samedi 16 janvier 2021

Liturgie de la Parole 1er samedi TO

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture.

Vivante, énergique, tranchante, pénétrante, exerçant son jugement sur toute créature, sur les pensées et les intentions du cœur… Telle est la parole de Dieu, selon le passage de la lettre aux Hébreux que nous allons entendre aujourd’hui, et qui est peut-être le verset le plus connu de cette lettre. Cette description de la parole de Dieu n’est pas pour nous faire peur : elle est plutôt pour nous inviter à la confiance, à oser nous exposer à ce qu’elle veut réaliser dans nos vies, à travers nous.

Entrons donc sans crainte dans la prière des psaumes et dans l’écoute de la Parole, en communion avec la Vierge Marie et avec toute l’église.

Résonnances.

Vivante, énergique, tranchante… telle est la Parole de Dieu, quoi qu’on fasse ! Si nous lisons l’évangile d’aujourd’hui à cette lumière, nous la voyons à l’œuvre tant pour Lévi que pour les pharisiens.

Pour Lévi, c’est fulgurant. Jésus lui dit deux mots : « suis-moi » (accompagne-moi). C’est tout. Lévi n’hésite pas une seconde : il se lève (littéralement : il ressuscite) et il accompagne Jésus. La Parole a sur lui un effet immédiat et radical. Elle a littéralement « tranché » sa vie en deux. Il y a l’avant et il y a l’après. Et tout de suite, chez Lévi, cette parole devient missionnaire : car il veut faire connaître Jésus à tous ses amis, ses connaissances : pécheurs et publicains comme lui pour la plupart. Il organise un repas qui va permettre à Jésus de prolonger cette parole et de toucher au cœur tous ces gens qui, sans le savoir peut-être, avaient besoin du médecin de leurs âmes. Lévi est pour Jésus la porte d’entrée dans cet univers qui a soif de salut. À travers Lévi, la parole de Dieu poursuit sa course, sans entraves.

Il n’en va pas de même pour les pharisiens. Les pharisiens sont des habitués de la Parole : ils ne cessent de la scruter, ils la connaissent par cœur, elle ne peut plus les surprendre. Ils s’en érigent en juges. Mais en observant les faits et gestes de Jésus, ils vont d’étonnement en perplexité, de perplexité en agacement, d’agacement en hostilité. Pour arriver très vite à la décision de faire périr Jésus. Or, même si les pharisiens restent comme des observateurs extérieurs à ce qui se passe, même s’ils ne veulent pas se laisser toucher par la Parole de Jésus, la Parole les touche, comme dit la lettre aux Hébreux : tout est nu devant elle, nul ne peut s’y dérober. Et c’est ce que nous voyons avec Jésus : il met à nu les pensées et les intentions secrètes des pharisiens. Il me semble même qu’il leur tend une perche quand il dit : « ce ne sont pas les bien-portants, mais les malades, qui ont besoin du médecin ». Jésus ne veut pas les exclure en disant cela. Il veut plutôt les inviter à se laisser toucher aussi, à reconnaître à quel point ils ont, eux aussi, besoin du médecin. La lettre aux Hébreux nous l’a dit : Jésus est un grand prêtre unique, pleinement accrédité auprès de Dieu, et en même temps il n’est pas incapable de compatir à notre faiblesse. Étrange médecin qui prendrait sur lui nos maladies… Aurons-nous l’audace de sortir de nos certitudes pour accueillir la nouveauté ?

Prière.

Ta Parole, Seigneur, a le pouvoir de transformer le monde et le cœur de tout homme : donne-nous d’y rester attentifs, garde-nous de nous habituer. Que ta Parole vienne encore nous surprendre et nous rende missionnaires. Alors, nous goûterons la joie profonde de ceux qui se laissent rencontrer par ton regard de compassion.

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