(sœur Marie-Raphaël)
Ouverture.
C’est la semaine des épiphanies.
Dieu se donne à voir à travers les paroles et les actions de Jésus.
Aujourd’hui, nous voyons comment Dieu prend soin de l’humanité en pourvoyant à
son besoin le plus élémentaire : manger.
N’en déplaise aux disciples qui
suggèrent à Jésus de renvoyer la foule à l’heure du repas, Jésus n’est pas venu
uniquement pour enseigner, pour parler, il est venu pour révéler le Père, pour
révéler la bonté du Père. Nous allons voir comment. Mais commençons par ouvrir
nos cœurs en priant les psaumes.
Résonnances.
Louise Amand, qui a participé à la
transition écologique de la ferme de sa belle-famille au Brésil, nous
expliquait une chose fondamentale : dans la nature, il y a une logique de
surabondance. La nature est généreuse : par elle-même, elle donne plus que
ce dont nous avons besoin !
L’intervention humaine vis-à-vis de
la nature a trop longtemps été simplement utilitariste : je prends, je me
sers de la nature comme d’un stock de bonnes choses, je l’exploite jusqu’au
bout de ses possibilités… Mais nous touchons aux limites d’une telle
conception. Les réserves de la nature s’épuisent.
Alors, nous devons nous mettre à
l’école de cette nature qui possède en elle-même la capacité de se régénérer, à
condition que l’humain lui en donne les conditions favorables. Et Louise en
témoigne : le miracle se produit ! Quand l’homme a donné sa confiance
à la nature, le résultat est une mesure tassée, secouée, débordante… comme les
corbeilles de pain de l’évangile d’aujourd’hui !
Jésus demande : « combien
de pains avez-vous ? » Partons de ce que nous avons, plutôt que de
nous inquiéter de ce que nous n’avons pas. Et à la fin, il y a du reste !
Un reste qui dépasse largement ce qu’on avait misé au départ !
Faisons le lien avec la lettre de
saint Jean. On a l’impression qu’on est au cœur de la lettre, que Jean nous dit
là ce qu’il a de plus important à dire : Dieu est amour, aimer, c’est
connaître Dieu et connaître Dieu c’est aimer. Mais Dieu est premier, dans cette
circulation d’amour !
Or, l’amour est fait pour se
donner, pour se répandre. Si on donne l’amour, on ne le perd pas, il ne diminue
pas. Si on ne donne pas l’amour, il se perd, il meurt. L’amour et le don, c’est
tout un. C’est la logique de Dieu.
Et on comprend peut-être mieux ce
qui s’est passé là, au bord du lac de Tibériade : le pain, c’est comme
l’amour : plus on donne, plus il y en a !
Prière.
Père créateur, dès le commencement
du monde, tu as veillé à la nourriture de tes créatures et tu as tout ordonné à
l’harmonie de la vie de chacun. En nourrissant les foules, Jésus a manifesté la
bonté de ta providence. Nous te rendons grâce ! Aide-nous à respecter la
création et à devenir collaborateurs de sa logique de surabondance, par une vie
généreuse et confiante. Rassasie-nous de ton amour et donne-nous de le
répandre….
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