jeudi 30 septembre 2021

Liturgie de la Parole, 26e jeudi TO

 (Danièle)

 Introduction

 Nous fêtons aujourd'hui saint Jérôme, né vers 347 à Stridon et mort en 420 à Bethléem. Il était moine, passionné des saintes Écritures, il est l'auteur de la Vulgate, Bible traduite en latin à partir des textes grecs et hébreux, et auteur de très nombreux commentaires. Docteur de l’Église, il est l'un des 4 pères de l’Église avec Ambroise, Augustin et Grégoire 1°. Il est le patron des archivistes, des bibliothécaires, des étudiants etc.

Dans le livre de Néhémie, Esdras fait la lecture de la loi de Moïse et le peuple se livre à de grandes réjouissances quand il a compris les paroles qu'on lui a fait entendre.

Saint Luc, quant à lui nous raconte l'envoi de 72 disciples dans les différentes villes où Jésus allait se rendre lui-même. Ils doivent apporter la paix et annoncer « le règne de Dieu est proche ».

Dieu nous donne sa paix. Rendons-lui grâce en chantant les psaumes.


Après l'Evangile

Jésus envoie 72 disciples. Luc ne dit pas s'ils avaient fait des études, s'ils avaient réussi une licence en théologie ou en autre chose, non, ce sont des gens ordinaires qui ne semblent pas avoir eu une formation quelconque pour partir en mission. On ne dit rien sur eux.

- Il les envoie deux par deux dans les villes où lui-même allait se rendre. Un peu comme Jean-Baptiste, ils vont préparer le chemin. Pourquoi deux par deux ? Peut-être parce que être disciple n'est pas une entreprise solitaire ? Ou bien parce qu'à deux on est plus convaincants ? A deux, on forme déjà Église...

La moisson est abondante, les ouvriers peu nombreux. Aujourd'hui, on sait qu'il ne s'agit pas uniquement de prêtres ou de religieux et religieuses. C'est à nous tout(e)s qu'il demande d'annoncer la bonne nouvelle. A nous tout(e)s d'aller de l'avant. Le pape François dit « Personne n'est inutile dans l’Église ; nous sommes tous nécessaires -et égaux- devant Dieu pour construire ce temple ».

A nous d'annoncer son retour, à notre manière, selon les dons que nous avons reçus, « pour certain(e)s ce sera manifester de la compassion, de la tendresse, pour d'autres ce sera témoigner par une humilité et une disponibilité dans le service, pour d'autres encore montrer Dieu par une vie fraternelle avec une large place pour la prière, d'autres encore seront catéchistes pour les petits ou les grands » etc. Ce qui est commun à tous, c'est la paix reçue à annoncer, à transmettre. La paix, croire que tout est possible, que Dieu nous aime sans limites.

- « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups » Ils sont prévenus, certaines personnes ne les accueilleront pas. En regardant le monde nous voyons de nombreux exemples d'hostilité, d'injustice, de manque d'amour et Jésus nous demande de faire notre possible pour apporter la paix.

Un chrétien doit être vivant, joyeux d'être chrétien. Pourquoi ? Peut-être tout simplement parce que nous sommes choisis par Dieu, fils et filles de Dieu, mais aussi parce que c'est l'occasion de mettre au service des autres les dons reçus de Dieu. Et partager la présence de Dieu avec d'autres peut apporter une grande joie.

A notre époque, tout se vend ou tout s'achète. Or, qu'avons nous à proposer au monde? Un Dieu qui pour être notre ami, ne demande rien, simplement d'être accueilli. La grâce est don, elle ne s'achète pas. L’Évangile doit nous toucher au cœur, doit nous pousser à aller vers les autres et « ne pas rester enfermés en ghettos, en petit cercle où tout ronronne »(Frère Patrice, Tamié)

Jésus envoie les disciples témoigner du choc de la rencontre avec Dieu, rencontre qui a changé leur vie pour donner du goût à la vie des gens , vies lassées, fatiguées. Annoncer à tous ces gens que Dieu n'est pas lointain, méchant, silencieux . « Dieu, c'est une présence chaleureuse, c'est l'ami qui vient à notre rencontre, c'est le compagnon de nos souffrances et de nos joies, c'est celui qui ne nous laisse pas seuls et veut mettre de la lumière sur nos routes »...

Si vous n'êtes pas reçus, continuez la route en laissant sur les places la poussière collée à vos pieds. Des échecs, nous en connaissons tout(e)s. Secouer la poussière de nos sandales, c'est « arrêter de ruminer les échecs qui nous paralysent et nous empêchent de repartir ». Jésus nous envoie tel(le)s que nous sommes, le don de la paix que nous pouvons porter à ceux qui l'acceptent est plus précieux qu'un tas de paroles futiles. N'ayons pas peur, Dieu nous accompagne.


 Invitation au Notre Père

Prions notre Père avec les paroles que Jésus nous a apprises.


Prière finale

 Seigneur, tu as donné à saint Jérôme la passion des Saintes Écritures, fais que nous soyons nourri (e)s de ta Parole et aide-nous à en vivre.

Dans ce monde de haine et de violence, fais que nous entendions ton appel d'être des ouvrier(e)s pour la moisson, qui apportent guérison, réconfort et paix là où nous passons.

Nous te le demandons à toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles.

  

Sources : Homélie du Père Patrice de l'abbaye de Tamié

                Église protestante du sud de la France.

                Jésuites d'Irlande

mardi 28 septembre 2021

Liturgie de la Parole, 26e mardi TO

 (sœur Marie-Christine)

Introduction :

Bonjour et bienvenue à la célébration de la Parole.

Deux textes contrastés nous sont offerts. En Zacharie, les païens s’exhortent les uns les autres à aller à Jérusalem pour apaiser la face du Seigneur et le chercher.

Dans l’évangile des samaritains refusent d’accueillir Jésus et ses disciples parce qu’ils se dirigent vers Jérusalem !

Devant l’opposition Jésus ne discute pas, il part ailleurs. Il refuse la violence. Il souhaite envoyer le feu du ciel, mais pas celui qui détruit, celui qui sauve, l’Esprit Saint.

Que cet Esprit qui nous habite depuis notre baptême nous fasse vivre et chanter. Qu’il habite notre prière des psaumes et toute notre vie.

 

Méditation :

Zacharie nous fait voir des peuples nombreux et des nations puissantes venir à Jérusalem, non pour l’envahir, mais pour y chercher le Seigneur de l’univers avec le peuple d’Israël et apaiser sa face. Apaiser sa face, qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Peut-être, à l’époque, lui offrir un sacrifice pour être en communion avec lui et non plus en guerre contre lui et son peuple. Apaiser sa face, c’est aussi la perception qu’il n’est pas en guerre contre les personnes, mais contre le mal. Il ne demande qu’à accueillir celui, celle, qui vient à lui quel qu’il soit. Il a dit en Ézékiel : « Je ne prends plaisir à la mort de personne : convertissez-vous, et vous vivrez » (Ézékiel 18,33)

Ce qui est marquant dans ce beau passage c’est le pouvoir d’attraction qu’exerce le Seigneur à travers le peuple et la détermination de chacun « quant à moi j’y vais ». Ils s’entraînent les uns les autres, dans le respect de la liberté de chacun.

Ils sont attirés par ce Dieu qui ne ressemble à aucun autre comme le Deutéronome le fait dire à Moïse (Dt 4,7-8) :

« Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ? 08 Et quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ? »

10 hommes de toutes langues et nations saisissent un juif par son vêtement, là encore non pour l’emprisonner mais pour cheminer avec lui à la rencontre de l’Emmanuel, Dieu-avec-nous.

Cette ouverture, cet accueil envers ceux qui sont différents et pourtant attirés, le Pape François aime nous en rappeler la responsabilité : nous devons être contagieux, poser question par une existence qui témoigne sans mot de celui qui nous fait vivre.

 

Nous sommes loin du feu du ciel que veulent envoyer Jacques et Jean, les fils du tonnerre, sur ceux qui refusent d’accueillir Jésus et ses disciples parce qu’ils se dirigent vers Jérusalem !

Jésus, ne l’oublions pas, ne force jamais la porte. Il accepte le refus et le comprend même.

Nous perdons du temps à tempêter contre nos Samaritains, intérieurs ou extérieurs.

Jésus brûle d’annoncer la Parole de son Père : « je suis venu allumer un feu sur la terre, comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » Luc 12, 49. Mais ce zèle respecte profondément la liberté des uns et des autres.

Il invite les hommes à un retournement. Le feu qu’il désire allumer n’est pas destructeur, ravageur, mais il vient purifier les profondeurs de notre être. Les disciples sont tentés de détruire ceux qui n’accueillent pas Jésus. Quelle tentation en nous de détruire l’autre qui ne nous accueille pas !

Jésus se retourne et invite à ne pas entrer dans cette tentation de tuer, brûler, ni l’autre ni nous-même. Il prépare ses disciples, Il nous prépare à recevoir le feu de l’Esprit Saint qui fera en nous toute chose nouvelle, dans un accueil sans limites des autres. Accueil pas facile, il nous faut le reconnaître et lui en demander la grâce.

Parce que Jésus est venu pour sauver les hommes, de toutes les races et de toutes les religions. Il aime chacun tel qu’il est.

Qu’il allume en nous le feu de son amour et de cette paix intérieure.

 

Introduction au Notre Père :

Le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons, c’est pourquoi nous osons chanter la prière reçue du Seigneur Jésus :

 

Prière d’envoi :

Seigneur Jésus, tu ne veux pas montrer ta puissance dans le feu du ciel, mais dans l’ardeur de ton amour. Pénètre-nous de ce feu, qu’il nous transforme ; qu’il attire à toi ceux qui croisent la route de tes disciples et leur donne envie de te chercher.

Toi qui brûles de faire ta demeure dans le cœur des hommes et de les conduire au Père par l’Esprit Saint dès maintenant et jusque dans la vie qui ne s’éteint pas pour les siècles des siècles.

vendredi 24 septembre 2021

Liturgie de la Parole, 25e vendredi TO

 (sœur Marie-Jean)

 Introduction

Nous voici rassemblés, en communauté, en Eglise.

« Pour vous, qui suis-je ? »

Jésus pose cette question dans l’évangile du jour et la pose à chacun de nous.

Comment répondrons-nous ?

La liturgie propose un extrait du prophète Aggée, certes peu connu, mais qui peut nous aider à élargir notre perception de notre réalité.

Il reste d’une grande actualité en notre monde :

« Reste-t-il encore parmi vous quelqu’un qui ait vu cette Maison dans sa gloire première ? Eh bien ! Qu’est-ce que vous voyez maintenant ? N’est-elle pas devant vous réduite à rien ? »

Le prophète se situe vers 520 Av JC, juste après l’édit de Cyrus annonçant le retour au pays, après l’Exil à Babylone.

Un Temple détruit. Un appel à la reconstruction.

Cela peut sembler hors d’actualité…

Mais l’urgence spirituelle ne sonne-t-elle pas aujourd’hui ?

Afin que nous retrouvions le « goût de Dieu » et le suscitions en notre monde ?

En ce combat, en cette préoccupation, Dieu se montre présent :

« … Courage, Zorobabel ! – oracle du Seigneur. Courage, Josué… Courage, tout le peuple du pays ! – oracle du Seigneur. Au travail ! Je suis avec vous – oracle du Seigneur de l’univers –… »

Laissons-nous interpeller là où nous sommes, en entendant l’appel à la confiance que le Seigneur nous adresse aujourd’hui : « Mon esprit se tient au milieu de vous : Ne craignez pas ! »

Recueillons les intentions des hommes et femmes de notre temps. Présentons-les au Seigneur par le chant des psaumes…

 Méditation

« Au dire des foules, qui suis-je ?... Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Jésus nous questionne, Jésus demande où se situe notre engagement en notre monde.

Quel en est son fondement ?

Où puisons-nous la force de notre engagement ?

Pierre prononce la réponse parfaite : « (Tu es) le Christ, le Messie de Dieu »

Mais Jésus perçoit un danger dans cette confession.

Elle ne dit pas tout.

Alors Jésus nuance la confession de Pierre :

« Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite »

Jésus n’est pas seulement un modèle que l’on suit, qui nous offre un programme ou une série de valeurs.

La souffrance, la mort que Jésus annonce à ses disciples et qu’il a endurées nous ouvrent un chemin aujourd’hui.

Chemin d’imitation, lorsque l’on s’engage à sa suite, où l’on ne peut s’étonner de souffrir à notre tour.

Mais aussi ouverture vers une Résurrection, une Vie qui transcende toutes nos souffrances.

Espérance et foi que Jésus nous accompagne sur nos chemins d’hommes, dans nos combats et nos engagements.

Ainsi, sur le chemin de reconstruction que nous propose le prophète Aggée, nous ne sommes pas seuls !

Et Jésus nous indique comment procéder, où puiser la force pour avancer sur le chemin.

L’Evangile commençait ainsi :

« Jésus était en prière à l’écart… »

Telle est la source de notre engagement, la force de notre quotidien.

Dans la prière et le silence, laissons descendre en nous cette certitude qu’Il est avec nous, qu’Il partage nos combats, que Son Esprit nous habite.

A la suite du psalmiste, appelons Sa présence en nos routes humaines :

« Envoie ta lumière et ta vérité : qu’elles guident mes pas et me conduisent à ta montagne sainte, jusqu’en ta demeure »

Temps de silence

Notre Père :

Avec tous ceux qui travaillent à l’avènement du Royaume en notre monde, adressons notre prière à Notre Père…

Oraison

Dieu notre Père, ton prophète Aggée nous appelle à la reconstruction et nous redit ta présence en nos combats et nos engagements. En annonçant sa Passion et sa mort, Jésus ouvre aussi un chemin de Résurrection, de Vie et d’Espérance. Ouvre nos cœurs à la certitude de Sa présence, de son compagnonnage sur nos routes humaines, afin que la joie du psalmiste soit nôtre aujourd’hui : « J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie ; je te rendrai grâce avec ma harpe, Dieu, mon Dieu ! ». Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

jeudi 23 septembre 2021

Liturgie de la Parole, 25e Jeudi TO

 (Sœur Marie-Christine)

 Introduction :

Bonjour et bienvenue en ce milieu de jour où nous sommes rassemblés pour nous nourrir de la Parole.

La 1ère lecture nous fait entendre le début du prophète Aggée, un petit livre de 2 chapitres : le prophète exhorte les exilés de retour en Israël à reconstruire le Temple. 2500 ans après, cela peut nous déconcerter. Mais reconstruire le Temple c’était alors un signe : donner à Dieu la première place. Ceci demeure actuel.

Dans l’évangile le roi Hérode se pose une question : « Mais qui est cet homme (Jésus) dont j’entends dire de telles choses ? Et il cherchait à le voir »

Prions le Seigneur  et laissons-le agir en nous : que nos vies posent question sur celui qui nous habite.

Chantons les psaumes en communion avec toute l’Église.

 

Méditation :

« Rendez votre cœur attentif à vos chemins » nous dit le Seigneur par son prophète Aggée au temps du retour d’exil du peuple d’Israël. Cyrus, roi de Perse, permit le retour d’exil du peuple d’Israël. Et dans son édit il invitait et à retourner à Jérusalem et bâtir « la maison du Seigneur, le Dieu d’Israël, le Dieu qui est à Jérusalem » (Esdras 1,2-3).

Aggée, au nom du Seigneur, reproche au peuple de s’être bien installé… Et de se dire « le temps n’est pas encore venu de rebâtir la maison du Seigneur ».

Ce n’est pas ‘’Dieu premier servi’’! Ce n’est pas ‘’chercher plutôt le Royaume des cieux et le reste vous sera donné par surcroît’’ (Cf. Luc 12,31).

Le prophète invite à rendre notre cœur attentif à nos chemins, aux routes où nous conduisent nos choix. À descendre en notre cœur, ce temple intérieur où le Seigneur habite, où il nous attend.

Seigneur est-ce que ta demeure en mon cœur est en ruine ? Quel est le bois que je laisse en attente, au lieu d’aller le chercher pour construire cette demeure ? Qu’est-ce qui est obstacle en moi à ta présence, quelles sont les broussailles qui étouffent le bon grain de ta Parole et l’empêchent de porter fruit ?

Seigneur, je voudrais te donner la 1ère place… mais ce n'est pas toujours le cas.

Seigneur donne-moi de me laisser saisir par ta main pour aller dans la montagne de la rencontre, chercher le bois solide de la Parole, de la lectio divina, du service fraternel. Que nous construisions, toi et moi ensemble, un lieu intérieur où tu grandiras en moi et me rendras de plus en plus conforme à ton image et à ta ressemblance, où tu prendras plaisir à demeurer, où tu seras glorifié.

Que ma vie, que celle de tous les chrétiens donne envie à ceux qui ne t’ont pas encore rencontré de chercher à te voir, de chercher à te connaître.

 

Introduction au Notre Père :

Du fond de notre cœur où il se fait une demeure, tournons-nous vers le Père et chantons-lui la prière reçue du Seigneur.

 

Prière d’envoi :

Seigneur tu fais ta demeure en nous et en tous ceux qui t’accueillent, nous te rendons grâce et nous te prions. Rends nos cœurs attentifs à nos chemins pour qu’ils soient routes de vie, de relation vécue dans l’intimité avec toi au long des jours.

Nous te le demandons toi, qui habites en nous et nous fais habiter en toi, en communion avec le Fils et l’Esprit Saint, dès maintenant et jusque dans les siècles des siècles.

lundi 20 septembre 2021

Liturgie de la Parole, Dédicace de la cathédrale Saint-Aubain

(sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

Nous fêtons la dédicace de notre église cathédrale. L’Eglise, comme aime le répéter le pape François, n’est pas un château fortifié qu’il nous faudrait défendre. Dans la lecture de l’Apocalypse que nous allons entendre, il est question d’une ville avec de très hautes murailles… une ville imprenable ! Mais il y a beaucoup de portes à cette ville : il y en a pour tous les coins du monde. Et ces portes sont toujours ouvertes !

Prions pour notre Eglise : qu’elle laisse entrer les vents qui viennent de tous les horizons et ne craigne pas de sortir de ses retranchements !

Résonances

En méditant le texte de cet évangile, je remarque l’usage de deux mots différents : temple et sanctuaire. Entre les deux, il y a un troisième mot : « maison ».

Au début, Jésus entre dans le temple, le bâtiment. Il y trouve installés des marchands et des changeurs. Avec un fouet, il les chasse du temple. Il dit : « cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce ». Ses disciples font le lien avec un verset de psaume : « l’amour de ta maison me dévore » (Ps 68). Puis, les gens demandent à Jésus un signe pour justifier ce qu’il vient de faire. Mais on peut aussi comprendre : « ce que tu viens de faire là, de quoi est-ce le signe ? Quel signe nous montres-tu en faisant cela ? » Et Jésus leur parle alors non plus du temple, mais du sanctuaire. « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai (litt : je le ressusciterai) ». Les Juifs ne comprennent pas tout de suite. Ce n’est qu’après Pâques que ces paroles deviendront claires : « il parlait du sanctuaire de son corps ».

Le sanctuaire, c’est le cœur du temple, un lieu où palpite la présence de Dieu. Le corps du Christ est sanctuaire… Que signifie le mot « corps » ? Son corps physique, bien sûr, son corps de chair qui sera détruit sur la croix, puis glorifié dans le mystère de la résurrection. Mais le mot corps désigne aussi la personne tout entière, et aussi le mystère de l’incarnation. Il y a un signe à élucider dans les paroles de Jésus : « détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le ressusciterai ». Son corps est un sanctuaire que nous pouvons détruire. Mais nous pouvons aussi, loin de le détruire, le construire. Nous pouvons entrer dans ce sanctuaire où palpite la présence de Dieu : entrer dans sa vie, dans son incarnation, entrer dans son corps qui est l’Eglise. Entrer dans son mystère pour rejoindre le cœur de Dieu, un cœur dévoré par l’amour.

En méditant aujourd’hui sur ce que signifie pour nous d’appartenir à l’Eglise, celle de notre diocèse, mais aussi l’Eglise universelle… nous pouvons comprendre qu’il s’agit d’autre chose que d’une institution. Un sanctuaire spirituel où palpite le cœur de Dieu. Et c’est Jésus qui nous introduit.

Prière

Heureux les habitants de ta maison, Seigneur, des chemins s’ouvrent dans leurs cœurs. Père, tu nous as comblés de joie dans ta maison de prière : prends soin de tes dons et garde-nous fidèles pour que ton église (et notre diocèse de Namur) soit toujours plus rayonnante de ton amour pour tous les hommes.

Par le Christ notre Seigneur. Amen.

mercredi 15 septembre 2021

Liturgie de la Parole, N-D des Douleurs

 (sœur Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés, en communauté, en Eglise.

« Venez tous, chantons celui qui fut crucifié pour nous, car Marie le vit sur le bois et disait : ‘Même dans le supplice de la croix, tu es mon fils et mon Dieu !’ »

Vous aurez peut-être reconnu le début de l’hymne de Romanos le Mélode, intitulé « Marie à la Croix ».

Romanos est un hymnographe et poète byzantin du 6e siècle.

En ce lendemain de la fête de la Croix glorieuse, la liturgie nous maintient au pied de la Croix, pour contempler la Mère qui veille auprès de son Fils.

En nous laissant conduire par Romanos le Mélode, nous pourrons prendre en notre prière toutes les Mater Dolorosa de notre monde, toutes ces femmes – et ces hommes – qui pleurent leur enfant : des enfants maltraités, malades, sans repère ou sans avenir, sous l’influence des addictions ou des harcèlements, des enfants souffrants…

Et des parents démunis, dont nous voulons porter la prière devant notre Dieu.

Afin que Marie, la Mère de Jésus, intercède pour tous les hommes et femmes de notre temps…

Méditation

Pour vous donner un aperçu du magnifique hymne de Romanos, je vous partage quelques extraits, en espérant vous en donner le goût..

« Brebis contemplant son propre agneau qu’on traînait à la boucherie, Marie suivait, consumée de douleur, avec les autres femmes, en criant ainsi : ‘Où vas-tu, mon enfant ? Pour quelle raison achèves-tu cette course rapide ? Y a-t-il encore d’autres noces à Cana, est-ce là maintenant que tu vas si vite pour leur faire du vin avec de l’eau ? Puis-je t’accompagner, mon enfant, ou vaut-il mieux t’attendre ? Accorde-moi une parole, Verbe, ne passe pas devant moi en silence, toi qui m’as gardée pure, toi qui es mon fils et mon Dieu !’

Je ne m’attendais pas, mon enfant, à te voir en cet état, et jamais je n’aurais cru que les impies en viendraient à pareille fureur, qu’ils porteraient les mains sur toi injustement. Car leurs petits te crient encore : ‘Tu es béni !’ ; le chemin toujours encombré de palmes atteste, devant tous, les acclamations de ces criminels en ton honneur. Et aujourd’hui, pour quelle raison le pire s’est-il accompli ? Je veux savoir, hélas ! pourquoi ma lumière s’éteint, pourquoi l’on attache à la croix mon fils et mon Dieu.

Tu marches, mon enfant, vers un injuste meurtre, et personne ne partage ta souffrance. Pierre ne t’accompagne pas, lui qui te disait : ‘Jamais je ne te renierai, quand il me faudrait mourir’. Il t’a quitté, ce Thomas qui clamait : ‘Mourons tous avec lui !’. Et les autres aussi, les intimes, les fils, qui doivent juger les douze tribus : où sont-ils à présent ? D’eux tous, plus un seul ; mais toi seul tu meurs pour tous, mon enfant, tout seul. C’est ton salaire pour avoir sauvé tous les hommes, pour avoir servi tous les hommes, mon fils et mon Dieu (…) ».

Et son Fils de lui répondre :

« (…) Apaise donc, mère, apaise ta douleur et marche dans la joie. Moi – c’est pour cela que je suis ici-bas –, je me hâte maintenant d’accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé : c’était dès l’origine mon décret et celui de mon Père, et mon Esprit n’a pas refusé que je me fasse homme et que je souffre pour celui qui a failli. Cours, ô mère, annoncer à tous : ‘Par sa passion il blesse l’ennemi haineux d’Adam et il revient victorieux, mon fils et mon Dieu’ »

 

Temps de silence

 

Notre Père :

Avec Marie, au pied de la Croix, adressons notre prière à Notre Père…


Oraison

Dieu notre Père, ton Fils a enduré la Croix et, par fidélité à sa mission, a sauvé notre humanité. Nous te confions tous les hommes et femmes qui souffrent aujourd’hui et qui, avec Toi, portent la Croix. Que la Mère de ton Fils, debout au pied de la Croix, insuffle en nos cœurs ton esprit de compassion. Et que l’espérance de la Résurrection offre à tous l’assurance « de crier, (avec elle) : ‘Mon fils et mon Dieu !’ ».

Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

lundi 13 septembre 2021

Liturgie de la Parole,, 24e lundi TO

 (sœur Marie-Christine)

 

Introduction :

Bonjour et bienvenue à cette célébration de la Parole qui nous rassemble en Église pour nourrir notre vie, notre relation avec Jésus.

En ce 13 septembre l’Église fait mémoire de saint Jean Chrysostome, ce qui signifie Jean « bouche d’or » à cause de ses grands talents de prédicateur. Moine et prêtre à Antioche puis patriarche de Constantinople à la fin du 4ème siècle, il ne cesse d’annoncer l’Évangile. Sa fermeté doctrinale et sa dénonciation de la corruption de la cour impériale lui valent la haine de l’impératrice et l’exil où il meurt d’épuisement en 407.

« J’encourage, avant tout, à faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d’État et tous ceux qui exercent l’autorité ». Ainsi écrit Paul. Et dans l’évangile nous voyons un homme qui a une certaine autorité, un centurion romain responsable de 100 soldats, prier pour un esclave ! Il prie Jésus d’agir pour quelqu’un qui n’est légalement qu’une chose ! Bel exemple que nous regarderons d’un peu plus près.

Unis aux croyants et aux priants d’hier et d’aujourd’hui chantons le Psaume 118.

 

Méditation :

Le centurion romain ne vient pas lui-même prier Jésus, mais il envoie des notables juifs, des gens qui ont comme lui une certaine influence pour intercéder pour son esclave. Les notables prient aussi pour le centurion « Il mérite que tu lui accordes cela. Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue. ».

Jésus ne répond pas, mais il part avec eux. Il fait route avec eux. Comme il est proche le centurion envoie cette fois des amis, lui, non Juif, ne s’autorise pas à venir lui-même trouver Jésus. Cet homme n’a apparemment jamais rencontré personnellement Jésus, ceci est propre à saint Luc, de même que la double intercession des notables et des amis. ceux-ci parlent en son nom, ils transmettent à Jésus sa prière : « Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C’est pourquoi je ne me suis pas autorisé, moi-même, à venir te trouver. Mais dis une parole, et que mon serviteur soit guéri ! ».

 « Seigneur, ne prends pas cette peine » ! Je ne suis pas digne, je ne suis pas de ton peuple. Je ne suis pas digne d'être en relation de proximité avec toi. Ni que tu entres sous mon toit, ce serait une souillure pour toi, je le sais. Ni que je vienne te trouver. Même si je suis sympathisant , il y a entre nous une barrière.

Mais ta bienveillance tu peux la manifester d’une parole pour mon serviteur. « Mon serviteur » : celui auquel je tiens n’est pas mon esclave, malgré son statut légal.

Pourquoi Jésus admire-t-il sa foi ? Parce que tous les autres cherchaient un contact physique avec Jésus : qu’il les voie, qu’il les touche. Lui croit en la puissance de la parole de Jésus !

Ce centurion  a intercédé pour un autre, il a une confiance unique en Jésus et en l’efficacité de sa parole ! C’est cela la foi. Ce n’est pas intellectuel mais existentiel.

Et Jésus l'admire : « Même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! » C'est la seule fois en saint Luc où Jésus admire une personne. Et cette personne est un païen qu'il n'a jamais vu ! C'est fort. Cet homme l'a en fait rencontré beaucoup plus profondément que les autres. Lui, il a une responsabilité. Ses ordres sont exécutés. Et en même temps il est un subordonné aux ordres d'autres hommes. Il connaît la puissance de la parole : celle de Jésus est une parole de vie, une puissance de vie. Pour lui, Jésus n'est pas un magicien, mais il a une autorité qui fait surgir la vie, qui s'intéresse même à l'esclave d'un étranger.

Ce centurion est un modèle pour le croyant d’aujourd’hui qui ne voit ni n’entend Jésus, sinon à travers ceux qui l’ont précédé. Tant de personnes peuvent rencontrer Jésus et sa puissance de vie à travers des amis, des parents, des témoins anonymes. «  Dieu notre Sauveur, veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité. » À la connaissance de Celui qui est « Chemin, Vérité et Vie » (Jean 14,6).

Seigneur mets en nos cœurs la confiance du centurion. Que cette confiance témoigne de ton désir de vie pour tout homme proche et lointain.

 

Introduction au Notre Père :

Unis à tous les croyants, unis à ceux qui n’osent pas venir eux-mêmes trouver le Seigneur, tournons-nous vers lui et chantons avec confiance la prière qu’il nous a lui-même donnée…

 

Prière d’envoi :

Dieu qui as tellement aimé le monde que tu as donné son Fils unique, afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle. Nous te rendons grâce.

Que les croyants te prient avec une confiance filiale en s’appuyant non sur ce qu’ils sont, mais sur ta sollicitude gratuite.

Que croyants et incroyants découvrent que la dignité incontournable de chaque personne humaine vient de ton regard d’amour posé sur chacun.

Que ta Parole soit puissance de vie dans les cœurs. Nous te le demandons par Jésus ton Fils bien-aimé qui nous conduit à toi la Source de la Vie par l’Esprit, dès maintenant et pour toujours.

samedi 11 septembre 2021

Liturgie de la Parole, 23e samedi TO

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

1 Tim 1, 15 : « Voici une parole digne de foi et qui mérite d’être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs… » Que veut dire « sauver », « salut » ?

En ce 11 septembre, il y a exactement 20 ans que des terroristes faisaient s’effondrer, à New York, les deux tours du WTC, symbole de la puissance américaine. Comme le dit le journal de ce matin, toutes les réactions et tous les actes de terrorisme qui se sont répétés depuis lors portent la marque de la réponse-vengeance. Mais ne donnons-nous pas raison au Prince des ténèbres, si nous partons en guerre contre le mal en répondant à la violence par la violence ? Aujourd’hui, 20 ans plus tard, les Américains se sont retirés de l’Afghanistan, ce pays stigmatisé parce qu’il avait offert l’asile à Oussama ben Laden, et les talibans n’ont rien perdu en cruauté… La leçon du 11 septembre est amère. Car rien n’est simple, il n’y a pas de guerre juste, il n’y a que la paix qui est juste, et elle ne s’obtient pas si on ne tient pas compte des causes profondes de ce choc des cultures. N’oublions pas que nous sommes tous frères. Les chrétiens sont peut-être vus comme des naïfs, mais j’aime garder la naïveté de croire que l’Évangile est le seul chemin de salut.

Et offrons ce temps de prière pour toutes les victimes de la violence.

 

Résonances

Lc 6, 43-49 : le discours dans la plaine, chez Luc, comme le discours sur la montagne chez Matthieu se termine par l’image de l’homme qui construit sa maison sur le roc. Il y a une petite différence, et je la trouve inspirante pour nous aujourd’hui. Cher Matthieu on lit : « celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc ». Chez Luc on lit : « cet homme… ressemble à un homme qui construit une maison. Il a creusé très profond et il a posé les fondations sur le roc ».

Il a creusé très profond : deux verbes, en fait : il a creusé et il a été en profondeur. Ces deux verbes ne se trouvent pas chez Matthieu. Chez Luc, il s’agit de creuser profond.

Il faut parfois creuser profond avant de commencer à s’élever. N’est-ce pas le mystère même de la kénose du Christ ? Par son Incarnation, il est descendu jusqu’à nous, il est descendu jusqu’à la mort en croix, il est descendu aux enfers… avant d’être élevé au-dessus de tout et de pouvoir, par sa résurrection, nous entraîner dans la vie.

Avant de construire sa maison en hauteur, il faut poser les fondations. Et avant de poser les fondations, il faut creuser en profondeur. Et dans les profondeurs, on trouve parfois du sable mouvant. Il faut avoir le courage de l’évacuer, de creuser encore. Dépouillement, décapage même. Jusqu’à ce qu’on trouve (retrouve) le fondement solide, le socle qui ne bouge pas, l’amour de Dieu pour nous.

L’évangile suggère que ce travail de creusement, c’est le fait de mettre en pratique la parole entendue. Pas seulement écouter, pas seulement dire « Seigneur, Seigneur ! », mais faire. Telle est aussi la conception de l’obéissance dès les premières lignes du Prologue de la RB.

Jésus, à quelle profondeur, à quelle largeur m’appelles-tu aujourd’hui ?

Que l’Esprit nous aide à discerner ce que nous pouvons faire, pour creuser et trouver le socle à partir duquel toute la construction s’élèvera harmonieusement.

 

Prière

Fais-nous connaître, Père, la profondeur, la hauteur, la largeur de ton amour pour nous, pour toute l’humanité. Devant les assauts du mal, aide-nous à mettre en œuvre le message de non-violence de Jésus. Viens soutenir tous ceux qui mènent le bon combat, le combat de la paix et de la justice.

jeudi 9 septembre 2021

Liturgie de la Parole, 23e jeudi TO

 (Danièle)

Introduction

Dans sa lettre aux Colossiens, St Paul écrit « pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire ».

Jésus, dans l'évangile, va plus loin, il nous demande d'aimer nos ennemis, de faire du bien à ceux qui nous haïssent. « Quelle « reconnaissance » méritez-vous si vous aimez ceux qui vous aiment » ? dit-il. A propos de ce terme « reconnaissance », Roselyne Dupont-Roc dit qu'il s'agit de grâce, de don gratuit.

Ces paroles sont exigeantes mais, comme st Jean l'a écrit, Jésus a dit « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » , il est donc notre force. Si ça nous paraît difficile nous savons que ça ne dépend pas que de nous.

En fait, cet évangile montre la manière dont Dieu agit avec nous, il pardonne tous nos défauts.

Rendons-lui grâce ! Par les psaumes, chantons lui notre reconnaissance !

 

Après l'évangile

Ce qui différencie les chrétiens des autres, ce n'est pas de nous aimer parce que toutes les morales humaines le demandent, mais d'aimer aussi nos ennemis. Or, nous ne sommes pas meilleurs que les autres pourtant, Jésus nous demande d'être différents en aimant ceux qui ne nous aiment pas.

Les pharisiens connaissaient la Torah et sa multitude de commandements. Nous fonctionnons un peu comme eux, nous apprécions les règles claires, même si il nous arrive de chercher comment contourner la loi.

Jésus fonctionne différemment, il demande d'aimer son prochain, mais qui est mon prochain ? La famille, les amis, les enfants ? Pas seulement.

Aimez vos ennemis ! Voilà une demande qui surprend, qui décourage parce qu'elle paraît impossible. On préférerait des bonnes règles qu'on puisse suivre... Mon prochain, c'est vague, je ne sais pas toujours qui il est mais mon ennemi, je le connais. C'est  celui qui me rend malade dès que je le vois, c'est celui qui me fait du mal , celui qui est très proche parce qu'il m'agresse...

Aimez vos ennemis nous dit Jésus mais nous n'en avons ni l'envie, ni la force. Si nous n'obéissons pas, c'est parce que c'est trop difficile. Nous n'avons pas envie de faire des efforts parce que nous savons bien que ça ne changera rien. Nous ne l'aimons pas parce qu'il n'est pas aimable. Et Jésus le dit lui-même « faites cela sans rien espérer », il ne changera pas.

« Notre ennemi agit de manière haïssable, ce serait pire si on lui cédait... On le sait parce que nous à sa place, nous ferions la même chose. Ainsi, le commandement de Jésus nous révèle à nous-mêmes. La violence, la haine, c'est comme un cercle vicieux, on y est entraîné. L'ennemi triomphe quand sa hargne à détruire est devenue nôtre. Ainsi fonctionne le terrorisme, dont le but est de prouver que l'autre est un méchant, en l'obligeant à le devenir...

Voilà ce que Jésus nous apprend. D'une part à nous regarder dans ce miroir qu'est la violence, pour nous découvrir nous-mêmes tels que nous sommes, c'est à dire violents nous aussi, ennemis nous aussi et d'autre part à avoir envie de casser la spirale de ce cercle vicieux ».(cfr « être témoins de l'évangile aujourd'hui » Église de France)

Le but du commandement, c'est notre bonheur. Être l'ennemi de mon ennemi, c'est sa victoire à lui.

Cet évangile doit nous donner l'envie de vivre autrement, il ne s'agit pas d'imiter la compassion de Dieu mais d'en être un canal.

Ne devenons pas haïssables,  brisons ce cercle vicieux. Nous pouvons compter sur le Seigneur, c est la force de l Esprit qui agira en nous".

 

Invitation au Notre Père

L'amour dont Jésus nous parle est un engagement de la volonté. Prions notre Père qui nous aime d'un amour infini !


Prière finale

Seigneur Jésus, tu renverses nos façons de penser, l'amour des ennemis est contraire à la nature humaine et pourtant, tu nous demandes de faire preuve de miséricorde à leur égard. Change nos cœurs !

Donne-nous la force de briser le cercle vicieux de la haine et de la violence !

Que ta Parole, porteuse d'Esprit, habite en nos cœurs dans toute sa richesse,

Aide-nous à ne pas juger, ne pas condamner.

Nous te le demandons à toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles.

mercredi 8 septembre 2021

Liturgie de la Parole, Nativité de Marie

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture.

Je vous salue, comblées de grâce !

En célébrant l’anniversaire de la naissance de Marie, nous méditons sur le mystère des préparations. Non, notre destin n’est pas inscrit d’avance dans les étoiles. Mais de toute éternité, il y a le désir de Dieu sur l’humanité, son désir de sauver tous les hommes. De toute éternité, chacun, chacune de nous a du prix à ses yeux. Fêter la naissance de Marie, c’est nous souvenir qu’elle est née, qu’elle a été une petite fille comme toutes les petites filles du monde, qu’elle a fait la joie et l’émerveillement de ses parents. C’est nous réjouir de ce qu’elle n’est pas surhumaine, comme un ovni tombé du ciel. Mais qu’elle est toute proche. L’ange lui dira : « comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ». Il le dit à nous aujourd’hui. 

En chantant les psaumes, enracinons notre action de grâce dans la prière d’Israël, avec Marie, petite fille de Galilée d’il y a 2000 ans.

Résonances.

Laissons l’évangile pour regarder la lecture de Rm 8, 28-30. Un des plus beaux passages de la lettre aux Romains, et qui s’applique si bien à la fête d’aujourd’hui !

Quand on se penche sur le berceau d’un enfant, on se demande : que sera cet enfant, quel sera son destin ? Est-il d’avance inscrit dans les étoiles ? En lisant ce passage de Rm 8, on pourrait croire que tout est prévu d’avance dans le cœur de Dieu. Mais alors, où est la liberté ? Sans la nommer, Paul parle de la grâce : cette subtile alchimie entre l’amour de Dieu qui fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment, et la liberté humaine qui s’ouvre à cet amour. Si Marie est pleine de grâce, c’est qu’elle n’a mis aucun obstacle à cet amour de Dieu en elle, cet amour qui l’a rendue si féconde !

Tout cela est dit dans l’hymne que nous avons chantée ce matin.

Aucune peur, aucun refus ne vient troubler l’œuvre de grâce. Son cœur est rempli d’ineffable attente. Elle offre à Dieu le silence où la Parole habite. Voici l’épouse inépousée, Marie servante et souveraine, qui porte en secret le salut du monde. Le sang du Christ la rachète, mais elle en est la source.(texte CFC)

Mais les paroles de Paul sont pour nous aujourd’hui. Dans l’émerveillement de la naissance de Marie, pensons à notre naissance, au chemin parcouru depuis notre naissance, à l’amour de Dieu qui, depuis le début, nous accompagne comme un fil rouge, faisant tout concourir au bien, même nos fautes et nos échecs. Il nous a destinés à être configurés à l’image de son Fils. Et pour cela, il nous a appelés, il nous a rendus justes, il nous a déjà donné sa gloire.

Je vous propose d’écouter un tropaire de la liturgie melkite pour l’office de la nativité de la Mère de Dieu, interprété par sœur Marie Keyrouz (2’50). Le texte dit ceci : La virginité est chose étrangère aux mères, l’enfantement chose inouïe chez les vierges. Mais en Toi, ô Mère de Dieu, les deux se sont unis. C’est pourquoi nous, toutes les nations de la terre, sans cesse te glorifions.

Prière

Seigneur, Dieu de nos pères, tu nous appelles à une vie féconde, tu fais tout contribuer au bien de ceux qui s’ouvrent à ta grâce. Avec Marie, donne-nous de te redire oui chaque jour, de laisser de côté nos peurs, de courir à ta rencontre dans l’élan de la confiance. Fais-nous monter vers toi de commencement en commencement, pour que nous ne cessions de proclamer tes merveilles.