lundi 31 décembre 2012

Festoyons

Et apportez le veau gras, sacrifiez-le, et mangeant festoyons, car celui-ci, mon fils, était mort, et il revit, il était perdu et il retrouvé. Et ils commencèrent à festoyer.
Luc 15, 23-24

Viens Esprit de Dieu, viens chanter en nous le cœur du Père,
Viens Esprit de Dieu, viens nous faire entrer en la fête du royaume.

Et apportez le veau gras, sacrifiez-le, et mangeant festoyons,
Le père ne laisse décidément pas la parole au fils, il l’a rétabli en sa dignité de fils, en lui donnant l’anneau, il l’a établi hôte d’honneur, en lui passant la robe de fête, il l’a rétabli en sa dignité d’homme libre en lui passant des chaussures aux pieds. Cela ne suffit, maintenant il faut célébrer, il faut fêter ce retour. Et pour cela le père ne lésine pas sur les moyens, il fait tuer le veau gras, celui qui était élevé et gardé pour une grande occasion ! « Festoyons »… telle est bien l’invitation que le père fait à son fils, et à toute la maisonnée. Il s’agit de fêter le moment si précieux du retour du fils !

 car celui-ci, mon fils, était mort, et il revit, il était perdu et il retrouvé.
Le père explicite alors le motif de la fête : le fils était perdu, il est retrouvé, et plus fort, il était mort, et il revit. Ces deux expressions montrent ce qu’a vécu le père en l’absence du fils : il l’avait perdu, il était dans le deuil et la peine. Ils disent aussi combien le fils ne vivait plus, il était dans la misère, la déchéance, il n’était plus ni fils, ni homme libre, ni considéré par qui que ce soit. Rappelons-nous : alors que les porcs recevaient leur nourriture,  personne ne lui donnait à manger, il était seul, affamé, oublié, comme invisible à tout regard. Il n’était plus l’objet d’aucune attention !

Et ils commencèrent à festoyer.
La fête doit durer. Et il est pressent pour le père de la commencer. Il ne peut attendre ! il a déjà trop attendu ce fils perdu, maintenant il faut par la fête célébrer sa nouvelle naissance.

Seigneur, béni sois-tu pour ton empressement à accueillir nos retours à toi. Béni sois-tu pour ton cœur de père, toujours ouvert, toujours prêt. Béni sois-tu pour la joie que tu as à mettre chacun au centre, à lui faire la fête. Fais-nous entrer dans ta joie !

dimanche 30 décembre 2012

Vite

Le fils lui dit alors : « Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. » Le père dit à ses serviteurs : « vite, apportez la première robe et habillez-le, donnez l’anneau à sa main, et des sandales aux pieds ».
Luc 15, 21-22

Esprit de vie, de rencontre, viens habiter nos cœurs
Esprit de pardon et de résurrection, revêts nous de ta grâce.

Le fils lui dit alors : « Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. »
C’est bien la phrase qu’il avait préparée, en décidant son retour. Mais elle est abrégée… il n’a pas le temps de demander à son père, d’être traité comme un des salariés. Il n’a pas le temps parce que le père le coupe… ou bien, il s’arrête, car devant l’accueil de son père, il comprend que ce serait incongru qu’une telle déclaration !

 Le père dit à ses serviteurs :
Le père réagit immédiatement à la parole de son fils, qui vient d’avouer qu’il n’était plus digne d’être appelé fils ! Il veut démontrer le contraire aussi vite !

 « vite,
Le fils a erré longtemps au loin, on pourrait dire, maintenant qu’il rentre, il peut bien attendre un peu… mais non, pour le père la cause est urgente ! les serviteurs sont priés d’agir vite !

apportez la première robe et habillez-le,
la première robe, ce peut être la robe que le fils portait auparavant, et que le père a conservé jalousement ! ou bien, une robe d’importance, une robe précieuse, celle que l’on ne sort que les grands jours !

donnez l’anneau à sa main,
l’anneau plus qu’un bijou, est un signe d’appartenance à la famille, et un signe de pouvoir, c’est avec l’anneau (Pharaon partagera son anneau à Joseph signe du partage de pouvoir, en la Genèse)

et des sandales aux pieds ».
l’esclave va nu pieds, l’homme libre porte des chaussures.
Le père ne peut retarder d’un seul instant la restauration de son fils, son rétablissement en la famille.

Seigneur, tu nous attends ainsi sans cesse. Tu nous rétablis sans cesse en la dignité d’enfants de Dieu. Fais nous revenir à toi Seigneur, fais nous courir à ta rencontre, et garde nous fidèle à ton amour.

Aujourd’hui je veux faire mémoire de tout ton empressement en ma vie, de tous tes gestes de restauration ! Sans fin Seigneur, je chanterai ton amour.

samedi 29 décembre 2012

Le père fut ému aux entrailles

Etant levé, il alla vers son propre père. Tandis qu’il était encore éloigné, son père le vit et fut ému aux entrailles, et ayant couru, il se jeta à son cou et le couvrit de baisers.
Luc 15, 20

Viens Esprit de tendresse et d’amour,
Viens Esprit de compassion et d’accueil
Viens Esprit de résurrection.

Etant levé,
Jésus en sa parabole est un parfait conteur. Il nous a fait entrer dans le dialogue intérieur du fils, maintenant il nous décrit l’accomplissement. Il est levé, il est relevé, il est ressuscité ce fils.

 il alla vers son propre père.
Le voici en route, en marche. Il marche vers son père, peut-être comme il n’avait jamais auparavant marché vers lui. Que pense-t-il ? l’évangile n’en dit rien ! Il est en route, peut-être est-il tout à la joie d’avoir eu ce courage. Peut-être est-il dans sa détresse, tout à la joie, d’être déjà debout, et de marcher, et de savoir qu’au bout du chemin, il y a son père. Il y a une maison, du pain. Il vient intérieurement de renouer avec ses racines. Et il est en marche.

 Tandis qu’il était encore éloigné, son père le vit
Il faut avoir le regard aiguisé pour reconnaître au loin celui qui marche. Il faut le regard du désir, qui a longuement scruté la route, il faut le regard de l’espérance, qui attend celui qui est parti sans parole, qui a coupé les ponts.

et fut ému aux entrailles,
Il est loin, il ne peut encore voir dans quel état est son fils. Peut-être sa marche, sa démarche est-elle un peu perceptible ? Ou l’émotion est simplement celle de revoir un fils qu’il croyait perdu à jamais ? un fils dont il pensait ne plus revoir le visage ? Il est bouleversé, il frémit de tout son être.

 et ayant couru,
Le fils marche, fait le chemin du retour ! Le père court à sa rencontre. J’y pense lors du sacrement de réconciliation, le père à ce moment court à notre rencontre.
Il est peut-être âgé ; il n’a peut-être plus l’habitude de courir. Est-il bien raisonnable pour un chef de famille de se mettre à courir ? est-ce de convenance ? Le père est ému, pour lui, rien ne compte… les voisins peuvent rire s’ils le veulent, lui n’a qu’une urgence, retrouver le fils qui revient. Il n’a rien fait pour aller le rechercher, le laissant à sa liberté. Mais dès qu’il perçoit la démarche de retour, il se précipite à la rencontre !

 il se jeta à son cou et le couvrit de baisers.
Aucune  parole pour commencer… il est peut-être essoufflé ! Il est surtout pris par l’émotion, la joie : son fils est de retour ! Aucune parole, aucune question, d’abord, une expression spontanée de tendresse, d’amour.

Seigneur Jésus, en nous racontant cette parabole, tu nous dis le visage du Père ! Ainsi il est ému de compassion pour chacun de ses enfants ! Donne-nous d’être sa joie, en revenant sans cesse à lui !

vendredi 28 décembre 2012

Père

Etant levé, j’irai vers mon père et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Fais-moi comme l’un de tes salariés.
Luc 15, 18-19

Viens Esprit de vérité, habite mon cœur de ta lumière
Viens Esprit de confiance et de paix
Viens Esprit de pardon

Etant levé,
Le fils continue son monologue intérieur. Il vient d’analyser la situation. Vient alors le moment de la décision. Il se dit ce qu’il va faire. Et tout d’abord, se lever. Mais c’est la traduction qui met le réflexif. Etant levé, qui est plus littéral, pourrait indiquer, qu’à la base de son mouvement, il y a quelqu’un, quelqu’un qui lui donne la force, qui le met debout. Le verbe employé ici est utilisé ailleurs pour dire la résurrection !

 j’irai vers mon père
Le voici qui envisage une marche à rebours, il était parti loin de son père et des siens, et voici qu’il veut retourner, marcher vers son père.

et je lui dirai :
et il prévoit une parole. La parole semble avoir cruellement manqué lors de son départ, elle sera au rendez-vous lors de son retour. Le fils prévoit ce qu’il va dire.

Père,
Il reconnait la paternité de celui qu’il a quitté. Il s’adresse à lui, avec son nom le plus beau : père !

j’ai péché contre le ciel et envers toi,
il ne détaille pas ce qui est péché dans sa conduite, mais il remarque que le péché atteint et Dieu (le ciel) et son père. Ainsi en est-il souvent de nos fautes, elles lèsent en premier nos proches, ou lointains, mais elles lèsent tout autant notre Dieu et Père, qui est blessé de nos blessures !

 je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
S’il appelle, s’il dit « Père » pour commencer sa « confession », par ailleurs, il reconnaît qu’il n’a plus le droit de se dire fils, qu’il a démérité, qu’il est devenu indigne. Nul ne s’approprie le titre de fils, on reçoit cette parole de l’autre, qui nous qualifie ainsi !

 Fais-moi comme l’un de tes salariés.
Tu m’avais fait fils, je n’en suis plus digne, fais-moi comme un de tes salariés. Il aurait pu demander à être esclave… non, il demande d’être comme un salarié… Il connaît suffisamment le cœur de son père, il n’a pas d’esclave, et ne va pas commencer à en avoir !

Seigneur, je contemple ce retour du fils, il est d’abord motivé par la faim, mais il est aussi cheminement dans la découverte de son père. Le fils dans son retour sur lui-même, prend conscience de la parole de réconciliation, qu’il lui faut prononcer. Il prend conscience de ce qu’il a brisé par son départ.

Seigneur, lorsque je m’éloigne de toi, ramène-moi à toi, apprends-moi à revenir à toi, en revenant à moi !

Seigneur, tu es Père, et tu le seras à jamais. Garde-moi comme ton enfant.

jeudi 27 décembre 2012

Rentrant en lui-même

Alors, rentrant en lui-même, il disait : « combien de salariés de mon père ont du pain en abondance, moi, par contre, ici, je péris de faim. »
Luc 15, 17

Viens Esprit de Dieu, apprends-moi l’intériorité qui fait revenir au Père
Viens Esprit de Dieu, apprends le vrai sens de la vie

Alors, rentrant en lui-même,
Elle est belle cette expression, qui nous dit le retour à la conscience, l’éveil aux réalités intérieures, à la valeur de la vie, au sens de ce que l’on vit…. Il prend le temps de s’asseoir, de réfléchir à ce qu’il vit, à ce qu’il a jadis vécu.

 il disait :
Plus exactement : il se disait… Luc nous rapporte le monologue intérieur de cet homme.

 « combien de salariés de mon père ont du pain en abondance, moi, par contre, ici, je péris de faim. »
La réflexion est menée dans la comparaison : ici et chez son père ; la faim et l’abondance de pain. Lui le fils se trouve avec un sort bien misérable par rapport à celui des salariés de son père.

Seigneur, apprends-moi à m’asseoir près de toi, à te ramener ma vie, à regarder simplement, humblement mon quotidien, tel que tu le voudrais, et tel que je le vis ! Apprends-moi Père, à vivre conformément à ton Royaume, à vivre comme ton enfant.

mercredi 26 décembre 2012

Personne ne lui donnait

Et étant allé, il se joignit à un citoyen de cette contrée, qui l’envoya dans ses champs faire paître des porcs. Et il désirait se rassasier des carroubes que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait.
Luc 15, 15-16

Viens Esprit de Jésus, viens me prendre à ton service,
Viens Esprit de Jésus, ouvre-moi à la faim véritable, au partage !

Et étant allé,
Le fils qui est dans l’indigence, le manque, en une contrée où sévit la famine, se met en route. Il ne reste pas là dans le désespoir, il entreprend une démarche !

 il se joignit à un citoyen de cette contrée, qui l’envoya dans ses champs faire paître des porcs.
Le métier de berger est déjà un métier qui empêche d’observer la loi, et donc un métier mal vu par le peuple d’Israël au temps de Jésus. Et voilà que de surcroît, le fils est envoyé non point garder des moutons, mais des porcs, animaux impurs selon la loi juive ! Ce citoyen ne doit pas être juif. Le fils est loin de sa famille, loin de sa culture… poussé dans la déchéance, par la faim.

Et il désirait se rassasier des carroubes que mangeaient les porcs,
La famine doit être terrible pour lui, pour se mettre à désirer manger la nourriture des porcs ! Il ne supporte pas le manque, il désire non seulement manger, mais être rassasié.

 mais personne ne lui donnait.
La nourriture est un don, on ne se l’approprie pas. La nourriture est signe de la vie. Comme on reçoit la vie, ainsi on reçoit la nourriture. Manger est en monde humain, un acte social, un acte relationnel. Dans sa déchéance, le fils garde inscrite en lui l’humanité belle et pure.

Seigneur, apprends-moi la juste relation à la nourriture, garde-moi d’oublier qu’elle est d’abord et avant tout, don, échange, communion. Seigneur toi, au lieu de vouloir accaparer, prendre toi-même, tu te livres, tu te donnes en nourriture.

Tandis que nous célébrons le mystère de ton incarnation, de ta vie livrée, je suis là, devant toi, apprends-moi ton chemin.

mardi 25 décembre 2012

Il commença à être privé

Lui, ayant tout dépensé, survient une forte famine en cette contrée-là et il commença à être privé (dans le manque).
Luc 15, 14

Viens Esprit, aide-moi à reconnaître mes manques, à te les présenter.
Viens Esprit de Jésus, viens Sauveur des hommes.

Lui, ayant tout dépensé,
Il a dilapidé ses biens disait le verset précédent. Il n’a pas perçu la valeur des choses, il ne les a pas considérés comme des ressources pour la vie durant… il n’a pas considéré le nécessaire respect des choses et du temps… et le voici, ayant tout dépensé.

survient une forte famine en cette contrée-là
La Bible garde mémoire de diverses famines, de diverses périodes de manque. On se souvient de la descente en Egypte des fils de Jacob, pour aller chercher du blé. Le livre de Ruth est lancé sur un manque de pain dans la région, et sur l’exil d’une famille de Bethléem face à ce manque !

et il commença à être privé (dans le manque).
Il y a donc une double source à la privation de ce fils : sa manière d’avoir dilapidé ses biens, et la famine qui règne sur le pays. Il avait réclamé à son père sa part de l’avoir, il a dû la considérer comme ce qui allait combler son manque, et voilà qu’il se trouve à nouveau dans le manque.

Quelles sont pour moi aujourd’hui mes manques, et les origines de ces manques ? en quoi sont-ils ou non légitimes ?

Méditer ce texte tandis que l’on célèbre Noël, venue du Sauveur, peut m’aider à réaliser en quoi j’ai besoin d’un Sauveur, qu’est-ce que le salut qu’il m’apporte ?

Seigneur, éclaire mon cœur, que je t’accueille en ma vie, pleinement !

lundi 24 décembre 2012

Vivant sans salut

Peu de jours après, ayant réalisé tout, le plus jeune fils partit pour un pays lointain, et là il dilapida son avoir, vivant immodérément [sans salut].
Luc 15, 13

Viens Esprit de Dieu, viens éclairer mon cœur
Viens Lumière d’en haut, éveille moi à la vie en Dieu.

Peu de jours après,
Le jeune fils en réclamant sa part avait un projet, il ne tarde pas à le mettre en œuvre. Qu’a-t-il fait durant ces quelques jours ?

ayant réalisé tout,
Il a rassemblé son avoir, ses biens, peut-être l’expression nous dit-elle qu’il les a transformés en argent, plus facilement transportable.

 le plus jeune fils partit pour un pays lointain,
Il quitte la maison. Luc a mentionné qu’il a rassemblé ses biens, il ne nous dit rien d’échanges, de rencontres, d’au-revoir… Il semble avoir mûri son projet en la solitude, et ne pas se soucier des relations familiales. Quelles étaient-elles ? Il part au loin, il aurait pu partir simplement dans le village à côté ! Non il part au loin, comme pour mettre de la distance entre lui et les siens.

et là il dilapida son avoir,
Une fois de plus aucune allusion à d’autres personnes, le fils semble définitivement seul. Il ne semble en relation qu’avec son avoir. D’abord pour le réclamer à son père, ensuite pour le réaliser, et maintenant pour le dépenser, et le dépenser d’une manière non raisonnable, il le dilapide.

vivant immodérémment (sans salut).   
Le mot traduit ici par « immodérément », pourrait être traduit littéralement « sans salut ». Luc utiliserait il ceci uniquement pour dire qu’il dilapide son bien, sans espoir de le recouvrer ? les traducteurs mettent parfois « vivant dans l’inconduite » (BJ) « menant une vie de désordre » (TOB)… Il semblerait qu’il y a une connotation morale à cette manière de vivre ! Une vie sans salut, une vie qui n’a pas de sens, ni d’espoir !

Seigneur, quelles sont mes conduites ? mes gestes et paroles sont-ils gestes et paroles de quelqu’un qui sait que la vie est ordonnée à toi ? orientée vers toi ? Quel est le bien le plus précieux ? ma vie ? le temps qui m’est donné et qui ne reviendra pas ? Apprends-moi à mesurer mes actes, mes paroles, l’emploi du temps… quelle qualité de vie, si je ne prends le temps de m’asseoir pour que mes actes soient libres et conscients plutôt que simplement impulsifs ou compulsifs.

dimanche 23 décembre 2012

la part qui me revient

Et le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi la part d’avoir qui me revient. » Et le père leur partagea ses moyens de vie.
Luc 15, 12

Viens Esprit de Jésus, viens former en moi un cœur filial
Viens Esprit de Jésus, viens me prendre au goût de la vie donnée.

Et le plus jeune dit à son père :
Le plus jeune normalement doit la soumission plus encore que l’ainé. Mais souvent dans la Bible on a vu des plus jeunes préférés aux aînés. Isaac est fils de la promesse, Ismaël est écarté. Jacob usurpe la bénédiction de son frère et achète son droit d’ainesse…. Ici, c’est le plus jeune qui entre en scène le premier.

Père, donne-moi la part qui me revient.
Voilà qui est pour le moins direct, sans nuance et sans gants ! Cela ressemble en notre esprit à réclamer l’héritage avant la mort du père. Mais dans la coutume antique, cela pouvait se faire. Celui qui voulait quitter le foyer familial pouvait réclamer sa part de bien, pour prendre la route. Celui alors qui reste à la maison, s’il ne reçoit pas aussi sa part, est promis à une double part pour le futur. Ici le plus jeune, réclame sa part, comme un droit. Elle lui revient.  Il ne donne à sa demande aucune explication, justification.

Et le Père leur partagea ses moyens de vie.
Et le Père ne répond pas par une parole, mais par un geste. Il exauce la demande de son fils. Il partage ses moyens de vie, et donne à son fils sa part. Aucune mention de la mère, elle est tenue à l’écart des questions économiques. Aucun mention non plus de l’autre fils, l’aîné. On voudrait entendre une parole, mais celle-ci ne semble pas circuler.

Seigneur, je m’interroge sur mes demandes, sur mes paroles et sur mes silences… sur mes exigences ou revendications…

Seigneur, apprends-moi l’attitude filiale juste, vraie !

samedi 22 décembre 2012

Deux fils

Il dit encore : un homme avait deux fils !
Luc 15, 11

Viens Esprit de Jésus, viens illuminer nos cœurs tandis que tu nous parles.
Viens Esprit de Jésus, viens éclairer nos vies.

Il dit encore :
C’est bien la même parabole qui continue. Une image ne suffit pas à dire la réalité, Jésus enchaîne ainsi en une seule parabole trois images, pour dire le royaume, pour dire le cœur du Père. Après le berger qui se lance à corps perdu à la recherche d’une brebis perdue, laissant là le reste du troupeau… une centaine de brebis ! Après la femme qui illumine sa maison, la balaie et cherche avec soin, la pièce d’argent qu’elle a perdue… une pièce perdue sur dix. Voici une nouvelle image :

Un homme avait deux fils…
C’est la fibre paternelle qui va cette fois être touchée. Un homme avait deux fils… plusieurs auditeurs sans doute se sentent rejoints dans leur expérience de paternité. D’autres, connaisseurs de l’Ecriture, peuvent penser à Adam, avec Caïn et Abel, ils peuvent penser à Abraham avec Ismaël et Isaac, ou à Isaac avec Jacob et Esaü.

Je regarde ces images, je regarde aussi en filigrane, la paternité de Dieu. Il a plus que deux fils… mais si je repense à Abraham par exemple, un fils représente le peuple choisi, le peuple de l’alliance (Isaac et sa descendance) l’autre représente les autres nations. Les chrétiens qui au départ étaient tous membres du peuple juif, en ont été écartés, et d’autres sont venus du paganisme. Les deux fils peuvent être le peuple de la première alliance, et le peuple de la nouvelle alliance. Mais on peut encore lire dans les deux fils, les deux groupes d’interlocuteurs qui sont là devant Jésus : les publicains et les pécheurs qui s’approchaient de Jésus pour l’entendre (cf v 1) et les pharisiens et scribes qui murmuraient de le voir faire bon accueil…

Ce sont toutes ces images qui peuvent habiter mon cœur tandis que je reçois ces paroles de Jésus.

Père, tu as bien plus que deux fils, mais pour toi, chacun est unique.
Jésus, tu viens nous révéler le Père. Donne-moi de comprendre ta parole pour en vivre !
Apprends-moi à vivre en relation filiale avec ton Père, qui est aussi notre Père.

vendredi 21 décembre 2012

Joie dans le ciel

Il leur dit alors cette parabole : Quel homme parmi vous, ayant 100 brebis et en ayant perdu une de celles-ci, ne laisse pas les 99 dans le désert, et s’en va après la perdue jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? Et l’ayant trouvée, il la place sur ses épaules, se réjouissant. Et étant revenu à la maison, il convoque ses amis et ses voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis, la perdue. Je vous le dis, ainsi il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur se convertissant, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. Ou bien, quelle femme ayant 10 drachmes, si elle en perd une, n’allume pas une lampe et balaie la maison, et cherche avec soin jusqu’à ce qu’elle la trouve ? Et l’ayant trouvée, elle convoque ses amies et voisines, leur disant : réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la drachme que j’ai perdue. Ainsi je vous le dis, il y a joie en face des anges de Dieu, pour un seul pécheur se convertissant. 
Luc 15, 3-10

Viens Esprit de Jésus, viens nous découvrir le cœur du Père
Viens Esprit de Jésus, fais nous revenir au Père.

Il leur dit alors cette parabole :
Une fois de plus, quand le murmure environne Jésus, il ne répond pas de manière directe, il interpelle qui veut se laisser interpeller par une parabole. Mais s’il faut considérer la parole de Jésus comme une parabole, nous avons l’habitude de parler des 3 paraboles de la miséricorde ! Elles ne sont donc qu’un en fait…. Lisons-les en lien les unes avec les autres…

Quel homme parmi vous,
Jésus interpelle. Quand il parlait d’un homme voulant bâtir une tour (14,28) il faisait de même :

lequel d’entre vous…
Voilà donc invitation à me sentir concernée !

ayant 100 brebis et en ayant perdu une de celles-ci, ne laisse pas les 99 dans le désert, et s’en va après la perdue jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ?
Une centaine de brebis, ce n’est pas un petit troupeau ! En perdre une est dommage… mais serions-nous prêts à abandonner 99 brebis pour en chercher une ? Et les abandonner dans le désert ? Tant qu’elles sont en troupeau, elles sont évidemment moins en danger, que celle qui est perdue, qui est seule ! Mais c’est quand même une belle audace qui s’affiche là, d’en laisser 99 pour retrouver la seule qui est perdue ! Et cette recherche n’est pas celle d’un instant. Jésus nous dit que ce berger cherche jusqu’à ce qu’il ait trouvé. Il avait pris son auditoire à partie… peuvent-ils répondre, oui c’est évident ? Nous ferions ainsi ?

 Et l’ayant trouvée, il la place sur ses épaules, se réjouissant.
La persévérance de la recherche est récompensée. Le berger doit être fatigué… mais la brebis égarée semble l’être encore plus ! Le berger la prend sur ses épaules. (on n’entend pas de réclamation, de « viens ici sale bête ! ».) Non, il la prend et se réjouit ! Il est tout à la joie, au point que l’on ne voit plus que la joie sur le chemin du retour, pas une seule mention de fatigue, de longueur de chemin…

Et étant revenu à la maison, il convoque ses amis et ses voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis, la perdue.
La joie a ceci de particulier : elle ne peut que se propager, se partager, se diffuser. Le berger qui est rentré, ne songe pas à se reposer, non, il convoque amis et voisins à la fête !

 Je vous le dis, ainsi il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur se convertissant, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion.
De cette histoire, Jésus passe sans transition au Royaume. Cette histoire doit être image introduisant à la joie du Royaume. La brebis n’a rien fait pour être retrouvée. Et Jésus nous parle d’un pécheur se convertissant, un pécheur en démarche de conversion… car cela dure, il est long le chemin. Devons-nous lire en filigrane, la recherche que Dieu a menée pour mener ce pécheur à la conversion. Dieu est en quête silencieuse de l’homme, et se réjouit, lorsque celui-ci enfin répond à sa quête, revient à lui !

 Ou bien, quelle femme ayant 10 drachmes, si elle en perd une, n’allume pas une lampe et balaie la maison, et cherche avec soin jusqu’à ce qu’elle la trouve ?
Comme au chapitre 14, où Jésus multiplie les exemples (l’homme qui bâtit la tour, le roi qui part en guerre), Jésus multiplie en ce chapitre les exemples. Cette fois, non plus un homme, mais une femme ! Non plus un grand troupeau, mais une petite somme d’argent. Non plus une brebis perdue sur 100 mais 1 drachme sur 10 ! et Jésus nous décrit tout le zèle de la femme, pour retrouver cette drachme : elle allume une lampe, elle balaie les coins et recoins. Elle cherche avec soin. Cette recherche n’a rien d’une quête distraite, qui tôt s’arrête. Non, la femme, comme le berger des versets précédents, n’en démord pas, elle n’arrête sa fouille qu’avec la pièce retrouvée !

Et l’ayant trouvée, elle convoque ses amies et voisines, leur disant : réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la drachme que j’ai perdue.
Même réaction que le berger, la femme est tout à la joie, elle ne peut contenir sa joie pour elle seule, elle convoque amies et voisines, pour la partager.

Ainsi je vous le dis, il y a joie en face des anges de Dieu, pour un seul pécheur se convertissant. 
A nouveau, une conclusion semblable à celle de la première partie, il y a de la joie pour un pécheur qui se convertit. Alors que la drachme n’a rien fait pour être retrouvée… elle est mise ici pour illustrer ce chemin de conversion. Saurions-nous nous convertir, saurions-nous revenir à Dieu, si lui-même ne nous cherchait avec zèle et persévérance ?

Seigneur, cherche moi, trouve moi, sur tes épaules ramène-moi … ainsi chantait Jacques de Sarroug, un hymnologue des premiers siècles.

Oui, Seigneur, cherche moi, trouve moi, que je revienne à toi, que je puisse être joie pour toi !

jeudi 20 décembre 2012

Il mange avec eux

Et les pharisiens, et les scribes murmuraient disant: Celui-ci accueille les pécheurs, et mange avec eux !
Luc 15, 2

Viens Esprit de transparence, viens purifier mon regard
Viens Esprit de bonté, viens affiner mes sens !

Et les pharisiens, et les scribes murmuraient
Après les catégories de pécheurs publics, de fauteurs de mal, voici les catégories bien-pensantes, bien agissantes… voici les zélés pour la loi et le service de Dieu. Et ceux-ci murmurent. Le mal du murmure, le peuple l’a connu au désert, ils ont murmuré contre le Seigneur, et ce murmure les fermaient à la contemplation de la bonté, de la beauté de Dieu. Saint Benoît considère le murmure comme l’ennemi public numéro un. Il trouble la vie fraternelle, il érige en juge des autres… le murmure, la parole grommelée, est une parole assassine, une parole qui ne construit pas. Une parole très souvent prononcée là où il n’y a pas lieu, pas au bon destinataire, une parole non seulement inutile, mais néfaste !

disant : Celui-ci accueille les pécheurs
voilà le reproche qui est fait régulièrement à Jésus. Il fréquente les pécheurs. Il ne les repousse pas lorsqu’ils viennent à lui ! Il les accueille, il leur ouvre un espace en sa vie, en son cœur !

et mange avec eux !
et voilà le sommet de l’erreur, il partage leur table. Que Jésus vienne s’asseoir à la table des pharisiens, d’accord ! mais qu’il partage le pain avec des pécheurs ! Voilà qui n’est vraiment pas recommandable ! IL ne peut que se souiller avec eux ! Telles sont les vues de l’époque.
Jésus est venu pour tous, cela n’a pas été évident à accueillir comme révélation, cela reste difficile. Nos tables sont-elles ouvertes à tous ? nos assemblées chrétiennes sont-elles accueillantes à ceux que tous pointent du doigt, rejettent ?

Seigneur, je te contemple partage la table avec tous. Donne-moi de me glisser avec les pécheurs, et de rendre grâce pour ton accueil ! Apprends-moi à accueillir tout être avec toi, avec ton regard !

mercredi 19 décembre 2012

s'approcher de lui pour l'entendre

Or tous les publicains et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’entendre.
Luc 15, 1

Viens Esprit de feu, viens ouvrir l’oreille de mon cœur
Viens Esprit d’amour, incline mon cœur vers la Parole

Or tous les publicains
Voilà une première catégorie de personne : les publicains : ils ont  la réputation de s’enrichir sur le dos des autres, et pire, ils collectent pour l’occupant romain ! Voici donc des exclus de la société, de ces gens que l’on montre du doigt !

et les pécheurs
La deuxième catégorie que cite Luc relève cette fois non plus de la vie en société, mais de la vie religieuse. Sont pécheurs, ceux qui ne vivent pas selon la loi divine. Mais aux yeux des hommes, la catégorie est parfois cruelle… on a ajouté loi sur loi, précepte sur précepte,… certaines professions (comme les bergers,…) font de vous des gens incapables de respecter l’observance de la loi… et donc des pécheurs !
Qu’ils soient publicains, ou pécheurs, tous nous dit Luc s’approchent de Jésus. Tous… avec Jésus il n’y a aucun exclu !

s’approchaient de lui
Comme Jésus au début du chapitre 14 a accepté l’invitation d’un pharisien, le voici qui accepte d’être environné de gens que la société civile ou religieuse montre du doigt.

L’imparfait du verbe donne une idée de durée, ce n’est pas une fois seulement que cela s’est produit, c’est quelque chose de fréquent, de régulier.

pour l’entendre
Ainsi, ces hommes pointés par la classe des « purs » , des « observants », s’approchent de Jésus avec une soif, un désir. Ils souhaitent entendre Jésus, recevoir sa parole. Ils sont là, ils sentent sans doute confusément, que Jésus a un message pour eux, ils perçoivent sans doute que quelque chose dysfonctionne en leur vie et que près de Jésus ils peuvent trouver accueil, guérison, espérance…

Seigneur, me voici aujourd’hui à l’écoute de ta Parole, permets que je t’entende, que je t’accueille. Viens Seigneur déposer au creux de mon quotidien, ta parole, ta vie, ton amour.

mardi 18 décembre 2012

Disciple

Reprise Luc 14, 25-35

Viens Esprit de Jésus, viens m’apprendre la vie de disciple !
Viens Esprit de Jésus, viens me tourner vers le Royaume, résolument, définitivement.

Seigneur, c’est chose bonne d’être ton disciple. Mais si ce n’est qu’une étiquette… cela ne vaut vraiment pas la peine.

Seigneur, c’est chose heureuse de marcher avec toi. Mais si cette marche est aveugle, et tient plus du rêve que de la réalité,… cela ne vaut vraiment pas la peine !

Seigneur, c’est chose sérieuse de choisir de vivre en chrétien. Cela demande d’ordonner nos relations, d’ordonner nos attachements, d’ordonner notre vie.

Seigneur, c’est chose sérieuse que de marcher avec toi, et pourtant n’est-ce pas chose heureuse ? Oui, c’est bon d’être disciple, mais l’écolage est parfois bien rude, et la traversée du désert est parfois au menu.

Seigneur, il y a un radicalisme en ton appel, mais je le reçois comme un appel à un chemin de bonheur, non comme un appel à l’ascèse desséchante, pour une vie rabougrie. Tu es le Dieu des grands espaces, et de la liberté… mais ce n’est pas toujours facile d’apprendre la liberté !  

Seigneur, oui, je veux être ton disciple, alors conduis-moi sur le chemin !

lundi 17 décembre 2012

On le jette dehors

Ni pour la terre, ni pour le fumier il est convenable. On le jette dehors. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.

Luc 14, 35

Viens Esprit de Jésus, ouvre les oreilles de nos cœurs que nous écoutions ta voix.
Viens Esprit de Jésus, donne-nous le sens des Ecritures.

Ni pour la terre, ni pour le fumier il est convenable.
Nous poursuivons avec l’image du sel qui s’est affadi. Et voici que Jésus nous déclare qu’il n’est plus utile ni pour la terre ni pour le fumier. J’avoue ne pas trop comprendre en quoi le sel est utile pour la terre, encore moins pour le fumier… je ne vois guère mes sœurs aller saler le jardin ou le compost !!! Bon réfléchissons ! Jésus nous dit que le sel affadi n’est même plus bon pour la terre, ni pour le fumier. Si on le met dans le champ, il ne va contribuer en rien à la productivité… il est une poussière inutile. Si on le met au fumier, au compost, cela ne sert à rien, il ne va pas s’y décomposer et former un bon terreau, comme la plupart des déchets que l’on y dépose. Le sel affadi est donc vraiment inutile, il n’a même pas cette utilité des déchets recyclés… bref, bon à rien, au sommet de l’échelle du bon à rien, pour ne pas dire, mauvais à tout !

On le jette dehors.
Voilà, zou, il est dehors, comme un peu de poussière que les passants emporteront avec leurs chaussures. Il est dehors comme grain de sable que le vent va emporter, loin, très loin, au pays de l’inutile, du bon à rien…

Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende.
J’ai des oreilles,  et il parait que c’est pour entendre… Jésus donne-moi d’entendre cette parole ! Tu espères de tes disciples qu’ils soient comme le sel, le vrai sel, pas celui qui est devenu fou, affadi, qui a perdu sa saveur. Tu espères que notre vie de disciple ne va pas être l’enthousiasme vite refroidi, que cela ne va pas être d’un instant ! Mais que toute notre vie nous marcherons avec toi.

Seigneur, apprends-moi la fidélité humble et patiente, apprends-moi à marcher avec toi, simplement, jour après jour. Apprends-moi à garder l'élan de ton amour, le feu de ta joie, au long du quotidien. J'aimerais tant que tu ne sois pas tenté de me jeter dehors, comme ce sel affadi, bon à rien. Seigneur, si tu vois en moi le moindre signe d'affadissement, je t'en prie, avant qu'il ne soit trop tard, reprends-moi ! Ramène-moi à toi, à ta Parole, à ta vie !

dimanche 16 décembre 2012

Si le sel devient fou


 
Beau est donc le sel ! Mais si le sel devient fou, avec quoi sera-t-il assaisonné ?
Luc 14, 34

Viens Esprit de Dieu, viens nous donner le goût de Dieu, apprends-nous la saveur de l’Evangile !

Beau est donc le sel !
Beau ou bon, le terme grec est polyvalent ; tellement les deux sont liés !
Donc : ce verset est ainsi accroché aux précédents, il doit être lu avec ! Or nous venons de lire plusieurs versets qui nous parlent de la vie de disciple, de la nécessité de réfléchir avant de s’engager, de la nécessité de vivre libre (sans attaches mal vécues, que ce soit des liens familiaux, des biens…) de prendre sa croix… Alors que vient faire le sel ? Le disciple serait-il maintenant comparé à du sel ? Matthieu (5, 13) met sur les lèvres de Jésus ces mots : vous êtes le sel de la terre.  Il n’est donc pas sot de comprendre ainsi ce verset. Si le sel est le disciple, la vie de disciple, alors, Jésus après toutes ses mises en garde, sur le sérieux de l’engagement, nous en dit maintenant aussi sa beauté, sa bonté. C’est beau d’être disciple, c’est bon d’être disciple !

 Mais si le sel devient fou, avec quoi sera-t-il assaisonné ?
Littéralement on peut traduire ainsi, alors qu’est-ce que du sel fou ? les traducteurs nous facilitent la tâche et traduisent : si le sel s’affadit, ou si le sel perd sa saveur. Bref, il n’est plus lui-même, il ne sale plus. Si le sel figure le disciple, alors on comprend : si le disciple devient fou, s’il perd son être de disciple, s’il n’est plus lui-même, s’il n’est plus saveur d’évangile, comment lui rendra-t-on ?  C’est bien d’être disciple, mais il ne faut pas être disciple d’un jour, mais bien disciple de toujours…

Seigneur, garde en ma vie la saveur de ton Evangile. Garde-moi fidèle à toi !

samedi 15 décembre 2012

Renoncer à tous ses biens

Ainsi donc, quiconque parmi vous, ne renonce pas à tous ses biens, ne peut être mon disciple.
Luc 14, 33

Viens Esprit de Jésus, viens me détacher de mes biens, pour m’attacher à toi.
Viens Esprit de Jésus, garde mes mains ouvertes, pour toi, pour mes frères et sœurs.

Ainsi donc,
Je dois donc accueillir cette parole d’aujourd’hui, en conclusion des petites paraboles qui viennent d’être dites par Jésus. Le bâtisseur qui doit évaluer s’il est ou non assez riche pour entreprendre une construction, le roi qui doit dénombrer ses troupes, évaluer ses chances de victoire avant de partir à la bataille…(v.28-32) le tout pour illustrer les conditions pour suivre Jésus (v.25-27).

 quiconque parmi vous,
Incontournable, je suis concernée. Il ne semble pas y avoir d’exception à cette parole !!!

 ne renonce pas à tous ses biens, ne peut être mon disciple.
Alors qu’il fallait évaluer ses biens pour bâtir une tour, évaluer ses forces pour partir à la guerre, voilà qu’il faut les mains vides, ouvertes pour être disciple de Jésus.

Me voici invitée à faire le tour de ce qui en moi, autour de moi me sépare de la vie de disciple, pour m’en détacher. Au v. 26, il nous était déjà rappelé que l’on est pas disciple sans un sérieux détachement, déliement de toute relation qui aurait été trop possessive… maintenant me voici invitée à faire le tour de mes « possessions », de tout ce qui serait « attachement » enfermant, de tout ce qui au lieu de m’ouvrir à la vie, me replierait sur moi, sur mon univers, sur ma bulle…

Jésus, aide-moi à garder les mains ouvertes et le cœur libre. Viens me délier de tout ce qui entrave ma marche avec toi.

vendredi 14 décembre 2012

Sinon...


Sinon, tandis qu’il est encore loin, il envoie une ambassade et demande [les conditions] en vue de la paix.
Luc 14, 32

Viens Esprit de Jésus, viens nous aider à discerner en toute circonstance le choix qu’il faut faire, la décision qui est à prendre, le conseil qui est à demander.

Sinon, tandis qu’il est encore loin,
Le roi s’est donc assis, pour évaluer ses chances de réussite face à la guerre qui se dessine. Il a réfléchi, il a pris conseil de ses généraux sans doute. Il a vu les conditions de terrain, d’équipement… Il n’est pas parti inconsciemment au combat, c’est tandis que les deux fronts sont encore loin l’un de l’autre, qu’il a réfléchi et pris sa décision.

 il envoie une ambassade et demande [les conditions] en vue de la paix.
Et si sa décision est qu’il ne peut affronter l’autre, il envoie une ambassade, il demande la paix… et donc pose un geste de soumission.

Quel lien puis-je faire entre cette petite parabole et la décision de marcher avec Jésus, d’être disciple ? La vie chrétienne n’est pas toujours de tout repos, elle peut être un sérieux combat. Combat contre les puissances du mal, autour de soi et en soi, combat contre les forces d’inertie, et tout autant contre les impulsivités irréfléchies… combat contre le mal, combat pour le bien… Alors avant d’engager la lutte, il est bon de s’asseoir, de réfléchir, quel combat puis-je raisonnablement mener ? Nous ne pouvons lutter sur tous les fronts, nous n’avons pas nécessairement les forces de résistance pour affronter toutes sortes de combat. Alain dans un récent commentaire, nous reparlait des moines de Tibhirine. A ce moment des religieux ont délibérément choisi de rester en Algérie dans des conditions difficiles, sachant qu’ils risquaient la mort, mais ils ont choisi de rester solidaires du peuple algérien. D’autres dans le même moment, ne se sont pas senti la force de mener une telle lutte et ont quitté le pays dans une attitude tout à fait louable. A chacun son combat. Les frères de Tibhirine ont régulièrement réévalué leur présence en ces circonstances difficiles, tendues. Et c’est en connaissance de cause et non en aventurier qu’ils ont, Dieu aidant, décidé de mener ce combat.

Seigneur, éclaire moi dans mes choix, dans mes options de vie. Quels sont les lieux où tu attends de moi une lutte pour le Royaume, quels sont les lieux où tu me dis : ce combat n’est pas le tien. Apprends-moi ce discernement, qui fera de moi ton disciple !

jeudi 13 décembre 2012

Quel roi ne délibèrera-t-il

Ou quel roi marchant pour affronter en guerre un autre roi, s’étant d’abord assis, ne délibèrera-t-il pour voir s’il est capable avec dix mille hommes d’aller à la rencontre de celui qui vient contre lui avec vingt mille hommes ?
Luc 14, 31

Viens Esprit de Jésus, viens m’aider à faire silence, viens me donner de m’arrêter
Pour discerner avec toi l’action juste, la pensée juste.

Ou quel roi marchant pour affronter en guerre un autre roi,
Pour nous faire réaliser le sérieux de l’engagement à sa suite, Jésus avait emprunté un premier exemple au domaine de la vie courante : qui va construire une tour sans d’abord vérifier qu’il en a les moyens. Voici qu’il prend un deuxième exemple, cette fois dans le domaine de la guerre. Ce domaine les foules le connaissent, le peuple juif rêve de bouter dehors l’occupant romain… mais n’en a actuellement pas la force,… Jésus parle cette fois non plus d’un simple propriétaire, petit ou grand qui voudrait protéger son bien en bâtissant une tour, mais d’un roi, d’un chef d’état ! Et celui-ci part en guerre contre un autre roi…

 s’étant d’abord assis,
Nous retrouvons ici, la même démarche que notre petit propriétaire bâtisseur. Une démarche de sagesse, qui commence par s’asseoir pour réfléchir, penser son action, avant de la poser.

 ne délibèrera-t-il
une véritable délibération, suppose une réflexion calme, sereine, qui met devant soi les avantages, les inconvénients, les pour et les contre… un débat intérieur. Cela suppose du temps, et une question importante. Cela demande un retour libre et conscient sur soi.

pour voir s’il est capable avec dix mille hommes d’aller à la rencontre de celui qui vient contre lui avec vingt mille hommes ?
et Jésus nous présente un débat dans une situation apparemment sans avenir. Est-il raisonnable de partir à l’attaque d’un roi, avec une armée équivalent à la moitié de celle de celui qui arrive à la rencontre ? la situation est grave, incertaine, presque perdue. D’om viendra le secours ? Notre roi est vraiment invité à réfléchir face à une situation presqu’impossible… Certains ne diront-ils pas à un moment à Jésus qu’il est quasi impossible de le suivre ? (18,26). Il faut donc évaluer ce qui est en notre possible, et ce que l’on peut légitimement attendre de Dieu !

Seigneur, tu m’invites aujourd’hui encore à m’asseoir, en ta présence. Tu m’invites à déployer devant toi mon quotidien, pour te laisser m’éclairer sur mes choix, sur mes actions. Apprends-moi le juste discernement, qui dans la prière, et dans la réflexion, voit ce qui est juste et bon d’accomplir pour le Royaume.