(sœur
Marie-Raphaël)
Ouverture
Pendant toute une semaine,
nous demeurons à la crèche, en attendant les mages. Toute une semaine en
compagnie de saint Jean l’évangéliste (sa première lettre et le début de son
évangile) et de Jean Baptiste. Toute une semaine pour assister au
« passage de flambeau » de JB à Jésus et pour nous glisser dans la
peau de ses disciples qui, peu à peu, vont faire le pas. Et une fête de mariage
nous attend à la fin de la semaine !
Aujourd’hui, en communion avec
Saint Basile et saint Grégoire qui viennent aussi à la crèche, contempler avec
nous le plus beau des enfants des hommes. En communion avec toute l’église qui se laisse toucher par la
tendresse désarmée de Dieu.
Résonances
Parfois, quand on n’obtient
pas de réponse à sa question, on doit se dire qu’on n’a peut-être pas posé la
bonne question. C’est ce qui arrive aujourd’hui aux prêtres et aux lévites
envoyés de Jérusalem pour demander à Jean : « qui es-tu, que dis-tu
de toi-même ? » La bonne question, vers laquelle Jean veut nous
orienter, se trouve cachée dans sa phrase sibylline : « au milieu de
vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».
Qu’est-ce que
« connaître » ? Vouloir mettre la main sur l’identité de
l’autre, par une connaissance théorique ? Ou apprendre à connaître
d’expérience ? Tout au long de la Bible résonne le désir de Dieu d’être
« connu » de cette manière-là.
Ici, Jean ne se dérobe pas à
la question des prêtres : il sous-entend que la réponse à leur question se
trouve dans la connaissance d’un autre. « C’est lui que vous devez
chercher à connaître : alors vous comprendrez aussi qui je suis :
simple témoin de la lumière… »
Dans la première lecture, nous
avons entendu Jean nous dire : « L’onction que vous avez reçue de lui
demeure en vous, et vous n’avez pas besoin d’enseignement. Cette onction vous
enseigne toutes choses, elle qui est vérité et non pas mensonge ; et selon
ce qu’elle vous a enseigné, vous demeurez en lui ».
Jean évoque donc cet
enseignement qui nous vient de l’intérieur, et qui se donne comme une onction.
L’onction baptismale fait de nous des prophètes, fait de nous des personnes qui
osent dire : « nous connaissons, nous savons ». Ce n’est pas de
l’orgueil, c’est comme une tranquille assurance que nous recevons si nous
devenons attentifs à la voix de l’Esprit qui nous parle de l’intérieur. Saint
Augustin a beaucoup médité sur ce qu’il appelle le « maître
intérieur ». Voici ce qu’il dit :
« Considérez là un grand
mystère, mes frères : le son de nos paroles frappe vos oreilles, le maître
est au-dedans. Ne pensez pas que l’on apprenne quelque chose d’un autre homme.
Nous aurons beau éveiller votre attention par le bruit de nos voix, si celui
qui vous instruit n’est pas en vous, vain sera le bruit de nos paroles.
D’ailleurs, frères, en voulez-vous la preuve ? N’avez-vous pas tous
entendu ce sermon ? Combien sortiront d’ici sans avoir rien appris ?
Pour ce qui me revient, j’ai parlé à tous ; mais ceux à qui cette onction
ne parle pas intérieurement, ceux que l’Esprit Saint n’instruit pas au-dedans,
s’en vont sans avoir rien appris. Les enseignements extérieurs sont tout au
plus un soutien, un rappel. La chaire de celui qui instruit les cœurs se trouve
dans le ciel. […] que le Christ soit dans ton cœur ; que son onction soit
dans ton cœur, pour que ton cœur n’ait pas soif dans le désert, sans source où
se désaltérer. Celui qui instruit, c’est le maître intérieur : le Christ,
son inspiration. Là où son inspiration et son onction sont absentes, c’est en
vain que les paroles retentissent à l’extérieur. (Commentaire sur 1 Jean, V 13)
Prière
de conclusion.
Dieu notre Père, tu nous as
rassemblés en ce début d’année pour accueillir la vie de ton Fils dans nos
vies. Par la Parole de Jean Baptiste et de Jean l’évangéliste, tu as relancé en
nous le désir de te connaître. Toi qui demeures en nous, fais-nous demeurer en
toi et rayonner de cette présence qui nous fait témoigner de ton amour au cœur
du monde. Par Jésus…
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