(Rosy)
Introduction
Depuis longtemps Jésus parle
aux foules et discute avec l’un ou l’autre, et ce n’est pas fini. Cela
reprendra de plus belle dans le chapitre suivant.
Après avoir répondu à l’homme
qui voyait en Jésus un juge de son héritage, Jésus s’est adressé à ses
disciples. Jusqu’à ce que Pierre ait un doute : 41 « Seigneur, est-ce pour nous
que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? »
Le texte dit
« Jésus répondit »… en fait
il ne répond pas à la question mais se lance sur la figure de
l’intendant fidèle. Ce n’est que dans le texte de ce jour que Luc est
clair : 54 « S’adressant aussi aux foules. »
Ses paroles sont
bien pour tous, ses disciples, les foules, et donc nous tous.
Nous les
accueillerons après avoir chanté les psaumes.
Commentaire
Partant poétiquement du petit
nuage ou du vent du sud, voilà Jésus qui retrouve son vocabulaire
agressif : « Hypocrites ! ». Cette dureté de Jésus me
surprendra toujours… Heureusement, il ne
s’adresse pas ainsi à une personne en particulier, mais bien « aux
foules ».
Et sur quoi porte son
reproche ? Sur quelle action répréhensible ? Sur quel acte
condamnable ?
Simplement sur l’incapacité de
discerner !
On penserait bien, avec la
foule sans doute : « Mais ce n’est pas ma faute si je ne suis
pas doué pour le discernement ! C’est tellement compliqué ! » Où
trouver cette sagesse ?
Et d’ailleurs que faut-il
discerner : « ce moment-ci » Qu’est-ce que cela veut dire ?
Comment répondre à une question que l’on ne comprend même pas !?
Comme souvent , dans ce genre
de discours de Jésus, j’entends plus un grand étonnement de sa part qu’une
condamnation. D’ailleurs, il pose surtout des questions :
« Pourquoi
ne savez-vous pas interpréter ? »
57 « Pourquoi
ne jugez-vous pas par vous-mêmes ? »
Et Jésus revient à la question de l’adversaire, du tribunal, du
juge… L’homme a l’héritage doit ouvrir tout grand ses oreilles…
Mais l’argument est étonnant : « éviter d’aller
jusqu’à la prison dont on ne sortira pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier
centime ».
C’est un argument percutant pour la foule… mais est-il tellement
« évangélique » ?
On est loin du « Aimez vos ennemis »…
Alors, Seigneur, comment répondre à ton attente, comment
interpréter les signes des temps ? Tu ne nous donnes aucun mode
d’emploi !
En tous cas, Jésus ne nous dit pas comment faire, mais bien
comment être, et là, il s’émerveille :
«
Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu
l’as révélé aux tout-petits. » Mt 11,
25-27
A cette
condition-là, il nous sera donné d’interpréter les traces du Seigneur dans nos vies, d’être
conscients de ses passages, de ses visites.
Il nous faut être des veilleurs comme il vient de nous le demander.
Les signes sont à observer, non pas « dans le ciel » - dans les nuages ou le vent -
mais dans notre monde, dans toutes les réalités humaines.
Objets de surprise, de scandale ou d’admiration, les signes
des temps n’appellent pas à une simple contemplation. Ils comportent un appel à
répondre, et parfois indiquent le lieu de la réponse. Répondre, c’est agir. Et
ceux qui répondent font signe pour d’autres.
Le signe de la Résurrection du Christ, ce n’est pas qu’il
apparaisse sur les nuées du ciel, mais que des hommes et des femmes se
convertissent à son appel, engageant leurs vies dans l’amour de Dieu et de
leurs frères.
Bref,
il nous appelle à suivre sa Loi, avec tout notre désir, mais aussi la
conscience de notre faiblesse, comme l’écrit si bien Paul aux Romains :
« Au plus profond de moi-même, je prends
plaisir à la loi de Dieu. Mais, dans les membres de mon corps, je découvre une
autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison. »
Alors, bien sûr, il nous reste à recevoir cette Loi, à
accueillir la force et l’amour du Seigneur, à le lui demander.
Notre Père
Comme des tout-petits qui ont tout à recevoir de notre
Dieu, nous nous tournons vers notre Père et nous le prions.
Prière finale
Prions avec les mots du Ps graduel 118
Apprends-moi à bien saisir, à
bien juger : je me fie à tes volontés.
Toi, tu es bon, tu fais du
bien : apprends-moi tes commandements.
Que j’aie pour consolation ton
amour selon tes promesses à ton serviteur !
Que vienne à moi ta tendresse,
et je vivrai : ta loi fait mon plaisir.
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