mercredi 6 janvier 2021

Célébration de la Parole du mercredi après l'Epiphanie

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture.

Si la barque pouvait parler, elle en aurait des choses à nous raconter ! Dans l’évangile de Marc, elle apparaît au moins 15 fois. Elle est le lieu des disciples, tantôt avec Jésus, tantôt sans lui, comme dans l’évangile d’aujourd’hui. Le lieu de leurs combats et le lieu de quelques révélations décisives … elle est le témoin de leur chemin, surtout quand il passe par la mer, là où on n’a pas pied sur terre… Alors, embarquons, nous aussi, dans la barque des psaumes, sur la houle de la mer agitée de notre temps.

Résonnances.

« Ils étaient au comble de la stupeur, car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci ».

L’évangile de ce jour se termine très mal… Il est la suite de l’évangile d’hier, car ce n’est pas terminé ! Même si les foules ont été rassasiées, les disciples, eux, sont restés sur leur faim : ils n’ont pas compris ce que Jésus voulait leur dire à travers ce geste. Ils ont déjà vécu leur première mission, ils ont guéri des malades et expulsé des démons, et Jésus leur avait suggéré de venir à l’écart pour se reposer un peu. Mais raté, les foules les avaient précédés et pour ce qui était du repos bien mérité, il attendrait. Le coup de la multiplication des pains, ça les a « scotchés » … Ils n’ont pas compris, et d’ailleurs Jésus les renvoie avant même de congédier les foules. Jésus les renvoie sur la mer, dans la barque...

Nous sommes invités à lire cet évangile dans la lumière de l’épiphanie, la manifestation de Dieu. Jésus a passé un long temps de la nuit en prière et, fort de cette proximité avec le Père, il va vers ses disciples en marchant sur la mer comme sur la terre ferme. Il est le maître de la création. Quand il leur dit : « c’est moi », il dit en fait : « je suis », révélant par là son identité profonde ! Il ajoute « n’ayez pas peur », verbe qui accompagne souvent les théophanies.

Mais ce que je lis aussi, c’est combien tout cela est difficile à comprendre pour les disciples. Ils sont bousculés par ce que Jésus leur montre, et la houle de la mer symbolise la tempête intérieure qui les habite. D’une certaine façon, cela me rassure. La révélation de Dieu en Jésus Christ n’est pas évidente ! (José Reding disait : « ce qui est évident, c’est que ce n’est pas évident », et il construisait toute sa réflexion théologique sur cette constatation). Plus nous sommes proches de Jésus (comme les disciples, dans la barque), plus notre foi est malmenée par des vents contraires, et ce qui reste, en fin de compte, c’est la parole de celui qui nous dit : « confiance, n’ayez pas peur ! ».

Ce qui reste aussi, c’est ce dont parle la lettre de Jean : l’amour ! L’amour vient à nous comme une évidence, un don qui nous précède. Et l’amour « atteint sa perfection », c’est-à-dire « atteint son but » quand il devient amour les uns des autres. Comme les disciples ballottés dans la barque, accrochons notre ancre dans cette terre solide : l’amour ne trompe pas, l’amour vient de Dieu, l’amour est le nom de Dieu !

Prière.

Dieu notre Père, tu nous as rassemblés dans ton amour. Par ta Parole, tu as nourri notre foi et consolidé notre amour. Tu nous demandes de poursuivre notre chemin dans l’espérance. Accompagne-nous sur ce chemin et bénis nos rencontres humaines, afin que nous y reconnaissions toujours mieux la présence et la proximité de ton Fils bien-aimé.

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