Ps 142
Seigneur, je me tiens en ta Présence.
Je veux découvrir la Parole que tu m'adresses aujourd'hui... Envoie-moi ton Esprit...
« 1 Seigneur, entends ma prière ;
Dans ta justice écoute mes appels,
Dans ta fidélité, réponds-moi.
2 N’entre pas en jugement avec ton serviteur :
Aucun vivant n’est juste devant toi.
3 L’ennemi cherche ma perte,
Il foule au sol ma vie ;
Il me fait habiter les ténèbres
Avec les morts de jadis.
Mon cœur au fond de moi s’épouvante »
(v. 1) "Seigneur, entends ma prière ;
Dans ta justice écoute mes appels,
Dans ta fidélité, réponds-moi"
Le psalmiste est confronté à une situation
difficile : une épreuve, une détresse, une souffrance, une douleur… Il
appelle son Seigneur à l’aide.
On pressent directement le type de relation qui unit le
psalmiste à son Dieu. Il le connaît par son nom et par ses attributs. D’abord,
Dieu est appelé « Seigneur », c’est-à-dire Celui qui sauve : le
nom « Seigneur » est le Nom imprononçable,
révélé à Moïse dans l’Exode. Ensuite, Dieu se caractérise par sa
« justice » : parmi de nombreux exemples dans la Bible, citons « Le Seigneur, le tout-puissant,
sera exalté en son jugement et le Dieu saint se montrera saint par sa justice »
(Is 5, 16). Enfin, Il est un Dieu de « fidélité » : la citation
la plus représentative est le Nom que Dieu révèle à Moïse, auquel j’ai fait
allusion ci-dessus « Le Seigneur passa devant lui et proclama : 'Le Seigneur, le Seigneur, Dieu miséricordieux et bienveillant, lent à la
colère, plein de fidélité et de loyauté' » (Ex 34, 6).
S’appuyant sur
les attributs de son Dieu, le psalmiste se tourne vers Lui :
« entends ma prière… écoute mes appels… réponds-moi ».
Cette requête
est faite avec confiance… Il compte sur Lui. Son Seigneur ne peut le
décevoir !
(v. 2) "N’entre pas en jugement avec ton serviteur :
Aucun vivant n’est juste devant toi"
Au v. 1, il était question de
« justice » : le v. 2 évoque le « jugement ». Et ce,
pour s’en départir. Le psalmiste le sait bien : nul ne peut se justifier
devant Dieu. Face à une telle Sainteté, un tel Amour, une telle Bonté… l’homme
ne peut se prévaloir de rivaliser avec Dieu, d’avoir raison contre Lui.
Pour convaincre Dieu d’intervenir, le psalmiste n’énonce pas
ses bonnes œuvres, ne présente pas le palmarès de ses victoires. Mais il
reconnaît avec humilité : « Aucun vivant n’est juste devant toi ».
Cette reconnaissance prend le contre-pied du combat de Job contre Dieu :
lui s’était justifié… et avait été reconnu juste par Dieu (à la fin du livre qui porte son nom, Job est
engagé par Dieu comme intercesseur au profit de ses amis : « … vous
n'avez pas parlé de moi avec droiture comme l'a fait mon serviteur Job… Vous
offrirez pour vous un holocauste, tandis que mon serviteur Job priera pour
vous. J'aurai égard à lui et ne vous infligerai pas ma disgrâce pour n'avoir pas,
comme mon serviteur Job, parlé avec droiture de moi » (Jb 42, 7-8).
(v. 3-4) "L’ennemi cherche ma perte,
Il foule au sol ma vie ;
Il me fait habiter les ténèbres
Avec les morts de jadis.
Mon cœur au fond de moi s’épouvante"
Le psalmiste expose alors sa souffrance. Comme
souvent dans le livre des psaumes, il est question d’un ennemi. Celui-ci agit
résolument contre le psalmiste : il « cherche (sa)
perte » ; « foule au sol (sa) vie » ; « (le) fait
habiter les ténèbres… ». Les trois expressions recouvrent une réalité
proche : le psalmiste est dangereusement confronté à la mort. Il se sent
chavirer… Et le confirme au verset suivant : « Le souffle en moi
s’épuise… Mon cœur au fond de moi s’épouvante ». Le « souffle »
est le ruah, l’haleine de vie dont Dieu a doté Adam lors de la création. Ce
souffle est en train de disparaître.
Quant au « cœur », organe des sentiments, mais
aussi des pensées, raisonnements et décisions, il « s’épouvante ». Le psalmiste
a perdu confiance, il est écrasé par la peur…
Dans une
situation si inextricable, comment le psalmiste peut-il en sortir ?
Y a-t-il une issue ? Est-il condamné à la mort, sans espoir d’y
échapper ?
Dans toutes nos impasses, Seigneur, fraie-toi un chemin…
Rejoins-nous !
Amen
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