mercredi 21 novembre 2018

Ouvrez-moi.

Ps 117
17 Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur :
18 il m'a frappé, le Seigneur, il m'a frappé,
mais sans me livrer à la mort.
19 Ouvrez-moi les portes de justice :
j'entrerai, je rendrai grâce au Seigneur.
20 « C'est ici la porte du Seigneur :
qu'ils entrent, les justes ! »
21 Je te rends grâce car tu m'as exaucé :
tu es pour moi le salut.

Viens Esprit Saint, que cette parole nous ouvre la porte qui mène à la "connaissance" de notre Dieu.

Le verset 17 affirme d’abord – comme dans le Ps 13, 17 – le lien entre vie et louange. Oui, la raison de vivre est de louer ! Nous, les vivants, avons reçu cette mission d’adresser notre louange au Seigneur et c’est dans une grande joie que nous pouvons répondre à cet appel.

Le verset 18 affirme que Dieu a frappé le psalmiste (ou le peuple s’il parle au nom de celui-ci). Sans doute Dieu peut-il « corriger » notre trajectoire mais nous croyons, nous, qu’il n’est pas la cause de la souffrance. Si rien n’échappe à sa volonté, il est d’abord le Dieu du salut qui fait vivre. Le psaume poursuit d’ailleurs en disant : « il ne m’a pas donné à la mort ».

Les versets 20 et 21 sont un beau dialogue autour de la thématique du seuil. Ils font référence à une action liturgique, celle de la communauté qui pénètre dans l’enceinte du Temple et va monter jusqu’à l’autel (v.27). Ce thème est présent ailleurs, par exemple en Is 26,2 : « Ouvrez les portes ! Qu’elle entre la nation juste ». Le franchissement du seuil donnait lieu à ce qu’on a appelé la « liturgie de la porte » dont font écho les psaumes 14 et 23. Voilà qui pourrait inspirer une belle para-liturgie à l’entrée de nos églises lors d’un évènement un peu particulier !

Devant la porte (fermée), le dialogue présente une demande et sa réponse.
Le priant, le « pèlerin » implore l’ouverture de la porte. L’accent est mis sur la « justice », sur l’ouverture réservée aux justes. Le psaume 23 (v.3) explique : « l’homme aux mains nettes, au cœur pur ». Plutôt que d’y voir ’une perfection, voyons ce que cela implique pour le priant : deux engagements : « j'entrerai, je rendrai grâce »

La réponse venait des gardiens du seuil, les portiers : des lévites chargés de cette tâche. Ils confirment d’abord que le pèlerin est à la bonne adresse ! « C'est ici la porte pour (vers le) Seigneur » ; puis que les justes entreront : «  les justes viendront par (en) elle ». Les traductions littérales expriment clairement que cette porte du Temple est en fait le chemin vers Dieu lui-même, et que nous sommes tous, hommes et femmes de bonne volonté, invités à franchir ce seuil, invités à rejoindre Dieu, à nous unir à lui.

Le verset 21 rompt avec la forme du récit car il emploie le « tu » adressé au Seigneur. De plus, il n’apporte vraiment rien de neuf, c’est même une sorte de synthèse de ce qui précède : les exégèses y reconnaissent un ajout, une sorte de commentaire d’un lecteur.


Seigneur notre Dieu, guide-nous jusqu’aux portes de ta demeure où tu nous attends, invite-nous à en franchir le seuil, conscients de la merveille de ton accueil. Donne-nous d’y entrer en chantant ta louange, à y demeurer en toi.

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