Luc 16
8 Eh
bien, le maître loua le gérant infidèle d'avoir agi si habilement. En effet,
les gens de ce monde sont bien plus habiles dans leurs rapports les uns avec
les autres que ceux qui appartiennent à la lumière. »
Esprit
Saint,
éclaire
nos décisions,
fais de
nous des fils de lumière !
Eh bien, le maître loua le gérant infidèle
d'avoir agi si habilement : voilà qui était imprévisible ! Cet
homme a dilapidé ses biens, il lui a en outre fait perdre une belle proportion
de ses prêts… et le résultat, c’est qu’il loue son habileté ? Bien sûr, ainsi, le
gérant licencié ne se retrouve pas sur la paille, ce que ne veut sans doute pas
non plus son maître… Il
le loue pour sa prévoyance. Car l’intendant a évalué la situation avec
justesse. Il a pris des décisions et les a mises à exécution.
En effet, les gens de ce monde sont
bien plus habiles dans leurs rapports les uns avec les autres : en
fait, Jésus a pris pour base un comportement « mondain » pour nous
mener bien plus loin. Ce n’est pas sur la décision que porte la pointe de la
parabole mais sur le processus de réflexion : s’asseoir (rentrer en
soi-même), examiner la situation, envisager l’avenir, prendre une décision… Quand
Luc parlait du roi qui va combattre avec mille hommes (14,31), ce n’était pas
non plus un éloge de la guerre ! Mais le processus d’une sage décision sur
lequel il attire notre attention.
que ceux qui appartiennent à la lumière. » :
autrement dit, les fils de lumière ne sont pas très habiles… pourtant si nous
reconnaissons que nous « appartenons à la lumière », n’est-ce pas
cette lumière même qui doit éclairer notre route, nos décisions, notre rapport
aux autres ? Appartenir à la lumière, c’est d’abord la laisser briller en
nous, puis la mettre sur un support pour qu’elle éclaire toute la maison !
(11,33)
Mais le
suspense demeure car en quoi et pour quoi sommes-nous inviter à être
habiles ? Dans nos rapports les uns avec les autres, certes, mais comment
et en vue de quoi ? Les auditeurs devaient être accrochés aux lèvres de
Jésus !
Seigneur, tu
nous voudrais attentifs les uns aux les autres, tu attires sans cesse notre
attention sur la manière dont nous devons vivre nos relations dans le
quotidien, dont nous devons les illuminer selon ta parole. Sois notre
lumière !
1 commentaire:
Depuis le début de ce chapitre, je reste en questionnement, sans vraiment trouver un « fil rouge » de compréhension du texte. Jusqu’ici, rien ne semble logique. Et quand on compare différentes traductions du texte, cela ajoute des difficultés supplémentaires.
Dès le premier verset, « on » rapporte à l’homme riche que son gérant gaspille ses biens. Mais qui est ce « on » ? Quels sont ses critères pour qualifier de gaspillage la gestion du gérant ? Qu’est-ce qu’une bonne gestion ? Est-ce de générer un maximum de profit pour l’homme déjà riche ?
Au début du deuxième verset « Le maître l’appela ». Dans d’autres traductions (ex : TOB), on trouve « Il l’appela ». On ne parle donc pas de maître à ce stade du texte, mais « il »= « l’homme riche ». Le premier qui parle de « maître » serait donc le gérant lui-même, un peu plus loin ? Si ce n’est pas Jésus qui qualifie l’homme riche de maître (mais reprend seulement cette appellation plus loin, quand le gérant a ainsi nommé l’homme riche), est-ce que cela ne modifie pas un peu le sens ?
Aux versets 3 et 4, le gérant se demande comment s’en sortir. Il cherche une solution pour lui-même. Les constats qu’il fait de son incompétence et de sa honte potentielle à venir le conduisent à une idée « bénéfique pour tout le monde », sauf a priori pour son maître. En annulant (v. 5-7) une part de la dette des débiteurs de son maître, il se rend sympathique auprès d’eux. Cette décision n’est pas celle qu’attend son maître, elle est certainement intéressée et elle est malicieuse. Le gérant utilise ce qui lui reste de pouvoir pour tenter de s’en sortir. Mais fait-il vraiment du tort à quelqu’un ? Si on observe les conséquences concrètes : l’homme riche n’en devient pas pauvre, les débiteurs (probablement moins riches) auront un peu plus de facilité à rembourser leur dette et le gérant peut espérer ne pas être contraint à mendier.
Et le maître (v.8), contre toute attente, loue cette habileté du gérant infidèle, trompeur. Apparemment, il loue la méthode, l’intelligence de la solution, pas la tromperie. Mais la comparaison entre «les gens de ce monde » et « ceux qui appartiennent à la lumière » me laisse perplexe. De quelle manière auraient agi « ceux qui appartiennent à la lumière » ? Rien, à ce stade, ne nous l’indique.
A suivre...
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