(Raymond)
Introduction :
L’Evangile
nous invite aujourd’hui à « Ecouter et demeurer dans La Parole, qui donne
à connaître la Vérité, une vérité qui fait de nous des hommes libres. »
Que
retenir du dialogue qui, au premier abord, apparaît comme un dialogue de sourds
entre Jésus et des juifs dont il est pourtant dit qu’ils avaient cru en
Jésus ?
Dès le
début de la controverse avec les Pharisiens, Saint Jean met l’accent sur les
conditions dictées par Jésus, les dispositions intérieures nécessaires qui conduisent à la Vie : Ecouter sa parole et y demeurer, connaître la
vérité, reconnaître Jésus lumière du monde et Fils de Dieu.
Jésus
ne disait d’ailleurs rien d’autre dans ses propos, que ce soit à Nicodème, la
Samaritaine ou les Scribes et les
Pharisiens en d’autres occasions.
Que
dit-il à Nicodème ? « Amen,
amen, je te le dis… celui qui fait
la vérité vient à la lumière afin que soient manifestées que ses
œuvres viennent de Dieu. » (Jn 3,
20-21)
Que
dit-il à la Samaritaine ? « Je te le dis, l’heure vient, et elle est
déjà là, où les vrais adorateurs
adoreront le Père en Esprit et en vérité. » Et quand la
Samaritaine lui dit : « Je sais que le Messie doit venir… Jésus
répond : « Je le suis,
moi qui te parle »
Aux
Scribes et aux Pharisiens : « Je suis la lumière du monde, celui qui vient à moi ne marchera
pas dans les ténèbres, il aura la lumière qui conduit à la vie. »
Aux
Juifs qui avaient cru en Lui ?
« Si vous demeurez dans
ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. Vous
connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. »
Comment
allons-nous entendre tous ces « Je Suis » résonner en nous aujourd’hui ?
Quelle réponse pouvons-nous leurs donner ?
Commençons
par prier les psaumes qui nous permettent d’entrer en dialogue avec Dieu.
Evangile de saint Jean 8, 31-42
Commentaires :
A
entendre ce récit, je comprends mieux les invitations à éviter les sujets qui
fâchent lors des réunions de famille ! « Politique » et
idéologies politiques, puis « Religion » où foi et doute ne font pas
toujours bon ménage. Ce sont là des
sujets sensibles.
En
réalité, ce sont des sujets qui touchent à une identité profonde, viscéralement inscrite et ancrée au cœur de
chacun, d’où cette incompréhension entre Jésus et ses adversaires et la
violence de l’opposition. Tensions et
contradictions ne sont que les conséquences de cette perception identitaire et
de son affirmation.
Au
cours de cette confrontation verbale, Jésus n’impose rien, Il invite : « Si
vous demeurez dans ma parole vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaîtrez
la vérité et la vérité vous rendra libres. »
Pour
nous, comme pour les premières communautés, johanniques et autres, nous pouvons
accueillir à notre tour cette invitation de Jésus, puis nous avons alors à
écouter et à entrer dans le discernement.
Les sujets sur lesquels nous avons à faire des choix et à nous
positionner ne manquent pas :
Quelle
place pour les femmes dans l’Eglise ?
Quid du célibat des prêtres, du Magistère et de la structure de
l’Eglise ? Plus encore, au quotidien, quid de cette vérité sur nous-mêmes
qui n’est pas facile à décliner et nous pousse à des choix difficiles ; Quid de la manière de vivre l’Eucharistie, de
faire Eglise quand nous sommes ballotés dans les tempêtes qui traversent le
monde ? Quid de notre foi dans les
difficultés liées à la maladie, la souffrance et la mort ? Et
puis, qu’en est-il de notre écoute de la Parole comme Bonne Nouvelle pour nous,
de la Vérité sur nous-mêmes, de notre propre filiation à Dieu que nous appelons
Père et de notre rapport à Jésus Lumière du monde ?
Aujourd’hui
encore, des réponses nous sont données de la bouche même de Jésus. Et il n’y a
rien d’hypothétique dans les conditions dictées par Jésus. Des conditions inclusives entre deux affirmations
péremptoires proclamées, l’une au début du discours : « Je suis la Lumière du
monde. Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la
Lumière qui conduit à la Vie. » et « Si vous ne croyez pas que
JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés » ; Et l’autre, à la fin du dialogue qui atteste de sa
divinité : « En vérité, en
vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, Je Suis ».
« Je Suis »
Jésus
nous dit : Je suis la lumière du monde mais il dit aussi, Je suis le Bon
Berger ; Je suis la Porte ; Je suis le Chemin ; Je suis la
Vérité ; Je suis le Cep ; Je suis le Pain de Vie ; Je suis le
Fils ; Je suis la résurrection et la Vie…
Il y a
tous ces « Je Suis » qui nous interpellent et si Jésus a dit tous ces
« Je Suis » « Je suis celui qui est », c’est pour que
nous les fassions nôtres. Tous les « Je suis » de Jésus ont quelque
chose à voir avec nous-mêmes. Qui je
suis ? Comment je suis : Je
suis fragile.
Nous rencontrons
la mort sous toutes ses formes : la maladie, la retraite, la séparation,
l’emprisonnement et la mort physique…et il y a quelqu’un qui dit « Je Suis
la Résurrection et la Vie ».
C’est là que ça se passe. Dans le « Je suis » de Jésus, il y a en moi ‘’Le Vivant’’ et il est possible d’être remis dans la vie. Il y a seulement à être attentif à ne pas mettre notre « être » dans les œuvres mortelles parce que quand elles meurent, je meurs aussi. Or, il y a des tas de gens autour de nous qui attendent que nous soyons porteurs de vie. Il y a quelque part où le Seigneur m’attend parce que nous avons tous développé quelque chose de particulier où le Seigneur nous attend. Par la foi nous pouvons, nous avons cette capacité qui nous est donnée de devenir « Je suis ».
Aujourd’hui l’action dans laquelle
je suis engagé à croire cela, c’est quand je suis devant quelqu’un d’emmuré, au
propre comme au figuré. J’ai alors cette capacité d’être « porte » ou
« lumière ». Oui, ce rayon de soleil peut entrer dans nos vies quand
nous sommes lumineux de l’Amour que nous avons en nous.
Alors
oui, aujourd’hui plus que jamais, écoutons vibrer en nous tous ces « Je
Suis » de Jésus.
Mettons
nos pas dans les siens pour marcher avec lui par la foi puisque tous ces
« Je suis » de Jésus sont à l’intérieur des croyants que nous sommes.
C’est à partir de là, de ce lieu sacré que désormais il les prononce. Et cela
nous donne l’autorité de Jésus. Notre baptême nous donne cette autorité ;
une autorité qui nous est conférée par la présence de Quelqu’un qui est plus
grand que nous.
Comme
nous le proclamons à chaque Eucharistie, je vous souhaite d’accueillir et
devenir le corps du Christ, Lumière du
monde, Chemin de Vie, Enfant bien-aimé de Dieu.
Notre Père :
Ensemble,
prions…
Oraison finale :
Au
premier jour de la création, Dieu notre Père, Tu as prononcé cette parole
« Que la Lumière soit ! » Et la lumière a surgi dans les
ténèbres… En notre aujourd’hui, nous te le demandons, renouvelle ton œuvre, allume
un feu sur notre terre !
Jésus le Christ, lumière du monde, tu as appelé des disciples pour être avec toi et annoncer le Royaume. Aujourd’hui, continue à attirer à toi de nouveaux apôtres !
Esprit-Saint, descends sur nous maintenant, pour que dans nos familles, nos communautés, notre Eglise, des témoins se lèvent, passionnés de ta Bonne Nouvelle. Aujourd’hui, souffle sur notre humanité ! Et que des hommes et des femmes consacrent leur vie à ta suite, joyeux relais de ta lumière en notre monde.
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