vendredi 22 juillet 2022

Liturgie de la Parole, sainte Marie Madeleine

 (sœur Marie-Christine)

Introduction

Bonjour et belle fête à Sœur Madeleine et à toutes celles qui portent ce beau nom.

Chercher, désirer, trouver : voici les trois verbes qui reviennent sans cesse dans le passage du Cantique des Cantiques.

Trois beaux verbes qui traduisent l’ardente quête de sainte Marie Madeleine et celle qui devrait être la nôtre. Le Psaume 62 chante « Dieu, tu es mon Dieu je te cherche dès l’aube » et Jésus dans l’évangile pose la question à Marie Madeleine : « Qui cherches-tu ? »

Exprimons notre quête en union avec l’Église et l’humanité, au moyen des Psaumes de ce jour.

 

Méditation

La bien-aimée du Cantique cherche d’abord dans sa chambre, de nuit, celui que son âme désire, et elle ne le trouve pas.

Alors elle prend une décision, qui résonne en moi comme celle du fils prodigue de la parabole de Luc 15 « Oui je me lèverai » ! Un choix, une résolution, mis aussitôt en pratique. C’est un verbe de résurrection. Ainsi commence la route qui nous fait sortir de nos enfermements, de notre nuit.

Elle décide de tourner dans la ville, dans les rues et les places : les lieux de passage. Ce n’est pas la vie fraternelle mais des lieux où l’on se croise sans se rencontrer. Elle n’y trouve pas celui que son âme désire. Pas plus que Marie Madeleine ne trouve son « Seigneur » dans le tombeau-mémorial ! Le mémorial est ouvert, la mort est devenue lieu de la vie, mais Marie ne le sait pas.

Les anges, comme les gardes de la ville du Cantique, sont là pour dire : il n’est pas ici, celui que tu cherches ! C’est déjà une indication précieuse, une invitation à la conversion, à se tourner, mieux, à se retourner, à faire demi-tour, à aller plus loin ou plus profond.

Marie Madeleine ne peut pas faire le deuil de son Seigneur : il n’est plus là, et c’est terrible. Jésus vient la rejoindre, là où elle est, là où elle en est dans son cheminement extérieur et surtout intérieur.

Les yeux embués de larmes ; le cœur lourd et obscurci, elle ne le reconnaît pas ! Cela m’a toujours fascinée. Même quand il est là, il n’est pas facile de discerner la présence de Jésus. S’il n’enlève pas le voile qui recouvre le cœur de Marie Madeleine et le nôtre, nous ne le reconnaissons pas.

Il l’appelle par son nom, il appelle chacun par son nom unique, et c’est bouleversant. L’amour exprimé par cet appel la saisit, comme il a saisi plus tard Paul[1] et peut nous saisir.

Elle se retourne… mais elle s’était déjà retournée et avait « aperçu Jésus qui se tenait là ». Si elle se retournait matériellement une 2ème fois elle lui tournerait le dos ! Ce 2ème retournement est sans doute intérieur. Saisie par cette voix qu’elle reconnaît alors qu’elle ne pensait plus jamais l’entendre, elle pousse le cri du cœur « Rabbouni ! », où éclate toute son affection, sa reconnaissance, sa joie sans borne.

Si la bien-aimée du Cantique a saisi celui que son âme désire, Jésus ne veut pas être retenu. Mais il ouvre une perspective inimaginable : ses disciples deviennent ses « frères ». « Marie se trouve invitée à deviner ce qu’il en est d’elle à ce moment. Introduite dans la même relation, mais en tant que femme, elle est « sœur » de son Maître-Rabbouni, au-delà de tout ce qu’elle peut demander ou concevoir (cf. Éphésiens 3,20). Dans cette Sagesse d’Amour Marie Madeleine peut vivre son Alliance » écrit le Père Simoens[2]. Alliance d’amour, Alliance de vie.

Pour nous aussi ce message est fort : le Père de Jésus est notre Père, notre Dieu, et il fait de nous des frères et des sœurs et de Jésus et entre nous. Nous sommes des créatures nouvelles « le monde ancien s’en est allé, un mode nouveau est déjà né »[3] C’est route.

Que sainte Marie Madeleine soit lumière sur notre route dans la vie filiale et fraternelle. Que nous soyons à notre tour messager de cette Bonne Nouvelle.

 

Introduction au Notre Père :

« Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » que Jésus ressuscité chante en nous « Notre Père »

 

Prière d’envoi 

Ô Christ Seigneur mort et ressuscité « afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes » mais sur toi, sur le Père, renouvelle en nos cœurs, dans le cœur des croyants et des personnes de bonne volonté la vie filiale et fraternelle.

Que nous soyons saisis par ton amour et te bénissions par toute notre vie.

Toi qui vis avec le Père dans l’Esprit dès maintenant et pour toujours.



[1] 2Corinthiens 5,14, autre lecture proposée pour la fête de sainte M Madeleine.

[2] Père Yves Simoens Selon Jean une interprétation tome 3 p 883

[3] 2Corinthiens 5,17.

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