(sœur Marie-Jean)
Nous
voici rassemblés, en communauté, en Eglise.
« J’estime
qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la
gloire qui va être révélée pour nous »
Le
message de Paul reste d’actualité et peut être source d’Espérance, pour tant d’hommes
et de femmes en attente, en souffrance, en Espérance d’un salut.
C’est
le « déjà là » et le « pas encore » du Royaume.
En
termes pauliniens, le « déjà là » des prémices de l’Esprit Saint, déjà
à l’œuvre en notre monde.
C’est
aussi un « pas encore », car « nous attendons notre adoption et
la rédemption de notre corps ».
La
manifestation plénière de l’Esprit se fait encore désirer…
Une
graine de moutarde, d’abord ; du levain, ensuite.
Même
si les deux paraboles ont des similitudes, elles sont différentes. Nous y reviendrons.
Dans
la lettre de Paul, dans l’Evangile, il est question d’attente, de
patience/impatience, d’espérance.
Mais
au-delà de notre époque d’entre-deux, le psaume graduel nous rassure, nous donne
confiance :
« Qui
sème dans les larmes moissonne dans la joie… »
Aujourd’hui,
nous sommes invité(e)s à jeter la semence… sûr(e)s de la future récolte !
Présentons
au Seigneur l’impatience de notre monde, et son Espérance, à travers le chant
des Psaumes.
Au
fond, qu’est-ce que « le règne de Dieu » ?
Selon
le commentateur Bovon, il est au centre du message de Jésus.
Et
nous trouvons là aussi, un « déjà là » et un « pas
encore ».
Si
le monde terrestre est soumis au mal, le règne de Dieu s’est approché grâce à
la prédication de Jésus.
Mais
il faut encore attendre un certain temps pour qu’il s’établisse définitivement
dans la puissance et la gloire[1].
Pour
percevoir sa réalité, pour cerner son existence, Jésus adopte le genre
littéraire de la parabole.
La
première parabole : « le règne de Dieu… est comparable à une graine
de moutarde qu’un homme a prise et jetée dans son jardin… ».
En
passant sous silence les considérations sur l’espèce de cette plante, je pointe
sa réputation de petitesse.
Si
ladite plante pousse plutôt dans les champs que dans les jardins, la mention de
ce jardin oriente vers la maison, la ville, c’est-à-dire l’être humain et sa
cité.
Il
est question du projet de l’homme.
La
parabole invite l’homme à se donner à son travail, à exercer sa créativité, son
initiative, afin que ce Royaume puisse s’édifier.
Un
autre élément important est le contraste : d’une « graine de
moutarde », la plante est devenue « un arbre ».
Jésus
y met le sceau de la confiance.
Il
nous invite à semer des graines… Et la croissance se fera naturelle et irrésistible !
Quant
à la seconde parabole : « le règne de Dieu est comparable au levain qu’une
femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine ».
Le
levain, dit Bovon, « c’est de la pâte de farine qu’on a laissé fermenter
ou à laquelle on a ajouté de la levure ou du vieux levain ».
Ce
qu’il faut noter, c’est la dépréciation des Juifs pour le levain, qui
l’interdisaient notamment pour les rites, comme lors de la Pâque.
L’insistance
de Jésus vise de nouveau le contraste :
Un
levain « enfoui »… et « toute la pâte » qui lève.
Pour
un résultat démesuré : 3 mesures représentent 40 litres environ, de quoi
nourrir entre 100 et 160 personnes !
Dès
lors, même à partir de réalités « négatives » comme le levain, la
croissance est assurée…
Il
nous espère et compte sur nous pour mettre, avec Lui, la main à la pâte !
Notre
Père
Avec
tous ceux et celles qui travaillent à l’avènement du Royaume en notre monde, adressons
notre prière à Notre Père…
Oraison
Dieu
notre Père, ton Fils nous invite à semer les graines et à enfouir du levain
dans la pâte, jour après jour. Il nous convie, hommes et femmes de notre 21e
siècle, à mener nos tâches quotidiennes dans le courage, la créativité, le don
de nous-mêmes. Et Il oriente notre regard vers la certitude de l’aboutissement,
dans la confiance et l’Espérance. Accorde-nous ton Esprit-Saint, afin
qu’aujourd’hui, nous nous laissions guider par Toi. Nous te le demandons par
Jésus-Christ, ton Fils Ressuscité, qui règne avec Toi et le Saint-Esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles.
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