(sr Myrèse)
Introduction : il n’y a pas, durant
l’octave de Noël, un interdit de fêtes de saints, on dirait même qu’on a multiplié les fêtes pour
le plaisir ! st Etienne aujourd’hui, st Jean demain si le dimanche de la
sainte famille ne l’emportait, sts innocents lundi… A Pâques, c’est interdit de
célébrer fêtes ou solennités pendant l’octave, la liturgie nous tourne
uniquement sur l’avenir de vie après la mort que Jésus nous ouvre par sa
résurrection. La liturgie s’emploie à nous faire entrer par la foi dans le
monde de la résurrection. Alors comment comprendre la présente octave ?
nous montrer la vie des saints sur terre, leur chemin jusqu’au terme, n’est-ce
pas une manière de nous faire voir, toucher, le mystère de l’incarnation ?
Le mystère du Dieu avec nous, partageant notre vie humaine, pour nous inviter à
partager sa vie divine. Comme l’ont si bien exprimé les pères à commencer par
st Irénée : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. Alors
hier nous avons célébré la naissance sur terre de Jésus, Dieu fait homme.
Aujourd’hui nous célébrons la naissance au ciel de st Etienne, homme divinisé
pour l’éternité. Entrons dans cette liturgie, avec chevillé au cœur, un grand
désir : partager notre humanité à notre Dieu, et recevoir en partage sa
divinité.
Après l’évangile : Vous cherchiez un Noël doucereux ? rose bonbon,
sucre et guimauve ? ce n’est pas dans la liturgie que vous le trouverez,
allez plutôt faire du lèche-vitrine devant une pâtisserie ! la fête
d’aujourd’hui nous montre st Etienne, un disciple du Christ, un des premiers
diacres, premier martyr pour sa foi au Christ. Jésus est venu partager notre
condition humaine, souffrir avec nous pour nous donner part à sa vie. Cela nous
était déjà dit dans le récit de Noël, que les anges chanteurs ont tenté
d’adoucir. Mais lorsque notre Dieu s’incarne, il n’y a pas de place pour lui là
où vivent les humains. Il est parmi les migrants d’aujourd’hui ! pas de
place ! et le trône de gloire qu’il recevra en fin de vie : une
croix ! le supplice le plus cruel et honteux, dixit Cicéron. Supplice
appliqué aux esclaves et non-citoyens, pour révolte, vol, ou meurtre ! Jésus
méritait-il une telle condamnation ? Oui, Jésus prenant notre condition
humaine, s’est abaissé tel un esclave, il nous lave les pieds, aussi souvent
qu’il en est besoin. Jésus non citoyen romain ? oui, et rejeté par les
siens, il n’a d’autre patrie que celle qu’il nous ouvre : le Royaume. Jésus
un révolté ? oui, contre le mal qui abîme l’humain ! voleur ?
oui, il a dérobé l’acte de condamnation qui pesait sur notre humanité !
meurtrier ? oui, il a mis à mort la mort elle-même !
Voilà le résultat de
l’incarnation que nous avons célébrée hier dans la douceur !
aujourd’hui, Etienne, en suivant les traces de Jésus, nous montre à quel point,
ayant reçu Jésus en sa vie humaine, il devient avec Jésus héritier du ciel. Au
cœur même de son martyr, il est divinisé, définitivement divinisé.
Alors prenons un temps de
silence, pour ouvrir pleinement, sans restriction, notre humanité à ce Dieu qui
vient pour tout partager. Y compris nos souffrances les plus obscures, nos
détresses les plus cachées. Il vient tout partager, tout assumer, pour y
déposer sa divinité. Ne faisons pas échouer ce projet divin ! Dans le
sillage d’Etienne, livrons-nous sans réserve à cet amour, et accueillons au plus
profond de nos vies, la vie divine qu’il nous partage ! Dieu s’est fait
homme pour que l’homme devienne Dieu. Pour que tu deviennes Dieu, que tu
aies part à sa vie divine ! Tu es fils de Dieu, tu apprendras comme
Etienne ce qu’il en coûte parfois, mais ne crains pas l’Esprit du Seigneur est
en toi, il t’accompagnera jusqu’à ton heureuse naissance au ciel !
Invitation au Notre Père :
Jésus, par ton incarnation, tu es devenu
l’ainé d’une multitude de frères. Mets en nous ton Esprit, qu’avec toi, nous
nous tournions de tout cœur vers le Père et osions avec toi lui redire :
Prière conclusive : Dieu d’amour, tu
n’as pas supporté que nous soyons abandonnés à la souffrance et à la mort. Tu
as envoyé ton Fils Jésus, partager notre humanité, et nous rendre la vie. Nous
te bénissons. Que la bonne Nouvelle du salut, dont a témoigné ton martyr st
Etienne parvienne encore aujourd’hui à tous les opprimés, les souffrants, les
mourants. Nous te le demandons par Jésus…
Bénédiction : que le Dieu de la
vie…
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