vendredi 20 janvier 2023

Liturgie de la Parole, 2e vendredi impair TO

(sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

Parmi les milliards de personnes habitant cette terre, nous n’en connaissons que très peu par leur nom… Marc insiste sur les foules qui entourent Jésus. Nous l’avons entendu hier, nous l’entendrons encore demain. Quantité de gens dont nous ne connaissons pas le nom, gens anonymes. Mais aujourd’hui, il s’éloigne des foules et monte sur la montagne, accompagné de ses proches. Ceux-là, les Douze qu’il va instituer, ne sont plus anonymes. Nous allons entendre leurs noms. Nous aussi, devant Jésus, nous avons un nom : si nous répondons à son appel, nous sortons de l’anonymat : c’est la condition pour être envoyé…

Résonances

Les Douze, Jésus les institue, il leur donne une mission particulière : proclamer la Bonne Nouvelle avec le pouvoir d’expulser les démons. Dans le grand combat contre les forces du mal, Jésus n’est pas seul. Être disciple de Jésus, c’est accepter de participer à ce combat. Mais il y a une condition préalable : « être avec Jésus ». Ce n’est qu’après avoir fondé les Douze sur le roc de cet « être-avec-lui » que Jésus les envoie.

« Être avec » : c’est la formule de l’Alliance. La lettre aux Hébreux nous rappelle que le Dieu de la révélation biblique est un Dieu qui se fait partenaire, qui se révèle comme « Dieu-avec-nous ». Ce Dieu-avec-nous nous demande aussi d’être avec lui.

Alliance donc. Le passage de la lettre aux Hébreux nous parle d’une alliance « nouvelle ». Il dit : « En parlant d’alliance nouvelle, Dieu a rendu ancienne la première ; or, ce qui devient ancien et qui vieillit est près de disparaître » (Hé 8,13). Ce verset est dangereux : il a pu mettre de l’eau au moulin de la toute première hérésie chrétienne qui consistait à rejeter en bloc tout l’Ancien Testament.

Dans notre vie aussi, quand nous sentons que quelque chose advient qui est « nouveau », nous jetons un regard vers le passé pour comprendre en quoi le nouveau est nouveau. Et souvent, on constate deux choses que l’on peut résumer en deux mots : continuité et rupture.

Continuité : la nouveauté que j’expérimente s’enracine dans ce qui précède et qui l’a préparé. Ainsi, la première alliance a préparé la nouvelle, et la nouvelle ne peut se comprendre sans voir comment elle s’enracine dans la première. Rupture : quand on commence une nouvelle étape, il y a comme un « saut » : on coupe le cordon et on se lance dans l’inconnu. Comment tenir ensemble la continuité et la rupture, l’ancien et le nouveau ? C’est un des nombreux paradoxes de la vie spirituelle, de la vie tout court. Oser lâcher, quitter ce qui ne peut que mourir et disparaître, sans pour autant renier l’essentiel de l’héritage.

Demandons-nous : quel est cet essentiel ? Quel est le fil rouge de ma relation avec le Christ ? Et quel est le saut vers l’inconnu qu’il me demande de risquer ?

Prière

Seigneur Jésus, maître de l’Alliance nouvelle, tu inscris ta loi d’amour dans nos pensées et sur nos cœurs afin que nous puissions te connaître comme tu nous connais. Tu nous appelles par notre nom, tu nous demandes d’être avec toi. Nous t’en prions : fonde-nous solidement sur le roc de ta présence, afin que nous ayons l’audace de partir à la rencontre des foules qui t’attendent et qui espèrent un salut.

 

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