mardi 26 octobre 2021

Liturgie de la Parole, 30e Mardi TO

 (sœur Marie-Jean)

 Introduction

Nous voici rassemblés, en communauté, en Eglise.

« J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous »

Le message de Paul reste d’actualité et peut être source d’Espérance, pour tant d’hommes et de femmes en attente, en souffrance, en Espérance d’un salut.

C’est le « déjà là » et le « pas encore » du Royaume.

En termes pauliniens, le « déjà là » des prémices de l’Esprit Saint, déjà à l’œuvre en notre monde.

C’est aussi un « pas encore », car « nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps ».

La manifestation plénière de l’Esprit se fait encore désirer…

 Dans l’Evangile, Jésus nous raconte deux paraboles, pour répondre à la question : « À quoi le règne de Dieu est-il comparable, à quoi vais-je le comparer ? »

Une graine de moutarde, d’abord ; du levain, ensuite.

Même si les deux paraboles ont des similitudes, elles sont différentes. Nous y reviendrons.

Dans la lettre de Paul, dans l’Evangile, il est question d’attente, de patience/impatience, d’espérance.

Mais au-delà de notre époque d’entre-deux, le psaume graduel nous rassure, nous donne confiance :

« Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie… »

Aujourd’hui, nous sommes invité(e)s à jeter la semence… sûr(e)s de la future récolte !

Présentons au Seigneur l’impatience de notre monde, et son Espérance, à travers le chant des Psaumes.

 Méditation

Au fond, qu’est-ce que « le règne de Dieu » ?

Selon le commentateur Bovon, il est au centre du message de Jésus.

Et nous trouvons là aussi, un « déjà là » et un « pas encore ».

Si le monde terrestre est soumis au mal, le règne de Dieu s’est approché grâce à la prédication de Jésus.

Mais il faut encore attendre un certain temps pour qu’il s’établisse définitivement dans la puissance et la gloire[1].

Pour percevoir sa réalité, pour cerner son existence, Jésus adopte le genre littéraire de la parabole.

La première parabole : « le règne de Dieu… est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et jetée dans son jardin… ».

En passant sous silence les considérations sur l’espèce de cette plante, je pointe sa réputation de petitesse.

Si ladite plante pousse plutôt dans les champs que dans les jardins, la mention de ce jardin oriente vers la maison, la ville, c’est-à-dire l’être humain et sa cité.

Il est question du projet de l’homme.

La parabole invite l’homme à se donner à son travail, à exercer sa créativité, son initiative, afin que ce Royaume puisse s’édifier.

Un autre élément important est le contraste : d’une « graine de moutarde », la plante est devenue « un arbre ».

Jésus y met le sceau de la confiance.

Il nous invite à semer des graines… Et la croissance se fera naturelle et irrésistible !

Quant à la seconde parabole : « le règne de Dieu est comparable au levain qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine ».

Le levain, dit Bovon, « c’est de la pâte de farine qu’on a laissé fermenter ou à laquelle on a ajouté de la levure ou du vieux levain ».

Ce qu’il faut noter, c’est la dépréciation des Juifs pour le levain, qui l’interdisaient notamment pour les rites, comme lors de la Pâque.

L’insistance de Jésus vise de nouveau le contraste :

Un levain « enfoui »… et « toute la pâte » qui lève.

Pour un résultat démesuré : 3 mesures représentent 40 litres environ, de quoi nourrir entre 100 et 160 personnes !

Dès lors, même à partir de réalités « négatives » comme le levain, la croissance est assurée…

 Laissons-nous rejoindre par l’invitation de Jésus à la confiance, à l’Espérance.

Il nous espère et compte sur nous pour mettre, avec Lui, la main à la pâte !

 Temps de silence

Notre Père 

Avec tous ceux et celles qui travaillent à l’avènement du Royaume en notre monde, adressons notre prière à Notre Père…

Oraison

Dieu notre Père, ton Fils nous invite à semer les graines et à enfouir du levain dans la pâte, jour après jour. Il nous convie, hommes et femmes de notre 21e siècle, à mener nos tâches quotidiennes dans le courage, la créativité, le don de nous-mêmes. Et Il oriente notre regard vers la certitude de l’aboutissement, dans la confiance et l’Espérance. Accorde-nous ton Esprit-Saint, afin qu’aujourd’hui, nous nous laissions guider par Toi. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne avec Toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.



[1] Fr. Bovon, L’Evangile selon Luc. 9, 51 – 14, 35, Genève, Labor et Fides, 1996, p. 367.

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