vendredi 8 août 2025

Liturgie de la Parole 18e vendredi TO-I

Méditation

La liturgie nous fait parcourir à grandes enjambées le Pentateuque. Après la Genèse et l’Exode, une toute petite incursion dans le livre du Lévitique et quelques extraits du livre des Nombres, nous entrons aujourd’hui dans le Deutéronome. Pour bien comprendre le Dt, il est toujours bon de se rappeler son cadre narratif. Cadre temporel : au bout des 40 années de la traversée du désert, « aujourd’hui », sur le point de passer de l’autre côté du Jourdain où se trouve la « terre » promise à nos pères. Cadre géographique : dans les plaines de Moab, tout près du Jourdain. Moïse sait déjà qu’il ne passera pas ce Jourdain. En trois discours de longueur inégale, il livre en quelque sorte son héritage spirituel. Il fait appel à la mémoire du peuple (« d’où viens-tu ? »), pour l’aider à aller de façon juste au-devant de son avenir (« où vas-tu ? »).
On a pu remarquer que le livre du Deutéronome dans son ensemble évoque les trois étapes d’un traité d’alliance : 1. Présentation des partenaires et rappel de ce qui a déjà été vécu. 2. Engagement réciproque au moyen d’un loi. 3. Promesses de bénédictions si la loi est respectée, menaces de malédictions si elle ne l’est pas.
Le passage que nous venons d’entendre se situe dans la première partie : présentation des partenaires et rappel de ce qui a déjà été vécu. Pour ce rappel, Moïse invite à remonter non pas au moment de la sortie d’Égypte, mais à l’origine du monde : v.32
Interroger : c’est une attitude d’ouverture et de curiosité, une attitude de reconnaissance pour le don reçu. De cette attitude qui interroge va découler une attitude d’émerveillement et de gratitude : « a-t-on jamais rien vu de pareil ? Un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation, de venir la prendre au milieu d’une autre… »
Ainsi, au moment-clé de son existence, de son entrée en Terre promise, Israël est invité à reconnaître qu’au point de départ de toute cette aventure, il y a une initiative de Dieu. Cette initiative est exprimée en quelques verbes : choisir, prendre, aimer : « parce qu’il a aimé tes pères et qu’il a choisi sa descendance, en personne, il t’a fait sortir d’Égypte… »
Quand nous nous trouvons à des moments « seuil », il est bon de nous souvenir de ce qui fonde notre existence : un don, un amour. Nous ne nous sommes pas donné la vie à nous-mêmes. La vie nous a été donnée. Et pourquoi ? Parce que Dieu nous a aimés, choisis. Est-ce que j’en ai assez conscience ?
Deux conséquences :
    - Reconnaître que Dieu est Dieu.
    - Accorder ma vie à cet amour : répondre à l’amour par l’amour (ce que la Bible appelle « garder ses commandements ». Les commandements ne sont pas une fin en soi. Ils sont eux-mêmes un don du Dieu de l’alliance. Il nous les donne comme un chemin à parcourir pour avoir la vie / le bonheur…
Au seuil du Deutéronome, « aujourd’hui » (car nous sommes toujours au seuil de la terre promise), interrogeons-nous : sommes-nous d’accord de passer le Jourdain ?
Dans l’évangile aussi, il est question d’un seuil à franchir. Après la confession de Pierre à Césarée, la première annonce de la Passion et de la Résurrection, et l’incident où Pierre est traité de Satan, Jésus nous demande de l’accompagner sur la route qui commence à monter vers Jérusalem : il nous a annoncé sa « croix » et il nous dit que, si nous voulons le suivre, nous devons nous aussi prendre notre « croix ». C’est une étape importante du cheminement des disciples : une étape pas évidente. Mais c’est aussi à ce moment précis qu’il emmène Pierre, Jacques et Jean sur une haute montagne et les fait témoins de sa Transfiguration.
Ne perdons jamais de vue la bénédiction / la transfiguration / la résurrection qui nous est promise au terme de la route !

Sr Marie-Raphaël le 8 août 25


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