vendredi 22 octobre 2021

Liturgie de la Parole, 29e vendredi TO

 (Rosy)

Introduction

Depuis longtemps Jésus parle aux foules et discute avec l’un ou l’autre, et ce n’est pas fini. Cela reprendra de plus belle dans le chapitre suivant.

Après avoir répondu à l’homme qui voyait en Jésus un juge de son héritage, Jésus s’est adressé à ses disciples. Jusqu’à ce que Pierre ait un doute : 41  « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? »

Le texte dit « Jésus répondit »… en fait  il ne répond pas à la question mais se lance sur la figure de l’intendant fidèle. Ce n’est que dans le texte de ce jour que Luc est clair : 54 « S’adressant aussi aux foules. »

Ses paroles sont bien pour tous, ses disciples, les foules, et donc nous tous.

Nous les accueillerons après avoir chanté les psaumes.

 

Commentaire

Partant poétiquement du petit nuage ou du vent du sud, voilà Jésus qui retrouve son vocabulaire agressif : « Hypocrites ! ». Cette dureté de Jésus me surprendra  toujours… Heureusement, il ne s’adresse pas ainsi à une personne en particulier, mais bien « aux foules ».

Et sur quoi porte son reproche ? Sur quelle action répréhensible ? Sur quel acte condamnable ?

Simplement sur l’incapacité de discerner !

On penserait bien, avec la foule sans doute : « Mais ce n’est pas ma faute si je ne suis pas doué pour le discernement ! C’est tellement compliqué ! » Où trouver cette sagesse ?

Et d’ailleurs que faut-il discerner : « ce moment-ci » Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment répondre à une question que l’on ne comprend même pas !?

Comme souvent , dans ce genre de discours de Jésus, j’entends plus un grand étonnement de sa part qu’une condamnation. D’ailleurs, il pose surtout des questions :

« Pourquoi ne savez-vous pas interpréter ? »

57 « Pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ? »

 

Et Jésus revient à la question de l’adversaire, du tribunal, du juge… L’homme a l’héritage doit ouvrir tout grand ses oreilles…

Mais l’argument est étonnant : « éviter d’aller jusqu’à la prison dont on ne sortira pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime ».

C’est un argument percutant pour la foule… mais est-il tellement « évangélique » ?

On est loin du « Aimez vos ennemis »…

 

Alors, Seigneur, comment répondre à ton attente, comment interpréter les signes des temps ? Tu ne nous donnes aucun mode d’emploi !

En tous cas, Jésus ne nous dit pas comment faire, mais bien comment être, et là, il s’émerveille :

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange :

ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » Mt 11, 25-27

 

A cette condition-là, il nous sera donné d’interpréter les traces du Seigneur dans nos vies, d’être conscients de ses passages, de ses  visites. Il nous faut être des veilleurs comme il vient de nous le demander.

 

Les signes sont à observer, non pas « dans le ciel » - dans les nuages ou le vent - mais dans notre monde, dans toutes les réalités humaines

Objets de surprise, de scandale ou d’admiration, les signes des temps n’appellent pas à une simple contemplation. Ils comportent un appel à répondre, et parfois indiquent le lieu de la réponse. Répondre, c’est agir. Et ceux qui répondent font signe pour d’autres.

Le signe de la Résurrection du Christ, ce n’est pas qu’il apparaisse sur les nuées du ciel, mais que des hommes et des femmes se convertissent à son appel, engageant leurs vies dans l’amour de Dieu et de leurs frères.

 

Bref, il nous appelle à suivre sa Loi, avec tout notre désir, mais aussi la conscience de notre faiblesse, comme l’écrit si bien Paul aux Romains :

« Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais, dans les membres de mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison. »

Alors, bien sûr, il nous reste à recevoir cette Loi, à accueillir la force et l’amour du Seigneur, à le lui demander.

 

Notre Père

Comme des tout-petits qui ont tout à recevoir de notre Dieu, nous nous tournons vers notre Père et nous le prions.

 

Prière finale

Prions avec les mots du Ps graduel 118

Apprends-moi à bien saisir, à bien juger : je me fie à tes volontés.

Toi, tu es bon, tu fais du bien : apprends-moi tes commandements.

Que j’aie pour consolation ton amour selon tes promesses à ton serviteur !

Que vienne à moi ta tendresse, et je vivrai : ta loi fait mon plaisir.

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