mardi 31 janvier 2023

Liturgie de la Parole, 4e mardi TO

 (Isabelle Halleux)

Introduction

La première lecture du jour nous parle de ténacité (He 12, 1-4). Il en fallu aux apôtres pour exercer leur mission dans l’hostilité ambiante ! Il en a fallu aussi à Saint Jean Bosco, que nous fêtons aujourd’hui, pour développer son action envers les jeunes : ses détracteurs de l’époque, tant laïcs que religieux, furent nombreux. Et pour cause : « Il faisait de l'éducation une affaire de confiance affectueuse et vigilante qui devait s'exprimer dans la joie et il admettait dans ses groupements une liberté si étonnante pour l'époque qu'on l'a souvent passée sous silence. Une de ses maximes était : "Prévenir et non réprimer"[1]. » Une bonne idée qui a fait son chemin depuis 1850 pour enrayer la délinquance, empêcher la marginalisation. Il reste encore pas mal de travail à sa suite !

Enrayer la délinquance, empêcher la marginalisation, favoriser la naissance à la vie, la re-naissance à vie pleine : c’est ce dont nous parle la seconde lecture (Mc 5, 21-43). Une femme perdant son sang depuis une éternité ose toucher le manteau du Christ et peut retrouver sa dignité ; une jeune fille endormie, ou morte, à qui le Christ dit : « Lève-toi », éveille-toi à la vie !

S’éveiller, s’en sortir, re-naître par la foi… Qu’en est-il autour de nous ? Je vous propose d’explorer un peu cela  par la méditation de l’évangile, après une entrée en prière par le chant des psaumes.

 Méditation

Depuis que sa femme est décédée, Thomas n'a plus envie de se lever pour aller au travail, encore moins pour rencontrer ses amis - leurs amis. Il s'isole, se met à boire. En cure à l'hôpital, il rencontre une dame qui rallume un peu de vie en lui. Ils décident de vivre ensemble, mais c’est un échec. Son désespoir est au comble. Un soir, c'en est trop. Il se suicide. Qu'est-ce qui fait qu’on s’accroche à la vie ?

 Clémence est magnifique. . Elle croque la vie à pleines dents. Elle est enceinte d'un deuxième enfant. Son mari, sportif, en forme, à qui tout sourit, décède soudainement. Elle culpabilise. Elle doit survivre : elle n’a pas le choix... Qu'est-ce qui permet de dépasser l'épreuve ?

 Jonas est un tout jeune adolescent oppressé par l'impossibilité de dialoguer avec son père, remarié, froid, distant. Le gamin n’en dort plus, ne mange plus, est en décrochage scolaire. Sa mère, anéantie, interroge : comment donner l'envie de vivre ?

 Audrey n'est pas heureuse. Au bout du rouleau, elle accepte de se faire aider. Il en résulte des gros chamboulements dans sa tête, des reproches dits à sa famille pour le passé, le présent et même pour l’à venir. La relation s’étiole. Qu'est-ce qui permet de se construire, de se re-construire ? De trouver la paix ?

 C'est de cela que nous parle l'évangile du jour : de ce qui donne la vie quand la vie s'en va. Suffit-il d'oser toucher le manteau de Jésus ? De lui demander de guérir ?

 Patricia porte les séquelles physiques et psychologiques d’un accident grave. Elle n'a plus de répit. Elle se laisse aller. La Covid, l'ECMO, la mort annoncée. Elle s'en sort « miraculeusement » et est plus forte qu'avant. Elle témoigne de la prière qu'elle adressait à l'ange qu'elle a peint à l'atelier d'icône, dans les rares moments de lucidité de son coma artificiel.

 Suffit-il de prier ? Suffit-il d’un acte de foi ?

 Nous savons que la confiance, la foi, la fraternité sont une « bonne proposition de vie ». Nous savons que le Christ nous donne à vivre et qu’il nous « sauve », quelle que soit notre condition, quelles que soient nos faiblesses et nos forces. Mais il en faut peut-être un peu plus, personnellement, communautairement. Etre partenaire actif de ce projet de Dieu ?

 Alors je nous invite à réinterroger en silence nos rencontres, notre propre vie : Comment sommes-nous attentifs à nos frères et sœurs en difficulté de vivre ? Comment leur proposons-nous de rester éveillés, vivants en Christ ? « Courons-nous avec endurance les épreuves »  - nos épreuves personnelles, et celles qui nous sont proposées à travers eux, « les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi.[2] » comme le dit Saint Paul ?

 Notre Père

Avec Jésus, redisons les mots qu’il a utilisés pour parler à son Père…

 Prière finale

Seigneur, nous te prions pour tous les Thomas, Clémence, Jonas, Audrey, Patricia que nous connaissons. Nous te prions pour toutes les personnes que tu fais naître et renaître à la vie. Donne-leur, donne-nous, de te chercher et de suivre tes chemins dans la paix et la sérénité. Donne la force à ceux qui les accompagnent de te servir, et à ceux qui te servent de les accompagner. Nous te le demandons, par Jésus, le Christ qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit, maintenant et pour toujours.



[1] Tiré de Wikipedia

[2] He 12, 1-2

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