mardi 10 janvier 2023

Liturgie de la Parole, 1er mardi TO

(sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

En ce début du TO, nous ouvrons en parallèle l’évangile de Marc et la lettre aux Hébreux. Nous avons loupé la première marche à cause de la fête d’hier (baptême du Christ) : nous aurions entendu le récit de la vocation des 4 premiers disciples et le prologue solennel de la lettre aux Hébreux (que nous avons aussi entendu le jour de Noël).

Le début de l’évangile de Marc est surprenant par l’usage qu’il fait du petit adverbe « aussitôt » (9 fois en 30 versets). Cela donne à ce premier chapitre l’impression qu’on démarre en trombe… comme si, après un long temps de préparation, on entrait de façon abrupte dans le temps de l’urgence. Désormais, pour Jésus, tout va aller très vite.

C’est l’occasion de nous demander aussi : quelles sont nos urgences ? Le TO sera-t-il le temps de la vitesse ? Mais urgence ne veut pas dire vitesse. Il est parfois urgent de ralentir. Urgence veut dire : ce qui me requiert en priorité. Pour saint Benoît, c’est clair : « ne rien préférer à l’amour du Christ ». Pour saint Grégoire de Nysse que nous fêtons aujourd’hui, aussi, il y a une urgence dans le fait de mettre le Christ partout à la première place. Grégoire de Nysse est l’un des grands théologiens du 4ème siècle, témoin du Concile de Constantinople, témoin d’une époque où la théologie faisait l’objet de grands débats. Il serait trop long de l’évoquer ici. Retenons une chose : la doctrine de l’épectase : l’homme est appelé à progresses sans cesse vers Dieu, dans une tension qu’on appellerait mystique. Que ce temps ordinaire soit pour nous un temps d’épectase… un temps de progrès : un temps d’espérance. Nous pouvons toujours encore grandir en Dieu !

 

Résonances

Entre hier (baptême) et aujourd’hui, Jésus a passé 40 jours au désert : il a consolidé au fond de lui la parole reçue du Père : « tu es mon fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie ». Cette parole sera pour lui le rocher sur lequel il va fonder sa confiance, sa mission, son autorité. Pendant les 40 jours au désert, il a été confronté aux ruses de Satan et il les a déjouées. La première action, dans la synagogue de Capharnaüm, sera de délivrer un homme tourmenté par un esprit impur. On lui reconnaît non seulement une parole pleine d’autorité, mais aussi une action pleine d’autorité : « il commande même aux esprits impurs et ils lui obéissent ! » (v.27). À partir de là, tout va aller très vite pour lui : « sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de Galilée ».

D’où lui vient cette autorité ? La lettre aux Hébreux suggère : son autorité lui vient de son humanité, et aussi, déjà, de sa passion et de sa mort.

De son humanité : « ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir… »

De sa passion et de sa mort : « Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de sa Passion et de sa mort ».

Dans la suite, l’auteur de la lettre aux Hébreux montrera que c’est bien parce qu’il est un homme, que Jésus a pu sauver l’humanité. Et plus encore « à cause de sa passion et de sa mort » : nous l’entendrons demain.

En ce début d’année, alors que nous voulons résolument orienter notre vie sur le Christ, rendons grâce à Dieu pour son don ineffable !

 

Prière

Seigneur, tu passes sur nos routes, tu nous appelles à t’accompagner, tu nous fais entrer dans l’urgence du Royaume : il n’y a pas de temps à perdre. Pardonne nos lenteurs, réveille en nous l’ardent désir de ne rien préférer à ton amour, et de nous lancer dans ce temps ordinaire avec l’ardeur des commencements. Avec Grégoire de Nysse, apprends-nous à nous élancer vers toi, à aller de commencement en commencement vers des commencements qui n’ont pas de fin !

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