mardi 30 novembre 2021

Liturgie de la Parole, 1e mardi de l'Avent

 (Raymond)

Commentaire :

« Jésus marchait au bord de la mer »

Il n’est pas dit d’où il vient ni où il va, mais il marche. Dès le début « il n’a pas d’endroit où poser sa tête » alors il marche…au bord de la mer !

C’est curieux que ce soit à cet endroit, vous ne trouvez pas ?  Où a lieu la rencontre ?  Il marche, il descend au bord de la mer et là il va rencontrer des hommes ordinaires, des pêcheurs de poissons qui sont occupés soit à lancer leurs filets soit à les réparer. Ces pêcheurs ce sont des gens simples, leur savoir consiste à pêcher et c’est sans prétention. 

C’est là, au lieu le plus bas que Jésus descend nous rejoindre. Je frappe à la porte d’une cellule. « Qui est là ? » - « C’est moi » - « C’est l’aumônier ! Entre. » Je prends mon badge, j’ouvre la porte et j’entre. « Je croyais que tu ne viendrais pas, je t’attendais. »

Dans ma vie, dans vos vies, n’est-ce pas ainsi que cela se passe ? Pour certains, sur un lit d’hôpital, pour d’autres au fond d’une cellule de prison, pour d’autres dans la détresse d’une séparation, de la perte d’un être cher, sur la route d’un exil forcé ou errant dans la rue, la honte sous le bras, écrasé par des regards qui jugent et qui tuent. C’est là, au fond du trou, là où nous n’avons d’autre choix que de nous en remettre « à la grâce de Dieu », comme on dit, que Jésus vient nous rejoindre…au bord de la mer, au bord du précipice, au bord de la mort.

« Jésus voit »

C’est lui qui voit et qui appelle.  Parfois nous sommes surpris, étonné de ce qui arrive.  La rencontre elle est pour moi !  C’est Toi ? C’est inattendu, inespéré. Jésus a vu Simon, il a vu André et Jacques et Jean.  Est-ce que je peux dire, un jour, il m’a vu. Et moi, je l’ai vu. C’est dans sa lumière que nous voyons la lumière. Ceux-là, ils se sont vus. Il faut savoir ce que c’est. Qu’est-ce que Dieu voit quand il regarde ? Et qu’est-ce qui se passe quand il voit ?

Ce qui se passe laisse sans voix. La rencontre elle est dans le regard. Un regard qui va droit au cœur.  Les mots sont superflus. Ah, cette présence et cette vie dans le regard de l’autre ! Un éblouissement, un émerveillement, une bonté…un regard comme une assurance vie.  Merci à celui qui fait signe, qui voit dans le secret et qui dit dans la clarté.

« Venez derrière moi et je vous ferez pêcheurs  d’hommes »

Jésus vient, il voit et il appelle.  Il nous fait sortir de notre milieu habituel pour devenir pleinement qui nous sommes, non pas quelqu’un d’autre, non pas meilleur, mais nouveau. Derrière Jésus, nous apprenons à être disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi je vous ai choisi pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15, 16)

Il y a encore une chose que je voudrais dire : « Je vous ferai pêcheurs d’hommes. »  Que fait le pêcheur ? Il sort le poisson de l’eau, le poisson meure et nous le mangeons. Jésus fait la même chose : il pêche. Il nous fait sortir du monde, de ce milieu où nous croyons avoir la vie.  Et il va nous falloir mourir à cette vie. Bien sûr, nous restons dans le monde. La réalité, c’est « Etre dans le monde mais pas du monde »… Et suivre celui qui s’est approché en vue du Royaume de Dieu.

Voilà le mystère de la rencontre.  Et ce mystère n’est pas fait pour être compris mais pour être vécu. Il faut entrer dedans.

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