mercredi 31 mai 2017

Vous n'avez pas écouté

Es 65
11 Mais vous, qui abandonnez le Seigneur,
qui oubliez ma montagne sainte,
qui dressez une table pour le dieu Gad
et remplissez une coupe de libation pour Meni,
12 je vous destine à l’épée ;
tous, vous plierez le genou pour être abattus !
Car j’ai appelé, et vous n’avez pas répondu,
j’ai parlé, et vous n’avez pas écouté ;
vous avez fait ce qui est mal à mes yeux,
et vous avez choisi ce qui me déplaît.

Viens Esprit Saint, garde nos cœurs éveillés, avides de comprendre la parole, soucieux de la mettre en pratique.

Mais vous, qui abandonnez le Seigneur, qui oubliez ma montagne sainte, qui dressez une table pour le dieu Gad et remplissez une coupe de libation pour Meni, je vous destine à l’épée ; tous, vous plierez le genou pour être abattus : ceux d’Israël qui ont connu le Seigneur, qui ont été l’objet de ses faveurs, mais qui l’ont abandonné, oublié, ceux-là ont choisi la voie du malheur.

Car j’ai appelé, et vous n’avez pas répondu, j’ai parlé, et vous n’avez pas écouté ; vous avez fait ce qui est mal à mes yeux, et vous avez choisi ce qui me déplaît : à tout appel, ils ont fait la sourde oreille, à toute parole, ils se sont montrés indifférents. « Vous n’avez pas écouté ! », ce qui résonne un peu ici comme l’ultime reproche est tellement le pendant de tous les incitations à l’écoute que nous lisons tout au long de la Bible… et de la Règle de Benoît. Nous le recevons comme une mise en garde, une incitation à la vigilance.


Seigneur notre Dieu, ta voix veut sans cesse nous rejoindre, se faire entendre de nos cœurs distraits, dispersés. Donne-nous cette grâce de répondre à tes appels, d’écouter quand tu nous parles.

mardi 30 mai 2017

Mes serviteurs y demeureront

Es 65
8 Ainsi parle le Seigneur :
Quand on trouve du jus dans une grappe, on dit :
« Ne la détruisez pas, car elle contient une bénédiction. »
Ainsi ferai-je à cause de mes serviteurs, afin de ne pas tout détruire.
9 Je ferai sortir de Jacob une descendance,
et de Juda quelqu’un qui possédera mes montagnes ;
mes élus les posséderont, mes serviteurs y demeureront.
10 Le Sarone deviendra pacage de brebis,
et le Val d’Akor un parc pour les bœufs,
en faveur de mon peuple qui m’aura cherché.

Viens Esprit-saint, viens nous redire la promesse de vie que Dieu offre à celui qui le cherche.


Ainsi parle le Seigneur : Quand on trouve du jus dans une grappe, on dit : Dieu s’adresse à nouveau aux fidèles d’Israël, symbolisé par la vigne. Ce sont les serviteurs qui portent du fruit.

Ne la détruisez pas, car elle contient une bénédiction : chaque bien, chaque don est une bénédiction en sa fécondité.

Ainsi ferai-je à cause de mes serviteurs, afin de ne pas tout détruire : Dieu distingue ceux qui se sont détournés et ceux qui lui sont restés fidèles.

Je ferai sortir de Jacob une descendance, et de Juda quelqu’un qui possédera mes montagnes : rappel de l’antique promesse de prospérité et de descendance ;

mes élus les posséderont, mes serviteurs y demeureront : posséder les montagnes du Seigneur, c’est lui rendre le juste culte, demeurer là où il demeure.

Le Sarone deviendra pacage de brebis, et le Val d’Akor un parc pour les bœufs, en faveur de mon peuple qui m’aura cherché : promesses à transposer d’un milieu agreste à notre actualité, mais promesses que Dieu comble celui qui le cherche…


Seigneur Dieu, nous sommes tes élus, tu nous as choisis pour te servir, donne-nous de demeurer avec toi.

lundi 29 mai 2017

Je ne me tairai pas

Es 65
3 Ce peuple m’offense, ouvertement, sans cesse :
ils sacrifient dans les jardins, brûlent de l’encens sur des briques,
4 ils habitent dans les tombeaux, passent la nuit dans des cachettes,
ils mangent de la viande de porc, avec des sauces impures dans leurs plats ;
5 ils disent : « Retire-toi ! Ne m’approche pas, je suis trop saint pour toi ! »
Cela fait monter en moi une fumée de colère, un feu qui brûle à longueur de jour.
6 Voilà, c’est écrit devant moi : 
je ne me tairai pas sans avoir réglé leur compte, tout leur compte,
7 le prix de leurs fautes et des fautes de leurs pères, toutes ensemble 
– dit le Seigneur ;
 ils ont fait brûler l’encens sur les montagnes, ils m’ont outragé sur les collines.
Je mesurerai leur salaire, tout leur salaire, à leurs actions passées.

Viens Esprit Saint, éclaire-nous, conduis-nous sur tes chemins, inspire toutes nos actions car elles ont du poids aux yeux du Seigneur.

Ce peuple m’offense, ouvertement, sans cesse : ils sacrifient dans les jardins, brûlent de l’encens sur des briques, ils habitent dans les tombeaux, passent la nuit dans des cachettes, ils mangent de la viande de porc, avec des sauces impures dans leurs plats : « Dieu ne verra pas » narguent les méchants dans le psaume 63. Les rebelles vont dans les bois sacrés pratiquer leur culte, dans les grottes, lieu de la nécromancie interdite en Israël comme est interdite la viande de porc… Tout cela atteint Dieu, tout cela lui est offense.

ils disent : Retire-toi ! Ne m’approche pas, je suis trop saint pour toi : se prennent-ils pour des dieux ?

Cela fait monter en moi une fumée de colère, un feu qui brûle à longueur de jour : alors monte la colère de Dieu. Car là non plus il n’est pas indifférent ; de voir des hommes qui se conduisent ainsi, qui  se détruisent, oui, cela l’atteint.

Voilà, c’est écrit devant moi : je ne me tairai pas sans avoir réglé leur compte, tout leur compte, le prix de leurs fautes et des fautes de leurs pères, toutes ensemble – dit le Seigneur : ils ont fait brûler l’encens sur les montagnes, ils m’ont outragé sur les collines. Je mesurerai leur salaire, tout leur salaire, à leurs actions passées : « je ne me tairai pas » dit le Seigneur. Si l’homme lui fait outrage par sa conduite, s’il se tourne vers d’autres divinités au point de leur rendre l’hommage dû à Dieu seul, cela n’est pas sans conséquence : notre Dieu est un Dieu jaloux, il veut tous nous rassembler en son amour, il ne peut voir ses enfants se détourner sans réagir : le Seigneur est un Dieu qui parle, qui répand sa parole efficace, rien ne pourra le faire taire, surtout pas l’idolâtrie des « impies ».


Seigneur Dieu, ta parole est cette épée à double tranchant qui pénètre les cœurs et les esprits, qui discerne les pensées et les intentions du cœur (He 4,12). Qu’elle nous trouve attentifs, avides de l’entendre, de l’accueillir, de la suivre.

dimanche 28 mai 2017

Je me suis laissé trouver

Es 65
1 Je me suis laissé approcher par qui ne me demandait rien,
je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas.
J’ai dit : « Me voici ! Me voici ! » à une nation qui n’invoquait pas mon nom.
2 J’ai tendu les mains, tout le jour, vers un peuple rebelle,
vers ceux qui suivent le mauvais chemin, entraînés par leurs pensées.

Viens Esprit Saint, viens nous rejoindre tous ces jours où nous ne te demandons rien, tous ces jours où nous ne te cherchons pas.

Je me suis laissé approcher par qui ne me demandait rien : avant-dernier chapitre du livre d’Esaïe qui s’ouvre sur un très beau duo de versets, écrit tout en poésie et en contraste. Beau dans la forme et magnifique dans le sens. La TOB écrit « je me suis laissé rechercher » malgré la contradiction avec le verset suivant. Contempler ce Dieu qui se laisse approcher… quelle que soit la demande qui habite les cœurs.

je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas : Paul reprendra ces mots dans son épître aux Romains (10,20) en désignant les « païens », confirmant ainsi l’intuition d’Esaïe et ouvrant largement la porte des communautés chrétiennes aux « non-juifs ». Mais il y a dans nos vies tant d’épisodes où nous ne le cherchons pas… et voilà que nous est dit une vraie parole d’espérance : même à ces moments-là, Dieu se laisse trouver. Dans ces mots s’expriment si bien à la fois le désir de Dieu, sa « disponibilité », son respect de notre rythme et de notre liberté.

J’ai dit : « Me voici ! Me voici ! » à une nation qui n’invoquait pas mon nom : « me voici » : des mots qui parcourent la Bible, dit par l’homme en réponse à son Dieu, dit d’abord par Dieu, avec insistance (exprimée dans la répétition) et précédant tout appel !

J’ai tendu les mains, tout le jour, vers un peuple rebelle, vers ceux qui suivent le mauvais chemin, entraînés par leurs pensées : des mains tendues, suppliantes, qui invitent, qui attendent aux long des heures du jour…  Mains tendues vers les fils d’Israël (pour Paul) ou vers ceux d’entre eux qui suivent de mauvais chemins comme cela va être développé dans la suite.


Seigneur Jésus, ton désir de nous rassembler auprès de toi n’a d’égal que ta patience et ton respect de notre cheminement. Tu es le Dieu qui se laisse approcher, qui se laisse trouver. Béni sois-tu ! Donne-nous de voir ta main tendue, donne-nous de répondre à son invitation. Et mets sur nos lèvres ce « me voici » que tu nous apprends toi-même. 

vendredi 26 mai 2017

Peux-tu rester insensible ?


Es 64
9 Elles sont devenues un désert, tes villes saintes ;
Sion est devenue un désert, Jérusalem, une désolation.
10 Notre Maison sainte et resplendissante,
où nos pères te louaient,
est devenue la proie du feu ;
tout ce qui nous était cher est en ruines.
11 Peux-tu rester insensible à cela, Seigneur, te taire et nous humilier à l’excès ?

Viens Esprit Saint, vient nous révéler la tendresse et la compassion qui habitent le cœur de notre Dieu.

Elles sont devenues un désert, tes villes saintes ; Sion est devenue un désert, Jérusalem, une désolation : ils sont revenus d’exil, mais la désillusion est grande ; le temple n’a pu être reconstruit, à part quelques fondations et l’autel ; c’est la désolation, la haine entre frères, la peur et le mépris des étrangers…

Notre Maison sainte et resplendissante, où nos pères te louaient, est devenue la proie du feu ; tout ce qui nous était cher est en ruines : les conditions de vie sont très difficiles, les rivalités, la violence entraînent le découragement et les récriminations.

Peux-tu rester insensible à cela, Seigneur, te taire et nous humilier à l’excès ? : alors voilà de nouveau Dieu responsable de cette humiliation… Mais peut-être la question est-elle une interpellation, une profession de foi de la part du prophète : non, Dieu n’est pas insensible ! Le psalmiste l’avait affirmé avec force : « Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! » (Ps 116,15). Et la contemplation de Jésus de Nazareth nous révèle un Dieu « pris aux entrailles » devant la misère de ceux sur lesquels se pose son regard.


Seigneur, tu es le Dieu bon et bienfaisant, et la souffrance de tes bien-aimés atteint ton cœur de Père. Apprends-nous à partager ta compassion.

jeudi 25 mai 2017

Nous sommes l'argile

Es 64
7 Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père.
Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes :
nous sommes tous l’ouvrage de ta main.
8 Seigneur, ne t’irrite pas à l’excès,
ne te rappelle pas la faute à jamais.
Ah, de grâce, regarde : tous, nous sommes ton peuple !

Viens Esprit Saint, regarde-nous, éclaire-nous, façonne-nous !

Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père : le prophète fait de nouveau volte-face : il vient de décrire le peuple « au pouvoir de ses fautes »… et un « mais maintenant » change du tout au tout la perspective. Revoici la belle profession de foi déjà énoncée au dernier verset du chapitre précédent : « c’est toi notre père ! »

Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main : « nous sommes l’agile »… et tu es le potier. Ces mots-là, on ne peut les dire que dans l’amour et la confiance, on ne peut les dire qu’à un père qui veut tout le bien possible à ses enfants, qui veut tout leur donner. Oui, nous sommes l’ouvrage de ses mains, lui notre créateur. Quel beau titre : être ouvrage dans la main du Père !

Seigneur, ne t’irrite pas à l’excès, ne te rappelle pas la faute à jamais : la conscience de la faiblesse de l’homme est toujours présente…

Ah, de grâce, regarde : tous, nous sommes ton peuple ! : reste alors le cri de la prière : Ah, de grâce ! Mais ce cri aussi est confiant : regarde ! Il ne s’agit pas de se dérober mais bien de désirer le regard de Dieu sur nous. Nous pouvons ainsi prier avec le psaume 138 « Tu me sondes et me connais... tu m’as façonné dès le sein de ma mère… regarde la merveille que je suis »

Seigneur Dieu, regarde ton peuple, ouvrage de tes mains.
Toi, mon Dieu et Père, modèle-moi, façonne-moi, transforme-moi de plus en plus à ton image.



mercredi 24 mai 2017

Tu viens rencontrer

Es 64
4 Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice, 
qui se souvient de toi en suivant tes chemins.
Tu étais irrité, 
mais nous avons encore péché, 
et nous nous sommes égarés.
5 Tous, nous étions comme des gens impurs, 
et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés. 
Tous, nous étions desséchés comme des feuilles, 
et nos fautes, comme le vent, nous emportaient.
6 Personne n’invoque plus ton nom, 
nul ne se réveille pour prendre appui sur toi. 
Car tu nous as caché ton visage, 
tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes.

Viens Esprit Saint, viens nous montrer le visage de notre Dieu puisqu’il vient à notre rencontre.

Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice : notre Dieu est un Dieu en mouvement, un Dieu qui « descend » vers nous, qui vient à notre rencontre ! Michée rappelait ce que Dieu réclamait de nous (chap. 6) « rien d'autre que pratiquer la justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec ton Dieu ». Esaïe y ajoute une merveilleuse nuance : « avec joie ». La joie n’est pas une conséquence, elle est intrinsèque à l’acte de justice. Voilà la condition pour que s’opère la rencontre avec le Seigneur !

qui se souvient de toi en suivant tes chemins : faire mémoire, se rappeler ce que Dieu fait (pour son peuple, pour toi…) ce que Dieu est, et donc se laisser attirer, séduire, au point de désirer marcher sur son chemin.

Tu étais irrité, mais nous avons encore péché, et nous nous sommes égarés. Tous, nous étions comme des gens impurs, et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés. Tous, nous étions desséchés comme des feuilles, et nos fautes, comme le vent, nous emportaient : Dieu s’irrite quand ses enfants s’égarent. Le tableau est noir : tous se sont laissés emportés, desséchés, les images sont suggestives.

Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi : on n’attend plus rien du Seigneur, on ignore son « nom », on se détourne de sa personne ; on ne dit plus ce beau verset du psaume (142,8) : « Fais que j'entende au matin ton amour car je compte sur toi. » Redire à chaque aurore combien on compte sur le Seigneur !

Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes : et, en désespoir de cause, voilà la faute rejetée sur Dieu même ! C’est lui qui livrerait aux péchés ! C’est lui qui cacherait son visage ! Pourtant le v. 4 parle au contraire d’un Dieu qui vient à la rencontre (le visage à découvert ?)… de celui qui pratique la justice…


Seigneur Dieu,  tu viens à notre rencontre, tu viens « converser » avec les hommes, tu rêves de nous rencontrer sur tes chemins, agissant joyeusement pour réaliser ta Justice. Permets que nos désirs rejoignent le tien !

mardi 23 mai 2017

Jamais on n'a entendu

Es 64
1 comme un feu qui enflamme les broussailles,
un feu qui fait bouillonner les eaux !
Ainsi tu manifesterais ton nom à tes ennemis,
les nations trembleraient devant toi,
2 quand tu ferais des prodiges terrifiants que nous n’espérons plus.
Voici que tu es descendu :
les montagnes furent ébranlées devant ta face.
3 Jamais on n’a entendu,
jamais on n’a ouï dire,
nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi
agir ainsi pour celui qui l’attend.

Viens Esprit Saint, montre-nous comment notre Dieu se manifeste à nous aujourd’hui.

comme un feu qui enflamme les broussailles, un feu qui fait bouillonner les eaux : la phrase du chapitre précédent se prolonge ici : « si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face, comme un feu… ». C’est une image familière de la supplication des psaumes : « Seigneur, incline les cieux et descends, touche les montagnes, qu’elles brûlent ». (Ps 143,5)

Ainsi tu manifesterais ton nom à tes ennemis, les nations trembleraient devant toi,  quand tu ferais des prodiges terrifiants que nous n’espérons plus : le souhait du peuple, c’est que le Seigneur  manifeste ainsi sa puissance, c’est que leur Dieu s’impose aux adversaires. Mais se glisse cet aveu : en fait, cette manifestation, ils ne l’attendent pas, parce qu’ils ne l’espèrent pas.

Voici que tu es descendu : changement de registre, on passe soudain de la non-attente à la réalisation ; à noter que la TOB ne va pas jusque là et garde le conditionnel : « tu descendrais »

les montagnes furent ébranlées devant ta face : toute théophanie ne peut qu’ébranler les êtres, et même les choses les plus immuables, telles les impressionnantes montagnes.

Jamais on n’a entendu, jamais on n’a ouï dire, nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi agir ainsi pour celui qui l’attend : Israël est le seul à avoir vu la puissance de son Dieu. Le Deutéronome précisait déjà "A toi il a été donné de voir (ce que le Seigneur à fait pour vous) pour que tu saches que c’est le Seigneur qui est Dieu : il n’y en a pas d’autre que lui" (Dt 4,35). Une seule condition, qui n’était pourtant pas remplie au verset précédent : l’attendre, autrement dit, le désirer.


Seigneur Jésus, oui, tu es descendu, et tu es venu apporter le feu sur la terre, mais le feu de l’amour. Garde nos cœurs étonnés, émerveillés devant cet inouï, ce jamais-vu, car tu dépasses infiniment nos attentes. Béni sois-tu !

dimanche 21 mai 2017

Ah ! Si tu déchirais les cieux !

Es 63
19 Nous sommes comme des gens que tu n’aurais jamais gouvernés, sur lesquels ton nom n’est pas invoqué. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face,

Viens Esprit Saint, déchire les cieux et descend sur nous !

Nous sommes comme des gens que tu n’aurais jamais gouvernés, sur lesquels ton nom n’est pas invoqué : le prophète, le peuple, a l’impression que Dieu ne l’accompagne plus comme avant. La traduction liturgique traduit par « jamais » là où la TOB dit « depuis longtemps ». En faisant mémoire, Israël peut se souvenir qu’il a été le peuple élu, et reconnaître alors qu’il l’est donc toujours. Il lui reste à se conduire en conséquence.

Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face : il est fort, il résonne, ce cri, cet appel, ce désir… « si tu déchirais les cieux ! ». Si les cieux n’étaient pas loin au-dessus de la terre, s’il pouvait y avoir un lien entre les deux… si Dieu lui-même pouvait « descendre » jusqu’à l’homme, jusqu’à s’incarner en une femme pour partager notre existence…
Et il est un moment où Jésus lui-même a vu les cieux se déchirer (Mc 1,10) et c’est l’Esprit qui est alors « descendu », descendu sur Jésus, tandis que la voix du Père se faisait entendre. Oui, les cieux se sont déchirés et la Trinité intervient pour réaliser les promesses divines.


Seigneur Jésus, tu es un Dieu proche, toi qui t’es fait homme et a partagé nos chemins. Tu es venu nous révéler le Père, nous faire prendre conscience de notre filiation, de notre fraternité. Béni sois-tu.

samedi 20 mai 2017

Pourquoi nous laisses-tu errer ?

Es 63
17 Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Reviens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage.
18 Ton peuple saint n’a pas joui longtemps de ses possessions : nos ennemis ont piétiné ton sanctuaire !

Viens Esprit Saint, guide-nous, ne laisse pas nos cœurs s’endurcir.

Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Voilà un cri que, parfois, nous lancerions bien aussi au Seigneur ! « Je ne fais pas ce que je veux… » confessera St Paul. Oui, nous nous sentons parfois entraînés malgré nous hors du chemin. C’est pourquoi la traduction liturgique semble ici bien plus heureuse que celle de la TOB qui dit « pourquoi nous fais-tu errer… et endurcis-tu nos cœurs » qui remet sur Dieu  la responsabilité de nos errances !!

Reviens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage : Mais oui, nous avons aussi l’impression que Dieu est loin… mais qui s’est éloigné ? Le supplier de revenir, c’est surtout nous déclarer prêts à lui ouvrir à nouveau notre porte… nous fondant sur son héritage, c’est-à-dire sur sa promesse d’Alliance.

Ton peuple saint n’a pas joui longtemps de ses possessions : nos ennemis ont piétiné ton sanctuaire ! : circonstances historiques, sentiment d’abandon, de dépossession. C’est le peuple qui est meurtri mais c’est le sanctuaire du Seigneur qui est attaqué et brûlé, voilà pourquoi le prophète en appelle avec force à son Dieu.


Seigneur Jésus, tu entends nos « pourquoi », nous lançons vers toi nos cris, nous appelons ton retour… Entends le cri de ton peuple !

jeudi 18 mai 2017

L'année de mes rachetés

Es 63
04 Ce jour de vengeance, mon cœur y pensait :
l’année des rédemptions était venue.
05 J’ai regardé : personne pour m’aider ;
stupéfait, je restais sans appui.
Alors mon bras m’a sauvé, ma fureur fut mon appui.
06 J’ai écrasé des peuples dans ma colère,
je les ai brisés dans ma fureur,
et j’ai répandu à terre leur sang.

Viens Esprit Saint, toi le Consolateur, viens nous éclairer en ce jour.

Ce jour de vengeance, mon cœur y pensait : l’année des rédemptions était venue : Chouraqui dit « Oui, c’est jour de vengeance en mon cœur ; l’année de mes rachetés est venue ». Vient donc le temps du salut tel qu’inscrit dans le plan de Dieu, dans son désir de sauver.
En 61,2 Esaïe lui-même a déjà explicité : « pour annoncer une année de grâce de l’Éternel et un jour de vengeance de notre Dieu ; pour consoler tous les affligés » : cette vengeance contre le mal est prélude à une année « de rédemption », autrement dit « une année de grâce » car ce salut est offert tel un don, un don destiné à « consoler ». L’idée de « consolation » est chère à Esaïe et, pour nous, annonce la venue du Consolateur.

J’ai regardé : personne pour m’aider ; stupéfait, je restais sans appui : reprise, insistance sur la solitude qui nous fait penser à celle de Jésus sur la croix : « pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Alors mon bras m’a sauvé, ma fureur fut mon appui : J’ai écrasé des peuples dans ma colère, je les ai brisés dans ma fureur, et j’ai répandu à terre leur sang : expressions qui nous sont étrangères, nous suggérant seulement combien la volonté de Dieu de nous sauver est plus forte que tous les « ennemis », toutes les formes d’opposition, tous les obstacles.


Seigneur Dieu, avec toi chaque jour est jour de rédemption, jour de grâce. Donne-nous d’accueillir cette grâce, qu'elle nous guide et nous soutienne. Donne-nous de rester en ta présence au milieu de nos frères.

mercredi 17 mai 2017

J'étais seul

Es 63
01 Quel est celui-là qui arrive d’Édom,
qui vient de Bosra,
vêtu de rouge,
celui-là, superbe en son habit,
qui s’avance plein de force ?
« Moi, je proclame la justice et j’ai le pouvoir de sauver. »
02 Mais pourquoi ces habits écarlates,
ce vêtement de fouleur au pressoir ?
03 « À la cuve, j’étais seul à fouler :
personne de mon peuple avec moi !
Et je les ai foulés dans ma colère,
je les ai piétinés dans ma fureur.
Leur sang a giclé sur mes vêtements,
j’ai taché tous mes habits.

Viens Esprit Saint, viens nous éclairer sur les mots de ton prophète.

Quel est celui-là qui arrive d’Édom, qui vient de Bosra : Ce chapitre s’ouvre sur 6 versets difficiles : il suffit de constater la variété des traductions, parfois contradictoires, pour se rendre compte que nous ne sommes pas les premiers à les trouver plutôt hermétiques. De plus, la prophétie prend ici l’allure d’une vision.
L’amorce est une question : Qui ?
Ce personnage est présenté par son origine, il vient d’Édom, de Bosra. Edom, c’est l’étranger, le païen, le peuple descendant d’Esaü, autrement dit ceux qui ne sont pas de la lignée de Jacob. Lors de la domination babylonienne, les Edomites en ont profité pour s’imposer encore un peu plus à ce qui restait d’Israël. Bref, c’est l’ennemi par excellence, le mauvais. Mais on peut aussi faire remarquer que l’étymologie d’Edom est « rouge » et celle de Borça « lieu de vendange », ce qui annonce la suite.

vêtu de rouge : simple annotation de couleur… qui peut déjà résonner symboliquement. Pourpre royale ? Couleur de sang ? Du vin ?

celui-là, superbe en son habit qui s’avance plein de force ? : il y a de la grandeur, de la force, du courage. La TOB a une traduction suggestive : « arqué par l‘intensité de son énergie »

Moi, je proclame la justice et j’ai le pouvoir de sauver : Qui ? demandait le prophète. La réponse vient de l’intéressé lui-même qui se définit par son action : exercer la justice, et donc sauver. Voilà qui ne permet pas de douter que ce héros ne soit Dieu lui-même : lui seul possède la justice, lui seul a le pouvoir de sauver. Ainsi est proclamé ce que le prophète voulait faire connaître.

Mais pourquoi ces habits écarlates, ce vêtement de fouleur au pressoir ? Mais il pose une nouvelle question, cette fois à propos de ce fameux vêtement rouge qu’il associe maintenant explicitement au travail dans le pressoir.

À la cuve, j’étais seul à fouler : personne de mon peuple avec moi ! : Cri de lamentation, d’abandon. La TOB traduit « seul parmi les peuples », ce qui est plus en accord avec la suite mais marque moins la solitude à laquelle est laissé ce « héros »

Et je les ai foulés dans ma colère, je les ai piétinés dans ma fureur. Leur sang a giclé sur mes vêtements, j’ai taché tous mes habits : littéralement « leur jus a giclé », mais le traducteur a préféré donner directement la clé. Voilà dès lors l’image des peuples étrangers écrasés, piétinés. Parce que les peuples se sont détournés, ont rejoint d’autres dieux, ont laissé seul « celui qui sauve », alors il a donné libre cours à sa fureur et sa colère. Oui, celui qui a surgi est splendide et redoutable. Un Dieu justicier que nous cantonnons volontiers dans le Premier Testament. Pourtant, notre Dieu se définit lui-même comme un Dieu jaloux.


Seigneur Jésus, j’entends ton cri « personne avec moi ». J’entends ton appel « reste avec moi car le soir descend ». Accorde-nous de veiller avec toi, auprès de toi afin de prendre soin de ton peuple.

lundi 15 mai 2017

La Désirée

Is 62, 12

Eux seront appelés « Peuple saint »
« Rachetés-par-le-Seigneur »
Et toi, on t'appellera « La Désirée » 
« La-Ville-qui-n'est-plus-délaissée »              (traduction liturgique)

Esprit créateur, présent à l'aujourd'hui que nous vivons, comme tu l'étais aux premiers instants du monde, viens renouveler nos esprits et nos cœurs.
  
Eux seront appelés « Peuple saint »
Le peuple est sanctifié par la venue du Sauveur.
Le peuple est sanctifié, il est appelé à la mission d'être saint, selon le nom nouveau qu'il reçoit, appelé à témoigner de la justice et de la miséricorde de Dieu. 
Le peuple est sanctifié d'habiter Jérusalem, la ville sainte, la Désirée de Dieu.

« Rachetés-par-le-Seigneur »
Déjà en Is 49,26c et en Is 60,16b, Isaïe nous dit que le Seigneur se nomme sauveur et rédempteur.

Et toi, on t'appellera « La Désirée »
« La-Ville-qui-n'est-plus-délaissée »
Souviens-toi, Jérusalem, quand tu disais : « Le Seigneur m'a abandonnée. Le Seigneur m'a oubliée » (Is 49,14).
Voici la promesse et la joie d'être déjà la Désirée de Dieu !
Et nous, souvenons-nous de cette même promesse chez Osée :
« J'aimerai celle qu'on appelait « Pas-Aimée »
et à celui qu'on appelait « Pas-mon-peuple »
je dirai « Tu es mon peuple »
et lui dira « Tu es mon Dieu ! » (Os 2,25)
  
Seigneur, éveille en nous la fraîcheur des commencements et des créations.
Suscite en nos cœurs l'émerveillement de Dieu au premier matin du monde.
Ouvre à l’Église des chemins nouveaux.
Renouvelle en nous et par nous la face de la terre.
La Belle Porte

dimanche 14 mai 2017

Ton sauveur vient

Is 60, 10-11

Passez, passez les portes,
préparez le chemin du peuple.
Frayez, frayez la route, ôtez-en les pierres.
Pour les peuples, dressez un étendard.
Voici que le Seigneur se fait entendre jusqu'aux extrémités de la terre.
Dites à la fille de Sion :
Voici ton Sauveur qui vient ;
avec lui, le fruit de son travail,
et devant lui, son ouvrage.                (traduction liturgique)
  
Viens, Esprit d'amour,
dynamisme qui explose dans l'histoire humaine,
guide de notre pèlerinage fraternel !

Passez, passez les portes,
préparez le chemin du peuple.
Frayez, frayez la route, ôtez-en les pierres.
Pour les peuples, dressez un étendard.

« Le prophète imagine qu'il est devant les portes de Jérusalem au moment du retour en masse de son peuple. Il presse celui-ci de rentrer vite et de dégager la route pour accélérer le mouvement. Une haute bannière annoncera la libération de Sion et sera la signe de la délivrance universelle. » (A. Chouraqui)

Voici que le Seigneur se fait entendre jusqu'aux extrémités de la terre
Toutes les nations, jusqu'aux extrémités de la terre, doivent entendre ce que le Seigneur fait pour sa ville, bien-aimée :

Dites à la fille de Sion :
Voici ton Sauveur qui vient ;
avec lui, le fruit de son travail,
et devant lui, son ouvrage.

Ce verset reprend les mots de Is 40,10. Il nous dit la réalisation de la promesse. Nous le retrouverons à la fin de la Bible en Apocalypse 22,12. Comme quoi nous y sommes déjà... et pas encore.
Jésus est le sauveur
pour tous, jusqu'aux extrémités de la terre
pour tous, de génération en génération
et pour les siècles des siècles.

Seigneur,
Ouvre nos oreilles !
Ouvre nos vies à ta rencontre ! 
Que nous ayons la joie de te rencontrer en nos sœurs et en nos frères aujourd'hui.

La Belle Porte

samedi 13 mai 2017

Les moissonneurs mangeront le blé

Is 62
v. 8-9
« Le Seigneur l’a juré par sa droite et par son bras puissant : ‘Jamais plus je ne laisserai tes ennemis manger ton blé, jamais plus les étrangers ne boiront ton vin nouveau, fruit de ton labeur.
Ce sont les moissonneurs qui mangeront le blé : ils loueront le Seigneur ; ce sont les vendangeurs qui boiront le vin dans les cours de mon sanctuaire »

Avec ces deux versets, le prophète nous met devant les yeux le quotidien des exilés. En effet, une humiliation habituelle était de travailler pour l’ennemi. Les fruits de la terre, cultivés avec peine, étaient consommés par les envahisseurs. Telle était l’expérience du peuple d’Israël durant son exil à Babylone. Mais à présent, le Seigneur a décidé d’y mettre un terme ! Sa main « droite » et « son bras puissant », si efficaces pour libérer le peuple esclave en Egypte, va déployer sa puissance :
« Le Seigneur l’a juré par sa droite et par son bras puissant : ‘Jamais plus je ne laisserai tes ennemis manger ton blé, jamais plus les étrangers ne boiront ton vin nouveau, fruit de ton labeur…’ »
Rappelons que les Israélites étaient un peuple de cultivateurs : le blé et la vigne, ainsi que l’olivier, constituaient leurs richesses. Parmi les prophéties qui annoncent la fin du malheur et la reprise de la culture locale, citons le prophète Zacharie :
« Mais maintenant, à l'égard du reste de ce peuple, je ne suis pas comme aux jours passés, oracle du Seigneur Sabaot. Car sa semence sera en paix : la vigne donnera son fruit, la terre donnera ses produits et le ciel donnera sa rosée. J'accorderai tout cela au reste de ce peuple » (Za 8, 11-12)
Et le prophète Isaïe annonce le futur, au positif :
« Ce sont les moissonneurs qui mangeront le blé : ils loueront le Seigneur ; ce sont les vendangeurs qui boiront le vin dans les cours de mon sanctuaire »
Désormais, ce ne seront plus les étrangers, les envahisseurs, les ennemis, qui pilleront les fruits du labeur d’Israël, mais ceux qui moissonnent et ceux qui vendangent, c’est-à-dire les fils d’Israël.
Et non seulement ils mangeront et boiront leurs produits, mais bien plus « ils loueront le Seigneur ».
En plus de la bénédiction que Dieu accorde par les fruits du sol, apparaît ici la reprise de l’Alliance, cette relation singulière entre Dieu et son peuple. Les fils d’Israël pourront reconnaître en Dieu l’auteur de tous ces bienfaits…

Ces versets s’adressent également à nous aujourd’hui !
Les situations d’exil et d’exploitations restent hélas d’actualité. Nous ne devons pas les omettre dans notre prière.
Nous pouvons aussi nous interroger. Les « fruits de la terre » que nous produisons, le travail que nous réalisons, les œuvres que nous accomplissons, les talents que nous déployons n’auraient-ils pas un lien avec Dieu ? N’oublions-nous pas de louer le Seigneur pour tout ce qu’Il nous donne ? De le remercier pour tout ce qu’Il nous permet d’accomplir ? Et d’abord, pour la vie elle-même…

Pour tous tes bienfaits, Seigneur, nous te louons… Accorde-nous la Grâce de ne pas T’oublier dans notre quotidien !
soeur Marie-Jean

vendredi 12 mai 2017

Louange pour la terre

Is 62
v. 6-7
« Sur tes remparts, Jérusalem, j’ai placé des veilleurs ; ni de jour ni de nuit, jamais ils ne doivent se taire. Vous qui tenez en éveil la mémoire du Seigneur, ne prenez aucun repos !
Ne lui laissez aucun repos qu’il n’ait rendu Jérusalem inébranlable, qu’il ne l’ait faite louange pour la terre ! »

Le prophète parle au nom de Dieu : « Sur tes remparts, Jérusalem, j’ai placé des veilleurs ; ni de jour ni de nuit, jamais ils ne doivent se taire »
Ces remparts de Jérusalem, qui sont si précieux aux yeux du Seigneur, sont évoqués ailleurs chez ce même prophète Isaïe :
« Sion avait dit : ‘Le Seigneur m'a abandonnée ; le Seigneur m'a oubliée’. Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t'oublierai pas. Vois, je t'ai gravée sur les paumes de mes mains, tes remparts sont devant moi sans cesse » (Is 49, 14-16)

Ces veilleurs, postés sur ces remparts pour repérer toute arrivée impromptue de quelque ennemi, se voient confier une autre mission, qui est de tenir « en éveil la mémoire du Seigneur ».
La mémoire a une importance capitale pour le peuple juif : garder le souvenir des bienfaits de Dieu, de ses merveilles réalisées en faveur de son peuple. Acquérir le réflexe de la louange, pour entretenir l’Espérance :
Les veilleurs « jamais ne doivent se taire ».
Il en va de même de tout le peuple… et des lecteurs que nous sommes !
La louange dont il est question prend au verset suivant une autre dimension. A présent, le prophète implique Dieu lui-même :
« Ne lui laissez aucun repos qu’il n’ait rendu Jérusalem inébranlable, qu’il ne l’ait faite louange pour la terre ! »
Le rôle dévolu à Dieu est de rendre Jérusalem inébranlable : c’est la nouvelle création d’une cité qui ne sera jamais plus détruite. Rappelons qu’elle revient de l’exil et que nous sommes en un temps de reconstruction.
Un autre aspect s’ajoute ici : que Dieu fasse de cette cité une « louange pour la terre », c’est-à-dire qu’elle rayonne à l’entour et que toutes les nations reconnaissent l’action du Seigneur en elle…
Le message du prophète s’adresse à nous aujourd’hui !
Ces veilleurs, ces scrutateurs d’Espérance, ces chercheurs des signes des temps qui révèlent Dieu ne doivent jamais se taire. Dans notre actualité, dans notre quotidien, nous devons continuellement scruter l’horizon pour y reconnaître la trace de Dieu. Il nous faut garder la mémoire de ses bienfaits pour que notre humanité poursuive sa route sous la bannière de la foi et de la confiance, pour offrir aux jeunes générations une Espérance…


Seigneur, accorde-nous la Grâce de reconnaître tes traces en nos vies et en notre monde !

sr Marie-Jean

jeudi 11 mai 2017

Tu seras la joie de ton Dieu

Is 62
v. 4-5
« On ne te dira plus : ‘Délaissée !’ À ton pays, nul ne dira : ‘Désolation !’ Toi, tu seras appelée ‘Ma Préférence’, cette terre se nommera ‘L’Épousée’. Car le Seigneur t’a préférée, et cette terre deviendra ‘L’Épousée’.
Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu »

Israël considérait l’exil comme un temps d’abandon, au cours duquel Dieu s’était retiré. Dieu aurait repris son amour. Il aurait délaissé ce pays.
La reconstruction, le retour de l’exil, cela signifie la fin de cette situation d’abandon :
« On ne te dira plus : ‘Délaissée !’ À ton pays, nul ne dira : ‘Désolation !’ »
Les moqueries des païens, les quolibets des ennemis sont terminés ! L’exil, ce n’est pas la fin de l’Alliance, la négation de l’amour…
Au contraire :
« Toi, tu seras appelée ‘Ma Préférence’, cette terre se nommera ‘L’Épousée’. Car le Seigneur t’a préférée, et cette terre deviendra ‘L’Épousée’ »
Cette terre sera l’objet de l’amour et de la tendresse de Dieu. Elle sera la cité de prédilection, comme elle le fut jadis :
« Si le Seigneur s'est attaché à vous et s'il vous a choisis, ce n'est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais si le Seigneur, d'une main forte, vous a fait sortir et vous a rachetés de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi d'Égypte, c'est que le Seigneur vous aime » (Dt 7, 7-8)
Notons un aspect tout à fait neuf dans cette parole du prophète.
Ce n’est pas une reprise des temps anciens !
Comme si elle n’avait jamais été mariée, cette cité deviendra l’Epousée. Ces épousailles et cette alliance sont inédites. C’est une nouvelle création…
Le prophète confirme son propos : « Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera »
Il s’ensuit la belle image de la joie : « Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu »
Ce bel oracle, destiné au premier degré au peuple exilé qui s’engage dans la reconstruction, Dieu nous le destine à nous aussi.
Dans un monde où l’infidélité menace, où l’isolement sévit, Dieu redit à chacun(e) d’entre nous « Tu seras appelée Ma Préférence… ».
Dieu ne peut abandonner sa créature. Il est fidèle, au-delà de tout !
Et cette belle image nous est adressée à chacun(e) : « tu seras la joie de ton Dieu »
Être la joie de quelqu’un, être la joie de Celui qui jamais ne nous délaissera ni ne nous abandonnera, que peut-on espérer de mieux ?


Accorde-nous, Seigneur, cette Grâce d’être ta joie…
sr Marie-Jean

mercredi 10 mai 2017

Un nom nouveau

Is 62
v. 2-3 
Et les nations verront ta justice ; tous les rois verront ta gloire. On te nommera d'un nom nouveau que la bouche du Seigneur dictera. Tu seras une couronne brillante dans la main du seigneur, un diadème royal entre les doigts de ton Dieu.

Dans ces deux versets, le prophète s’adresse à Sion-Jérusalem…
« Et les nations verront ta justice »
Dans cette cité objet de tous les désirs, de toutes les aspirations, la justice sera tellement présente qu’elle rejaillira sur les autres nations !
De même, « tous les rois verront ta gloire »
La « gloire », c’est ce qui a du poids, ce qui rayonne. La gloire de Jérusalem, c’est la signature de Dieu, son poids d’amour. En fait, c’est la gloire de Dieu qui sera manifestée. Dieu sera révélé par son peuple.
De plus, « on te nommera d’un nom nouveau que la bouche du Seigneur dictera »
Ce nom nouveau, c’est la « marque » de Dieu, le signe de sa reconstruction, de sa recréation.
"Tu seras une couronne brillante dans la main du Seigneur, un diadème royal entre les doigts de ton Dieu" 
Être une « couronne brillante… un diadème royal », c’est faire sa joie, réjouir son Dieu.
Telle était la vocation d’Israël, peuple choisi, peuple aimé de Dieu. Une vocation destinée à devenir universelle : afin que tous les peuples, toutes les nations, soient à leur tour, objets de la bénédiction de Dieu…
Prophétie du temps de l’après-exil, ces paroles nous sont aussi adressées aujourd’hui.
Cette Parole de Dieu nous annonce la fécondité de notre vie, le rayonnement de ce que nous sommes. Dieu nous annonce un avenir de joie, de communion avec Lui.
Ce « nom nouveau », c’est aussi celui d’être « chrétien », appartenant au Christ, lui le Ressuscité d’entre les morts.
Être porteur d’Espérance et de Joie pour notre monde.
L’annoncer par ce que nous sommes, ce que nous faisons…

Seigneur, accorde-nous cette Grâce de révéler ton visage !
sr Marie-Jean

mardi 9 mai 2017

Je ne me tairai pas

Is 62
v. 1 : « Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas, et pour Jérusalem, je n’aurai de cesse que sa justice ne paraisse dans la clarté, et son salut comme une torche qui brûle »

Le prophète se fait le porte-parole de la joie de tout son peuple ! Ce chapitre 62 poursuit le mouvement esquissé au chapitre précédent :
« Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas… »
Sion est un autre nom pour Jérusalem, la cité après laquelle tout le peuple aspirait pendant l’exil.
Pour cette cité, la leur, les exilés ne pouvaient se taire ! Leur joie lui était naturellement liée…
Le prophète renchérit :
« et pour Jérusalem, je n’aurai de cesse… »
Quel est donc l’objet de son aspiration ? De sa quête ? De son attente impatiente ?
« Que sa justice ne paraisse dans la clarté, et son salut comme une torche qui brûle »
Il est question de justice et de salut…
Si l’on se replonge dans le contexte de l’exil à Babylone au 6e siècle avant Jésus-Christ, la justice et le salut manquaient certainement : privation de liberté, destruction du Temple, empêchement d’honorer Dieu et de respecter la Loi.
Le prophète appelle une justice qui pourra se concrétiser et se répandre à l’entour.
Mais aussi, un salut, comme une torche qui brûle, visible et prête à embraser toutes les nations.
Le verset est bien d’actualité !
Combien de personnes, combien de peuples n’aspirent pas à une justice, à un salut ?
La prière du psalmiste peut les rejoindre… Le verset du psalmiste peut nous rejoindre là où nous sommes, pour nous redire la présence du Seigneur et nous rappeler la situation de tant d’hommes et de femmes sur notre terre.

Notre prière peut rassembler toutes les intentions de notre humanité. Nous pouvons alors demander à Dieu :
Aide-nous à collaborer à ta justice, Seigneur, à travailler à ton salut !
Amen

sr Marie-Jean

dimanche 7 mai 2017

je tressaille de joie



Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.
Isaïe 61, 10-11

Viens Esprit de Dieu, Esprit du Père et du Fils, enchante-nous de ton amour. Viens Esprit de Dieu, fais-nous entrer dans ton dessein d’amour pour notre humanité.

Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu.
Qui parle ? au nom de qui ? le prophète, au nom du peuple, de Sion qui personnifie le peuple ? oui, devant les merveilles du salut accompli par le Seigneur, le peuple peut exulter, tressaillir de joie. N’est-ce pas la même allégresse qui nous prend, nous surprend lorsque l’horizon de nos vies s’apaise après une tempête, lorsque la lumière se montre victorieuse des ténèbres.

Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice,
Oui, c’est la joie du salut qui fait tressaillir le peuple. Il vient de vivre un nouveau retour d’exil, il reçoit les promesses d’alliance éternelle de la part du Seigneur, comment ne serait-il pas comblé de joie. Et pour nous ? les vêtements du salut, n’est-ce pas le vêtement baptismal ? ce vêtement blanc, signe de lumière, de vie, de résurrection ? ce manteau de la justice n’est-ce pas la miséricorde du Seigneur qui encore et toujours nous enveloppe ? réjouissons-nous de cette joie invincible.

comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux.
La joie du peuple est comme la joie des noces, de celle qui se fait toute belle pour son époux, de celui qui est pour son élue revêt le diadème. C’est un élan amoureux qui pousse le peuple vers son Dieu, qui pousse Dieu vers son peuple. Mais non un élan d’un instant, c’est un élan durable ! L’alliance est divine, éternelle.

Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.
Promesse de vie, promesse de fécondité. L’image du jardin traverse la Bible comme signe de l’abondance voulue par Dieu pour l’humanité.

Seigneur, donne-nous de nous réjouir tout au long de ce jour ton alliance, que nous en découvrions les signes au long de notre quotidien quel qu’il soit. Que notre joie, soit joie pascale, joie profonde d’être tes enfants bien aimés.