samedi 29 novembre 2025

Liturgie de la parole 34e samedi TO-I

Lectures : Daniel 7,15-27 ; AT 41( Daniel 3) Luc 21,34-36

Commentaire : Luc 21, 34-36

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Tenez-vous sur vos gardes,
de crainte que votre cœur ne s’alourdisse
dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie,
et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste
comme un filet ;
il s’abattra, en effet,
sur tous les habitants de la terre entière.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous aurez la force
d’échapper à tout ce qui doit arriver,
et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »


Trois impératifs dans l’extrait de l’Évangile de Luc que nous venons d’entendre : 
1. « Tenez-vous sur vos gardes »
2. « Restez éveillés »
3. « Priez tout le temps »
Pourquoi ces recommandations ? 
Parce qu’« ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme »
Dans les rencontres nombreuses et particulières que je suis amené à vivre, surgit en moi, non pas une inquiétude ou un jugement, mais, une interrogation : Comment se fait-il que dans ces lieux d’enfermement que sont les prisons, lieux de vives tensions et de haine, apparaissent, et c’est curieux, un intérêt marqué, non pas pour la religion, mais, pour un message qui est de l’ordre d’une Bonne Nouvelle qui questionne ?
J’y vois une recherche de sens, et j’entends une remise en question par rapport à leurs actes, et aussi par rapport à ce qu’ils ont malheureusement trop souvent vécu et subi eux-mêmes.  Je ressens très fort ce désir de comprendre, ce désir de sens, mais aussi le besoin d’être écouté, d’être pardonné et de retrouver la paix. Vous qui fréquentez les Écritures, vous savez combien Jésus est soucieux de prendre soin de tous ceux qu’il rencontre et de leur apporter sa Paix.
Curieusement, et c’est aussi ce qui m’interpelle, ils sont très rares ceux et celles qui disent « Dieu ne m’intéresse pas, laisse-moi tranquille, je m’en tirerai comme je pourrai, sans Lui ».  Dieu ? Jésus ? Ils semblent ne pas le connaître, ils ne l’ont jamais vu ni entendu mais ils en parlent.  Ils ne le savent pas, mais Dieu est un sourire qui parle. Dieu se présente incognito dans leur sourire.
Ce sourire qui parle est le sourire de Dieu. C’est surprenant et terrible ! Car c’est terrible de s’ouvrir à Dieu, à un Autre, de dépendre d’un Autre (avec un grand A) et que notre bonheur dépende de Lui. C’est tellement plus facile d’être malheureux tout seul. Pour cela on a besoin de rien ni de personne.
Alors Jésus nous dit :
« Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie » ; dans la haine, le désespoir, le durcissement et le repli sur soi.  « Tenez-vous sur vos gardes de crainte que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ».


Pourquoi rester éveillé, nous commander impérativement de rester éveillé ?  
Dieu nous parle tout le temps mais c’est dans son langage à lui. Un langage qui ne nous est pas forcément familier. Et donc nous ne l’entendons pas parce que nous voudrions qu’il parle notre langue, qu’il partage notre langage du bonheur tel que nous l’imaginons. Alors oui, je crois que Dieu nous parle par les Ecritures, la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus, mais sans doute aussi, si nous voulons bien l’admettre, par les événements de notre vie.  J’ai franchement du mal à croire que nous ne puissions pas le voir dans et à travers les événements de notre vie.   Or, le plus souvent il apparaît comme Celui qui contrarie nos projets et nos tentatives d’évasion par le perpétuel échec de tous nos calculs pour arriver à nous passer de Lui.
D’où cette invitation impérative « Priez tout le temps »
Je viens de vous le dire, Dieu nous parle tout le temps.  Il nous demande de faire de même.  Nous sommes tous très occupés et avons beaucoup trop à faire.  Nous ne manquons donc pas de bons motifs pour nous dispenser de ce qui nous importune, par exemple, nous arrêter, réfléchir, prier !  C’est tellement plus facile de se laisser aller à continuer à travailler.  Puis un jour nous sommes cloués sur un lit, mâtés par un échec, isolés par un malheur, anéantis par la sensation de notre impuissance. Puis ce jour vient comme l’aurore apparaît, la lumière éclaircit nos ténèbres et il nous résigne à écouter son langage, à faire de notre cœur un berceau pour l’accueillir et prendre soin de Lui ; à balbutier son langage, à admettre sa présence et son besoin de nous ; à reconnaître sa volonté.  Nous savons alors qu’il n’a jamais et n’arrête jamais de nous parler.


Invitation au Notre Père 

Jésus nous invite à prier son Père et notre Père.  « Je fais exactement ce que m’ordonne le Père, vous aussi faites de même » dit Jésus. Dieu se manifeste à ceux qu’il aime. 

Raymond le 29 novembre 25


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