(sœur Marie-Christine)
Introduction
Bonjour
et belle fête à Sœur Madeleine et à toutes celles qui portent ce beau nom.
Chercher, désirer, trouver : voici les trois verbes
qui reviennent sans cesse dans le passage du Cantique des Cantiques.
Trois beaux verbes qui traduisent l’ardente quête de sainte
Marie Madeleine et celle qui devrait être la nôtre. Le Psaume 62 chante « Dieu, tu es mon Dieu je te cherche dès
l’aube » et Jésus dans l’évangile pose la question à Marie
Madeleine : « Qui
cherches-tu ? »
Exprimons
notre quête en union avec l’Église et l’humanité, au moyen des Psaumes de ce
jour.
Méditation
La bien-aimée du Cantique cherche d’abord dans sa chambre,
de nuit, celui que son âme désire, et elle ne le trouve pas.
Alors elle prend une décision, qui résonne en moi comme
celle du fils prodigue de la parabole de Luc 15 « Oui je me lèverai » ! Un choix, une résolution, mis
aussitôt en pratique. C’est un verbe de résurrection. Ainsi commence la route
qui nous fait sortir de nos enfermements, de notre nuit.
Elle décide de tourner dans la ville, dans les rues et les
places : les lieux de passage. Ce n’est pas la vie fraternelle mais des
lieux où l’on se croise sans se rencontrer. Elle n’y trouve pas celui que son
âme désire. Pas plus que Marie Madeleine ne trouve son « Seigneur » dans le tombeau-mémorial !
Le mémorial est ouvert, la mort est devenue lieu de la vie, mais Marie ne le
sait pas.
Les anges, comme les gardes de la ville du Cantique, sont
là pour dire : il n’est pas ici, celui que tu cherches ! C’est déjà
une indication précieuse, une invitation à la conversion, à se tourner, mieux,
à se retourner, à faire demi-tour, à aller plus loin ou plus profond.
Marie Madeleine ne peut pas faire le deuil de son
Seigneur : il n’est plus là, et c’est terrible. Jésus vient la rejoindre,
là où elle est, là où elle en est dans son cheminement extérieur et surtout
intérieur.
Les yeux embués de larmes ; le cœur lourd et obscurci,
elle ne le reconnaît pas ! Cela m’a toujours fascinée. Même quand il est
là, il n’est pas facile de discerner la présence de Jésus. S’il n’enlève pas le
voile qui recouvre le cœur de Marie Madeleine et le nôtre, nous ne le
reconnaissons pas.
Il l’appelle par son nom, il appelle chacun par son nom
unique, et c’est bouleversant. L’amour exprimé par cet appel la saisit, comme
il a saisi plus tard Paul[1] et peut nous saisir.
Elle se retourne… mais elle s’était déjà retournée et avait
« aperçu Jésus qui se tenait là ».
Si elle se retournait matériellement une 2ème fois elle lui
tournerait le dos ! Ce 2ème retournement est sans doute
intérieur. Saisie par cette voix qu’elle reconnaît alors qu’elle ne pensait
plus jamais l’entendre, elle pousse le cri du cœur « Rabbouni ! », où éclate toute son affection, sa
reconnaissance, sa joie sans borne.
Si la bien-aimée du Cantique a saisi celui que son âme
désire, Jésus ne veut pas être retenu. Mais il ouvre une perspective
inimaginable : ses disciples deviennent ses « frères ». « Marie
se trouve invitée à deviner ce qu’il en est d’elle à ce moment. Introduite dans
la même relation, mais en tant que femme, elle est « sœur » de son
Maître-Rabbouni, au-delà de tout ce qu’elle peut demander ou concevoir (cf. Éphésiens
3,20). Dans cette Sagesse d’Amour Marie Madeleine peut vivre son Alliance »
écrit le Père Simoens[2]. Alliance d’amour,
Alliance de vie.
Pour nous aussi ce message est fort : le Père de Jésus
est notre Père, notre Dieu, et il fait de nous des frères et des sœurs et de
Jésus et entre nous. Nous sommes des créatures nouvelles « le monde ancien s’en est allé, un mode
nouveau est déjà né »[3] C’est route.
Que sainte Marie Madeleine soit lumière sur notre route
dans la vie filiale et fraternelle. Que nous soyons à notre tour messager de
cette Bonne Nouvelle.
Introduction au Notre
Père :
« Je monte vers
mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » que Jésus
ressuscité chante en nous « Notre
Père »
Prière d’envoi
Ô Christ Seigneur mort et ressuscité « afin que les vivants n’aient plus leur vie
centrée sur eux-mêmes » mais sur toi, sur le Père, renouvelle en nos
cœurs, dans le cœur des croyants et des personnes de bonne volonté la vie
filiale et fraternelle.
Que nous soyons saisis par ton amour et te bénissions par
toute notre vie.
Toi
qui vis avec le Père dans l’Esprit dès maintenant et pour toujours.
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