jeudi 31 décembre 2020

Célébration de la Parole 31 décembre 2020

 (sœur Marie-Christine)

Introduction :

Bonjour, ce sont les dernières heures de l’année civile. Saint Jean nous parle à la fois de dernière dans sa lettre et de commencement dans l’évangile !

Oui, une année se termine, une autre va commencer ! Une page qui tourne ?  Ou plutôt une spirale qui se poursuit. Vers le haut, vers le Seigneur, et vers le bas, vers l’intériorité de nos cœurs, vers notre nappe phréatique intérieure dont parlait sr Marie-Raphaël hier.

Puisse l’Esprit Saint nous conduire, nous guider dans ces deux directions qui en fait n'en sont qu'une, pour lui c’est si simple… si nous le laissons faire.

Comme nous y invite le psaume graduel (Ps 95), chantons au Seigneur un chant nouveau par notre vie ouverte à son action. Que la terre entière le chante par nos voix. Que nous le chantions et le bénissions, dès maintenant avec les psaumes du jour.

 Commentaire :

«Dieu, personne ne l’a jamais vu ; Le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître. » (TLB) venons-nous d'entendre.

« Dieu, personne ne l’a vu, jamais. L’unique-engendré, Dieu, celui-qui-est vers le sein du Père celui-là (y) entraîna » (Yves Simoens « Selon Jean » Institut d’Etudes Théologiques- Bruxelles1997-1. Une traduction p 15)

C’est sur cette dernière phrase du Prologue que je vais m’arrêter brièvement car la traduction du Père Simoens me nourrit depuis plusieurs semaines.

Il précise dans son commentaire : « Grâce à sa relation unique au Père, le Fils se communique en nous entraînant à sa suite. La double signification du verbe exègèsato marque un point d’orgue. « Il fut le guide/ il fut la voie ». (Yves Simoens « Selon Jean » Institut d’Etudes Théologiques- Bruxelles1997-2. Une interprétation p 51)

En nous entraînant vers le sein du Père Jésus nous le fait connaître ! Car la connaissance  dans le monde biblique n’est pas intellectuelle, mais existentielle. C’est une vie de relation concrète. Laissons-nous entraîner jour après jour ! Vers notre intériorité, vers la nappe phréatique de notre cœur, vers le Père.

Je vous propose d'écouter un andante de Kora et hautbois (CD Keur Moussa 06 auxsources jaillissantes piste 11), qui me semble-t-il, nous invite à nous laisser entraîner.

 Introduction au Notre Père : 

« A tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom… Ils sont nés de Dieu. » Par l’Esprit qui nous fait devenir enfants de Dieu dans le Fils, nous pouvons dire avec un cœur filial et fraternel:

Oraison ce de conclusion : 

Père Bien-Aimé, toi que personne n’a jamais vu, toi qui nous fais devenir tes enfants dans le Fils, par l’Esprit, nous te louons de nous offrir grâce après grâce. N’arrête pas l’œuvre de tes mains, dans nos cœurs et dans le cœur de tous les hommes et femmes de notre temps. Qu’ils se laissent entraîner vers toi par Jésus, le Verbe, la Parole faite chair pour nous conduire vers toi, la vraie Vie qui commence dès maintenant et s'approfondit dans les siècles des siècles.

mercredi 30 décembre 2020

Célébration de la Parole 30 décembre 2020

(sœur Marie-Raphaël)

Ouverture.

Il y a le temps de la longue patience et la soudaineté de la grâce. Anne a connu la longue patience. Elle a attendu 12 fois 7 ans : une plénitude de plénitude. Elle a tellement attendu que, peut-être, elle ne savait même plus qu’elle attendait. Elle était simplement là, présente au présent. À force d’attendre, elle était devenue poreuse. Poreuse à la grâce (ce n’est pas pour rien qu’elle s’appelait Anne), poreuse à l’eau de la grâce qui s’infiltrait doucement jusqu’à la nappe phréatique de son âme. Elle était en contact permanent avec la nappe phréatique de son âme.

Par le chant des psaumes, rendons-nous poreux, afin que la prière circule librement de la terre au ciel.

Résonnances.

« Je vous l’écris, enfants, vous connaissez le Père ». Vous connaissez… Jean insiste sur ce mot. C’est un verbe au parfait, mais on le traduit au présent. Car les verbes au parfait désignent non pas un processus, mais un état, quelque chose qui est acquis. « Vous connaissez, parce que vous avez appris à connaître et que maintenant vous savez pour de bon ». On pourrait dire : « c’est inscrit dans votre disque dur ». L’idée, c’est qu’il y a une connaissance de Dieu qui nous habite depuis toujours, qui est donnée d’office, mais dont nous devons prendre conscience. D’où l’image de la nappe phréatique : elle est là, très profond, mais nous ne le savons pas, et nous devons la découvrir, la faire émerger, aller chercher l’eau au plus bas. Entrer en communication avec elle, afin de la faire émerger. Cela prend du temps : le temps de la longue patience.

Anne ne savait plus qu’elle attendait, mais quand Jésus est entré dans le temple, elle a su, instantanément. Elle le connaissait depuis toujours, et maintenant, elle le reconnaissait. L’eau a jailli des profondeurs. L’arrivée du petit enfant dans le temple a suffi pour que le déclic se réalise en elle : l’eau profonde a jailli en surface avec une force telle qu’elle n’a pas pu la garder pour elle.

Ensuite, c’est au tour de Jésus d’entrer dans le temps de la longue patience. Le temps de la vie cachée à Nazareth. « L’enfant grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse et accompagné par la grâce de Dieu. » Vie cachée comme une nappe phréatique, que l’eau de la grâce vient élargir.

Merveille de l’Incarnation qui va jusque-là : Dieu accepte la médiation de la durée. Même le Fils de Dieu doit grandir dans le temps. Tout est là, mais caché dans les profondeurs. Viendra le jour où l’eau vive jaillira pour irriguer toute la terre. Le jour où l’eau coulera, avec le sang, de son côté ouvert. Au bout d’une très longue patience.

Prière.

Par ton Incarnation, Seigneur Jésus, tu entres dans le temps de notre humanité, le temps des longues patiences et des mûrissements, mais aussi le temps de l’urgence, le temps de la croissance et le temps de la vie. Apprends-nous à accueillir la grâce du temps que nous avons à vivre. Et viens encore aujourd’hui abreuver le monde assoiffé de ton amour.

mardi 29 décembre 2020

Célébration de la Parole 29 décembre 2020

 (sr Myrèse)

Introduction : Pourquoi y-a-t-il si souvent un joueur de flûte à la crèche ? Pourquoi beaucoup de figures qui entourent la naissance de Jésus sont-elles des personnes âgées ? Zacharie, Elisabeth, Syméon, Anne ? même Joseph selon la tradition apocryphe serait un vieillard. Quand Dieu fait toutes choses nouvelles, il semble tout reprendre à l’origine, non pour défaire, non pour abolir, mais pour rejoindre et avec son intuition première, son projet créateur construire avec nous un monde beau, une nature belle et bonne, une humanité belle et bonne, fraternelle. La racine de Jessé a fleuri, l’arbre donne enfin son fruit. Ouvrons nos yeux, prenons tout ce qui en nous est vieux, pour le laisser saisir à nouveau, pour nous laisser renouveler par ce Dieu venu partager notre humanité, pour nous donner part à sa divinité.

Après l’Evangile : voilà un évangile que vous avez encore en mémoire, nous l’avons lu ce dimanche. Dimanche dans une version plus longue, vous aurez la suite demain. Fernand nous l’a commenté abondamment. Vous pouvez vous remémorer la manière dont il a fait défiler devant nos yeux tous ces personnages – pour la plupart d’un certain âge – qui entourent la naissance de Jésus. Je voudrais vous en ajouter un. Une plutôt. Elle nous vient d’une tradition déjà ancienne, un évangile de l’enfance apocryphe, arménien. Si ces écrits ne sont pas reçus comme canoniques, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont aucun message à nous délivrer. Et cette tradition ancienne, d’une dernière visiteuse à la crèche, a été reprise dans un conte de Noël des frères Tharaud, écrivains, membres de l’académie française, décédés respectivement en 1952 et 53. Je livre ce conte à votre méditation :

C’était à Bethléem au point du jour. L’étoile venait de disparaître, le dernier pèlerin avait quitté l’étable, la Vierge avait bordé la paille, l’enfant allait dormir enfin. Mais dort-on la nuit de Noël ?… Doucement la porte s’ouvrit, poussée, eût-on dit, par un souffle plus que par une main, et une femme parut sur le seuil, couverte de haillons, si vieille et si ridée que, dans son visage couleur de terre, sa bouche semblait n’être qu’une ride de plus.

 En la voyant, Marie prit peur, comme si ç’avait été quelque mauvaise fée qui entrait. Heureusement Jésus dormait ! L’âne et le bœuf mâchaient paisiblement leur paille et regardaient s’avancer l’étrangère sans marquer plus d’étonnement que s’ils la connaissaient depuis toujours. La Vierge, elle, ne la quittait pas des yeux. Chacun des pas qu’elle faisait lui semblait long comme des siècles. La vieille continuait d’avancer, et voici maintenant qu’elle était au bord de la crèche. Grâce à Dieu, Jésus dormait toujours. Mais dort-on la nuit de Noël ?…

 Soudain, il ouvrit les paupières, et sa mère fut bien étonnée de voir que les yeux de la femme et ceux de son enfant étaient exactement pareils et brillaient de la même espérance. La vieille alors se pencha sur la paille, tandis que sa main allait chercher dans le fouillis de ses haillons quelque chose qu’elle sembla mettre des siècles encore à trouver. Marie la regardait toujours avec la même inquiétude. Les bêtes la regardaient aussi, mais toujours sans surprise, comme si elles savaient par avance ce qui allait arriver. Enfin, au bout de très longtemps, la vieille finit par tirer de ses hardes un objet caché dans sa main, et elle le remit à l’enfant. Après tous les trésors des Mages et les offrandes des bergers, quel était ce présent ? D’où elle était, Marie ne pouvait pas le voir. Elle voyait seulement le dos courbé par l’âge, et qui se courbait plus encore en se penchant sur le berceau. Mais l’âne et le bœuf, eux, le voyaient et ne s’étonnaient toujours pas. Cela encore dura bien longtemps.

 Puis la vieille femme se releva, comme allégée du poids très lourd qui la tirait vers la terre. Ses épaules n’étaient plus voûtées, sa tête touchait presque le chaume, son visage avait retrouvé miraculeusement sa jeunesse. Et quand elle s’écarta du berceau pour regagner la porte et disparaître dans la nuit d’où elle était venue, Marie put voir enfin ce qu’était son mystérieux présent. Ève (car c’était elle) venait de remettre à l’enfant une petite pomme, la pomme du premier péché (et de tant d’autres qui suivirent !) Et la petite pomme rouge brillait aux mains du nouveau-né comme le globe du monde nouveau qui venait de naître avec lui. (Jérôme et Jean Tharaud, cités dans Contes et récits de Noël, Atelier, 1995 p 63 sv)

  Ainsi, la présence de ces vieillards dans les récits d’enfance de Jésus, nous disent quelque chose de profond, de très profond… Celui qui vient de naître, ce tout petit que Syméon accueille dans ses bras, est cette lumière qui brille dans les ténèbres, et qu’aucune ténèbre n’a su au long des siècles arrêter. Ainsi Syméon a bien raison de voir dans cet enfant, qui repose entre ses bras, la lumière des nations, le salut préparé à la face des peuples. Ce salut est pour toi aussi. Tu peux avec Eve, rapporter tes pommes… et les déposer. L’enfant est là. Et s’il est encore si faible, trop faible pour triompher de tout mal, ne t’en fais pas. Si d’aventure le serpent a suivi Eve, si d’aventure, il menace l’enfant, les bergers ont laissé auprès de l’enfant, un joueur de flûte… qui par son Souffle enchante, et détourne le serpent… voyez en Lui, celui qui ne pouvait abandonner son Fils à la mort, le Père et son Souffle, son Esprit venus accompagner l’incarnation de Celui qui ne fait qu’un avec eux.

 

Invitation au Notre Père : Jésus par ta naissance, tu nous rejoins là où nous sommes, et tu nous tournes vers le Père, avec toi, nous voulons redire la prière des enfants de Dieu

 

Prière conclusive : (d’après une hymne CFC — CNPL)

Père des siècles du monde, la naissance de ton Fils en notre histoire, transfigure nos tourments en douleurs d’enfantement où déjà surgit ta gloire. Père, tu as vu le mal et la souffrance, tu as vu notre humanité chancelante, et tu nous as donné ton Fils, il est le Vrai soleil du jour nouveau, et il perce la nuit profonde. Avec Syméon, Anne, Zacharie et Elisabeth, Eve et Adam, nous chantons notre délivrance. Aujourd’hui encore illumine tous les cœurs, restaure par la naissance de ton Fils, la création. Et tandis que ce Noël nous réenchante, aide-nous à devenir un peuple nouveau, fraternel et solidaire. Nous te le demandons

lundi 28 décembre 2020

Célébration de la Parole 28 décembre 2020 « Les saints innocents »

(sœur Bernadette)

Introduction : Après la joyeuse naissance de l'enfant Jésus et le chant de louange des anges : „Gloire à Dieu au plus haut des cieux“ (Luc 2,14) nous assistons à un tollé inconsolable fait de pleurs et de gémissements sur les enfants assassinés. (Mt 2,18) "Le sort des enfants morts préfigure déjà celui de Jésus."[1]  "Quel monde dans lequel les enfants deviennent victimes de la violence".[2] C'est pourquoi "il est important d’avoir un tel jour sous les yeux et de se souvenir de ces innocents sacrifiés pour des raisons inexcusables au mépris du sens profond de Noël, car l'Incarnation de Dieu est le signe tangible du respect, de l'estime et de l'amour pour chaque créature".[3] 

Lecture : 1 Jean 1,5-2,2 // Ps 123 (124) // Mt 2,13-18

Méditation : Dans ce qui suit, je voudrais vous présenter une lithographie de 1955 de Marc Chagall (1887-1985) envoyée comme carte de vœux de Noël et Nouvel An par l’épouse du peintre à son amie Diana.


Le titre de cette litho étudiée dans mon cours de français : « Mère et enfant avec animaux devant la maison ». Une peinture est un langage que le spectateur doit décoder. J’y vois une représentation de la Nativité, de la Sainte Famille. Ce n’est en aucun cas une scène romantique, idéale et irréaliste avec une famille nucléaire comme on en retrouve souvent dans les photos de Noël.

A gauche le rouge domine, c’est la couleur de l’amour, signe de sécurité, de chaleur et de protection.

En arrière-fond, la bâtisse évoque les bâtiments du shtetti, le village juif traditionnelle de l’Europe de l’Est. Chagall d’origine russe est issu d’une famille juive très pratiquante.

Le personnage masculin coiffé d’un couvre-chef appelé kippa rappelle saint Joseph, l’humble charpentier qui s’incline respectueusement devant l’enfant et sa maman. Sa taille est plus petite et simple. Ses bras et ses mains montrent un geste d'adoration. Il semble complètement absorbé - peut-être dans ses pensées ou dans sa prière. Ou peut-être, se rappelle t-il la parole de l’ange, lui, il a compris cette parole.

Au cœur de l’image, une maman avec son enfant focalise nos regards. Marc Chagall admire beaucoup sa mère et il accorde une dimension sacrée à la femme dans ses œuvres. Souvent il la représente avec une physionomie allongée - comme ici. Je l’appelle Marie – ainsi le visage de Marie n’est pas rayonnant de joie, sans doute comme tout cœur de maman est-elle consciente de l’importance d’engendrer la vie. Peut-être même a-t-elle le pressentiment d’épreuves futures. Elle est dehors, devant la maison, elle ne cache pas son enfant, même si elle se fait des soucis compréhensibles aussi face aux événements annoncés par l’ange à saint Joseph/ ou peut-être, est-elle déjà en pensées chez Siméon.  Marie n’étreint pas son enfant, elle n’entrave pas sa liberté de mouvement ou mieux, avec ses grandes mains protectrices elle offre plutôt Jésus au monde, offrande évoquée aussi par son corps en retrait. Elle incarne la mère par excellence qui accueille son enfant, l’accompagnera jusqu’au Golgotha, spectatrice douloureuse du sacrifice de celui qu’elle a enfanté dans la fidélité à la parole donnée « Qu’il soit fait selon ta volonté ».

Le petit bonhomme exprime la pureté de l’enfance. La couleur est douce. Il semble, qu’il va marcher avec ses bras ouverts vers l’extérieur de l’image, plutôt vers nous, vers le monde.

Chagall ne serait pas Chagall s’il ne représentait pas des animaux : ici un âne et une colombe. Parfois, son amour des animaux les a représentés avec des mains, des pieds, voire un visage car il était convaincu qu’il faut naître, vivre et mourir en harmonie avec eux sous le regard de Dieu. L’âne de la nativité appartient au folklore populaire, incarne le service fidèle aux hommes, la simplicité – ici l’âne s’agenouille devant Marie et l’enfant. Ce doux animal a porté la Vierge et il portera bientôt Jésus à Jérusalem. La colombe évoque la paix et rappelle le message de paix aux hommes de bonne volonté, Une paix fragile comme le fils de Dieu reposant dans une mangeoire, fragile et sans défense. Un message de paix bien compris par les humbles bergers comme les mages par la rencontre inoubliable de l’enfant Dieu.

Le jaune domine la grande partie de droite. On y voit un petit visage aux cheveux longs - un ange ? Lui, qui a annoncé la paix aux hommes de bonne volonté. Lui, qui a conseillé à Joseph de s'enfuir. Ainsi la colombe est l’écho de la parole de l’ange.

En arrière-fond on voit un arbre à la couleur criarde caractéristique du style de Chagall qui aime l’usage flamboyant des couleurs. C’est intéressant qu'il y ait un arbre extérieur et un arbre intérieur. L'extérieur ressemble à un cyprès - plutôt habituel en Égypte ou en Israël. La couleur violette évoque en nous la couleur liturgique dans sa signification typique de l'Avent et du Carême. Couleur du silence et de la réflexion. A l’intérieur du cyprès apparaît un petit conifère plus petit, encore en pleine verdure, serait-ce un sapin ? Reliant la scène à notre époque. Le vert peut aussi représenter l'espérance - même dans la souffrance, il y a de l'espérance. Une partie de la couleur de l'arbre tombe comme une ombre sur les cheveux de Marie : comme le prophétisera Syméon dans l'Évangile du lendemain : „ton âme sera traversée d’un glaive“ (Luc 2,35) Le cyprès lui-même a également une branche presque "morte". On se rappelle spontanément le bois de la croix. En fin de compte, la "crèche [...] est sculptée dans le même bois que la croix. L'ombre du Golgotha plane déjà sur ces événements au cours desquels des enfants innocents sont tués".2 Mais ce n'est pas la puissance du mal qui a le dernier mot, mais celle de l'amour. "Ceci est présagé dans la préservation de l'enfant mais plutôt et définitivement le matin de Pâques".2



[1] www.erzabtei-beuron.de – 28.12.2020

[2] Uniprediger – www.uni-greifswald.de – Uni_Gottesdienst_Semesterero_ffnung_160404_MH.pdf

[3] m.steyler.eu


samedi 26 décembre 2020

Célébration de la Parole 26 décembre Saint Etienne

(sr Myrèse)

Introduction :  il n’y a pas, durant l’octave de Noël, un interdit de fêtes de saints,  on dirait même qu’on a multiplié les fêtes pour le plaisir ! st Etienne aujourd’hui, st Jean demain si le dimanche de la sainte famille ne l’emportait, sts innocents lundi… A Pâques, c’est interdit de célébrer fêtes ou solennités pendant l’octave, la liturgie nous tourne uniquement sur l’avenir de vie après la mort que Jésus nous ouvre par sa résurrection. La liturgie s’emploie à nous faire entrer par la foi dans le monde de la résurrection. Alors comment comprendre la présente octave ? nous montrer la vie des saints sur terre, leur chemin jusqu’au terme, n’est-ce pas une manière de nous faire voir, toucher, le mystère de l’incarnation ? Le mystère du Dieu avec nous, partageant notre vie humaine, pour nous inviter à partager sa vie divine. Comme l’ont si bien exprimé les pères à commencer par st Irénée : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. Alors hier nous avons célébré la naissance sur terre de Jésus, Dieu fait homme. Aujourd’hui nous célébrons la naissance au ciel de st Etienne, homme divinisé pour l’éternité. Entrons dans cette liturgie, avec chevillé au cœur, un grand désir : partager notre humanité à notre Dieu, et recevoir en partage sa divinité.

Après l’évangile : Vous cherchiez un Noël doucereux ? rose bonbon, sucre et guimauve ? ce n’est pas dans la liturgie que vous le trouverez, allez plutôt faire du lèche-vitrine devant une pâtisserie ! la fête d’aujourd’hui nous montre st Etienne, un disciple du Christ, un des premiers diacres, premier martyr pour sa foi au Christ. Jésus est venu partager notre condition humaine, souffrir avec nous pour nous donner part à sa vie. Cela nous était déjà dit dans le récit de Noël, que les anges chanteurs ont tenté d’adoucir. Mais lorsque notre Dieu s’incarne, il n’y a pas de place pour lui là où vivent les humains. Il est parmi les migrants d’aujourd’hui ! pas de place ! et le trône de gloire qu’il recevra en fin de vie : une croix ! le supplice le plus cruel et honteux, dixit Cicéron. Supplice appliqué aux esclaves et non-citoyens, pour révolte, vol, ou meurtre ! Jésus méritait-il une telle condamnation ? Oui, Jésus prenant notre condition humaine, s’est abaissé tel un esclave, il nous lave les pieds, aussi souvent qu’il en est besoin. Jésus non citoyen romain ? oui, et rejeté par les siens, il n’a d’autre patrie que celle qu’il nous ouvre : le Royaume. Jésus un révolté ? oui, contre le mal qui abîme l’humain ! voleur ? oui, il a dérobé l’acte de condamnation qui pesait sur notre humanité ! meurtrier ? oui, il a mis à mort la mort elle-même !

Voilà le résultat de l’incarnation que nous avons célébrée hier dans la douceur ! aujourd’hui, Etienne, en suivant les traces de Jésus, nous montre à quel point, ayant reçu Jésus en sa vie humaine, il devient avec Jésus héritier du ciel. Au cœur même de son martyr, il est divinisé, définitivement divinisé.

Alors prenons un temps de silence, pour ouvrir pleinement, sans restriction, notre humanité à ce Dieu qui vient pour tout partager. Y compris nos souffrances les plus obscures, nos détresses les plus cachées. Il vient tout partager, tout assumer, pour y déposer sa divinité. Ne faisons pas échouer ce projet divin ! Dans le sillage d’Etienne, livrons-nous sans réserve à cet amour, et accueillons au plus profond de nos vies, la vie divine qu’il nous partage ! Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. Pour que tu deviennes Dieu, que tu aies part à sa vie divine ! Tu es fils de Dieu, tu apprendras comme Etienne ce qu’il en coûte parfois, mais ne crains pas l’Esprit du Seigneur est en toi, il t’accompagnera jusqu’à ton heureuse naissance au ciel !

Invitation au Notre Père :  Jésus, par ton incarnation, tu es devenu l’ainé d’une multitude de frères. Mets en nous ton Esprit, qu’avec toi, nous nous tournions de tout cœur vers le Père et osions avec toi lui redire :

Prière conclusive :  Dieu d’amour, tu n’as pas supporté que nous soyons abandonnés à la souffrance et à la mort. Tu as envoyé ton Fils Jésus, partager notre humanité, et nous rendre la vie. Nous te bénissons. Que la bonne Nouvelle du salut, dont a témoigné ton martyr st Etienne parvienne encore aujourd’hui à tous les opprimés, les souffrants, les mourants. Nous te le demandons par Jésus…

Bénédiction :  que le Dieu de la vie…


mercredi 23 décembre 2020

Célébration de la Parole du 23 décembre

 Ouverture.

Neuf mois de silence : la charnière entre le l’ancien et le nouveau testament. Neuf mois durant lesquels Zacharie a eu le temps de méditer le prophète Malachie, sur la suggestion de l’ange Gabriel. Malachie, le dernier prophète de l’ancien testament, dont les dernières paroles annoncent la venue du prophète Elie. Par la prière des Psaumes, entrons dans cette charnière entre ancienne et nouvelle alliance, et déposons-y tous les appels, tous les désirs du monde d’aujourd’hui.

Résonnances.

Eh bien, mon vieux Zacharie, qui aurait cru que cela nous arriverait encore ? Quand tu es revenu du temple de Jérusalem où tu avais accompli ton service dans le sanctuaire, tu ne parlais plus, tu n’entendais plus, tu étais muré dans ta bulle de silence. Mais dans tes yeux je lisais une immense question qui se transformait peu à peu en joie. Tu m’as demandé le livre des écritures, tu as lu et relu le prophète Malachie… Tu m’as regardée, tu t’es rapproché de moi, ta vieille épouse stérile, et tu t’es fait tendre, espiègle même. Ah, gamin !

Et puis, c’est arrivé ! La merveille, la grâce de Dieu qui vivifiait mes vieux os, une joie déferlante, si incroyable que j’ai préféré ne rien en dire pendant cinq mois. Mais ma petite cousine Marie, par je ne sais quelle intuition de femme comblée de grâce, l’a deviné, est accourue, m’a visitée. Alors, le bébé m’a transmis sa grâce de prophète : oui, je le sais, il sera prophète. Pas prêtre, comme toi, mais prophète. Et il s’appellera, il s’appelle déjà « grâce de Dieu ».

Malachie disait : « Le messager du Seigneur s’installera pour fondre et purifier. Il purifiera les fils de Lévi, il les affinera comme l’or et l’argent ; ainsi pourront-ils aux yeux du Seigneur présenter l’offrande en toute justice ».  Tu es descendant de Lévi, mon cher Zacharie, et ce qui t’arrivait était une purification. En toi s’accomplissait cette prophétie : après neuf mois de silence, tu pouvais formuler une parole nouvelle, une offrande juste ! Je l’attendais, cette parole, qui mûrissait en toi !

Malachie disait : « Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils et le cœur des fils vers leurs pères ». Comme si a priori les pères et les fils étaient des rivaux à réconcilier. Et ce sont les pères qui doivent faire le premier pas. Toi, mon vieux Zacharie, la première parole que tu as eue pour ton fils fut de lui donner son nom. Un nom qui n’était pas celui que tous attendaient : un nom nouveau par lequel tu accordais à ton fils la liberté d’être différent. Quelle plus belle affirmation de ta confiance en lui et de ton obéissance à Dieu ?

Zacharie, c’est un beau nom, pourtant ! Il signifie : « le Seigneur se souvient ». Oui, la mémoire de Dieu est notre assurance pour l’avenir. Tu chanteras : « il se souvient de son Alliance sainte », et dans le même souffle, tu affirmeras : « il fait grâce à nos pères » (Lc 1, 72). Grâce et mémoire, en Dieu, ne s’opposent pas. Quand il fait grâce, Dieu se souvient. La mémoire plonge dans les racines. La grâce est ouverture sur l’avenir.

C’est beau, mon vieux Zacharie, ce que tu as fait là, en présence du voisinage qui venait circoncire l’enfant et le faire entrer ainsi dans l’Alliance. Au nom de ta fidélité à la mémoire du Seigneur, tu offrais à ton fils cette ouverture, tu reconnaissais, à travers son nom, la visite de Dieu qui change tout. Comme Abraham, autrefois, avec Isaac, tu n’as pas voulu t’attacher à cet enfant, mais tu lui as permis de te quitter, pour franchir en ton nom et au nom de tout le peuple d’Israël le Jourdain qui sépare et relie l’ancienne et la nouvelle Alliance.

Prière

Dieu de nos pères, tu te souviens de ton Alliance et tu fais grâce, chaque jour. Accorde-nous d’harmoniser la mémoire et la grâce dans une louange confiante. Nous pourrons alors accueillir ton Fils, le Messie de Noël, et devenir prophètes de la joie qu’il répand sur le monde !

mardi 22 décembre 2020

Célébration de la Parole du 22 décembre

(sœur Marie-Christine)

 Introduction : Bonjour, nous voici rassemblés par le Seigneur à l’écoute de sa Parole, en communauté d’Église. Nous entendrons la prière d’Anne et celle de Marie.

Anne conduit au Seigneur le fils reçu en réponse à sa prière, lorsqu’elle se tenait au Temple devant le Seigneur.

Se tenir dans la maison du Seigneur, ce temple qu’est notre cœur, pour le prier pour l’Église et le monde, c’est notre vocation de chrétien. Samuel depuis son enfance est à la disposition du Seigneur, il préfigure ainsi le Christ qui a fait de la volonté du Père sa nourriture (voir Jean 4,34). Qu'ils nous aident à rester disponibles au Seigneur et à nos frères et sœurs tous les jours de notre vie.

Rendons grâce au Seigneur, à la suite de Marie pour sa Miséricorde qui s’étend d’âge en âge. Pour la force de son bras qui agit et combat le mal, dans les cœurs, dans le monde, dans l’Église.

Magnifions-le pour son action aujourd'hui comme hier.

Chantons le Psaume 118 qui proclame sa fidélité.


Commentaire : 

(Pape émérite Benoît XVI encyclique « Deus caritas est » n° 41)

Comme l'a dit Mère Myrèse hier, les textes sont d'avantage à prier qu'à commenter !

Aussi je vous propose un court extrait de l'encyclique « Deus caritas est » du Pape émérite Benoît XVI, puis nous prendrons un temps de silence pour laisser la parole de Dieu travailler nos cœurs.

« Le Magnificat de Marie - portrait, pour ainsi dire, de son âme - est entièrement brodé de fils de l’Écriture Sainte, de fils tirés de la Parole de Dieu. On voit ainsi apparaître que, dans la Parole de Dieu, Marie est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la Parole de Dieu ; la Parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la Parole de Dieu. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Étant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée. »

Que la Parole faite chair, Jésus qui vient, prenne chair en nous, pour nous, par nous et rayonne sur le monde


Introduction au Notre Père : Seigneur, Saint est ton Nom, ta miséricorde s'étend d'âge en âge et tu te souviens de ton amour : unis à toute l'Église nous te chantons


Oraison de conclusion : Notre âme t'exalte Seigneur et notre esprit exulte en toi notre Sauveur.

Penche-toi sur chacun de nous, sur tous les chrétiens, sur les chercheurs de sens, et sur ceux qui n'attendent plus rien.

Que ta Parole soit notre nourriture, qu’elle prenne chair en nous.

Que ta miséricorde donne vie et comble les hommes des biens qui font grandir l'espérance et l'amour.

Nous t'en prions toi qui nous unis au Père dans l'Esprit dès maintenant et jusque dans les siècles des siècles

lundi 21 décembre 2020

Célébration de la Parole du 21 décembre "O Oriens"

(sœur Myrèse)

Introduction : nous voici rassemblés en Eglise, invités par le Seigneur, invités à la joie. Oui, aujourd’hui, les lectures que nous offre l’Eglise nous tournent vers la joie. Oh pas une joie à l’eau de rose, pas une joie naïve… mais une joie profonde, réelle, une joie qui surgit au plus profond, au plus intime. Une joie qui jaillit en nous, quand nous accueillons le Dieu de la vie, le Dieu de la promesse, le Dieu du salut. Tournons-nous vers Lui, tournons-nous vers Celui qui vient, en méditant à nouveau le psaume 118, le psaume de celui qui accueille la joie de Dieu, en accueillant sa loi d’amour, en accueillant son salut !

Après l’Evangile : Alors, sommes-nous prêts à nous laisser envahir par la joie de Dieu ? elle jaillit de la rencontre. Rencontre de deux femmes enceintes, dont les enfants à naître se reconnaissent, et l’un tressaille de joie en accueillant l’autre. Et cette joie se transmet aux mères. Rencontre du bien-aimé avec la bien-aimée, annoncée dans le Cantique des cantiques. La joie chrétienne est joie de la rencontre, rencontre qui est visitation.

La joie véritable vient de la venue en notre monde, en notre humanité, de notre Dieu ! Car elle est l’annonce d’un salut définitif, que rien ne pourra arrêter ! La joie est dans la foi qui reconnait en la venue du Christ le don du Père, la victoire définitive sur tout mal, sur toute mort. Reste donc à le reconnaître et l’accueillir, reste à s’ouvrir à Lui. Durant tout l’Avent l’Eglise, à travers la liturgie, a tenté de faire grandir en nous le désir, d’orienter nos regards vers notre Dieu, lui qui vient à notre rencontre aujourd’hui, comme il est venu autrefois. Aujourd’hui, la liturgie nous presse : accueille la venue du Seigneur, dans la foi, car il vient ! La joie est déjà présente dans la promesse. Elle grandit dans le berceau de la foi et de l’espérance. Elle éclate dans la rencontre qui est grâce, charité.

Prenons un temps de silence, pour entendre la course du bien-aimé vers nous, pour le pressentir tandis qu’il guette par la fenêtre, qu’il attend notre accueil, notre simple oui. Prenons un temps de silence, pour reconnaître la venue de notre Dieu au plus profond de notre vie, au plus obscur de nos vies. Prenons un temps de silence pour nous livrer à lui, à son Souffle. Prenons un temps de silence, pour faire de notre cœur  - avec tout ce qui l’habite - une crèche, où il pourra prendre corps. Où il pourra venir nous sauver ! Tu as besoin de salut ? bonne nouvelle : il guette à ta porte ! Il attend que tu lui ouvres !

Invitation au Notre Père : Jésus, en revêtant notre humanité, tu nous partages ta filiation divine. Mets en nos cœurs, ton souffle, pour redire la prière que tu nous as enseignée.

Prière de conclusion : Seigneur Dieu, tu es le Dieu de la rencontre, le Dieu de la communion. En ce temps de pandémie, où tant de personnes souffrent de solitude, viens à la rencontre de chacun. Tu nous invites à te reconnaître déjà, en chacun de nos frères et sœurs. Donne-nous ton regard pour discerner ta présence, ton appel, pour accueillir en nous ta vie, ton amour, et les répandre. Fais de toutes nos rencontres des visitations.

Bénédiction : que le Seigneur habite toutes nos rencontres et qu’il nous bénisse…


vendredi 18 décembre 2020

Célébration de la Parole du 18 décembre

 Introduction : Dans l'évangile d'hier nous entendions la généalogie de Jésus-Christ, fils de David. Aujourd'hui, Jérémie annonce la venue d'un Roi,  descendant de David : « Voici venir des jours, déclare le Seigneur, où je donnerai à David un Germe juste : il régnera en vrai roi. » Et St Matthieu dans l'évangile va préciser comment Jésus, qui va naître de Marie, s'insère dans la lignée de David par Joseph, époux de Marie et lui-même de la descendance de David.

 Méditation : Extrait du livre de Benoît XVI, l'enfance de Jésus.

«  Tandis que l'ange « entre » chez Marie (Lc 1, 28), il n'apparaît à Joseph qu'en songe – en un songe cependant qui est réalité et révèle la réalité. Encore une fois se présente à nous un trait essentiel de la figure de saint Joseph : sa faculté de percevoir le divin et sa capacité de discernement. Seulement à une personne profondément attentive au divin, dotée d'une particulière sensibilité pour Dieu et pour ses voies, le message divin peut être révélé de cette manière. Et la capacité de discernement est nécessaire pour reconnaître s'il s'agissait seulement d'un rêve ou si le messager de Dieu était vraiment venu à lui et lui avait parlé.

Le message qui lui est transmis est bouleversant et réclame une foi exceptionnellement courageuse. Est-il possible que Dieu lui ait vraiment parlé ? Que Joseph, en songe, ait reçu la vérité – une vérité qui va au-delà de tout ce qu'on peut attendre ! Est-il possible que Dieu ait agi de cette façon chez un être humain ? Est-il possible que Dieu ait réalisé ainsi le début d'une nouvelle histoire avec les hommes ? Matthieu avait dit auparavant que Joseph était à « considérer intérieurement » la question de la juste conduite à tenir devant la grossesse de Marie. Nous pouvons donc imaginer combien il lutte intérieurement avec ce message inouï du songe : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui est engendré en elle vient de l'Esprit-Saint » (Mt 1, 20).

Joseph est interpellé explicitement comme fils de David, et par là lui est indiqué en même temps le devoir qui dans cet événement lui est assigné :  en tant que destinataire de la promesse faite à David, il doit se porter garant de la fidélité de Dieu. « Ne crains pas » d'accepter cette tâche qui peut vraiment susciter la crainte. « Ne crains pas » - c'est ce que l'ange dit aussi à Marie. Avec la même exhortation de l'ange, Joseph est désormais impliqué dans le mystère de l'Incarnation de Dieu. » 

 Notre Père : Avec les mots que Jésus nous a confiés, prions :

 Prière de conclusion : Seigneur, tu as demandé à St Joseph d'être le père de ton Fils Jésus et de l'inscrire ainsi dans la lignée de David selon la promesse que tu avais faite à ton serviteur David ; donne-nous une foi simple et forte, un cœur docile, attentif à ta présence pour que nous sachions nous aussi discerner ta voix et répondre à tes appels. Nous te le demandons par Jésus Christ…

 

 

samedi 12 décembre 2020

Célébration de la Parole 2e samedi d'Avent

 (sœur Marie-Raphaël)

Introduction.

Voici les derniers mots de l’Ancien Testament, les derniers mots du prophète Malachie : « Voici que je vais vous envoyer Elie, le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils et le cœur des fils vers leurs pères, pour que je ne vienne pas frapper d’anathème le pays ». Ces versets sont cités dans les deux lectures de ce jour : la lecture de Ben Sira, et l’évangile de Matthieu. Dans l’évangile, Jésus établit un lien entre le prophète Elie et Jean le Baptiste. Il est vrai que ces deux hommes ont des points communs. Que la prière des Psaumes nous aide à créer des liens entre l’Ancien et le Nouveau Testament, entre le Messie et nous !

Résonnances

Selon une tradition juive, le prophète Elie précédera de peu l’arrivée du Messie. C’est pour cela que la figure d’Elie apparaît dans beaucoup de récits rabbiniques, et que les Juifs préparent sa place au repas du seder. Elie et Jean Baptiste ont donc en commun non seulement d’avoir une parole de feu, mais aussi d’être précurseurs du Messie. Ils ont encore autre chose en commun : le fait d’avoir dû convertir leur regard sur Dieu. Dieu n’est pas ce qu’ils attendaient. Elie doit se défaire de l’image d’un Dieu vengeur et tout puissant, pour découvrir la vraie présence de Dieu dans le bruit d’un fin silence, à l’Horeb. Jean aussi doit se défaire de l’image d’un Dieu vengeur et justicier. Il est surpris par la douceur et la discrétion de Jésus, au point de lui demander : « es-tu celui qui doit venir, ne me suis-je pas trompé ? »

 C’est beau, cette conversion de deux hommes de feu !

Mais leur fin est différente : Elie est emmené sur un char de feu, dans une sorte de gloire qui fait croire qu’il n’est pas vraiment mort… et que donc il va revenir. Jean va être décapité dans l’obscure prison d’Hérode. Mort qui n’a rien de glorieux… Et c’est jusque dans sa mort, jusque dans cette mort ignominieuse, que Jean sera le précurseur de Jésus ! Folie d’un Messie crucifié !

Ce passage de l’évangile de Mathieu se situe juste après la profession de Pierre à Césarée, la première annonce par Jésus de sa passion, et l’épisode de la transfiguration. Nous sommes donc en route vers Jérusalem et Jésus tente de préparer le cœur de ses disciples à la fin douloureuse qui l’attend. La parole sur Jean Baptiste identifié au prophète Elie prend son sens dans ce contexte. À la question de ses disciples, Jésus ne répond pas directement : il ne s’agit pas de comprendre pourquoi le prophète Elie doit venir d’abord, mais il s’agit de percevoir qu’en fait, il est déjà venu, non pas sur un char de feu, mais incognito. Il n’est plus question d’attendre : si le prophète Elie est « déjà venu » et s’ils lui ont « fait tout ce qu’ils ont voulu », c’est que le Messie est déjà là, lui aussi, et qu’ils lui feront tout ce qu’ils voudront… Soyons attentifs à la présence du Messie, incognito, au milieu de nous !

Prière de conclusion.

Sur les traces d’Elie, dont la parole brûlait comme un feu, sur les traces de Jean Baptiste qui réconcilie les cœurs des pères et des fils, Seigneur, nous attendons ta venue, mais nous te savons déjà présent au milieu de nous, dans la discrétion de celui que personne ne remarque. Ouvre l’intelligence de notre cœur, révèle-nous ta présence, apprends-nous à accueillir le mystère de ta Pâque où Jean Baptiste t’a devancé en précurseur. Nous t’en prions, toi qui règnes avec le Père et l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles.

vendredi 11 décembre 2020

Célébration de la Parole 2e vendredi d'Avent

 (Rosy)

Introduction

Vous rappelez-vous le tout dernier verset de l’évangile de hier ? Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! 

Et qu’allons-nous entendre aujourd’hui ? De la flûte !

Nous voilà presque à la moitié du chemin… du chemin vers Noël, et nous recevons aujourd’hui une jolie parabole qui nous révèle un peu du cœur de notre Dieu.

J’ai toujours été fascinée par cette scène, aussi je me propose d’en rester à ce simple verset 17 qui nous parle de flûte et de danse. « Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. »

C’est un regret et une invitation, une invitation du Seigneur lui-même à laquelle nous allons essayer d’être attentifs au cours de cette liturgie.

Rendons nos cœurs disponibles par le chant des psaumes.


Commentaire

« J'ai joué de la flûte sur la place du marché

Et personne avec moi n'a voulu danser.

J'ai joué de la flûte sur la place du marché

Toi qui m'as entendu, viendras-tu danser ? »

 

Ce refrain d’Aimé Duval nous donne déjà une belle clé pour commenter ce verset.

Oui, il s’agit d’une constatation, d’un regret, mais surtout d’une invitation.

Nous sommes sur la place du marché, sur le lieu public par excellence, le lieu qui appartient à tous, où tous peuvent se retrouver. Donc l’air de flûte s’adresse à tous, représentés ici par la bande de gamins.

Une musique se fait entendre mais rien ne bouge : personne ne se lève, personne n’esquisse quelques pas. Alors le musicien s’attriste. Car, lui, il danse ! « Personne, avec moi, n’a voulu danser » dit le père Duval qui imagine alors que le musicien s’adresse à chacun : Toi !

Et quelle est sa première demande ? D’écouter ! Décidément, on y revient toujours !

Toi qui m’as entendu, viendras-tu danser ?

Non pas « Danseras-tu » mais « Viendras-tu ? »

Il s’agit donc d’aller à Jésus, pour danser avec lui.

Mais peut-on dire ainsi que le flutiste, c’est Jésus : c’est un mauvais réflexe, devant une parabole, que de vouloir à tous prix y reconnaître Dieu ! Pourtant, cette fois, j’y cèderais bien, et voici pourquoi.

J’ai en tête les magnifiques peintures de Cláudio Pastro et un de ses sujets préférés : le bon berger, souvent en train de jouer de la flûte… Mais oui, si les brebis suivent le berger au son de sa voix, sans doute le suivent-elles aussi au son des notes de flûte. C’est ainsi qu’il les conduit…

Isaïe dit aujourd’hui :

Je suis le Seigneur ton Dieu, je te guide sur le chemin où tu marches.

Donc, Jésus invite à le suivre, invite à la danse.

La danse ! Que signifie-t-elle ? Qu’exprime-t-elle ?

Nous savons combien elle est présente dans la Bible, explicitement ou non : dans le premier testament : Myriam, la fille de Jefté, David… la bien-aimée du Cantique, et surtout les appels des psaumes que nous chantons avec tant de bonheur :

Louez-le par les cordes et les flûtes, louez-le par la danse et le tambour !

Puis dans le nouveau testament : vous avez entendu la musique et les danses au retour du prodigue ? Ou les danses au soir du mariage à Cana ?

La danse est le plus souvent signe de joie, de communion, c’est une activité qui soude la collectivité.

Bien sûr, elle est parfois dévoyée, comme celle de Salomé devant Hérode… Tout dépend toujours de ce qu’il y a dans le cœur.

Je me suis quand même posé la question du rapport de la danse avec les divers sentiments : est-elle inévitablement liée à la joie, à l’exubérance ? Je pense vraiment que la danse peut tout exprimer : c’est le corps tout entier qui se met au service de l’expression de ce que je vis, de ce que nous vivons : louange, supplication, tristesse, espoir… tout !

Sans doute ne connaissez-vous pas Noé Preszow ? C’est un jeune chanteur bruxellois qui allie avec bonheur musique et poésie, pour exprimer l’entre-deux entre solitude et amitié. Bien dans notre actualité.

Il a sorti il y a quelques semaines une excellente chanson qui s’appelle « tout s’danse » et que j’aurais aussi pu vous faire écouter. Voici quelques lignes du refrain :

« Tu m'dis que tout s'danse / Même la gêne,  même l'errance

Que tout s'danse / La solitude, l'état de siège, l'état d'urgence

Que tout s'danse / Même la honte même l’absence. »

Culture contemporaine, qui rejoint notre parabole où ce qui est reproché, c’est l’immobilisme, la paresse, le désespoir. La joie peut s’exprimer par la danse, mais, surtout, la joie naît du chant, la joie naît de la danse.

Il faut juste se mettre en route :

L’avez-vous entendue, la musique de Dieu ?

Où sont-ils les cœurs simples qui partent sans preuve ?

Sortez de vos tiédeurs et de vos tranquillités :

le jour va bientôt se lever.

 

L’avez-vous entendue ?

Il faut simplement marcher, vers une étable, vers un enfant.

Ecoutez : c’est la musique de Dieu qui nous invite à danser.

N-P

Que nos voix s’adressent maintenant à notre Père, que tout notre être se tourne vers lui avec confiance :

Oraison

Seigneur Jésus, nous voulons marcher avec toi sur nos chemins quotidiens, nous voulons danser avec toi sur notre route d’Avent, donne-nous t’entendre ta petite musique au fond de nos cœurs.

Toi qui vis et règne avec le Père et l’Esprit pour les siècles des siècles.


mercredi 9 décembre 2020

Célébration de la Parole 2e mercredi d'Avent

 (sr Myrèse)

Introduction : Vous êtes fatigués ? La liturgie de ce jour est pour vous ! L’oraison du jour prie le Père en lui disant : ne permets pas que la fatigue nous abatte. Isaïe nous dit que Dieu rend la force à l’épuisé. Et que si les jeunes se fatiguent, ceux qui mettent leur espérance en Dieu trouvent des forces nouvelles, courent sans se lasser, avancent sans se fatiguer. Quant à l’évangile il fait retentir l’appel de Jésus : venez à moi vous qui peinez sous le poids du fardeau et je vous procurerai le repos. Cela fait rêver, non ? Alors sommes-nous prêts à entrer en ce repos ? Attention le repos de Dieu, ce n’est pas l’inertie… Le cœur en paix, ce n’est pas le cœur inactif et paresseux ! C’est le cœur confiant, qui prend appui sur le Seigneur. Prions les psaumes pour entrer en ce temps d’accueil de la Parole

Après l’évangile : alors que se passe-t-il ? Vous avez entendu ces lectures, vous avez entendu l’appel de Jésus dans l’évangile ? Tout l’avent nous invite à appeler Dieu, à nous tourner vers lui. On lui dit et chante sur tous les tons : viens ! Et que répond-il aujourd’hui ? Venez ! Délicatesse immense que cet appel de Jésus adressé aux fatigués, aux accablés par le poids du fardeau ! Venez, je suis là pour vous !

Nous le savons d’expérience, quand on sombre dans la fatigue, dans la souffrance, dans la détresse… on n’a pas le courage de sortir de soi, on s’isole, on s’enferme, on se tait.  On n’a plus le courage d’appeler ! Et ce n’est pas le bon chemin. Alors Jésus, doux et humble de cœur, invite :  venez ! Il nous rejoint là où nous sommes accablés, là où nous nous replions, refermons. Et délicatement il appelle, il invite : venez !

Il ne va pas nous décharger du fardeau ! C’est à nous de le déposer. Parfois on fait tellement corps avec ce qui nous pèse, qu’on ne sait pas le déposer, on s’y agrippe, comme si c’était partie intégrante de nous-mêmes, comme si c’était là notre être.

Et Jésus invite : venez. Et pour nous bouger, aller à lui, il faut nous dégager de ce fardeau ! Il faut choisir de le déposer, non pas n’importe où, mais au pied de la croix, au pied du Seigneur en croix. Avant de prendre le joug du Christ, il faut déposer celui qui est sur nos épaules. Celui qui nous pèse tant, et nous écrase.

Le joug en judaïsme symbolise souvent la loi ! A l’époque de Jésus, les pauvres, les petits étaient accablés par une loi impossible à suivre, impossible à vivre. Voyez les bergers par exemple : ils sont impurs parce qu’ils sont dans la proximité des animaux, alors le temple ne leur est plus accessible. On n’entre au temple que purifiés. On ne vient pas avec de gros sabots, des guenilles… on vient purifié, avec une offrande chère payée, bien vêtu, etc. Les religieux du temps de Jésus, les responsables du temple, avaient imposé tant de rubriques et de lois, que les pauvres et petits étaient accablés. Les rubriques et les lois du culte étaient devenus mortifères, complètement détachées du quotidien du petit peuple. Jésus propose de déposer tout ce légalisme, ce rubricisme, et de choisir son joug à lui : la loi de l’amour. Il propose de devenir ses disciples. Il sait que nous allons chuter, mais il est miséricorde. Il sait que nous allons échouer souvent, il est doux et humble de cœur, et il ne cesse de nous accueillir, de nous rendre force et courage. Il nous propose de retrouver la simplicité de la prière aimante, de la vie aimante.

Nous appelons le Seigneur, nous crions : « viens ». Il répond en chuchotant à l’oreille de notre cœur : « viens ». Dépose tes chaînes, dépose ce qui t’entrave, et viens ! Marche en ma présence. Je serai la force dans ta faiblesse, je serai la lumière dans ta ténèbre, je serai la vie en ta mort.

Invitation au Notre Père :  Jésus, tourne-nous avec toi vers le Père, mets en nos cœurs ton Esprit, que nous puissions prier de tout notre être

Prière conclusion :  Seigneur Jésus, quand nous t’appelons, tu réponds. Tu nous invites. Nous voici devant toi, avec toutes nos chaînes et nos entraves. Nous les déposons devant toi ! Seigneur, nous voici devant toi, les mains vides. Pose sur nous ton joug, ta loi d’amour, donne-nous de marcher avec toi, sur le chemin de l’Evangile. Toi qui …

Bénédiction : Dieu nous fait entrer en son repos, qu’il nous bénisse...

lundi 7 décembre 2020

Célébration de la Parole 2e lundi d'Avent

Introduction : Bonjour et bienvenue ! La liturgie nous offre aujourd’hui deux textes magnifiques. Nous pourrions les résumer ainsi avec l’aide d’Isaïe : « Voici votre Dieu... il vient lui-même et va vous sauver ». Ce que l’Avent ne cesse de chanter sur tous les tons.

Cette venue du Seigneur annoncée, Jésus va la réaliser d’une manière que nous n’aurions pu inventer.

Cette venue, saint Ambroise, que nous fêtons aujourd’hui, l’a annoncée à son peuple de Milan à la fin du 4è siècle. Il nous a laissé des écrits riches d’un pasteur remarquable. Il a contribué à la conversion de saint Augustin. Portons particulièrement dans notre prière les pasteurs d’aujourd’hui.

Célébrons la venue par le chant des psaumes.

 

Commentaire : Avez-vous remarqué ? Jésus enseigne dans une maison, une maison ordinaire, ce pourrait être la mienne, celle de chacun de nous.. il y a dans l’assistance des pharisiens et des docteurs de la Loi venus de tout Israël.

Bien sûr l’évangile ne dit pas qu’il y avait dans l'assistance QUE des pharisiens et des docteurs de la Loi ! Mais ils sont là en nombre.

Et Jésus enseigne : cela semble normal. Et les autres se laissent enseigner : la Parole de Jésus devait être fascinante. Cela nous fait envie, nous qui ne l’entendons que par l’intermédiaire des Écritures. Mais sommes-nous si désavantagés que cela ? Nous avons 2000 ans de rumination des Écritures derrière nous et surtout le don de l'Esprit Saint !

« Et la puissance du Seigneur était à l’œuvre pour lui faire opérer des guérisons ». Ces guérisons sont-elles physiques, comme je le pense instinctivement ? Pas si sûr ! Rien ne me dispense de croire qu’elles sont peut-être et avant tout spirituelles.

Jésus touche les cœurs et c'est toujours vrai 2000 ans plus tard. Son action est bienfaisante, elle guérit intérieurement. Croyons-le, même si nous le percevons rarement. Il agit bien plus que nous nous en rendons compte ! Il ne cesse de travailler les cœurs. Le nôtre et celui de ceux et celles qui nous entourent, celui de tous les hommes et femmes du monde.

Le texte d’Isaïe se réalise magnifiquement dans les cœurs. La vengeance et la revanche de notre Dieu ? C’est qu’il vient lui-même nous sauver. Ce que le cœur de l’homme n’aurait pu imaginer, Dieu l’a préparé, Dieu le réalise ! (cf. 1 Corinthiens 2,9)

Arrive le paralysé que ses porteurs ne peuvent faire entrer : rien de neuf sous le soleil, il est difficile de céder la place pour un autre, qui arrive en retard et qui est bien encombrant !

Et moi, est-ce que j'accepte de me laisser déranger, de faire place à l'autre, de me laisser bousculer par lui ou par elle ?

J'admire toujours ce paralysé, car il ne devait pas être très rassuré durant la montée sur le toit puis la descente : il devait se cramponner et peut-être crier « attention, je vais tomber, je glisse, ne lâchez pas » ! Et les autres devaient aussi trembler et craindre de lâcher ou d'être entraîné par son poids et qu'ils tombent tous ensemble !

Oui Jésus peut admirer leur foi, celle des porteurs et celle du « porté » car c'était du sport et il fallait en vouloir pour le faire arriver jusqu'à lui !

Alors Jésus manifeste jusqu’où va la guérison qu’il propose : jusqu’au pardon des péchés. Tout ce qui entrave, paralyse, handicape notre relation au Seigneur, aux autres, à nous même, il le guérit par le pardon. La condition ? Venir à lui ! Comme cet homme porté par ses amis.

La guérison physique de l’homme est signe de sa guérison spirituelle; il peut maintenant retourner de lui-même chez lui. Dans sa maison où il est réhabilité; dans sa demeure intérieure, son cœur pacifié où il peut maintenant glorifier Dieu pour son action régénératrice. Il est rétabli dans tout son être d’homme et de croyant. La belle prophétie d’Isaïe se réalise en lui.

Elle se réalise en ceux qui laissent le Seigneur dessiller leurs yeux, ouvrir leurs oreilles. L’eau vive jaillit dans le désert de leur cœur, cette eau peut l’abreuver et abreuver tous ceux qui viennent à eux. Elle est féconde par elle même. Le cœur fleurit comme la rose, et se couvre de fleurs des champs qui ne doivent leur belle parure qu’au Seigneur. Allégresse et joie le rejoignent, douleur et plainte s’enfuient.

Oui la puissance du Seigneur est à l’œuvre en Jésus aujourd’hui comme alors. Amour et vérité se rencontrent et régénèrent les cœurs. Accueillons-le dans la foi dès maintenant.

 

Introduction au Notre Père : Seigneur, toi qui es bon et qui pardonnes, nous venons à toi avec confiance et te chantons en communion  avec toute l'Église…

 

Oraison de conclusion : Dieu de bonté et de miséricorde, viens toi-même sauver les hommes et femmes d’aujourd’hui. Que ton amour dessille les yeux, ouvre les oreilles, fortifie les mains défaillants, affermis les genoux qui fléchissent, pacifie les cœurs qui s’affolent. Que les boiteux du cœur bondissent de joie, que les muets t’acclament et te louent. Que l’eau vive de l’Esprit jaillisse dans les déserts spirituels. Que Jésus, ton Fils Bien-Aimé, la Voie sacré qui conduit à toi, nous saisisse par la main et nous conduise tous ensemble à la vie avec toi, dans l’Esprit Saint, dès maintenant et jusque dans les siècles des siècles. Amen.