vendredi 26 novembre 2021

Liturgie de la Parole, 34e vendredi TO

(sœur Marie-Raphaël)

Introduction

Que signifie l’expression « Fils de l’homme » que nous rencontrons si souvent en ces jours de la fin de l’année liturgique ? Nous l’avons entendue hier dans l’évangile. Aujourd’hui, la lecture du prophète Daniel nous aidera à mieux comprendre en la situant dans son contexte : une vision qui commence par la description de 4 bêtes féroces et cruelles, plus effrayantes les unes que les autres. Une vision qui oppose la bestialité brutale à l’humanité. Entrons dans la prière des psaumes pour accueillir la Parole.

 

Résonances

Les rêves du prophète Daniel sont dignes des grands films fantastiques de Hollywood. Un crescendo de déploiement de force, un déchaînement de cruauté, de violence, de paroles délirantes. Et soudain, le film d’horreur se transforme en vision grandiose de gloire et de lumière. Les animaux représentent la brutalité de la force aveugle. Face à eux se dresse un Fils d’Homme plein de grâce et de dignité. En créant l’homme à son image, Dieu l’invite à passer de l’animalité à l’humanité. Jésus est celui qui a pleinement accompli son humanité. Celui que Pilate désignera en disant : « voici l’Homme ». Nous l’avons entendu dans l’évangile de dimanche dernier, pour la fête du Christ Roi.

Or, l’humanité se cache (et se révèle) dans la puissance paradoxale de l’humilité. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus nous invite à regarder les bourgeons du figuier. Les bourgeons, on les aperçoit au moment où toutes les feuilles mortes sont tombées : les bourgeons sont déjà là, au début de l’hiver ! Ils vont traverser le mauvais temps sans broncher, et quand arrivera la douceur du printemps, ils seront prêts à grossir, à s’ouvrir. Le bourgeon, c’est une énergie immense concentrée dans un tout petit noyau. Par cette comparaison, Jésus nous dit quelque chose de la force du Royaume. Ne nous laissons pas impressionner par le fracas des catastrophes. Il y a plus fort que la force brutale : la force de la douceur.

Les lectures nous préparent à entrer peu à peu dans l’Avent : ce temps où nous redécouvrons la puissance cachée dans les petites choses, l’espérance concentrée dans le bourgeon, dans la naissance d’un tout petit, qui a déjà tout en lui pour être appelé « Fils de l’Homme ». Du figuier apprenons la parabole !

 

Prière

« Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » Seigneur, au milieu du monde qui passe, donne-nous de fixer notre regard sur ce qui demeure et qui ne cesse de grandir : ton amour qui réveille en nous une joie imprenable, la force du bourgeon !

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