Jean 16, 5-7
Viens Esprit promis
Viens consoler les cœurs,
Viens les emplir de ta présence
Maintenant je vais vers celui qui m’a envoyé, et nul d’entre vous ne m’interroge : « Où vas-tu ? »
Déjà cette question était apparue durant ce repas : Pierre le premier l’avait posée (13,36) et Thomas ensuite (14, 5). Maintenant la question des disciples s’est déplacée, Jésus leur a annoncé son départ en précisant qu’il va vers celui qui l’a envoyé, et dans le même mouvement, il annonce l’heure des persécutions, ils sont emplis de tristesse, troublés.
Mais parce que je vous ai dit cela, la tristesse a rempli votre cœur.
Tristesse du départ de Jésus, tristesse du désarroi occasionné par ce départ, tristesse du désarroi face aux persécutions et difficultés annoncées. Quand la tristesse envahit le cœur, il risque de se fermer, de ne pouvoir résister à l’épreuve. Elle rend les disciples muets, plus aucun ne questionne. Que dire devant de telles annonces ?
Mais je vous ai dit la vérité, il vous est avantageux que je parte. En effet, si je ne pars pas, le défenseur ne viendra pas vers vous, si par contre je pars, je vous l’enverrai.
Les disciples auraient pu répondre : un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras » ! Ils ont partagé la vie de Jésus ses dernières années, pour le suivre ils ont tout quitté ; quand il est là, ils se sentent plus en sécurité. Quel est ce défenseur-consolateur qu’il leur promet ? C’est pour eux l’heure de la foi, de la confiance en la parole de Jésus, qui les ouvrira à une présence nouvelle, à la vie de l’Esprit en eux.
Jésus, envoie ton Esprit, qu’il nous rappelle toutes tes paroles, et nous donne d’en vivre. Jésus envoie ton Esprit, qu’il soit notre guide, notre chemin vers toi.
1 commentaire:
"...la tristesse a rempli votre coeur."
Les départs sont toujours douloureux.
Nos amis viennent et nous nous réjouissons,nous les accueillons et nous faisons la fête. Puis vient le jour du départ et je me sens triste de cette inéluctable séparation.
L'émotion que suscite ces "petites morts" me parle très bien de ce que Jésus annonce à ses disciples.
Le souffle d'amour, discret mais puissant, est "beaucoup moins un vis-à-vis qu'un entre-deux. Je le vois s'effacer d'autant plus qu'il travaille à nous rapprocher les uns des autres. Il disparaît en cédant la place à la véritable rencontre dont il a créé les conditions : le face-à-face entre les hommes. Dès que deux personnes s'approprient leur part de feu, il se tient discrètement dans l'espace inviolable entre elles" (Lytta Basset).
Ces départs, ces "petites morts" vécues dans l'espérance d'un amour qui tient, me permettent d'appréhender des séparations humaines définitives tout en gardant intact l'espérance d'un amour qui tient et même bien au-delà de cette seule espérance !
"...il est avantageux que je parte."
Est-ce que je n'ai pas ce besoin de dresser aussi des tentes comme les apôtres à la transfiguration ?
Il y a ce mouvement de la vie que je n'arrête pas. Jésus transmet ce qu'il vit, cette relation Pére/Fils et ce qui la nourrit, cette expérience d'engendrement !
Pour Boris Bobrinskoy : "Ce qui se transmet, c'est du feu...Seul ce qui brûle peut éclairer, aller plus loin." La bonne séparation n'est donc pas celle qui rompt la relation. C'est celle dont Jésus nous dit qu'elle est nécessaire : "IL est bon pour vous que je m'en aille" et je fais l'expérience de ce bon pour moi dans la foi.
Merci Seigneur pour tes paroles de vie. Donne-moi de brûler toute cette journée de cet amour que tu me donnes, de ce feu, pour mes mes amis.
Raymond
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