lundi 12 avril 2021

Liturgie de la Parole, 2e lundi du Temps Pascal

 (sœur Marie-Christine)

Introduction :

Bonjour à vous qui êtes ici et à vous qui nous rejoignez par zoom ou par le cœur. Ensemble nous sommes rassemblés en Église pour célébrer le Seigneur et nous nourrir de sa Parole. L’introduction de notre évangile résonne un peu comme la présentation de Jean Baptiste dans le prologue (Jn 1, 6). C’est solennel. Nicodème vient pendant la nuit. La nuit, moment de l’étude de la Torah pour les Rabbins (ils travaillaient le jour pour gagner leur vie). Sans le savoir Nicodème vient rencontrer celui en qui était la vie « et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn 1,5-6)

 Nicodème n’apparaît que 3 fois et uniquement en Jean, mais il est touchant : ici par sa quête ; en 7,50 quand les gardes envoyés par les grands-prêtres et les pharisiens reviennent sans avoir arrêté Jésus car « Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! », Nicodème rappelle simplement « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? ». Il se fait rabrouer pour cette intervention de simple justice humaine. Et en 19,39 c’est lui qui apporte le mélange de myrrhe et d’aloès pour l’ensevelissement de Jésus.

 Comme Nicodème chercheur de Dieu, la communauté de Jérusalem, tous, d’un même cœur, élevons nos voix vers Dieu en chantant le Psaume 118.

 Méditation :

« Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. » La manière dont Nicodème s’adresse à Jésus est vraiment formidable. C’est presque une confession de foi communautaire « Nous le savons »

Quels signes Jésus a-t’ il donc accomplis ? Les noces de Cana (mais c’était en Galilée, il n’est pas dit que Nicodème en ait entendu parler.) À Jérusalem il y a eu les vendeurs chassés du Temple et d’autres signes qui suivent et que nous ne connaissons pas.

Nicodème, un pharisien habitué à se nourrir de la Torah, habitué sans doute aussi à chercher le Seigneur et les signes de sa présence dans la vie, vient voir Jésus en qui il reconnaît un Rabbin exceptionnel, venu de la part de Dieu, signe de la présence de Dieu, Dieu est avec lui : il est Emmanuel !

Venu de la part de Dieu ? Comme dans le Prologue (Jean 1,11-13) « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. » La même idée et de la venue et de la naissance nouvelle.

Garder cela en notre cœur peut nous aider à percevoir ce que Jésus répond à Nicodème.

- Tu as a vu à travers les signes que Dieu est avec moi. Tu es en train de naître d’en haut, de voir le Royaume de Dieu.

- Mais voyons Jésus que dis-tu ? Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Humainement ce n’est pas possible.

- Nicodème, je te parle de « naître d’en haut » ! Pas du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme. Je te parle de naître de Dieu. Comment ? C’est l’eau et l’Esprit, les deux 1ers éléments de la Genèse, qui font naître à cette vie. L’Esprit, le Souffle que Dieu a soufflé dans les narines d’Adam, ce « vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. » Cet Esprit, ce Souffle, mot féminin en hébreu, est une matrice de vie. Tu entends sa voix, mais ne peux le saisir. D’où vient-il, où va-t-il ? Tu ne le sais pas. Et pourtant il est très réel et agissant, il fait naître, il fait vivre, il fait cheminer pas à pas.

Il n’est pas comme « le tumulte des nations, le vain murmure des peuples » du Psaume 2 que nous venons de prier et qui est cité dans la 1ère lecture.

« Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »

Renaître ? Non, Nicodème, naître ! Naître à la seule vraie vie dont la vie terrestre est la 1ère étape, car « le monde était venu par Lui à l’existence » (Jn 1,10), « ce qui est né de la chair est chair », est humain au sens noble du mot. Naître de l’eau qui jaillira du cœur transpercé de Jésus sur la croix, du Souffle qu’il a remis au Père (Jn 19, 30.34).

Naître, être engendré de Dieu. Le recevoir et par là recevoir « de pouvoir devenir enfants de Dieu » (Jn 1,12).

« Ce qui est né, de l’Esprit est esprit. », une personne née de l’Esprit est habitée par l’Esprit qui l’a engendrée et la transforme. Elle est née d’en haut, elle est née de Dieu et cette vie, cette joie, nul ne peut la lui ravir (cf. Jn 16,22).

C’est la réalité de notre vie. Même si nous ne savons pas trop où nous allons, nous savons avec QUI nous y allons ! Qu’il reste avec nous, Lui, l’Emmanuel, qu’il reste et demeure notre vie, notre joie, notre paix.

 Introduction au Notre Père :

Par le nom de Jésus, ton Saint, ton Serviteur, Lui notre vie et notre joie, nous nous tournons vers Toi, Père pour chanter la prière qu’il nous a apprise.

 Prière de conclusion :

Seigneur donne à ceux qui te servent de t’accueillir jour après jour, de dire ta Parole avec une totale assurance par leur parole et par leurs actes.

Ils sont nés de toi, Seigneur, de ton Esprit : que ton Souffle de vie les transforme, les conduisent jour après jour pour les faire entrer dans ton Royaume. Toi notre vie, notre résurrection, qui nous mènes au Père, dans l’Esprit, dès aujourd’hui et jusque dans la vie éternelle.

 

Aucun commentaire: