Luc 15, 31
Viens Esprit de communion,
Viens Esprit de grâce et de
partageViens Esprit de confiance
Celui-ci lui dit :
Le père a entendu son fils, il parle à son tour. Le texte ne nous dit
rien du ton, mais on le devine dans la douceur et la compassion.
« Enfant,
Parfois les traductions ajoutent un possessif : « mon enfant ».
Le texte grec n’en possède pas. Mais on peut le comprendre comme sous-entendu.
Mais on peut aussi lire sans le possessif : « enfant », et voir
dans l’absence de possessif, l’infini respect du père face à la colère de son
ainé. Celui-ci s’était démarqué de la famille en parlant de « ton fils »
plutôt que de « mon frère ». Le père ne veut pas le réintégrer de
force. Mais il lui dit combien pour lui père, il est toujours enfant.
toi tu es toujours avec moi
je me demande jusqu’à quel point le fils ainé est effectivement
toujours avec son père. En écoutant sa colère, j’ai l’impression qu’il n’a pas
vraiment pris conscience de la grâce qu’il avait à vivre auprès de son père, du
« cadeau » de vie que cela représentait. Il semble avoir vécu chez
son père, sans tenir de véritable relation filiale. Il semblerait qu’il a vécu
comme serviteur, et non comme fils. Etre toujours avec le père aurait dû être
la joie de ce fils, être sa récompense pour le labeur partagé,…
et tout ce qui est mien est tien. »
Enfin, si le père a donné au fils cadet la part qui lui revient, tout
ce qui reste revient à l’ainé. On pourrait objecter : raison de plus pour
la colère de l’ainé, le veau gras lui revenait ! Mais dans cette
communauté de biens, il y a plus de bonheur, il y a la joie du partage, la joie
de savoir que tout est en commun. C’était la joie des premiers chrétiens (cf le
livre des actes des Apôtres). Avoir tout en commun, c’est vivre comme sur pied
d’égalité, le père reconnaît pleinement son fils et vit avec lui une relation
qui n’est plus de la dépendance, mais du partage. Si telle est bien la manière
dont le père vivait, on comprend qu’il n’a pas donné un chevreau à son fils,…
le chevreau était déjà donné, il était déjà possession du fils, et en sa pleine
jouissance. Mais l’ainé ne semble pas l’avoir compris. En lisant ce verset je
repense au récit de la création, dans la Genèse : dès l’aube de la
création, tout nous a été donné, confié, remis. Si le Père ne peut plus donner,
c’est parce qu’il a déjà tout donné !
Seigneur, il est grand ce mystère, de ta vie partagée, donnée,
participée. Aujourd’hui je veux vivre en ta présence. Que ton Esprit vienne me
donner d’être toujours avec toi, puisque toi tu te tiens toujours avec moi.
Apprends-moi à vivre en enfant en ta maison, confiant, ébahi du don qui lui est
fait. Avec st Jean, je m’étonne : voyez quel grand amour nous est donné,
que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes !
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