lundi 8 mars 2021

Liturgie de la Parole, 3e lundi de Carême

 (soeur Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

Tandis que nous venons d’entrer dans la 3e semaine du Carême, Jésus commence sa prédication… Et ça commence mal !

Dans la synagogue de Nazareth, sa ville natale, le jour du sabbat, il se lève pour faire la lecture, selon la coutume.

Le texte qu’il proclamait était celui-ci :

« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres… » (Lc 4, 18)

Et Jésus poursuit par son interprétation :

« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » (Lc 4, 21)

La réaction des auditeurs est à la fois admirative et sceptique :

« Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : ‘N’est-ce pas là le fils de Joseph ?’ » (Lc 4, 22)

Nous découvrirons quelle fut la réponse de Jésus à ses contemporains… et comment Il nous interpelle et nous questionne aujourd’hui.

A présent, laissons-nous inspirer par l’Esprit de Dieu, pour rejoindre ce que vivent les hommes et femmes de notre temps.

Demandons-Lui de guider notre prière : « Envoie ta lumière et ta vérité : qu’elles guident mes pas et me conduisent à ta montagne sainte, jusqu’en ta demeure »

 Méditation

Jésus est donc dans la synagogue de Nazareth et vient de commenter deux versets d’Isaïe 61.

Cette visite sur la terre natale s’inscrit dans l’intention de Dieu.

Rappelons le rapprochement éclairant entre l’année du jubilé et la terre natale.

Pendant cette année de rémission et de bénédiction, chacun retournera dans son pays.

Je cite le Lévitique :

« Vous ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays. Ce sera pour vous le jubilé… j’ordonnerai à ma bénédiction d’être sur vous… chacun de vous retournera dans son clan » (Lv 25, 10.21)

« Selon le commentateur Bovon, c’est donc conformément aux Ecritures que Jésus commence dans sa ville l’annonce de l’année de grâce. Mais l’appel n’est pas reçu »[1].

Face à cette réaction dubitative de ses auditeurs, sans doute des personnes qu’il a fréquentées jadis, Jésus répond :

« Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays » (Lc 4, 24)

Et, pour confirmer le dicton, Jésus fait allusion à deux faits de l’histoire d’Israël : la veuve sauvée de la mort par le prophète Elie et le lépreux guéri par le prophète Elisée.

Dès le début de son ministère, Jésus présage sa mission.

Elie et Elisée octroient « la bénédiction » de Dieu à des païens.

Ainsi, l’annonce de Jésus, refusée par ses compatriotes, passera aux païens…

La réaction est immédiate :

« À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement… pour le précipiter en bas »

Quelle est la Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui ?

En ce temps de Carême, « … moment favorable (et) … jour du salut » (2 Co 6, 2b)

Une nouvelle étape de notre vie s’ouvre devant nos pas, « aujourd’hui ».

Dans l’Evangile, il s’agit du commencement du ministère de Jésus et du commencement de la réponse de chacun(e).

Aujourd’hui, à chacun(e) de nous, la Parole de Dieu est proclamée à neuf. Et elle est adressée à chaque fibre de notre être, nos terres évangélisées et nos terres païennes.

Consentirons-nous à ce que cette Parole descende en nos cœurs ? Et s’y fraie un chemin ? Accepterons-nous de nous laisser purifier par la Parole de Dieu ?

Laisserons-nous la Bonne Nouvelle se répandre et brûler nos cœurs ?

« J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, chante le psalmiste, vers Dieu qui est toute ma joie… »

 Temps de silence - Notre Père

Oraison

Seigneur, la Parole de ton Fils est adressée à chacun de nous. Elle se fait porteuse de guérison, de purification, de Vie. Naaman s’est laissé rejoindre par la parole d’Elisée et a pu confesser : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! ». Accorde-nous d’offrir un « accueil favorable » à ta Bonne Nouvelle, afin qu’elle descende dans nos profondeurs, évangélise tout notre être et lui insuffle Ta Vie. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.



[1] Fr. Bovon, L’Evangile selon Saint Luc 1-9, Genève, Labor et Fides, 1991, p. 209.

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