vendredi 29 octobre 2021

Liturgie de la Parole 30e jeudi TO

 (Lectures : Rm 9,1-5 // Ps 147(147b) // Luc 14,1-6)

(sœur Bernadette)

Introduction :

Le pape François a déclaré un jour : « La miséricorde a des yeux pour voir, des oreilles pour écouter, des mains pour soulever… ». Voici, aujourd’hui, un bel exemple donné par Jésus, qui nous encourage à emprunter son chemin. Mais prions d’abord les psaumes.

 Méditation :

"Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! " (Luc 14,15) Aujourd'hui, ce verset biblique devient réalité pour une personne gravement malade. L'ambiance à table devait être très désagréable pour Jésus, et on ne peut que s'étonner qu'il ait accepté cette invitation et qu'il y ait perdu son temps. Non seulement il était "épié pour voir s'il respecterait les règles de la table"[1]. Son interlocuteur, un "homme atteint d'hydropisie", se tenait debout en face de lui, lorsque la cloche a sonné pour le dîner. Comment interpréter cette situation ? L'homme souffrait probablement d'une maladie qui altérait sa qualité de vie depuis des années. En fonction de la gravité de la maladie, les tissus se gorgent d’eau et l’on constate un gonflement des jambes, du torse et des bras, ainsi que des dépôts dans les poumons avec l'essoufflement correspondant pendant l'effort ou même au repos. Imaginons ce scénario : cette personne, qui a un grand besoin d'air, souffre d'une forte rétention d'eau, regarde Jésus plein d'attente et plein de confiance. Peut-être n'est-il plus capable de parler rationnellement parce qu'il a besoin de beaucoup d'air.  Il est possible qu'il ait eu autant de mal à venir ici pour voir Jésus, et qu'il soit maintenant tout simplement brisé et sans force pour se faire entendre. Ce qui est clair, c'est que ce jour est un sabbat et que le malade déjà, physiquement seul, avait présumé de ses forces et donc transgressé la loi. Comme nous le savons, "les chefs religieux avaient fait du sabbat un jour où toutes les activités étaient gelées, aussi généreuses et moralement bonnes soient-elles."[2] Que fait Jésus ? Il laisse les hôtes à leur passivité, "guérit le souffrant et le laisse partir" (Lc 14,4). Maintenant, ce sont les observateurs qui ne peuvent plus respirer. À cause de leur rage et de leur colère, ils restent muets, incapable de changer leur opinion. « Bien qu'assis à la table, ils sont incapables de remarquer que le royaume de Dieu grandit visiblement sous leurs yeux et se déploie avec ouverture et libération. »[3] Ils ont les "clés de la connaissance"[4] et pourtant ils ne peuvent ou ne veulent pas faire le pas de la foi pour participer joyeusement à ce repas. Bien conscient du risque qu'il court en risquant sa vie, Jésus est si profondément convaincu que "l'amour et la miséricorde divins ne cessent jamais d'agir, même un jour de sabbat"[5]. "Jésus a apporté avec lui des manières à table tout à fait différentes, à savoir celles du royaume de Dieu, où à table, toute personne qui se tourne vers Jésus peut faire l'expérience de la miséricorde à tout moment."[6]

 Notre Père :

Confiants en toi, nous prions comme tu nous l'as enseigné.

 Prière de conclusion :

Jésus, tu as aimé tous les gens, pas seulement ceux qui sont agréables et confortables. Tu n'étais pas trop timide pour t'embarquer dans des situations difficiles. Tu as également fait des choses dont la valeur n'était pas évidente au premier abord. Aide-nous à être prêts à ne pas faire de préjugés et de différences. Aide-nous à aborder des personnes différentes et à accepter des situations différentes. Amen. (cfr. Pasteur Roland Bohnen)



[1] cfr.: ubfheidelberg.org

[2] cfr.: ubfheidelberg.org

[3] cfr Thomas P.Osborne

[4] Thomas P.Osborne

[5] cfr. William McDonald

[6] cfr.: ubfheidelberg.org

mercredi 27 octobre 2021

Liturgie de la Parole 30e mercredi

 (sœur Marie-Christine)

 Introduction :

Bonjour, nous sommes heureux de célébrer ensemble cette liturgie de la Parole.

Jésus fait route. Il passe non seulement par les villes, mais aussi par les villages. Aucun n’est écarté du chemin. Jésus se propose à tous et à chacun… Et pourtant il dit qu'il faut nous efforcer d'entrer par la porte étroite ! Ce n'est pas Jésus, ni Dieu qui rend la porte étroite. La vie est ainsi. Le chemin est difficile pour suivre Jésus et pour toute vie humaine. Ce n'est pas un long fleuve tranquille. Mais Jésus nous accompagne sur le chemin et cela change tout ! Jésus nous invite à lui dire oui, car à un moment la porte sera fermée...peut-être même par nous-mêmes. À force de dire « plus tard » notre chemin risque de s'éloigner de plus en plus et nous serons incapables d'aller vers la porte de notre coeur et de l'ouvrir.

Il nous reste toujours la possibilité de crier « Seigneur ouvre-nous, ouvre-moi » et de descendre en notre coeur pour y rejoindre celui qui nous y attend et dont « l'Esprit vient en aide à notre faiblesse car nous ne savons pas prier comme il faut. L'esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements ineffables. » (Romains 8,26)

Que cet Esprit soit en nous pour chanter, avec et au nom de l'Église et de toute l'humanité, les Psaumes.

Méditation

Nous avons écouté le beau texte de Saint Paul sur la prière en nous de l'Esprit. Je vous partage un commentaire du Père Yves Congar dans « je crois en l'Esprit Saint »

 (Père Yves Congar  dans « Je crois en l'Esprit Saint » t. II , 2è partie , chap 5 : Esprit Saint et prière cité par « Tous à Mambré N° 3 p 82) :

 « La première chose que je demande à Dieu c'est ma prière :

Seigneur, ouvre mes lèvres

et ma bouche publiera ta louange (Psaume 50 (51), 17).

C'est l'Esprit Lui-même

qui vient en aide à notre faiblesse

car nous ne savons pas prier comme il faut (Romains 8,26)

C'est nous qui crions Abba, Père ! Mais le nous crions par Lui de telle sorte qu'il est aussi vrai de dire que c'est Lui qui le crie en nous.

Est-ce Lui ? Est-ce nous ? Il nous est si intérieur, étant donné dans les coeurs, et Il est, comme Esprit, si pur, si subtil, si pénétrant ! Il peut être en tous et en chacun, sans violenter la personne, indiscernable de son mouvement spontané. Il est Esprit de liberté.

(…) L'Esprit assiste notre lecture des Écritures et notre oraison. Dans l'Esprit Saint, nous pensons à Dieu : Prier, c'est penser à Dieu en L'aimant (Bienheureux Charles de Foucauld).

Nous formons ainsi des paroles et des sentiments. Mais, par moments, le temps d'un Pater (dit Tauler), - mais pourquoi pas d'avantage ?- Dieu Lui-même, Verbe et Esprit, impriment dans nos âmes une disposition d'adhésion aimante et paisible qui  nous suspend en quelque sorte à eux.

Ce n'est pas nous qui allons à eux, c'est eux qui nous attirent, et posent en nous un amour, un acquiescement, une plénitude joyeuse et paisible. Cela vient d'eux plus que de nous, mais cela exprime un fond de nous-mêmes plus profond que nos cogitations.

Une telle oraison de simplicité, moment théologal, que Dieu Lui-même donne, ne supprime pas l'utilité de la simple méditation. Elle ne dispense pas surtout de l'exercice des vertus ; elle le suppose et l'exige, au contraire.

Il s'agit d'aimer vraiment Dieu. Pas seulement Jésus de Nazareth, mais Dieu qui s'est fait connaître à nous et demeure toujours au-delà, inconnaissable. Que Dieu soit vraiment une Personne vivante pour nous, que notre vie lui soit offerte comme un culte spirituel.

 Introduction au Notre Père :

« Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles. » Que l'Esprit habite et vivifie notre prière tandis que nous chantons…

 Prière d'envoi :

Seigneur tu désires attirer à toi chaque personne. Viens susciter  dans les coeurs aujourd'hui ce désir de se laisser fasciner par toi, de t'accueillir.

Que ton Esprit vienne en aide à notre faiblesse.

Qu'il imprime au plus intime de chacun une disposition d'adhésion aimante et paisible ouverte à ton action.

Qu'Il pose en nous un amour, un acquiescement, une plénitude joyeuse et paisible.

Qu'Il vienne prier en nous.

Nous te le demandons par Jésus ton Fils qui nous a configurés à ton image par l'Esprit et nous ouvre à la vie avec toi pour toujours.

mardi 26 octobre 2021

Liturgie de la Parole, 30e Mardi TO

 (sœur Marie-Jean)

 Introduction

Nous voici rassemblés, en communauté, en Eglise.

« J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous »

Le message de Paul reste d’actualité et peut être source d’Espérance, pour tant d’hommes et de femmes en attente, en souffrance, en Espérance d’un salut.

C’est le « déjà là » et le « pas encore » du Royaume.

En termes pauliniens, le « déjà là » des prémices de l’Esprit Saint, déjà à l’œuvre en notre monde.

C’est aussi un « pas encore », car « nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps ».

La manifestation plénière de l’Esprit se fait encore désirer…

 Dans l’Evangile, Jésus nous raconte deux paraboles, pour répondre à la question : « À quoi le règne de Dieu est-il comparable, à quoi vais-je le comparer ? »

Une graine de moutarde, d’abord ; du levain, ensuite.

Même si les deux paraboles ont des similitudes, elles sont différentes. Nous y reviendrons.

Dans la lettre de Paul, dans l’Evangile, il est question d’attente, de patience/impatience, d’espérance.

Mais au-delà de notre époque d’entre-deux, le psaume graduel nous rassure, nous donne confiance :

« Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie… »

Aujourd’hui, nous sommes invité(e)s à jeter la semence… sûr(e)s de la future récolte !

Présentons au Seigneur l’impatience de notre monde, et son Espérance, à travers le chant des Psaumes.

 Méditation

Au fond, qu’est-ce que « le règne de Dieu » ?

Selon le commentateur Bovon, il est au centre du message de Jésus.

Et nous trouvons là aussi, un « déjà là » et un « pas encore ».

Si le monde terrestre est soumis au mal, le règne de Dieu s’est approché grâce à la prédication de Jésus.

Mais il faut encore attendre un certain temps pour qu’il s’établisse définitivement dans la puissance et la gloire[1].

Pour percevoir sa réalité, pour cerner son existence, Jésus adopte le genre littéraire de la parabole.

La première parabole : « le règne de Dieu… est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et jetée dans son jardin… ».

En passant sous silence les considérations sur l’espèce de cette plante, je pointe sa réputation de petitesse.

Si ladite plante pousse plutôt dans les champs que dans les jardins, la mention de ce jardin oriente vers la maison, la ville, c’est-à-dire l’être humain et sa cité.

Il est question du projet de l’homme.

La parabole invite l’homme à se donner à son travail, à exercer sa créativité, son initiative, afin que ce Royaume puisse s’édifier.

Un autre élément important est le contraste : d’une « graine de moutarde », la plante est devenue « un arbre ».

Jésus y met le sceau de la confiance.

Il nous invite à semer des graines… Et la croissance se fera naturelle et irrésistible !

Quant à la seconde parabole : « le règne de Dieu est comparable au levain qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine ».

Le levain, dit Bovon, « c’est de la pâte de farine qu’on a laissé fermenter ou à laquelle on a ajouté de la levure ou du vieux levain ».

Ce qu’il faut noter, c’est la dépréciation des Juifs pour le levain, qui l’interdisaient notamment pour les rites, comme lors de la Pâque.

L’insistance de Jésus vise de nouveau le contraste :

Un levain « enfoui »… et « toute la pâte » qui lève.

Pour un résultat démesuré : 3 mesures représentent 40 litres environ, de quoi nourrir entre 100 et 160 personnes !

Dès lors, même à partir de réalités « négatives » comme le levain, la croissance est assurée…

 Laissons-nous rejoindre par l’invitation de Jésus à la confiance, à l’Espérance.

Il nous espère et compte sur nous pour mettre, avec Lui, la main à la pâte !

 Temps de silence

Notre Père 

Avec tous ceux et celles qui travaillent à l’avènement du Royaume en notre monde, adressons notre prière à Notre Père…

Oraison

Dieu notre Père, ton Fils nous invite à semer les graines et à enfouir du levain dans la pâte, jour après jour. Il nous convie, hommes et femmes de notre 21e siècle, à mener nos tâches quotidiennes dans le courage, la créativité, le don de nous-mêmes. Et Il oriente notre regard vers la certitude de l’aboutissement, dans la confiance et l’Espérance. Accorde-nous ton Esprit-Saint, afin qu’aujourd’hui, nous nous laissions guider par Toi. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.



[1] Fr. Bovon, L’Evangile selon Luc. 9, 51 – 14, 35, Genève, Labor et Fides, 1996, p. 367.

lundi 25 octobre 2021

Liturgie de la Parole, 30e lundi TO

 (sœur Marie-Raphaël)

 Ouverture

 Les deux lectures de ce jour se répondent et s’éclairent mutuellement : l’une est l’illustration de l’autre, l’autre est l’explication de l’une. Elles se commentent l’une l’autre : en les superposant, nous verront apparaître un sens plus plein. Préparons-nous à recevoir cette parole en chantant les psaumes.

 Résonances

 Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat. Il disait : « tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. »

Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser. Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit : « Femme, te voici délivrée de ton infirmité. » Et il lui imposa les mains. À l’instant même elle redevint droite et rendait gloire à Dieu.

Alors le chef de la synagogue, indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. »

 Le Seigneur répliqua : « frères, nous avons une dette, mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair. Notre dette est envers l’Esprit, celui qui fait vivre. Car si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez. Autrement dit, si, par l’Esprit, vous faites mourir tout ce qui correspond à une logique de mort, vous vivrez. Ne soyez pas hypocrites Chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ? Le jour du sabbat nous a été donné pour faire mémoire d’un Dieu qui libère, le Dieu qui nous a fait sortir d’Egypte, du pays de l’esclavage. N’est-ce donc pas précisément le jour du sabbat qu’il fallait délivrer cette femme, une fille d’Abraham, que Satan avait liée voici dix-huit ans ? N’est-ce pas le jour du sabbat qu’il fallait la délivrer de ce lien ? Vous n’avez pas reçu un esprit d’esclavage qui vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption qui fait de vous des fils et des filles de Dieu par adoption ; et c’est en lui que nous crions ‘Abba !’, c’est-à-dire : Père ! »

 Quand nous crions « Abba ! », c’est l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.

 À ces paroles de Jésus, tous ses adversaires furent remplis de honte, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.

 Prière

 Père, Abba, puisque ton Esprit saint atteste à notre esprit que nous sommes tes enfants, nous te prions avec confiance : délie-nous de la peur, fais de nous tes héritiers, donne-nous gratuitement la vie éternelle avec ton Fils, sur ce chemin où tu nous appelles à nous unir plus étroitement à sa passion pour partager aussi sa gloire.

vendredi 22 octobre 2021

Liturgie de la Parole, 29e vendredi TO

 (Rosy)

Introduction

Depuis longtemps Jésus parle aux foules et discute avec l’un ou l’autre, et ce n’est pas fini. Cela reprendra de plus belle dans le chapitre suivant.

Après avoir répondu à l’homme qui voyait en Jésus un juge de son héritage, Jésus s’est adressé à ses disciples. Jusqu’à ce que Pierre ait un doute : 41  « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? »

Le texte dit « Jésus répondit »… en fait  il ne répond pas à la question mais se lance sur la figure de l’intendant fidèle. Ce n’est que dans le texte de ce jour que Luc est clair : 54 « S’adressant aussi aux foules. »

Ses paroles sont bien pour tous, ses disciples, les foules, et donc nous tous.

Nous les accueillerons après avoir chanté les psaumes.

 

Commentaire

Partant poétiquement du petit nuage ou du vent du sud, voilà Jésus qui retrouve son vocabulaire agressif : « Hypocrites ! ». Cette dureté de Jésus me surprendra  toujours… Heureusement, il ne s’adresse pas ainsi à une personne en particulier, mais bien « aux foules ».

Et sur quoi porte son reproche ? Sur quelle action répréhensible ? Sur quel acte condamnable ?

Simplement sur l’incapacité de discerner !

On penserait bien, avec la foule sans doute : « Mais ce n’est pas ma faute si je ne suis pas doué pour le discernement ! C’est tellement compliqué ! » Où trouver cette sagesse ?

Et d’ailleurs que faut-il discerner : « ce moment-ci » Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment répondre à une question que l’on ne comprend même pas !?

Comme souvent , dans ce genre de discours de Jésus, j’entends plus un grand étonnement de sa part qu’une condamnation. D’ailleurs, il pose surtout des questions :

« Pourquoi ne savez-vous pas interpréter ? »

57 « Pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ? »

 

Et Jésus revient à la question de l’adversaire, du tribunal, du juge… L’homme a l’héritage doit ouvrir tout grand ses oreilles…

Mais l’argument est étonnant : « éviter d’aller jusqu’à la prison dont on ne sortira pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime ».

C’est un argument percutant pour la foule… mais est-il tellement « évangélique » ?

On est loin du « Aimez vos ennemis »…

 

Alors, Seigneur, comment répondre à ton attente, comment interpréter les signes des temps ? Tu ne nous donnes aucun mode d’emploi !

En tous cas, Jésus ne nous dit pas comment faire, mais bien comment être, et là, il s’émerveille :

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange :

ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » Mt 11, 25-27

 

A cette condition-là, il nous sera donné d’interpréter les traces du Seigneur dans nos vies, d’être conscients de ses passages, de ses  visites. Il nous faut être des veilleurs comme il vient de nous le demander.

 

Les signes sont à observer, non pas « dans le ciel » - dans les nuages ou le vent - mais dans notre monde, dans toutes les réalités humaines

Objets de surprise, de scandale ou d’admiration, les signes des temps n’appellent pas à une simple contemplation. Ils comportent un appel à répondre, et parfois indiquent le lieu de la réponse. Répondre, c’est agir. Et ceux qui répondent font signe pour d’autres.

Le signe de la Résurrection du Christ, ce n’est pas qu’il apparaisse sur les nuées du ciel, mais que des hommes et des femmes se convertissent à son appel, engageant leurs vies dans l’amour de Dieu et de leurs frères.

 

Bref, il nous appelle à suivre sa Loi, avec tout notre désir, mais aussi la conscience de notre faiblesse, comme l’écrit si bien Paul aux Romains :

« Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais, dans les membres de mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison. »

Alors, bien sûr, il nous reste à recevoir cette Loi, à accueillir la force et l’amour du Seigneur, à le lui demander.

 

Notre Père

Comme des tout-petits qui ont tout à recevoir de notre Dieu, nous nous tournons vers notre Père et nous le prions.

 

Prière finale

Prions avec les mots du Ps graduel 118

Apprends-moi à bien saisir, à bien juger : je me fie à tes volontés.

Toi, tu es bon, tu fais du bien : apprends-moi tes commandements.

Que j’aie pour consolation ton amour selon tes promesses à ton serviteur !

Que vienne à moi ta tendresse, et je vivrai : ta loi fait mon plaisir.

jeudi 21 octobre 2021

Liturgie de la Parole, 29e jeudi TO

(Danièle)

Introduction

Les lectures d'aujourd'hui sont « hard ». Saint Paul nous parle d'être esclave de Dieu, un esclave n'est pas libre pourtant,  il termine en parlant du don gratuit de Dieu.

Dans l’Évangile, les paroles de Jésus sont tranchantes. J'étais perplexe quand j'ai découvert ce que je devais commenter, c'est difficile à entendre...

« Je suis venu apporter un feu sur la terre »

« Je ne suis pas venu mettre la paix sur la terre mais bien la division »

Ces paroles de Jésus sont difficiles à comprendre. Elles dérangent. Nous préférerions entendre les paroles apaisantes de Jésus. D'habitude l’Évangile est porteur d'une bonne nouvelle et jusqu'à aujourd'hui, j'avais tendance à mettre de côté ce genre de texte. Ce n'est sans doute pas un hasard si je suis tombée dessus aujourd'hui. L’Évangile doit être lu en entier, je ne peux pas retenir que ce qui m'arrange...

Résultat : je fais miennes les paroles du psaume 15 : « mon cœur exulte, mon âme est en fête... Tu m'apprends le chemin de la vie »

 

Après l'Evangile

 « Je suis venu apporter un feu sur la terre » Qu est-ce que ça veut dire ? Le feu est à la fois ce qui détruit ou réchauffe, ce n'est pas le feu de l'incendie mais c'est le feu de l'Esprit Saint qui allume une étincelle d'amour en nous et nous sommes chargé(e)s de le répandre... mais le feu dont Jésus parle ne serait pas encore allumé ? Ce feu est présenté de manière plutôt négative...

Ce feu est l'image du grand désir qui habite Jésus qui sent sa mort prochaine.

Dieu s'est présenté à Moïse sous forme de feu dans le buisson ardent ; Jésus baptisera dans l'Esprit et le feu, le cœur des disciples d'Emmaüs brûlait quand ils écoutaient Jésus... Lors de la veillée pascale, la chapelle est plongée dans l'obscurité. Sœur Samuel allume un grand feu dehors auquel le cierge pascal est allumé puis chacun(e) reçoit la flamme et l'église devient remplie de petites lumières... Ces feux-là sont le signe de la présence de Dieu, présence qui nous demande un engagement à le suivre, un feu qui purifie ; c'est sans doute pour cela que Jésus voudrait qu'il soit déjà allumé. Il y a comme une urgence. Il est venu sur la terre pour accomplir une mission et nous sommes invité(e)s à participer à cette mission, il nous faut brûler au quotidien, rester vigilant(e)s et participer ainsi à la réalisation du Royaume. Nous faisons tourner la machine économique en produisant et en consommant mais il y a en nous d'autres aspirations, d'autres attentes, qui forment les combustibles pour le feu du Seigneur. Parce que oui, la construction du Royaume dépend aussi de nous et le feu a tendance à s'éteindre.

« Je dois recevoir un baptême et il m 'en coûte d'attendre qu'il soit accompli »

Jésus aurait pu se débiner, il est angoissé parce qu'il sait que la fin est proche.

Ce baptême dont Jésus parle, c'est celui de sa mort, le passage nécessaire à la résurrection. Pour lui, apparemment, sa mission est un échec, Il ne sait pas encore comment sa résurrection va triompher de la mort. Parce qu'il a vaincu la mort, nous avons la certitude que nous aurons aussi la vie éternelle. Voilà une bonne nouvelle 

« Je suis venu mettre la division sur la terre »

A Noël, nous fêtons la naissance du Prince de la paix » et voilà qu'il annonce qu'il n'est pas venu mettre la paix...

C'est vrai, suivre Jésus peut amener des divisions, il y a ceux qui acceptent et ceux qui ne veulent pas croire. Division dans nos familles mais aussi division chez les chrétiens ou division entre les différentes religions. Ceux qui ne tiennent compte que des extrémistes religieux disent que les religions n'amènent que des guerres et des violences. Or les deux dernières guerres mondiales n'étaient pas des guerres de religion mais bien des guerres d'idéologies, autrement dit, des déviations de la foi.

Jésus n'a pas dit je suis venu mettre la guerre mais bien la division. C'est mieux parce que quand on parle de guerre, il y a un vainqueur et un écrasement pour le perdant.

On le comprend, on le vit parfois, le seul fait d'être chrétien peut conduire à des ruptures. Or, Jésus demande que notre « oui » soit « oui » et que notre  « non » soit « non ». Être chrétien, c'est parfois exigeant mais nous avons en nous un sauveur, le feu de l'Esprit saint. Que notre foi embrase la terre !


  Invitation au Notre Père

Jésus notre frère nous a fait connaître un Dieu Amour, un Dieu Père.

Chantons la prière qu'il nous a apprise.


Prière finale

Merci Seigneur pour ton amour sans condition,

Tu désires que le feu brûle en nous,

Tu veux la paix et le dialogue entre les hommes,

Aide-nous à respecter ceux qui nous sont différents,

Allume en nous le feu de ton amour pour que nous puissions embraser le monde.
Nous te le demandons par Jésus Christ notre Seigneur qui vit et règne avec toi et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles.

 

 

mardi 19 octobre 2021

Liturgie de la Parole, 29e mardi TO

 (sœur Marie-Christine)

 

Introduction :

Bonjour et bienvenue à la célébration de la Parole où ensemble nous sommes à l'écoute du Seigneur.

Le Psaume 39 chante « Tu seras l’allégresse et la joie de tous ceux qui te cherchent », avec l'évangile nous pourrions ajouter '' de tous ceux qui t'attendent''. Tandis que Saint Paul déploie sous nos yeux l'abondance de la « grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus-Christ. ». Ce mystère est grand.

Jésus, dans les versets qui précèdent le passage d'aujourd'hui et qui ne sont pas lus nous le dit d’une certaine manière : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. » (Luc 12,32)

Quelles attitudes favorisent l'accueil de ce don du Père ? Jésus nous en indiquera une dans l'évangile : « restez en tenue de service. »

Chantons d'abord les psaumes unis à la prière de tant d'hommes et de femmes dans le monde qui veillent et attendent.

 

Méditation :

Nous venons de l'entendre :« Jésus disait à ses disciples : « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. »

Jésus ne demande là que ce qu’il a lui-même vécu au long de sa vie. En tenue de service auprès des hommes et des femmes qu’il a rencontré sur sa route, chez qui il a fait surgir la vie. Sans cesse disponible pour les accueillir, les écouter, les servir, les nourrir de sa parole, guérir leur cœur et parfois aussi leur corps.

 La tenue de service ? C’est d'abord la « ceinture autour des reins »

Comme les hébreux quittant l’Égypte pour la Terre Promise (Exode 12,11), la ceinture des pèlerins, de ceux qui font route vers… comme Jésus sans cesse en route dans l'évangile de Luc. Le serviteur est un pèlerin, le pèlerin est un serviteur.

Jésus nous demande d'avoir « nos lampes allumées », « sans-cesse-brûlant » traduit le Père Radermakers, comme ceux qui veillent en attendant leur maître au retour des noces. Non pas veiller une fois, mais sans cesse. Le maître ne vient pas d'un voyage quelconque, mais des noces. Noces, signe et symbole de l’Alliance de Dieu avec son peuple.

 Un détail m'a frappé : c'est au pluriel. C'est ensemble que les serviteurs veillent. Ils se soutiennent les uns les autres dans cette veille.

Tout cela est, devrait être, l’attitude normale des disciples de Jésus.

Que font les serviteurs : ils attendent leur maître pour les ouvrir la porte dès qu'il arrive et frappe à la porte, et sans doute le servir.

 C'est pour eux la grande surprise, l'inattendu.

Le maître bouleverse tout. « C’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. »

Ce n’est pas dans l’ordre des choses selon la manière humaine de voir. Mais c’est celle de Dieu. Notre Dieu se fait serviteur, se met à notre disposition, s’ajuste à nous, nous fait entrer dans le bonheur, la joie qu'il a de nous servir.

Pensons à l'évangile de dimanche dernier : « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Marc 10,45, 29ème dimanche B). Pensons au lavement des pieds (Jean 13,1-15).

Non pas servir Dieu, mais être servis par Lui ! Non du haut de sa grandeur, mais Lui, notre Dieu en tenue de service. Jamais l’homme n’aurait osé inventer un message pareil. Cette petite parabole propre à Luc nous dit vraiment une facette merveilleuse du cœur de notre Dieu. Laissons-nous émerveiller ! Soyons heureux, heureuses, de servir ce Dieu qui nous sert et se donne à nous, de nous servir mutuellement dans l'amour et le respect. De nous ajuster aux manières de notre Dieu. C'est peut-être cela le « trésor inépuisable dans les cieux » dont parle Jésus dans les verset précédents.

 

Introduction au Notre Père :

Dans l'émerveillement devant l'amour de  notre Dieu qui s'est fait serviteur, nous osons chanter…

 

Prière de conclusion :

Seigneur Dieu de paix, Toi qui as pris la tenue de service pour servir chaque personne unique à tes yeux. Donne à tous les hommes de se laisser bouleverser par ton amour. Viens les régénérer par ton Esprit. Qu’il nous garde vigilants ; que notre lampe reste allumée et notre cœur ardent, pour t’accueillir et entrer à notre tour dans la joie du service. Toi qui vis et aimes avec le Père et l’Esprit dès aujourd’hui et jusque dans les siècles.

lundi 18 octobre 2021

Liturgie de la Parole, 18 octobre, saint Luc

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

« Le Seigneur m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Evangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent. » C’est Paul qui dit cela dans la deuxième lettre à Timothée que nous allons entendre, mais ce pourrait tout aussi bien être Luc, ce Luc qui a grandi dans l’ombre de Paul et qui a pris le relais, par sa plume, de la parole de feu qui sortait de la bouche de Paul. Le mot « évangile » est un mot qui rayonne. Il dit tout à la fois le message et le texte, le contenu et le contenant. Le contenu, c’est la bonne nouvelle d’une révélation où Dieu se nomme Père et amour et nous le fait comprendre en son Fils. Le contenant, c’est un récit, une histoire que l’on raconte et que l’on se transmet de mains en mains, de bouche à oreille, de témoin à témoin. Luc est l’un de ces témoins sans qui nous ne serions pas là aujourd’hui. Fêtons-le, avec joie, car son évangile rayonne de joie. En communion avec l’Eglise, nous lirons le début du chapitre 10 (l’envoi en mission), mais je souhaite y rajouter les tout premiers versets de l’évangile de Luc, son prologue dans lequel il explique l’enjeu et la méthode…

 

Résonances

Comme nous l’avons entendu dans l’extrait de la lettre à Timothée, Luc a été un des témoins oculaires de l’aventure de l’Eglise naissante. En marchant avec Paul sur les routes d’Asie Mineure et de Grèce, il a constaté le miracle de la moisson qui lève à partir de l’accueil d’un message inouï. Il a dû se dire : les gens ont soif d’entendre une parole juste sur la vie, une parole qui redonne toute sa place à la qualité des relations humaines, à la beauté du service et du don de soi, dans un monde brutal où règne l’injustice. C’est comme aujourd’hui ! Et Luc a vu que ces petites communautés de croyants rayonnaient d’une joie et d’une espérance surprenante. Il a tout simplement voulu le raconter. Je fais l’hypothèse qu’il a d’abord écrit les Actes des Apôtres, car c’est de tout cela qu’il était témoin en première ligne. Et ensuite, il a voulu remonter plus haut, jusqu’à la source de cette joie. Pour cela, lui, le témoin oculaire de l’expansion de l’Eglise postpascale, il s’est mis à l’écoute des témoins oculaires de tout ce qui s’était passé avant, depuis le baptême de Jean et plus tôt encore, depuis la conception et la naissance de Jésus de Nazareth. Il dit à son cher Théophile, il nous dit à tous aujourd’hui : « j’ai décidé d’en écrire un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus ».

Notre foi ne s’appuie pas sur des dogmes, mais sur des récits. Il ne s’agit pas d’inculquer des vérités, mais de raconter ce qui s’est passé. Le récit, l’histoire qu’on raconte, a un impact différent de la théorie qu’on explique. Elle s’adresse à notre capacité d’imaginer, de nous projeter. Nous pouvons nous identifier aux personnages et alors le message atteint notre cœur bien plus que notre tête. C’est encore vrai maintenant. A Rivespérance, Adelaïde Charlier disait : donnez-nous des récits pour nous mobiliser. Des récits qui nous montrent que le changement est possible et qu’il rend joyeux. En écrivant les Actes, à un moment donné, Luc s’implique tellement dans son récit qu’il se met à l’écrire en « nous ». Que cela nous mobilise aussi, nous donne envie de poursuivre dans nos vies d’aujourd’hui l’écriture de la bonne nouvelle. Et que cela nous rende heureux !

 

Prière

Seigneur, tu fais de nous des témoins oculaires de ta bonté toujours à l’œuvre dans le monde : donne-nous de la voir et d’être à notre tour serviteurs de ta Parole. Ta miséricorde s’étend d’âge en âge : que notre chant ne cesse de la redire, d’écho en écho, pour qu’elle atteigne le cœur de ceux qui t’attendent et qui t’espèrent !

 

 

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc

 BEAUCOUP ONT ENTREPRIS de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, 2 d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole.

3 C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi, 4 afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus.

jeudi 14 octobre 2021

Liturgie de la Parole, 28e jeudi T.O.

 Lc 11, 47-54

(Danièle)

 

Introduction

Les Lectures d'aujourd'hui font référence à la loi. Dans sa lettre aux Romains, st Paul précise qu'en plus de la loi, Dieu a manifesté sa justice or nous savons que la justice des hommes n'est pas celle de Dieu qui est amour infini et «gratuitement, Il rend juste celui qui a la foi en Jésus ». Dans l’Évangile, Jésus sermonne les pharisiens, docteurs de la Loi parce qu'ils bâtissent les tombeaux des prophètes  alors que leurs pères les ont persécutés.

Sous Hérode le Grand, des sépultures monumentales ont été édifiées pour les prophètes. Roselyne Dupont Roc dit qu'après l'an 70,  « la polémique chrétienne contre le judaïsme pharisien voit en Jésus et ses premiers témoins, des prophètes et des apôtres persécutés et cette polémique dénonce toute institution qui se fige dans sa connaissance et ses exigences rituelles et morales »...

« Heureux est l'homme qui se plaît dans la loi du Seigneur » voilà  ce que dit le psaume que nous allons chanter en rendant grâce.

 

Après l’Évangile

Jésus se fâche sur les pharisiens. « Quel malheur pour vous parce que vous bâtissez  les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués ». Les contemporains de Jésus ont approuvé leurs ancêtres puisqu'ils ont livré Jésus pour qu'il soit tué. Notre génération commet aussi des crimes contre des personnes et des peuples innocents. Certains justifient leur violence par référence à Dieu, pour lui obéir. Les prophètes sont toujours gênants parce qu'ils laissent faire l'Esprit et réveillent en nous une certaine insécurité. Dans cet Évangile, Jésus s'adresse aux pharisiens. Ce sont des gens orgueilleux, râleurs, agaçants, pleins de mépris pour les autres, ils adorent imposer leurs idées, ils connaissent la loi et se prennent pour le centre du monde... La question de mariage et de divorce les occupent beaucoup, ils sont passionnés par le permis et l'interdit ; le pur et l'impur.  Ils utilisent la loi comme une arme pour attaquer les autres et se sauver eux-mêmes. Nous en connaissons toutes... Ne nous arrive t-il pas parfois d'agir comme les pharisiens ? Je viens de les juger un peu facilement.  « Il n'y a pas de différence dit st Paul, tous les hommes ont péché »...

Jésus s'adresse aux pharisiens mais sa Parole est pour nous aussi.

Sommes-nous en danger d'entrer dans ce monde des pharisiens sans amour mais politiquement correct ?

Parler des pharisiens aujourd'hui, c'est parler de nos frères et sœurs, c'est donc parler en partie de nous. Comme eux, nous partageons de belles idées, nous sommes fières  de nos engagements, de notre sens de la fraternité... Il n'y a pas de quoi s'enorgueillir. Dans la réalité du quotidien, il nous arrive de connaître des rancœurs,  des mesquineries, l'envie d'imposer nos idées...

 Je ne comprenais pas très bien la phrase « Quel malheur pour vous parce que vous avez enlevé la clef de la connaissance »  le pape François dit ceci :

« Quand un chrétien devient disciple de l'idéologie, il a perdu la foi et n'est plus disciple de Jésus qui est amour, tendresse et douceur tandis que les idéologies sont toujours rigides ; l'unique antidote est la prière, si un chrétien ne prie pas, la porte se ferme. Empêcher certains d'entrer, c'est  offrir l'image d'une Église fermée dans laquelle les gens qui passent devant ne peuvent pas entrer et où le Seigneur qui est à l'intérieur ne peut pas sortir. La source est amour, si tu emportes la clef de l'amour, tu ne seras pas à la hauteur de la gratuité du salut que tu as reçu »...

Ne mettons pas la lumière sous le boisseau, ne fermons pas à clef notre cœur, n'enfermons pas les dons reçus !

Si l 'Évangile nous interpelle dans notre manière de vivre, nous bouscule souvent, ce n'est pas pour nous condamner mais c'est une promesse de chemin possible, une invitation de Jésus à quitter le confort de nos certitudes pour le suivre sur le chemin en quête d'amour et d'espérance. Ce n'est pas parce qu'on a toujours fait comme ça qu'il ne faut pas changer .

Heureux sommes-nous si nous entendons l'appel de Jésus qui invite à ouvrir notre cœur à la présence de Dieu, à la confiance qu'il a en nous et que nous pouvons avoir par lui, les uns pour les autres.

Oui, l’Évangile d'aujourd'hui s'adresse aux pharisiens, il les bouscule, il les appelle à la conversion...

Oui, l’Évangile d'aujourd'hui est pour nous, il nous bouscule, il nous invite à cheminer à la suite de Jésus.


Invitation au Notre Père

Heureux sommes-nous de pouvoir appeler Dieu « Père »

Chantons lui cette prière apprise par Jésus !

 

Prière finale

-      Il nous arrive d'enfermer nos cœurs et de ne voir le mal que chez les autres. Nous te demandons la grâce de ne jamais cesser de prier et de rester humbles de manière à ne pas devenir des personnes fermées qui bloquent la route au Seigneur.

-      Nous te prions pour les prophètes d'aujourd'hui et pour les communautés chrétiennes qui souffrent de la persécution dans de nombreuses parties du monde.

-      Permets nous de grandir dans ton amour afin d'avoir une plus grande ouverture d'esprit qui ouvre notre cœur au partage des dons reçus.

-      Nous te le demandons, à Toi qui vis et règnes avec le Fils et le saint Esprit maintenant et pour les siècles des siècles.