(soeur Marie-Jean)
Introduction
Nous
voici rassemblés en communauté, en Eglise.
Tandis
que nous venons d’entrer dans la 3e semaine du Carême, Jésus
commence sa prédication… Et ça commence mal !
Dans
la synagogue de Nazareth, sa ville natale, le jour du sabbat, il se lève pour
faire la lecture, selon la coutume.
Le
texte qu’il proclamait était celui-ci :
« L’Esprit
du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il
m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres… » (Lc 4, 18)
Et
Jésus poursuit par son interprétation :
« Aujourd’hui
s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » (Lc 4, 21)
La
réaction des auditeurs est à la fois admirative et sceptique :
« Tous
lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de
sa bouche. Ils se disaient : ‘N’est-ce pas là le fils de Joseph ?’ » (Lc 4, 22)
Nous
découvrirons quelle fut la réponse de Jésus à ses contemporains… et comment Il
nous interpelle et nous questionne aujourd’hui.
A
présent, laissons-nous inspirer par l’Esprit de Dieu, pour rejoindre ce que
vivent les hommes et femmes de notre temps.
Demandons-Lui
de guider notre prière : « Envoie ta lumière et ta vérité : qu’elles
guident mes pas et me conduisent à ta montagne sainte, jusqu’en ta demeure »
Jésus est
donc dans la synagogue de Nazareth et vient de commenter deux versets d’Isaïe
61.
Cette
visite sur la terre natale s’inscrit dans l’intention de Dieu.
Rappelons
le rapprochement éclairant entre l’année du jubilé et la terre natale.
Pendant
cette année de rémission et de bénédiction, chacun retournera dans son pays.
Je
cite le Lévitique :
« Vous
ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la
libération pour tous les habitants du pays. Ce sera pour vous le jubilé… j’ordonnerai
à ma bénédiction d’être sur vous… chacun de vous retournera dans son clan »
(Lv 25, 10.21)
« Selon
le commentateur Bovon, c’est donc conformément aux Ecritures que Jésus commence
dans sa ville l’annonce de l’année de grâce. Mais l’appel n’est pas reçu »[1].
Face à cette
réaction dubitative de ses auditeurs, sans doute des personnes qu’il a
fréquentées jadis, Jésus répond :
«
Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son
pays » (Lc 4, 24)
Et,
pour confirmer le dicton, Jésus fait allusion à deux faits de l’histoire
d’Israël : la veuve sauvée de la mort par le prophète Elie et le lépreux
guéri par le prophète Elisée.
Dès
le début de son ministère, Jésus présage sa mission.
Elie
et Elisée octroient « la bénédiction » de Dieu à des païens.
Ainsi,
l’annonce de Jésus, refusée par ses compatriotes, passera aux païens…
La
réaction est immédiate :
« À
ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent
Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement… pour le
précipiter en bas »
Quelle
est la Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui ?
En
ce temps de Carême, « … moment favorable (et) … jour du salut » (2 Co
6, 2b)
Une
nouvelle étape de notre vie s’ouvre devant nos pas, « aujourd’hui ».
Dans
l’Evangile, il s’agit du commencement du ministère de Jésus et du commencement
de la réponse de chacun(e).
Aujourd’hui,
à chacun(e) de nous, la Parole de Dieu est proclamée à neuf. Et elle est
adressée à chaque fibre de notre être, nos terres évangélisées et nos terres
païennes.
Consentirons-nous
à ce que cette Parole descende en nos cœurs ? Et s’y fraie un
chemin ? Accepterons-nous de nous laisser purifier par la Parole de Dieu ?
Laisserons-nous
la Bonne Nouvelle se répandre et brûler nos cœurs ?
« J’avancerai
jusqu’à l’autel de Dieu, chante le psalmiste, vers Dieu qui est toute ma joie… »
Oraison
Seigneur,
la Parole de ton Fils est adressée à chacun de nous. Elle se fait porteuse de
guérison, de purification, de Vie. Naaman s’est laissé rejoindre par la parole
d’Elisée et a pu confesser : « Désormais, je le sais : il n’y a pas
d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! ». Accorde-nous
d’offrir un « accueil favorable » à ta Bonne Nouvelle, afin qu’elle descende
dans nos profondeurs, évangélise tout notre être et lui insuffle Ta Vie. Nous
te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et
le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.
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