mardi 13 avril 2021

Liturgie de la Parole, 2e mardi du Temps Pascal

 (sœur Myrèse)

Invitation : 

Aujourd’hui nous continuons notre méditation de la Parole avec Nicodème. Sr Marie-Christine nous a déjà ouvert la voie hier. L’évangile du jour va nous permettre d’approfondir ! le livre des Actes, lui, va nous brosser un tableau sommaire de la vie de la première communauté chrétienne. Tableau qui est à la base de la vie religieuse, mais n’est pas du tout réservé à celle-ci. Tout chrétien est appelé à vivre la communion qui est en Jésus, aujourd’hui ressuscité ! Sans pour autant oublier que cette communion est née au pied de la croix.

La Parole méditée : 

Merci Nicodème, oui, sincère merci. Tu es l’homme de la nuit, et tu guides nos pas vers la foi en Jésus. Pas une foi facile. Mais une foi réelle, profonde. Ce n’est pas pour rien que les sculpteurs t’ont choisi pour patron. Oui, tu es de ceux dont le regard, peu à peu, dans la nuit d’un bloc de pierre découvre la forme qui y est cachée et la fait venir au jour. On raconte qu’un gosse voyant un sculpteur faire jaillir un cheval d’un bloc de pierre, a demandé au sculpteur : comment savais-tu qu’il y avait un cheval dans cette pierre ? question profonde ! digne de toi, Nicodème ! Oui, tu es de ceux dont le regard s’éveille de nuit au mystère du Royaume. Oui, le monde en deux dimensions, ce n’est pas pour toi ! toi tu vas à la profondeur. Et Jésus honore ta quête, il répond à ta soif. Tu voulais connaître Jésus. Et Jésus t’emmène plus avant que là où t’avait mené la connaissance acquise à l’école rabbinique. Jésus t’a ouvert le chemin non plus du savoir, mais du vivre ! Oui, il s’agit de naître, de naître d’en haut. D’eau et d’esprit. Mais où souffle l’Esprit ? dis-moi Nicodème, où as-tu senti l’Esprit souffler et t’entrainer en sa vie ? où et quand es-tu né en vérité ? comment les paroles de Jésus, les paroles de cette première nuit de rencontre, ont-elles ouvert en toi un chemin de vie ? De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse, dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout croyant ait la vie éternelle. Le serpent de bronze, tu connais. Tu sais qu’au désert les pères qui ont été mordus par le serpent de la tentation, en se tournant vers le serpent de bronze, en levant les yeux vers lui, ont trouvé la guérison. Mais que voulait te dire Jésus par cette parole ? Si nous voulons comprendre avec toi, Nicodème, si nous voulons avec toi naître d’en haut, il nous faut poursuivre dans l’évangile, et te retrouver au chapitre 19 de st Jean : au pied de la croix ! oui, st Jean est le seul à mentionner ta présence à ce moment. Dans les synoptiques, Joseph d’Arimathie s’en sort seul pour descendre Jésus de la croix et le mettre au tombeau. Jean, lui, nous dit que tu es là aussi, et que tu es venu avec un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres : 32 kgs !!! rien que cela ! et avec Joseph d’Arimathie tu rends hommage à Jésus, employant pour lui ces aromates selon la coutume juive d’ensevelir.  Plus question de déposer Jésus au tombeau à la hâte, comme dans les synoptiques. On ne s’étonne pas que dans l’évangile apocryphe qui porte ton nom, Nicodème, on apprend que cette sépulture a valu des ennuis à Joseph et à toi, que Jésus ressuscité est apparu à Joseph d’Arimathie, pour le délivrer de la prison où les grands prêtres l’avaient fait jeter ! Légende ? Ok ! Mais donc à lire pour en découvrir le sens !

Nicodème, où et quand es-tu né à la vraie vie ? A la vie en Jésus ? N’est-ce pas au pied de la croix ? N’est-ce pas pour toi tout spécialement que Jean a cité le prophète Zacharie : ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. Oui, de même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse, dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout croyant ait la vie éternelle.  Oui, Nicodème, tu as vu jaillir du coté de Jésus, l’eau et le sang ! tu as reçu au pied de la croix, le souffle de Jésus, et tu es né ! Levant les yeux sur la croix, tu as reconnu ton Maitre, ton Seigneur et ton Dieu. Et tu as confessé ta foi, non en paroles, mais en actes : en apportant ces aromates (les synoptiques n’ont nulle trace de myrrhe et d’aloès à ce moment) oui, le psaume devait chanter en ton cœur à ce moment, et derrière l’horreur de la crucifixion, tes yeux de sculpteur se sont dessillés et ont perçu le plus beau des enfants de l’homme : celui dont la myrrhe et l’aloès parfument le vêtement, comme nous le chantons dans le psaume 44. Ta profession de foi est claire : en ce crucifié, tu as reconnu ton Dieu, ton Sauveur. Et tu es né avec ceux qui étaient au pied de la croix, tu es né avec ce petit peuple de croyants : église naissante, dont tu es une colonne secrète. Nicodème, cela veut dire « peuple victorieux »… oui ce petit peuple dont les Actes nous rapportent la croissance est né au pied de la croix ! Pas étonnant que le crucifix de Lucques, comme celui de Battlo, dont on t’attribue la sculpture est à l’origine des croix présentant le Christ en gloire (tel le vieux bon Dieu de Tancremont). Nicodème, ton berceau n’est autre que la croix de Jésus ! Merci de nous y conduire ! Merci de nous faire lever les yeux vers Jésus ! Oui, tu es celui qui découvre dans la nuit, la lumière. Tu es celui qui dans l’abaissement total du Fils a vu l’élévation accomplie du Fils ressuscité. Tes yeux se sont ouverts, les yeux de la foi. Nicodème, ton berceau c’est la croix de Jésus ! Là tu es né ! Là tu as exaucé la soif de Jésus, et aujourd’hui tu nous entraînes ! Donne-nous de naître avec toi ! Merci Nicodème.

                            Christ de Lucques 

Prier le Notre Père : 

Jésus, avec Nicodème, au pied de ta croix, nous naissons en peuple de croyants, et nous voulons prier notre Père, avec les mots que tu nous as confiés.

Prière d’envoi : 

Béni sois-tu Père pour Nicodème et pour tous ceux et celles qui dans la nuit de la foi ont vu leurs yeux s’ouvrir sur le fils de l’homme élevé sur la croix ! Béni sois-tu Père, pour la naissance à laquelle tu nous invites tandis que nous levons les yeux vers ton Bien aimé, lui, le plus beau des enfants des hommes, défiguré par nos fautes, rendu à sa beauté, par ta grâce. Béni sois-tu, Père, en la croix de Jésus tu as taillé le berceau d’un peuple nouveau, et tu as répandu ton Esprit. Garde-nous fidèles en cette foi baptismale, aujourd’hui et pour les siècles des siècles. 

Bénédiction : 

Dieu nous fait naître à une vie nouvelle, qu’il nous bénisse et nous y garde…

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