lundi 18 juillet 2022

Liturgie de la Parole, 16e lundi TO

 (sœur Marie-Raphaël)

Ouverture

Durant ces mois d’été, nous poursuivons notre lecture continue de l’évangile de Mt et parallèlement un parcours à grandes enjambées des prophètes d’Israël. Le texte du prophète Michée que nous entendrons aujourd’hui est connu, il est capital. Il nous fait réfléchir à ce que le Seigneur attend de nous. Le psaume 49 lui fait écho de manière poétique. Il suggère que le « sacrifice d’action de grâce » a plus de valeur, pour Dieu, que tous les sacrifices d’animaux. Oui, notre prière est un lieu de rencontre intime avec le Seigneur, le Dieu de l’Alliance. Notre psalmodie est un sacrement. Offrons à Dieu le sacrifice de louange !

Résonances

Dans le film « Lunana », qui se déroule dans un des villages les plus reculés du Bhoutan, à plus de 5000 mètres d’altitude, on voit une jeune femme assise devant la montagne, à un endroit bien choisi pour que l’écho amplifie sa voix. Elle chante le chant des yacks : en entendant ce chant, les yacks dispersés dans les pâturages des hauteurs retrouvent le chemin du village. Le jeune maître d’école – qui vient de la ville et ne connaît pas tout cela – lui demande : « pourquoi fais-tu cela ? Pourquoi chantes-tu ici ? » Et elle répond : « c’est mon offrande ». Il y a en elle un mouvement spontané qui vient des profondeurs de l’âme et qui la pousse à offrir ce qu’elle a de plus beau. Car la beauté n’atteint sa plénitude, sa véritable raison d’être, que dans le fait d’être offerte, partagée… La jeune fille offre son chant parce qu’elle déborde d’un bonheur tout simple et qu’elle sent qu’elle doit rendre grâce. À qui l’offre-t-elle ? Elle ne s’en préoccupe pas : elle l’offre, c’est tout. Et la nature, l’écho de la montagne l’amplifie, la répercute, prend le relais. Il y a là quelque chose de très pur. Cela rejoint un poème de Tagore : Je me suis assis à tes pieds. Que seulement je fasse de ma vie une chose simple et droite, pareille à une flûte de roseau que tu puisses emplir de musique. (L’Offrande lyrique, no 7).

L’offrande, le sacrifice, est lieu de rencontre avec Dieu. Mais ce qui est beau au départ peut vite être dévoyé. Les prophètes dénoncent les abus : soit une ritualité qui n’a plus rien à voir avec le cœur profond, soit, à l’autre extrême, une obsession du péché et l’impression qu’on n’offrira jamais assez pour apaiser la colère de Dieu.

Entre les deux extrêmes, le prophète Michée offre une réponse limpide.

« Homme, on t’a fait connaître ce qui est bon (la bonté qui est caractéristique de la création de Dieu : et Dieu vit que cela était bon), ce que le Seigneur réclame de toi (ce qu’il cherche en toi, ce qu’il scrute en toi, lui qui connaît le fond des cœurs) : rien d’autre que respecter le droit (faire, agir, mettre en œuvre ce qui est juste), aimer la fidélité (la fidélité hèsèd est un des mots de l’amour : il invite à aimer l’amour !) et t’appliquer à marcher avec ton Dieu (marcher, toujours marcher, ce n’est jamais fini, mais pas seul : marcher avec Dieu qui marche avec nous). »

Prière

Seigneur, nous voulons t’offrir nos vies. Reçois les balbutiements de notre louange, les humbles efforts de notre charité, la persévérance de notre marche, comme une offrande à ta gloire. Que ta grâce transfigure nos vies et les remplisse de ta musique.

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