Jean 13, 18-20
Viens Esprit de vérité, viens discerner en moi ce qui m’éloigne de toi, viens purifier en moi ce qui est tordu. Viens Esprit d’amour, ouvre en moi l’espace d’accueil.
Ce n’est pas de vous tous que je parle, moi je connais ceux que j’ai choisis. Mais c’est pour que l’Ecriture soit accomplie : « Celui qui mâche mon pain a levé contre moi son talon ».
Au verset 11, Jésus avait déjà parlé du fait de la présence parmi les disciples d’un « intrus » : vous n’êtes pas tous purs avait-il déclaré. Il revient ici sur ce fait. Ce n’est pas de tous ces disciples qu’il parle. Certains peuvent comprendre, d’autres refusent. Soit comme Pierre en un premier élan, mais en se ralliant ensuite. Soit comme Judas, en s’écartant peu à peu, dans une incompréhension croissante. C’est toute notre liberté qui est esquissée. Jésus nous a choisis, cela n’enlève en rien notre liberté d’adhérer ou non à lui, à son dessein. Jésus choisit les siens en vue d’une alliance, celle-ci suppose le consentement de ceux qui ont été choisis. Vient la citation du psaume 40 (41). Elle vient comme pour nous dire, cette trahison est annoncée, elle n’a rien d’étonnant. Elle s’inscrit elle aussi dans le plan de Dieu. Non point qu’il ait ordonné à Judas de trahir, mais qu’il en ait laissé la possibilité. Le partage du pain, signe de communion n’empêche hélas pas nos trahisons !
Dès maintenant je vous dis cela, avant que cela n’arrive, afin que vous croyez quand cela arrivera, que moi je suis.
Jésus voit le chemin se tracer devant lui, et il voit le risque pour ses disciples d’en être profondément troublés. Il les prévient, pour ce qui arrive ne les désoriente pas totalement. Mais nous le savons, les récits suivants nous l’apprendrons, la traversée de la passion pour les disciples fut un vrai drame, un traumatisme (cf par exemple Lc 24 la tristesse et déception des disciples qui font route vers Emmaüs ; cf le refus de Thomas de donner foi aux autres qui lui disent que Jésus est vivant Jn 20). Jésus ne peut leur éviter ce scandale, mais il les avertit, pour que leur foi en lui, en soit finalement affermie ! Amen, amen, je vous le dis : celui qui reçoit celui que j’envoie, me reçoit ; celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.
Parole solennelle qui semble détachée de son contexte, mais qui en fait en cet instant lie en communion Jésus et les siens, et les lie au Père. La présence de Jésus, et en lui la présence du Père est assurée à qui accueille ses envoyés. Il ne nous laisse pas seuls. Le disciple devient un sacrement de la présence de Jésus pour tous ceux qui l’accueillent.
Seigneur, tu connais nos fragilités, nos trahisons, mais tu pardonnes. Fais grandir en nous ce qui est bon, ce qui te rend gloire. Seigneur, donne-nous de t’accueillir en ceux et celles que tu places sur nos routes, signe de ta présence.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire