Luc 15, 30
Viens Esprit de paix et de
silence
Viens Esprit de communion et
de partage
Mais lorsque ton fils
L’ainé rejette son frère, jusque dans ses paroles, il ne dit pas « mon
frère », mais « ton fils ». Le serviteur lui expliquant la
raison de la fête, lui avait dit « ton frère ». Mais lui se refuse
cette expression. Il met ainsi de la distance entre son frère et lui, une
distance qui risque la rupture.
que voici,
l’expression relève à la limite du mépris.
lui qui a dévoré ton bien
voilà un reproche clair : le cadet a dilapidé la part de bien que
le père lui a partagée. Cette part lui revenait. En soi, ce n’était plus le
bien du père, mais le bien propre du fils. Mais l’ainé ne l’entend pas ainsi, c’est
le bien du père, et le cadet l’a dévoré. Il utilise ici un vocabulaire de voracité.
avec des prostituées,
Cette information ne nous a pas été donnée auparavant. Le texte qui
nous a fait suivre le fils quittant la maison, ne nous l’a jamais décrit comme
fréquentant les prostituées. On devine que l’ainé en rajoute une couche pour
noircir son frère. Non seulement il a dilapidé les biens, mais il l’a fait avec
des prostituées.
vient,
Il ne parle pas de retour, de revenir… Comme si dans la tête du fils
ainé le retour n’était plus possible. Comme s’il ne l’attendait plus, comme s’il
l’avait rayé définitivement de son existence. Alors qu’on voyait le père courir
à la rencontre tandis que le fils cadet était encore loin, ce qui suppose qu’il
scrutait attentivement l’horizon, qu’il guettait le retour de son fils, le fils
ainé lui semble avoir exclu toute idée de retour, semble la refuser.
tu sacrifies pour lui le veau gras.
Le veau gras, il n’y en avait qu’un, il était réservé pour un événement
important… La disproportion avec le petit chevreau du verset précédent est manifeste. Lui a toujours servi, sans la moindre désobéissance, et n’a jamais rien reçu, et pour le retour du fils perdu, c’est le veau gras qui y passe.
En deux petits versets, l’ainé nous brosse le résultat de la vie dans
la comparaison. Jalousie, rivalité,… on se souvient de l’histoire de Caïn et
Abel, des frères de Joseph,…
Seigneur, apprends-nous à accueillir ton cœur de père, pour chacun. A nous
réjouir avec toi, de ta bonté envers tous les êtres. Délivre-nous de la vie
dans la comparaison, qui assassine, étouffe, cultive la rancune.
2 commentaires:
Lc 15,29-30
Comme explication de sa colère, le fils aîné se situe en comparant sa propre situation à celle de son frère. Il ne comprend pas que le père accorde au cadet un traitement a priori plus favorable, de surcroît sans rapport avec son propre mérite. Le père (n’importe quel père, ou mère) ne doit-il pas pourtant adapter ses attitudes aux besoins de ses enfants ? Souvent, c’est effectivement l’enfant le plus difficile, l’enfant malade, l’enfant fragile… qui nécessitera le plus d’attention, de présence, d’énergie. En conséquence, n’est-ce pas cette attention au plus faible que l’on peut qualifier de justice, même si elle peut sembler inéquitable au plus sage, au plus fidèle ?
Nous savons que d’autres textes du premier testament ont déjà abordé cette question (Gn 4,3-8 ;Gn 37,4-28), qui semble aussi être un des fondements de la violence dans notre humanité. Un (Des) frère(s), ou des voisins, des collègues... se comparant à un autre, en devien(nen)t jaloux, et peu(ven)t aller jusqu’à des violences extrêmes.
Ici, le texte ne nous donne pas la résolution du conflit. Ce que nous constatons c’est que l’expression de cette jalousie ne passe apparemment ni par une mise à mort, ni par une exclusion « définitive », mais par les mots; des mots très durs, certes, mais qui laissent entrevoir une possibilité d’avenir.
Françoise
Comment aurions nous agi à sa place ?
Jalousie, suspicion ,pourquoi pas moi.
Dans ce monde nouveau ,tout est fait pour les gagnants,soyons attentifs aux plus démunis .que chacun reçoive sa part selon ce qu'il a fait .Faire en toute humilité ,bien entendu.
Fraternellement .
JM
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