mercredi 27 janvier 2021

Liturgie de la Parole 3e mercredi TO

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture.

En ce milieu du jour, nous sommes invités à nous plonger dans la parole de Dieu. La lettre aux Hébreux nous amène dans la contemplation du Christ grand prêtre et de son sacrifice unique par lequel il a mené à la perfection tous ceux qui sont sanctifiés par lui. L’évangile, quant à lui, nous montrera plutôt le Christ enseignant. Et nous verrons qu’il a l’art d’un enseignement inépuisable.

« Écoutez ! ». C’est ainsi que commence le discours en paraboles. « Que celui qui a des oreilles pour entendre écoute ! » Car il ne suffit pas d’entendre, il faut écouter. En grec, c’est le même verbe qui dit les deux. Quelle est donc la différence ? Comment passer de l’entendre à l’écouter ? Entendre, c’est passif. Écouter, c’est une attitude active. Mais comment cela se passe-t-il au fond du cœur de l’homme ? écoutons !

Résonnances.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai beaucoup de peine à écouter jusqu’au bout, par exemple une homélie ! Alors, je me culpabilise, je me dis que je ne suis pas une « bonne terre », pas réceptive, distraite, encombrée de pierres ou de ronces. Ou bien j’accuse la fatigue. Ou bien j’accuse le ton de la voix de celui qui parle, ou le fait que c’est ennuyeux, ou que j’ai déjà entendu cela cent fois… Jésus, lui, avait le don de captiver son auditoire. Il parlait de façon simple et vivante, il inventait des paraboles qui suscitaient le questionnement de ses disciples, qui les titillaient. L’évangile d’aujourd’hui nous interroge sur notre rapport à la parole de Dieu. Comment passons-nous d’une entente passive à une écoute active ? Comment entrons-nous dans le langage de Dieu, comment entrons-nous en conversation avec lui ? Et comment comprendre la prodigalité du semeur qui ne se lasse pas de semer la parole, quelle que soit la qualité médiocre du terrain ?

Voici une belle réflexion du père Timothy Radcliffe :

« Dès la naissance, les parents commencent immédiatement à parler à l’enfant. Bien avant qu’il ne soit capable de comprendre, un enfant est nourri de mots, baigné et bercé de mots. Le père et la mère ne parlent pas à leur enfant pour lui transmettre de l’information. Ils l’animent de leur parole. Il devient humain dans cet océan de langage. Petit à petit, il saura trouver une place dans l’amour que partagent ses parents. Sa vie croît en humanité.

De même, nous sommes transformés par l’immersion dans la parole de Dieu qui nous est adressée. Nous ne lisons pas la parole pour y chercher de l’information. Nous y réfléchissons, la méditons, vivons avec elle, la buvons et la mangeons. […] Cette parole de Dieu travaille en nous, nous rend humains, nous anime, nous forme à cette amitié qui est la vie véritable de Dieu »[1].

Même si vous ne m’avez pas écouté jusqu’au bout, au moins vous l’avez entendu !

Prière.

Seigneur, plonge-nous dans l’océan de ta parole pour que nous apprenions ton langage. Tu ne te décourages pas de nos pierres et de nos ronces : en continuant à semer largement, tu finiras par rendre notre terre féconde. Béni sois-tu pour ta confiance en nous ! émerveille-nous devant les fruits que nous pouvons porter et, pour ta plus grande gloire, donne-nous de te les offrir.

[1] Timothy Radcliffe, Je vous appelle amis, p. 235

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