vendredi 9 avril 2021

Liturgie de la Parole, vendredi dans l'octave de Pâques

 (sœur Marie-Jean)

Introduction

Nous voici rassemblés en communauté, en Eglise.

« C’est le Seigneur ! »

Tel est le cri de reconnaissance du disciple bien-aimé au bord du lac, après la pêche surabondante du chapitre 21, dans le 4e évangile…

Tel est aussi le Nom qui peut faire basculer nos vies.

Dans le récit des Actes des Apôtres, nous avons été témoins de la guérison de l’infirme de la « belle porte ».

La vie de Pierre et de Jean sont effectivement transformées par ce nom-là, eux qui enseignent le peuple et annoncent la résurrection.

La vie des 5.000 hommes témoins de la guérison, elle aussi, bascule dans la foi.

Mais il n’en va pas de même pour « les chefs du peuple, les anciens et les scribes », qui font arrêter les deux disciples et les font comparaître :

« Par quelle puissance, par le nom de qui, avez-vous fait cette guérison ? »

La réponse des disciples est une invitation :

« Sachez-le donc, vous tous, ainsi que tout le peuple d’Israël : c’est par le nom de Jésus le Nazaréen, lui que vous avez crucifié mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est par lui que cet homme se trouve là, devant vous, bien portant »

« Sachez-le » : un savoir qui est à la portée des opposants de la foi.

Ce savoir est aussi à notre portée et à celle de tous nos contemporains…

Nous laisserons-nous atteindre par ce cadeau ?

En recueillant les intentions des hommes et femmes de notre temps, entrons dans la joie contagieuse du psalmiste : 

« Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! »

 

Méditation

Après la Joie éprouvée en entendant la nouvelle de la Résurrection de leur Maître, les disciples vivent le retour à la vie quotidienne.

C’est le temps du retour en Galilée, de la reprise des activités professionnelles – la pêche -, du compagnonnage avec ces collègues de disciples…

Quelque chose a changé, certes, entre ces hommes : le souvenir de ces années en compagnie du Maître, l’enthousiasme éprouvé, l’Espérance avivée…

Mais l’épreuve de la Passion et de la Mort a tout émoussé.

Il faut bien gagner son pain : retournons à la vie concrète !

L’initiative de Simon-Pierre les sollicite :

« Je m’en vais à la pêche »

Les disciples le suivent. Mais c’est l’échec, pas inhabituel en ce métier :

« … cette nuit-là, ils ne prirent rien »

Les disciples réessaieront une autre fois, pourvu que ce poisson se montre plus favorable…

Puis Quelqu’un les interpelle :

« Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez… »

Sans doute ont-ils déjà essayé ? Mais ils renouvellent la tentative… et la surabondance les surprend :

« Ils n’arrivaient pas à tirer (le filet), tellement il y avait de poissons… il y en avait cent cinquante-trois »

Intuition, prise de conscience, reconnaissance :

« C’est le Seigneur ! », s’exclame le disciple que Jésus aimait.

Jésus leur dit : « Apportez de ces poissons que vous venez de prendre… Venez manger »

C’est bien Lui !

Cette sollicitude, cette capacité de susciter l’inattendu et la surabondance, cette proximité… Jésus est Vivant !

« Aucun des disciples n’osait lui demander : ‘Qui es-tu ?’ Ils savaient que c’était le Seigneur »

Ce petit verbe « ils savaient » peut paraître étrange. En réalité, il exprime le basculement qui atteint les compagnons de Jésus…

Rappelons-nous la Passion : Jésus, Lui, savait que « l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père » (Jn 13, 1) ; il savait « que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu » (Jn 13, 3) ; plus loin, il savait « tout ce qui allait lui arriver » (Jn 18, 4) ; et, au dernier instant de sa vie, il savait « que tout, désormais, était achevé » (Jn 19, 28).

Ce « savoir » de Jésus s’enracinait dans la relation qui l’unit à son Père.

C’est le fruit d’une expérience.

Ce savoir, c’est la certitude d’être aimé, de n’être jamais seul, de pouvoir avoir confiance.

C’est la conviction de demeurer dans le Père, d’être enraciné en son Amour.

Ressuscité au matin de Pâques, Jésus transmet ce « savoir » aux siens…

Et ce savoir, Jésus nous l’offre aujourd’hui !

Forte d’un tel savoir, notre vie quotidienne est transformée…

Si nous sommes enracinés en Jésus, les épreuves, les souffrances n’ont plus le même impact.

Notre vie trouve son ancrage, sa solidité en une Espérance qui ne peut tromper.

Les disciples savaient, nous savons que « c’est le Seigneur ! »

Grâce à ce savoir, la paix nous est donnée… et la joie peut jaillir.

Et cette joie, promise par Jésus dans ses discours d’adieux, « nul ne pourra nous la ravir » (Jn 16, 22) !

 

Temps de silence - Notre Père

 

Oraison

En ce matin de Pâques, le disciple bien-aimé témoigne et nous entraîne dans la reconnaissance : « C’est le Seigneur ! ». Ce savoir qui animait Jésus, qu’il a partagé à ses disciples, nous est offert aujourd’hui. Seigneur, accorde-nous de laisser ton Amour atteindre nos profondeurs et qu’il puisse rejoindre tous nos contemporains, proches et lointains. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils ressuscité, qui règnes avec Toi et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles.              

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