Liturgie de la Parole 33e dimanche année C
Lectures : Malachie 3,19-20a ; Psaume 97 ; 2Thessaloniciens 3,7-12 ; Luc 21, 5-19
Méditation
Voici un texte au premier abord plutôt rebutant, il y est question de tremblements de terre, guerre, persécutions… Comment le comprendre pour qu’il ait sens dans notre aujourd’hui ?
Clarifions déjà plusieurs points : - il ne s’agit pas de prendre ce texte au pied de la lettre. Si preuve en faut, nous lisons : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu ! » et pourtant, depuis notre naissance, nous avons quand même perdu beaucoup de cheveux !
Jésus utilise le style des prophètes avant lui : il ne prédit pas l’avenir de façon exacte, ses discours ne sont jamais des prédictions mais des prédications. Ce genre de discours est fait pour nous aider à surmonter les épreuves du présent, à garder confiance.
Il ne s’agit pas non plus de chercher dans le texte des précisions sur les dates ou les modalités du Royaume. Jésus ne répond pas à ces questions. Il invite au contraire à « ne pas se laisser égarer », ne pas se tromper de question.
Au départ, les disciples admirent la beauté du temple, « orné de belles pierres et d’ex-voto ». C’est vers ce bâtiment, construction humaine, qu’est tourné leur intérêt. Jésus les ramène à l’essentiel : ce n’est pas cette apparence qui est importante, cela sera détruit.
Toutes nos constructions humaines -même au service de la foi- ne sont pas des fins en soi. Un jour « il n’en restera pierre sur pierre ». Et là, on sent l’affolement des disciples : « Quand donc cela arrivera-t-il ? quel sera le signe ? » Et l’on comprend, car toutes ces réalités humaines nous sont des points d’appui.
Le Temple pour les juifs est lieu central de leur relation à Dieu. Il y a plusieurs synagogues, mais il n’y a qu’un seul Temple, il est le lieu de la présence de Dieu parmi les hommes.
Que reste-t-il quand tous nos repères et sécurités tremblent, à la fois dans le monde, dans notre entourage et peut-être en nous-même ? Quand la guerre est à Gaza, en Ukraine, au Soudan, que l’on voit l’impact du changement climatique, que toutes les crises s’accumulent et que sont peut-être ébranlées aussi nos certitudes ? quand le monde et nous-mêmes pourrions dire : mais où donc est Dieu ? mais où est-il ton Dieu ? Que reste-t-il quand le monde et notre terre intérieure tremblent et s’ouvrent
sous nos pieds ?
« Ne vous affolez pas, dit Jésus. Ne vous laissez pas égarer. N’allez pas suivre n’importe qui. Et ne cherchez pas non plus à trouver par vous-même une défense. »
Acceptons-nous, à ce moment, de ne pas plaquer un savoir, une parole-paravent, mais au contraire d’être confronté au vide, à l’absence. C’est au cœur de ce dénuement que surgit une sagesse, que le souffle fin de Dieu témoigne au cœur de nous. Quelle lumière, peut-être tremblante, se montre, naît au plus noir de nos nuits ? Une Sagesse plus forte qu’adversaires et adversités, à laquelle rien - d’abord en nous-même- « ne pourra résister ni s’opposer ». Une Sagesse qui n’est pas une morale mais Souffle de Dieu. (La Sagesse est figure de l’Esprit Saint dans la Bible).
Et nous trouverons la vie dans ce chemin de persévérance, de patience, gardant au cœur cette lueur qui se sera fait jour au milieu du tourment.
Véronique SOULARD – Laïque - Paroisse St Jacques en Gâtine le 16 novembre 25
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