(sœur Marie-Christine)
Introduction :
Bonjour
et bienvenue à vous qui êtes là de près ou de loin, qui venez vous abreuver à
la Parole. Aujourd’hui, elle nous parle de vie, de guérison.
« Cette eau
assainit tout ce qu’elle pénètre et la vie apparaît en tout lieu où arrive le
torrent »…et cela commence par les animaux, les
poissons et les arbres fruitiers aux fruits sans cesse nouveaux : Il n’est pas question directement des
hommes ! Mais par allusion : les fruits (pour les nourrir, fruits
reçus en opposition au fruit de la Genèse qui a été pris) et feuilles qui sont
un remède. L’homme, lui doit collaborer à son salut et à sa guérison, ce n’est
pas automatique. C’est notre dignité de créature libre. Notre Dieu ne s’impose
pas même pour nous guérir. Il respecte nos choix, nos décisions.
Veux-tu
être guéri ?
Chantons
maintenant le Psaume 118 qui voit dans la Torah un chemin de vie et de
guérison, une eau vive, une nourriture abondante.
Méditation :
Ézékiel
est-il dans le Temple de Jérusalem ? Non, il revient à l’entrée de la
« Maison » nous dit la nouvelle traduction. La Maison, tout
simplement, celle de Jérusalem, celle de Rome, de Namur, mais aussi l’humble
église d’Hurtebise, et celle plus modeste encore du cœur de chacune, de chacun
d’entre nous.
Va-t-il
entrer ? Non, il sort ! Pourquoi ? Parce que l’eau jaillit sous
le seuil ! La porte serait-elle fermée ? Peut-être, mais cela
n’empêche pas l’eau de jaillir : la puissance de vie qui vient de
l’intérieur est plus forte que les portes fermées des institutions et des
cœurs. Ézékiel, messager d’espérance.
Plus
il s’éloigne de la Maison plus le niveau d’eau est élevé ! Ce qui veut
dire une source extrêmement forte, qui grossit plus vite que les pas de
l’homme. Plus Ézékiel va vers le soleil levant, (le Christ ?) plus le flot
grossit, jusqu’à devenir infranchissable avec ses propres forces humaines. Il
la traverse 3 fois, mais pas la 4ème, il en mourrait…
Cette
eau donne-t-elle la mort ? Non au contraire, sa puissance est une
puissance de vie : sur ses bords poussent « des arbres en grand nombre » animaux et poissons peuvent
« vivre et foisonner… cette eau
assainit tout ce qu’elle pénètre ».
Et
l’homme ? Il a les fruits comme nourriture et les feuilles comme remède.
Dieu met à disposition ce qui peut nourrir et guérir la personne humaine.
Qu’est-ce que j’en fais ?
Au milieu d’une foule de malades de toutes sortes, Jésus en distingue un. Qu’a-t-il de différent ? Il est couché, et dans cet état depuis longtemps, sa situation est sans issue, sans espoir.
« Veux-tu être guéri ? » C’est
la question que Jésus pose à l’homme et à chacun d’entre nous. Il ne s’impose
pas.
« Seigneur, je n’ai personne »…: Oui,
seuls, livrés à nous-même, nous ne pouvons être guéris. Nous avons besoin les
uns des autres pour être plongé dans la piscine de la miséricorde bouillonnante
du Seigneur. Et quand il n’y a personne ?… Jésus, lui, est là.
Si Ézékiel traversait l’eau, notre homme ne sera pas plongé dans la piscine. La parole de Jésus suffit. Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard et marche . Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait !» On sent l’admiration de l’évangéliste.
La
puissance de vie de Jésus est si forte. Sa parole a pénétré le cœur de cet
homme et l’a assaini tout entier, coeur, esprit et corps.
Il
est « remis sur pied...rétabli » voilà ce qu’est la
guérison ! au plan physique et aux plans moral, spirituel. Ce n’est pas
magique, il y contribue : il a pris son brancard et s’est mis à marcher.
Maintenant il avance.
Il
va dans le Temple, -avec son brancard!- lieu où il peut rencontrer Dieu et où
il n’avait pas accès depuis 38 ans. Il est si pressé d'y aller enfin. Lieu où
il rencontre de nouveau Jésus et peut nommer celui qui l’a guéri, et il le
nomme avec joie. Joie manifeste par son empressement à annoncer qui est celui
qui l’a guéri. Peut-être qu’il a envie, comme plus tard l’aveuglé-né guéri lui
aussi, de devenir disciple de Jésus (cf. Jean
9,27).
Jésus
lui a donné l’impulsion initiale, l’homme a reçu le don d’une vie saine à tous
les plans, cette vie il la nourrira pour qu’elle ne s’étiole pas, qu’elle
grandisse. Il a pour cela les fruits et les feuilles des arbres qui poussent au
bord du torrent d’eau vive d’Ézékiel.
Ces fruits qui nourrissent, ces feuilles qui sont un remède, c'est quoi?
Tout ce qui, irrigué par l’eau vive du Seigneur est porteur d’une vie qui ne se
flétrit pas, d’une vie est toujours renouvelée. Et tant de choses variées
peuvent y contribuer (voir Romains 8,28). Tiens, il y aura encore besoin de
remèdes ! Tout n'est donc pas fait en une fois ? Ce serait pourtant
bien. Non, la remise sur pied, la guérison intérieure, cela prend du temps,
c'est un chemin de vie. Et la vie n'est pas statique, elle est vie, marche,
torrent...
Jésus
est comme ce torrent au bord duquel Ézékiel marchait, qu’il a traversé.Ce torrent
qui grossit avec puissance. Une puissance qui n’écrase pas, mais donne la vie.
Cette eau vive qui assainit tout ce qu’elle pénètre.
Qu’elle
me pénètre et m’imprègne jour après jour.
À
l’invitation du Seigneur levons-nous pour chanter ensemble sa miséricorde et
son Nom de Père.
Seigneur,
toi le torrent d’eau vive qui assainis tout ce que tu pénètres, viens assainir
nos cœurs et le cœur de tous les hommes et femmes d’aujourd’hui.
Vivifie
ce qui nous empêche d’avancer, lave ce qui est souillé ; baigne ce qui
est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce
qui est froid, rends droit ce qui est faussé.[1]
Que
nous nous abreuvions sans cesse au torrent de ta miséricorde.
Toi
qui nous donnes la vie avec l’Esprit et nous conduis au Père maintenant et
jusque dans les siècles des siècles.
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