Actes 5, 3-4
Viens
Esprit Saint, emplis nos cœurs, sois en nous le principe de discernement,
Viens
Esprit, trace en nos vies un chemin de vérité et de vie.
Mais Pierre dit :
Pierre prend la place qui lui incombe, il
mène le groupe des apôtres.
« Ananias, pour quoi Satan a-t-il rempli
ton cœur ?
Dans le cœur des fidèles, on s’attend à
trouver l’Esprit. Luc nous a encore redit combien l’Esprit remplit les cœurs (4,
31). Et voilà que Pierre discerne en Ananias, non point la présence de l’Esprit,
mais celle de Satan. Il a comme usurpé la place de l’Esprit en ce membre de la
première communauté. Pierre interroge, en vue de quoi cette usurpation ?
pour que tu trompes l’Esprit-Saint
et détourne à ton profit une part du montant du domaine.
Le résultat de cette présence de Satan en
Ananias : il trompe l’Esprit Saint, il fraude sur le partage des biens qui
est signe de communion entre les membres de la communauté. L’Esprit Saint qui
est l’amour unissant le Père et le Fils, est offert aux hommes, il devient le
lien d’amour entre les hommes et Dieu, et entre les hommes entre eux. Tromper l’Esprit
c’est donc toucher à la communion. Comment Pierre sait-il qu’Ananias a dérobé
au partage une part du prix de la vente ? Luc ne nous le dit pas. Pierre
semble investi d’un savoir qui vient d’ailleurs.
Resté tel, ne restait-il pas à
toi ? Vendu, ne se trouvait-il pas en ta possession ?
Pierre rappelle par ces questions, que le
partage des biens, leur mise en commun était libre. Il dépendait de chacun de
mettre ou non ses biens en commun au sein de la communauté. Il n’y avait là
aucune obligation. Ananias n’était pas tenu de vendre son domaine, et s’il le
vendait il n’était pas tenu d’en donner le prix à la communauté.
Pourquoi as-tu mis en ton cœur
cette affaire ?
Pierre ici fait appel à la liberté d’Ananias.
On aurait pu croire à sa première question, qu’Ananias était dépourvu de
responsabilité dans l’affaire, qu’elle était l’œuvre de Satan. C’est Satan qui
a rempli le cœur d’Ananias ! Ananias n’en restait pas moins libre. Il
pouvait consentir à la suggestion du malin, ou lui résister. Pour quoi, en vue
de quoi, Satan a-t-il investi le cœur d’Ananias ? n’est-ce pas pour tenter
de le détourner de la communauté ? Mais Ananias était libre de consentir
ou non à ces suggestions. En accueillant la suggestion du malin, en la mettant
en œuvre, c’est lui, Ananias, qui a mis en son cœur cette affaire.
Ce n’est pas aux humains que tu as menti, mais
à Dieu.
On voit donc que le crime que Pierre
reproche à Ananias, n’est pas d’avoir gardé une part pour lui, cela relève de
son libre choix, mais d’avoir feint tout donner. Ananias a menti. Il a voulu
faire croire qu’il donnait tout son bien, tout en s’en réservant une partie. Et
Pierre de dire, que ce mensonge atteint non seulement la communion entre eux,
les croyants, mais aussi la communion avec Dieu. Dieu s’est à ce point impliqué
dans la communauté humaine, que ce qui atteint la communauté humaine l’atteint.
Le Malin n’est-il pas appelé le menteur, dans l’évangile de Jean !
Seigneur, purifie mon cœur. Seigneur,
aide-moi à discerner sans cesse la voie juste, l’acte juste, la parole juste.
Garde-moi des suggestions du malin. Eclaire-moi de ta lumière.
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