dimanche 28 août 2016

Je suis blessée d'amour

Ct 2
4 Il m’a menée vers la maison du vin : l’enseigne au-dessus de moi est « Amour ».
5 Soutenez-moi par des gâteaux de raisins, fortifiez-moi avec des pommes, car je suis blessée d’amour !
6 Son bras gauche est sous ma tête, et sa droite m’étreint.

Viens, Esprit Saint, que ta parole, comme une épée à double tranchant, nous atteigne au plus profond de nous-même

Il m’a menée vers la maison du vin : séduite, elle se laisse conduire, et il la mène chez lui, lieu déjà désigné par « demeures » ou « enclos », lieux où il était déjà question de vin.

l’enseigne au-dessus de moi est « Amour » : ce « cellier » est la maison de l’ivresse d’amour. Ici encore, le Cantique ne fait que reprendre de « vieux » thèmes : « Ma coupe est enivrante » chante le Ps 23 (v.5)

Soutenez-moi par des gâteaux de raisins, fortifiez-moi avec des pommes, car je suis blessée d’amour : le chœur à laquelle elle s’adresse est devenu ici les serveuses du cabaret. Avec le vin, ce sont les gâteaux de raisin qu’elle demande, après s’être assise à l’ombre du pommier, ce sont ses fruits qu’elle souhaite. Elle se sent faible et défaillante car elle est blessée, mais blessée d’amour, d’une blessure qui ne guérit pas. A partir de ce chant de la Bien-Aimée,  le thème de la blessure d’amour va être largement présent chez les mystiques, traduisant – si c’est possible – combien Dieu peut nous séduire et nous emporter dans l’ivresse de sa quête.

Son bras gauche est sous ma tête, et sa droite m’étreint : elle repose, elle s’abandonne. « Ta droite me soutient » disait le psaume. Ici le geste se fait toute tendresse et elle-même, en cette étreinte, se donne toute entière à son Bien-Aimé. Sur ce si beau vers - qui reviendra comme un refrain dans le Cantique – elle entre alors dans le silence.


Seigneur Dieu, l’étreinte de ton amour est la source de notre joie. Eblouis devant ce mystère, nous te bénissons d’être ce Dieu de tendresse.

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