mercredi 5 mai 2021

Liturgie de la Parole, 5e mercredi du Temps Pascal

 (sr Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

« Si vous n’acceptez pas la circoncision selon la coutume qui vient de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés »

Telle est la question qui occupa l’Eglise primitive de Judée.

Comment être sauvé ?

C’est aussi la question majeure de toute la tradition monastique.

Le jeune homme, la jeune femme, qui voulait suivre Jésus, bien conscient de son ignorance, ne pouvait que s’en remettre à un ancien pour trouver cette voie du salut.

Concernant le récit des Actes des Apôtres que nous allons entendre, nous ne découvrirons pas aujourd’hui la solution de la discussion qui opposa Paul et Barnabé, d’un côté, et « ces gens, venus de Judée à Antioche », de l’autre. Mais rassurez-vous, tout finira bien !

L’Esprit-Saint interviendra pour déterminer les obligations qui s’imposent aux croyants issus du judaïsme. Et un heureux dénouement s’ensuivra :

« À la lecture (de la lettre), tous se réjouirent du réconfort qu’elle apportait »

Dans l’Evangile, nous avons la joie de réécouter le début du chapitre 15 où Jésus se proclame :

« Moi, je suis la vraie vigne… »

Quelle est la réponse de Jésus à la question « comment être sauvé » ?

Nous le découvrirons dans un instant…

À présent, recueillons les intentions de notre monde… et présentons-les au Seigneur par le chant des psaumes.

Méditation

En cette si belle page du quatrième Evangile, le salut se décline en termes de « porter beaucoup de fruit », « être des disciples » de Jésus…

Comment atteindre un tel objectif ?

Jésus nous invite :

« Demeurez en moi, comme moi en vous… que mes paroles demeurent en vous »

Demeurer en Lui…

Recevoir de Lui la sève, nous laisser habiter par Sa Vie, nous abreuver à cette Source intarissable, habiter en Lui… L’aimer.

Nous tourner résolument vers Lui, sans prétexter nos limites, nos fragilités, nos misères.

Je vous partage un petit texte pour mieux percevoir l’appel pressant de Dieu à l’adresse de chacun(e) de nous[1] :

« Je connais ta misère, les combats et les tribulations de ton âme ; la faiblesse et les infirmités de ton corps ; je sais ta lâcheté, tes péchés, tes défaillances ; je te dis quand même : ‘Donne-moi ton cœur, aime-moi comme tu es’.

Si tu attends d’être un ange pour te livrer à l’amour, tu ne m’aimeras jamais. Même si tu retombes souvent dans ces fautes que tu voudrais ne jamais connaître, si tu es lâche dans la pratique de la vertu, je ne te permets pas de ne pas aimer.

Aime-moi comme tu es. A chaque instant et dans quelques positions que tu te trouves, dans la ferveur ou dans la sécheresse, dans la fidélité ou dans l’infidélité.

Aime-moi tel que tu es. Je veux l’amour de ton cœur indigent.

Si pour m’aimer, tu attends d’être parfait, tu ne m’aimeras jamais…

Mon enfant, laisse-moi t’aimer, je veux ton cœur. Je compte bien te former, mais en attendant, je t’aime comme tu es. Et je souhaite que tu fasses de même ; je désire voir, du fond de ta misère, monter l’amour…

C’est le chant de ton cœur qui m’importe. Qu’ai-je besoin de ta science ou de tes talents ?

Ce ne sont pas des vertus que je te demande, et si je t’en donnais, tu es si faible que bientôt l’amour-propre s’y mêlerait ; ne t’inquiète pas de cela…

Aime ! L’amour te fera faire tout le reste sans que tu y penses ; ne cherche qu’à remplir le moment présent de ton amour.

Aujourd’hui, je me tiens à la porte de ton cœur comme un mendiant, moi, le Seigneur des Seigneurs.

Je frappe et j’attends, hâte-toi de m’ouvrir, n’allègue pas ta misère. Ton indigence, si tu la connaissais pleinement, tu mourrais de douleur. Cela seul qui pourrait me blesser le cœur, ce serait de te voir douter et manquer de confiance.

Je veux que tu penses à moi à chaque heure du jour et de la nuit, je ne veux pas que tu poses l’action la plus insignifiante pour un motif autre que l’amour.

Quand il te faudra souffrir, je te donnerai la force : tu m’as donné l’amour, je te donnerai d’aimer au-delà de ce que tu as pu rêver.

Mais souviens-toi : ‘Aime-moi tel que tu es’. N’attends pas d’être une sainte pour te livrer à l’Amour, sinon tu ne m’aimeras jamais ».

Temps de silence

Notre Père

Oraison

Seigneur Jésus, tu nous invites aujourd’hui à demeurer en Toi, à nous abreuver à Ta Vie, afin que nous portions beaucoup de fruit et soyons pour toi des disciples. Accorde-nous de nous tourner résolument vers Toi et de t’aimer, en cet instant béni que Tu nous offres. Alors, nous recevrons de Toi le salut, la Vie qui ne finit pas. Nous te le demandons à toi, le Vivant du matin de Pâques, qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.             



[1] Ce texte est parfois attribué à St Augustin, mais plus souvent déclaré anonyme.

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