mardi 5 janvier 2021

Célébration de la Parole du mardi après l’Epiphanie

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture.

C’est la semaine des épiphanies. Dieu se donne à voir à travers les paroles et les actions de Jésus. Aujourd’hui, nous voyons comment Dieu prend soin de l’humanité en pourvoyant à son besoin le plus élémentaire : manger.

N’en déplaise aux disciples qui suggèrent à Jésus de renvoyer la foule à l’heure du repas, Jésus n’est pas venu uniquement pour enseigner, pour parler, il est venu pour révéler le Père, pour révéler la bonté du Père. Nous allons voir comment. Mais commençons par ouvrir nos cœurs en priant les psaumes.

Résonnances.

Louise Amand, qui a participé à la transition écologique de la ferme de sa belle-famille au Brésil, nous expliquait une chose fondamentale : dans la nature, il y a une logique de surabondance. La nature est généreuse : par elle-même, elle donne plus que ce dont nous avons besoin !

L’intervention humaine vis-à-vis de la nature a trop longtemps été simplement utilitariste : je prends, je me sers de la nature comme d’un stock de bonnes choses, je l’exploite jusqu’au bout de ses possibilités… Mais nous touchons aux limites d’une telle conception. Les réserves de la nature s’épuisent.

Alors, nous devons nous mettre à l’école de cette nature qui possède en elle-même la capacité de se régénérer, à condition que l’humain lui en donne les conditions favorables. Et Louise en témoigne : le miracle se produit ! Quand l’homme a donné sa confiance à la nature, le résultat est une mesure tassée, secouée, débordante… comme les corbeilles de pain de l’évangile d’aujourd’hui !

Jésus demande : « combien de pains avez-vous ? » Partons de ce que nous avons, plutôt que de nous inquiéter de ce que nous n’avons pas. Et à la fin, il y a du reste ! Un reste qui dépasse largement ce qu’on avait misé au départ !

Faisons le lien avec la lettre de saint Jean. On a l’impression qu’on est au cœur de la lettre, que Jean nous dit là ce qu’il a de plus important à dire : Dieu est amour, aimer, c’est connaître Dieu et connaître Dieu c’est aimer. Mais Dieu est premier, dans cette circulation d’amour !

Or, l’amour est fait pour se donner, pour se répandre. Si on donne l’amour, on ne le perd pas, il ne diminue pas. Si on ne donne pas l’amour, il se perd, il meurt. L’amour et le don, c’est tout un. C’est la logique de Dieu.

Et on comprend peut-être mieux ce qui s’est passé là, au bord du lac de Tibériade : le pain, c’est comme l’amour : plus on donne, plus il y en a !

Prière.

Père créateur, dès le commencement du monde, tu as veillé à la nourriture de tes créatures et tu as tout ordonné à l’harmonie de la vie de chacun. En nourrissant les foules, Jésus a manifesté la bonté de ta providence. Nous te rendons grâce ! Aide-nous à respecter la création et à devenir collaborateurs de sa logique de surabondance, par une vie généreuse et confiante. Rassasie-nous de ton amour et donne-nous de le répandre….

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