « Est-ce que tous les dix n'ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ?

Esprit Saint, notre route n’est jamais toute tracée : que ta lumière nous permette de discerner où poser nos pas…

Alors Jésus dit : « Est-ce que tous les dix n'ont pas été purifiés ? Jésus sait que son action est efficace, qu’il a voulu accorder la guérison à tous les membres de ce petit groupe, bien que, sans doute, chacun avait des dispositions propres : ainsi les plus « croyants » ont porté les autres et tous ont pu répondre à la démarche de foi que Jésus leur demandait et bénéficier de la guérison. Bel exemple de ce qu’une communauté peut porter comme fruit !

Et les neuf autres, où sont-ils ? Mais, sur la route vers les prêtres évidemment ! Exactement là où Jésus leur a demandé d’aller !! Et voilà qu’il leur en fait quasiment le reproche… Eh oui, même vis-à-vis de lui, il demande tout sauf une obéissance aveugle ; il ne dispense jamais du devoir de discernement. La responsabilité de nos actes nous appartient et il serait vain de vouloir se dissimuler derrière tel ou tel ordre. Finalement, ici,  la reconnaissance officielle, les démarches adjacentes, c'est secondaire. Ce que Jésus salue chez le Samaritain, c'est qu'il a su lire l'essentiel de ce qui lui était arrivé : le Christ s'est manifesté comme son salut. Telle est sa démarche, et Jésus l’approuve. Et si les autres n’ont pas cette vision des choses, cela ne les empêche pas d’être purifiés et réintégrés dans la vie sociale et religieuse de leur village. Jésus ne conditionne pas non plus les dons qu’il nous fait à la parfaite compréhension que nous en avons : heureusement pour nous !!

Seigneur Jésus, tu dispenses largement tes dons : donne-nous de reconnaître tes bienfaits dans nos vies et de te chanter notre action de grâce.

dimanche 10 février 2013

Il revint


Luc 17
15 L'un d'entre eux, voyant qu'il était guéri, revint en rendant gloire à Dieu à pleine voix. 16 Il se jeta le visage contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce ; or c'était un Samaritain.

Esprit Saint, fais que nos pensées et nos actes – au-delà de la lettre – soient tout empreints de ton souffle.

L'un d'entre eux, voyant qu'il était guéri, revint : autrement dit, il désobéit à Jésus ! Il y a une petite pointe polémique dans ce récit. Les pharisiens étaient reconnus comme étant des gens très stricts vis-à-vis de la loi. On a souvent entendu Jésus leur reprocher leur rigidité. Tandis que les Samaritains, eux, obéissaient à la loi, mais avec plus de souplesse. Ici, les neuf Juifs guéris obéissent à la lettre. Celui qui fait demi-tour prend des libertés : avant de satisfaire aux exigences légales, il revient vers Jésus.

en rendant gloire à Dieu : et sur le chemin de retour, en plus de l’apparence de sa peau, c’est toute la dynamique de sa vie qui change. Elle n’est plus centrée sur son impossibilité de s’approcher de Dieu, ou des hommes, mais bien au contraire elle devient l’expression de la gloire de Dieu, de l’amour que Dieu lui porte et qu’il veut lui rendre. Déjà sur la route de retour, l’ancien lépreux se fait témoin.

à pleine voix : lui, qui devait crier « Impur ! Impur ! » pour prévenir les autres de sa maladie, lui qui élevait la voix pour supplier Jésus, le voilà maintenant qui peut utiliser toute sa voix pour glorifier Dieu.

Il se jeta le visage contre terre aux pieds de Jésus : lui, qui devait s’éloigner de tous, se tenir à distance, le voilà qui s’approche jusqu’aux pieds mêmes de Jésus.

en lui rendant grâce : dans son geste spontané de reconnaissance, dans l’expression de son bonheur, il montre qu’il perçoit mieux que quiconque le cœur de Jésus. Il ne craint pas un instant que Jésus le renvoie… chez les prêtres. Il est extraordinaire, ce Samaritain ! Il désobéit à l’ordre que Jésus lui a donné parce qu’il est moins important de réaliser cet ordre à la lettre que de lui rendre grâce !

or c'était un Samaritain : cette chute, qui pourrait aussi se traduire par « gare aux préjugés » et surtout « ne jugez pas », souligne en même temps la complexité du récit, Juifs et Samaritains n’ayant pas les mêmes critères sur la façon de se comporter face à la loi et donc aux prêtres.

Seigneur Jésus, que je revienne souvent vers toi au cours de ce jour afin de te rendre grâce pour tous tes bienfaits.

samedi 9 février 2013

Allez !


Luc 17
14 Les voyant, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » Or, pendant qu'ils y allaient, ils furent purifiés.

Esprit Saint, fais croître en nous la foi en la parole de Jésus.


Les voyant, Jésus leur dit : impossible de les rater, de passer sans les voir ! Mais l’attitude de Jésus est toujours imprévisible ; cette fois, il ne fait rien, ne les touche pas, ne leur impose pas la main, ne leur fait pas de discours…

Allez vous montrer aux prêtres : cet ordre, Jésus l’a déjà donné à d’autres lépreux (5,14) mais après les avoir guéris. La guérison est une chose, la réinsertion dans la société, une autre, qui exige d’aller « se montrer » à un prêtre ; c’est un peu un euphémisme car le rituel prévu par le Lévitique (ch.14) ne prévoit pas moins d’une vingtaine de rites et sacrifices successifs ! En tous cas, cet indice montre que Jésus n’est pas en Samarie : on l’imagine mal envoyer les lépreux auprès des prêtres des sanctuaires hérétiques de Sichem ou d’ailleurs, là où l’on n’observe pas la loi de Moïse. Nous apprendrons d’autre part qu’il n’y a qu’un Samaritain dans le groupe, ce qui serait surprenant en pleine Samarie, région maudite pour les non-samaritains.

Or, pendant qu'ils y allaient : ils se sont donc mis en route pour montrer qu’ils étaient purifiés… alors qu’ils ne le sont pas ! Quel acte de foi demandé ainsi par Jésus ! C’est cette confiance même qui est comme la condition de leur guérison.

 ils furent purifiés : nous, on s’y attend, mais eux, là, sur la route… osons-nous ainsi nous mettre en route sur un ordre de notre Dieu, sur une simple promesse, nous engager sans preuve, sans certitude… ? Oui, avec son aide, nous le faisons aussi, ainsi le jour où nous avons répondu à notre vocation… Quand Jésus nous dit « allez », quand il me dit « va », il s’engage en même temps, il prend le chemin avec nous…

Seigneur Jésus, donne-moi d’être attentive aujourd’hui, chaque fois que tu me diras « Va ! », donne-moi d’avoir pleine confiance en toi à ce moment-là.