(sœur Marie-Raphaël)
Ouverture
En communion avec toute l’Eglise, mettons-nous à
l’écoute de la Parole qui nous est adressée aujourd’hui et laissons-la résonner
avec notre actualité. Le livre de la Sagesse nous parlera de ceux qui sont
fascinés par la beauté des choses créées : l’émerveillement peut être le
point de départ d’un chemin de foi… mais encore faut-il le vouloir. Dans
l’évangile, Jésus nous parlera des jours du Fils de l’homme… et si nous
écoutons bien, nous comprendrons que nous y sommes !
Résonances
L’évangile d’aujourd’hui est la suite de celui d’hier,
que nous n’avons pas entendu à cause de la fête de saint Martin. Jésus répond à
la question des pharisiens : « quand viendra le Règne de
Dieu ? ». Il répond : « La venue du Règne de Dieu n’est pas
observable… en effet, voici que le Règne de Dieu est au milieu de vous ».
Nous voulons avoir une vision sur l’avenir et Jésus nous ramène au présent. Comme
aux jours de Noé : il n’y a apparemment aucun signe précurseur et soudain
le déluge est là. Étonnante actualité de ces textes ! Tant pour la crise
globale que vit le monde, pour la crise que traverse l’Eglise, que pour ce moment
de la vie de notre communauté. La tension entre un avenir qu’il est nécessaire
d’anticiper pour ne pas foncer vers le chaos, et la gestion d’un présent qui
réclame notre confiance, notre foi, notre présence d’un jour à la fois dans la
foi.
Le très beau texte du livre de la Sagesse nous parle
aussi de cela : il invite à dépasser la beauté du visible pour découvrir
l’auteur même de la beauté, le créateur de l’harmonie cosmique, et lui donner
toute notre foi. Saint Augustin a très bien exprimé cette quête de Dieu qui –
paradoxalement – risque de s’arrêter en chemin, de s’arrêter à la beauté du
créé sans reconnaître Celui qui est la source même de cette beauté. Et il
reconnaît que, pour lui-même, ce qui l’a amené à faire le pas de la foi, c’est
le brûlant désir qui l’habitait.
Tard, je t’ai aimée, beauté si ancienne et
si nouvelle, tard, je t’ai aimée !
Voilà que tu étais dedans, mais moi, je me
trouvais dehors et c’est là que je te cherchais,
et je me précipitais, sans beauté, dans
les beautés dont tu es l’auteur.
Tu étais avec moi, et moi, je n’étais pas
avec toi.
Elles me tenaient captif, loin de toi, ces
choses qui n’existeraient pas si elles n’existaient pas en toi.
Tu as crié, appelé, et déchiré ma
surdité ;
tu as rayonné, resplendi, et balayé ma
cécité.
Tu as répandu ton parfum, je l’ai respiré,
et maintenant j’aspire à toi.
J’ai goûté : j’ai faim et soif !
Tu m’as touché et je brûle dans ta paix.
Augustin, Confessions X, 27
Seigneur,
tu nous fais signe à travers la beauté de la création : ouvre nos yeux.
Tu
nous fais signe dans les visages de nos frères et sœurs humains : ouvre
nos cœurs.
Tu
nous dis que le Royaume est au milieu de nous et tu nous le confies :
fortifie-nous.
Nous
te le demandons par Jésus…
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