Actes 5, 9-11
Viens
Esprit du Seigneur, tiens nous en communion les uns avec les autres
Viens
Esprit du Seigneur, clarifie nos cœurs et nos pensées.
Alors Pierre lui dit : « Pourquoi
y a-t-il eu accord entre vous pour tenter l’Esprit du Seigneur ?
Il y a eu accord entre Ananias et Saphire
son épouse. Le mot grec sous-jacent a donné le beau mot de symphonie. Ils se
sont donc unis dans le mensonge, la dissimulation, ils ont fait bloc, contre la
communion de la première communauté. On repense au premier couple de la Genèse,
qui est uni dans la faute, et dans le déni. Et cet accord d’Ananias et de sa
femme, est pour tenter l’Esprit du Seigneur, pour le provoquer, le mettre à l’épreuve.
L’œuvre de l’Esprit est variée, elle est notamment et principalement d’être l’artisan
de la communion. Et voici que les deux ont fait cause commune contre cette
communion, contre l’œuvre de l’Esprit.
Voici à la porte les pas de ceux qui ont
enseveli ton mari. Ils t’emporteront. »
Pierre aurait-il pouvoir de vie ou de mort
sur les membres de la communauté ? Non. Mais il a pouvoir d’expliquer ce
qui se passe, et est signifié dans ce
récit symbolique : se séparer de la communauté, c’est se couper de la vie,
de la source de la vie.
Elle tomba à l’instant à ses pieds et rendit l’âme.
Entrés les jeunes gens la trouvèrent morte, et l’emportant dehors, ils l’ensevelirent
à côté de son mari.
Le texte est bref, sans nuance. Il signe le
décret de mort. Et paradoxalement, la mort ne sépare pas ceux qui l’ont ainsi
choisie. Ils sont ensevelis cote à cote. Ils ont fait symphonie pour dissimuler
à la communauté la vérité de leur vente, pour paraître autres que ce qu’ils
étaient, faisaient. La mort subite qui les surprend les maintient en cette
symphonie, qui est cortège funèbre.
Et il advint une grande
crainte sur toute l’Eglise et sur tous ceux qui apprirent ces faits.
C’est la première fois que le terme Eglise
parait dans le livre des Actes. Etonnant ; c’est au moment où la présence
du mal est dévoilée au cœur de la communauté. Comme si la réalisation de l’idéal
de la première communauté était comme impossible. L’incarnation du projet de
Dieu dans la communauté humaine est marquée de la fragilité humaine, de son
péché.
Devant ce qui est arrivé, tous sont pris d’effroi.
La mort fait choc, elle impressionne. Est révélé sous nos yeux comme sous les
yeux de la première communauté, la mort qui guette qui se sépare de la
communion fraternelle.
Seigneur, garde-nous en ton amour. Seigneur,
soutiens-nous dans notre désir de marcher selon ton dessein d’amour. Seigneur,
protège-nous dans notre lente édification de ta communauté. Lorsque nous nous
en écartons, relève-nous.
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