dimanche 10 juillet 2011

Ayant aimé...

Avant la fête de la Pâque, Jésus sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui sont dans le monde, il les aima jusqu’à la fin.
                                                  Jn 13, 1

Viens Esprit du Père et du Fils,
Toi qui accompagnes l’accomplissement de la vie,
Viens Esprit de don, Esprit d’Amour

Voici un verset qui est ouverture solennelle, qui nous annonce une nouvelle section de l’Evangile. Une ouverture solennelle qui dit l’importance du moment qui est rapporté.

 Avant la fête de la Pâque
La Pâque célèbre la libération du peuple de l’esclavage d’Egypte. Elle redit le désir du Père de s’attacher un peuple d’êtres libres. A cette période de l’année, chacun est appelé à se préparer pour la fête, célébrer la libération d’hier, en accueillant celle d’aujourd’hui. Le peuple Juif sait que Dieu est fidèle. Il sait son dessein d’amour, toute l’histoire de l’alliance lui a enseigné. Et dans son quotidien, il espère la venue du Messie qui délivrera définitivement le peuple de tout asservissement.
Jésus et les siens se préparent eux aussi à célébrer la Pâque. Les derniers chapitres nous ont montré la tension croissante entre Jésus et les autorités juives, la difficulté pour chacun d’accueillir sa parole et d’y adhérer. Un petit groupe cependant persévère auprès de Jésus.

Jésus sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père
Tout le récit de l’Evangile jusqu’à présent, nous avait mis en présence de la venue de Jésus en notre monde. L’heure de Jésus, telle que la présente Jean est celle de sa glorification, du don total de lui-même. De cette heure il était question dès le début. Lorsque Marie lui a signalé le manque de vin à la noce de Cana (chapitre 2) Jésus déjà s’était interrogé : mon heure serait-elle venue ?
Cette heure maintenant est là, et Jésus le reconnaît. Jean nous le montre en pleine conscience de ce moment. Jésus a accompli la mission reçue du Père, il est son envoyé, il doit la mener jusqu’au bout. Et l’accomplissement de cette mission, le ramène au Père.

Ayant aimé les siens qui sont dans le monde
De qui s’agit-il ? de ces disciples ? du petit cercle de fidèles qui l’ont écouté, accueilli, suivi ? est-ce l’ensemble de ceux qui accueillent son message et y donnent leur foi ? très probablement cette expression les siens qui sont dans le monde est plus large que les seuls disciples de cette heure. En est, qui choisit d’en être ! communauté qui se forme au long des siècles, ceux qui donnent leur foi à Jésus.

Il les aima jusqu’à la fin
L’amour de Jésus est loin d’être partiel, ponctuel. Il aime d’un amour éternel (pour reprendre l’expression déjà présente en Jérémie 31,3). Pour remonter au Père, Jésus n’a pas d’autre chemin qu’un amour éternel porté à tous les hommes !

Seigneur, aujourd’hui je contemple le don que tu nous fait de toi-même ! Ton amour qui se déploie depuis la nuit des temps, et nous rejoint, ton amour que tu nous dis en la vie de Jésus, livrée, offerte, jusqu’à la fin. Emerveillement de ton amour. Action de grâce.

1 commentaire:

Raymond a dit…

Voilà près de trois ans que Jésus prépare ses disciples à son passage :
"L'heure est venue de passer de ce monde à son Père" Il va leur expliquer par un geste, un acte par lequel il va projeter sa lumière pour donner la Vie.

Cette attitude de Jésus, sa façon d'agir m'a beaucoup interpelé. Je ne sais pas pourquoi, mais la plupart des gens, et j'étais de ceux-là, dès qu'ils pensent à Dieu c'est en terme de toute puissance, admiratifs de quelque chose qu'on n'a pas. C'est une forme de merveilleux. Mais si je ne peux pas vivre sans expansion, sans dynamisme, requête juste et nécessaire, il y a, hélas, cette tendance à tenir les robinets pour manoeuvrer cette puissance et la conformer à nos aspirations.
Quelle est la nature de la Vie qui doit se déployer ? Qu'est-ce que ma subsistance ?
Ce verset annonce de façon solennelle ce qu'est son existence, ce qu'est sa subsistance et la nôtre.
Est-ce que c'est seulement résister et vivre jusqu'à cent ans?
Et après?
Ma subsistance c'est quelqu'un qui me fait vivre, qui me donne vie à cause du regard, du langage. Aucun regard humain ne peut garantir cette existence éternelle. Or,il y a quelque chose au fond de mon coeur qui crie :"Je ne veux pas disparaître"
Si Dieu est le Dieu de la Vie, Il ne peut pas laisser l'homme se perdre et mourir. Mais à l'intime de moi-même, il y a ce cri de Dieu: "Toi, je ne veux pas que tu meurs.". On a tous besoin d'être rassuré... Temps que je n'ai pas eu la révélation d'un dynamisme d'éternité au-dedans de moi, je ne peux pas être rassuré !

Seigneur, comme à tes disciples tu me dis : "Tu ne peux pas encore comprendre..." Que cette heure venue me fasse découvrir dans tes actes comment tu nous aimes jusqu'à la fin.