(sœur Marie-Raphaël)
Introduction
Que signifie l’expression « Fils de
l’homme » que nous rencontrons si souvent en ces jours de la fin de
l’année liturgique ? Nous l’avons entendue hier dans l’évangile.
Aujourd’hui, la lecture du prophète Daniel nous aidera à mieux comprendre en la
situant dans son contexte : une vision qui commence par la description de
4 bêtes féroces et cruelles, plus effrayantes les unes que les autres. Une
vision qui oppose la bestialité brutale à l’humanité. Entrons dans la prière
des psaumes pour accueillir la Parole.
Résonances
Les rêves du prophète Daniel sont dignes des grands
films fantastiques de Hollywood. Un crescendo de déploiement de force, un déchaînement
de cruauté, de violence, de paroles délirantes. Et soudain, le film d’horreur
se transforme en vision grandiose de gloire et de lumière. Les animaux
représentent la brutalité de la force aveugle. Face à eux se dresse un Fils
d’Homme plein de grâce et de dignité. En créant l’homme à son image, Dieu
l’invite à passer de l’animalité à l’humanité. Jésus est celui qui a pleinement
accompli son humanité. Celui que Pilate désignera en disant : « voici
l’Homme ». Nous l’avons entendu dans l’évangile de dimanche dernier, pour
la fête du Christ Roi.
Or, l’humanité se cache (et se révèle) dans la
puissance paradoxale de l’humilité. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus nous
invite à regarder les bourgeons du figuier. Les bourgeons, on les aperçoit au
moment où toutes les feuilles mortes sont tombées : les bourgeons sont
déjà là, au début de l’hiver ! Ils vont traverser le mauvais temps sans
broncher, et quand arrivera la douceur du printemps, ils seront prêts à
grossir, à s’ouvrir. Le bourgeon, c’est une énergie immense concentrée dans un
tout petit noyau. Par cette comparaison, Jésus nous dit quelque chose de la
force du Royaume. Ne nous laissons pas impressionner par le fracas des
catastrophes. Il y a plus fort que la force brutale : la force de la
douceur.
Les lectures nous préparent à entrer peu à peu dans
l’Avent : ce temps où nous redécouvrons la puissance cachée dans les
petites choses, l’espérance concentrée dans le bourgeon, dans la naissance d’un
tout petit, qui a déjà tout en lui pour être appelé « Fils de
l’Homme ». Du figuier apprenons la parabole !
Prière
« Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne
passeront pas. » Seigneur, au milieu du monde qui passe, donne-nous de
fixer notre regard sur ce qui demeure et qui ne cesse de grandir : ton
amour qui réveille en nous une joie imprenable, la force du bourgeon !
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