lundi 2 janvier 2023

Célébration de la Parole, mardi du Temps de Noël

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

 Pendant toute une semaine, nous demeurons à la crèche, en attendant les mages. Toute une semaine en compagnie de saint Jean l’évangéliste (sa première lettre et le début de son évangile) et de Jean Baptiste. Toute une semaine pour assister au « passage de flambeau » de JB à Jésus et pour nous glisser dans la peau de ses disciples qui, peu à peu, vont faire le pas. Et une fête de mariage nous attend à la fin de la semaine !

Aujourd’hui, en communion avec Saint Basile et saint Grégoire qui viennent aussi à la crèche, contempler avec nous le plus beau des enfants des hommes. En communion avec toute l’église qui se laisse toucher par la tendresse désarmée de Dieu.

 Résonances

 Parfois, quand on n’obtient pas de réponse à sa question, on doit se dire qu’on n’a peut-être pas posé la bonne question. C’est ce qui arrive aujourd’hui aux prêtres et aux lévites envoyés de Jérusalem pour demander à Jean : « qui es-tu, que dis-tu de toi-même ? » La bonne question, vers laquelle Jean veut nous orienter, se trouve cachée dans sa phrase sibylline : « au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».

 Qu’est-ce que « connaître » ? Vouloir mettre la main sur l’identité de l’autre, par une connaissance théorique ? Ou apprendre à connaître d’expérience ? Tout au long de la Bible résonne le désir de Dieu d’être « connu » de cette manière-là.

 Ici, Jean ne se dérobe pas à la question des prêtres : il sous-entend que la réponse à leur question se trouve dans la connaissance d’un autre. « C’est lui que vous devez chercher à connaître : alors vous comprendrez aussi qui je suis : simple témoin de la lumière… »

 Dans la première lecture, nous avons entendu Jean nous dire : « L’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin d’enseignement. Cette onction vous enseigne toutes choses, elle qui est vérité et non pas mensonge ; et selon ce qu’elle vous a enseigné, vous demeurez en lui ».

 Jean évoque donc cet enseignement qui nous vient de l’intérieur, et qui se donne comme une onction. L’onction baptismale fait de nous des prophètes, fait de nous des personnes qui osent dire : « nous connaissons, nous savons ». Ce n’est pas de l’orgueil, c’est comme une tranquille assurance que nous recevons si nous devenons attentifs à la voix de l’Esprit qui nous parle de l’intérieur. Saint Augustin a beaucoup médité sur ce qu’il appelle le « maître intérieur ». Voici ce qu’il dit :

 « Considérez là un grand mystère, mes frères : le son de nos paroles frappe vos oreilles, le maître est au-dedans. Ne pensez pas que l’on apprenne quelque chose d’un autre homme. Nous aurons beau éveiller votre attention par le bruit de nos voix, si celui qui vous instruit n’est pas en vous, vain sera le bruit de nos paroles. D’ailleurs, frères, en voulez-vous la preuve ? N’avez-vous pas tous entendu ce sermon ? Combien sortiront d’ici sans avoir rien appris ? Pour ce qui me revient, j’ai parlé à tous ; mais ceux à qui cette onction ne parle pas intérieurement, ceux que l’Esprit Saint n’instruit pas au-dedans, s’en vont sans avoir rien appris. Les enseignements extérieurs sont tout au plus un soutien, un rappel. La chaire de celui qui instruit les cœurs se trouve dans le ciel. […] que le Christ soit dans ton cœur ; que son onction soit dans ton cœur, pour que ton cœur n’ait pas soif dans le désert, sans source où se désaltérer. Celui qui instruit, c’est le maître intérieur : le Christ, son inspiration. Là où son inspiration et son onction sont absentes, c’est en vain que les paroles retentissent à l’extérieur. (Commentaire sur 1 Jean, V 13)

 Prière de conclusion.

 Dieu notre Père, tu nous as rassemblés en ce début d’année pour accueillir la vie de ton Fils dans nos vies. Par la Parole de Jean Baptiste et de Jean l’évangéliste, tu as relancé en nous le désir de te connaître. Toi qui demeures en nous, fais-nous demeurer en toi et rayonner de cette présence qui nous fait témoigner de ton amour au cœur du monde. Par Jésus…

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