mardi 16 mars 2021

Liturgie de la Parole, 4e mardi de Carême.

 (sœur Marie-Christine)

Introduction :

Bonjour et bienvenue à vous qui êtes là de près ou de loin, qui venez vous abreuver à la Parole. Aujourd’hui, elle nous parle de vie, de guérison.

« Cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent »…et cela commence par les animaux, les poissons et les arbres fruitiers aux fruits sans cesse nouveaux : Il n’est pas question directement des hommes ! Mais par allusion : les fruits (pour les nourrir, fruits reçus en opposition au fruit de la Genèse qui a été pris) et feuilles qui sont un remède. L’homme, lui doit collaborer à son salut et à sa guérison, ce n’est pas automatique. C’est notre dignité de créature libre. Notre Dieu ne s’impose pas même pour nous guérir. Il respecte nos choix, nos décisions.

Veux-tu être guéri ?

Chantons maintenant le Psaume 118 qui voit dans la Torah un chemin de vie et de guérison, une eau vive, une nourriture abondante.

Méditation :

Ézékiel est-il dans le Temple de Jérusalem ? Non, il revient à l’entrée de la « Maison » nous dit la nouvelle traduction. La Maison, tout simplement, celle de Jérusalem, celle de Rome, de Namur, mais aussi l’humble église d’Hurtebise, et celle plus modeste encore du cœur de chacune, de chacun d’entre nous.

Va-t-il entrer ? Non, il sort ! Pourquoi ? Parce que l’eau jaillit sous le seuil ! La porte serait-elle fermée ? Peut-être, mais cela n’empêche pas l’eau de jaillir : la puissance de vie qui vient de l’intérieur est plus forte que les portes fermées des institutions et des cœurs. Ézékiel, messager d’espérance.

Plus il s’éloigne de la Maison plus le niveau d’eau est élevé ! Ce qui veut dire une source extrêmement forte, qui grossit plus vite que les pas de l’homme. Plus Ézékiel va vers le soleil levant, (le Christ ?) plus le flot grossit, jusqu’à devenir infranchissable avec ses propres forces humaines. Il la traverse 3 fois, mais pas la 4ème, il en mourrait…

Cette eau donne-t-elle la mort ? Non au contraire, sa puissance est une puissance de vie : sur ses bords poussent « des arbres en grand nombre » animaux et poissons peuvent « vivre et foisonner… cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre ».

Et l’homme ? Il a les fruits comme nourriture et les feuilles comme remède. Dieu met à disposition ce qui peut nourrir et guérir la personne humaine. Qu’est-ce que j’en fais ?

Au milieu d’une foule de malades de toutes sortes, Jésus en distingue un. Qu’a-t-il de différent ? Il est couché, et dans cet état depuis longtemps, sa situation est sans issue, sans espoir.

« Veux-tu être guéri ? » C’est la question que Jésus pose à l’homme et à chacun d’entre nous. Il ne s’impose pas.

« Seigneur, je n’ai personne »…: Oui, seuls, livrés à nous-même, nous ne pouvons être guéris. Nous avons besoin les uns des autres pour être plongé dans la piscine de la miséricorde bouillonnante du Seigneur. Et quand il n’y a personne ?… Jésus, lui, est là.

Si Ézékiel traversait l’eau, notre homme ne sera pas plongé dans la piscine. La parole de Jésus suffit. Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard et marche . Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait !» On sent l’admiration de l’évangéliste.

La puissance de vie de Jésus est si forte. Sa parole a pénétré le cœur de cet homme et l’a assaini tout entier, coeur, esprit et corps.

Il est « remis sur pied...rétabli » voilà ce qu’est la guérison ! au plan physique et aux plans moral, spirituel. Ce n’est pas magique, il y contribue : il a pris son brancard et s’est mis à marcher. Maintenant il avance.

Il va dans le Temple, -avec son brancard!- lieu où il peut rencontrer Dieu et où il n’avait pas accès depuis 38 ans. Il est si pressé d'y aller enfin. Lieu où il rencontre de nouveau Jésus et peut nommer celui qui l’a guéri, et il le nomme avec joie. Joie manifeste par son empressement à annoncer qui est celui qui l’a guéri. Peut-être qu’il a envie, comme plus tard l’aveuglé-né guéri lui aussi, de devenir disciple de Jésus  (cf. Jean 9,27).

Jésus lui a donné l’impulsion initiale, l’homme a reçu le don d’une vie saine à tous les plans, cette vie il la nourrira pour qu’elle ne s’étiole pas, qu’elle grandisse. Il a pour cela les fruits et les feuilles des arbres qui poussent au bord du torrent d’eau vive d’Ézékiel.  Ces fruits qui nourrissent, ces feuilles qui sont un remède, c'est quoi? Tout ce qui, irrigué par l’eau vive du Seigneur est porteur d’une vie qui ne se flétrit pas, d’une vie est toujours renouvelée. Et tant de choses variées peuvent y contribuer (voir Romains 8,28). Tiens, il y aura encore besoin de remèdes ! Tout n'est donc pas fait en une fois ? Ce serait pourtant bien. Non, la remise sur pied, la guérison intérieure, cela prend du temps, c'est un chemin de vie. Et la vie n'est pas statique, elle est vie, marche, torrent...

Jésus est comme ce torrent au bord duquel Ézékiel marchait, qu’il a traversé.Ce torrent qui grossit avec puissance. Une puissance qui n’écrase pas, mais donne la vie. Cette eau vive qui assainit tout ce qu’elle pénètre.

Qu’elle me pénètre et m’imprègne jour après jour.

  Introduction au Notre Père :

À l’invitation du Seigneur levons-nous pour chanter ensemble sa miséricorde et son Nom de Père.

 Oraison d’envoi :

Seigneur, toi le torrent d’eau vive qui assainis tout ce que tu pénètres, viens assainir nos cœurs et le cœur de tous les hommes et femmes d’aujourd’hui.

Vivifie ce qui nous empêche d’avancer, lave ce qui est souillé ; baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.[1]

Que nous nous abreuvions sans cesse au torrent de ta miséricorde.

Toi qui nous donnes la vie avec l’Esprit et nous conduis au Père maintenant et jusque dans les siècles des siècles.



[1]     -Voir la séquence de la Pentecôte

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